Des pratiques douteuses peuvent refaire surface des années plus tard. Une ancienne employée de Meta a récemment accusé l'entreprise d'avoir délibérément exploité la vulnérabilité d'adolescentes pour la diffusion de publicités ciblées.

Une adolescente en train de regarder son smartphone. ©Monkey Business Images / Shutterstock
Une adolescente en train de regarder son smartphone. ©Monkey Business Images / Shutterstock

Il y a quelques semaines, Sarah Wynn-Williams, directrice de la politique publique de Facebook de 2011 à 2017, publiait un livre dénonçant les agissements du géant des réseaux sociaux. Mais ce dernier a vite riposté, forçant son ancienne employée à non seulement cesser la promotion de son ouvrage, baptisé Careless People, mais également à interrompre sa publication. Malgré tout, des exemplaires étaient déjà en circulation.

Des révélations datant de 2017

Et justement, Sarah Wynn-Williams revient sur des accusations relatées en 2017 par le quotidien The Australian. Celui-ci s'était procuré un document attestant que Facebook expliquait aux annonceurs être en mesure d'exploiter des « moments de vulnérabilité psychologique » des utilisateurs, particulièrement d'adolescentes entre 13 et 17 ans.

Par exemple, la plateforme aurait spécifiquement agi quand celles-ci supprimaient leurs selfies, sur Facebook ou Instagram, en leur montrant des publicités de produits de beauté à ces moments précis. Des termes comme « sans valeur », « stressé », « anxieux », « stupide » ou « inutile » étaient spécifiquement ciblés, selon le média. Objectif : profiter de la faible estime de soi des jeunes filles pour faire la promotion de divers produits.

D'après Sarah Wynn-Williams, les dirigeants ne se sont pas montrés préoccupés lorsque la nouvelle a fait la une de la presse. Elle assure même qu'un responsable lui a tenu ces propos osés : « C'est le métier, Sarah. Nous en sommes fiers. Nous le crions sur tous les toits. C'est ce qui nous permet de gagner de l'argent. Et ces déclarations donnent l'impression qu'il s'agit de quelque chose d'infâme ».

Les logos de Facebook et d'Instagram. ©mundissima / Shutterstock
Les logos de Facebook et d'Instagram. ©mundissima / Shutterstock

Meta nie en bloc

À noter que Meta a qualifié Careless People de « livre faux et diffamatoire ». Dans un billet de blog posté en 2017, l'entreprise niait ces allégations : « Facebook n'offre pas d'outils permettant de cibler les personnes en fonction de leur état émotionnel. L'analyse réalisée par un chercheur australien avait pour but d'aider les spécialistes du marketing à comprendre comment les gens s'expriment sur Facebook. Elle n'a jamais été utilisée pour cibler des publicités et était basée sur des données anonymes et agrégées ».

Toutefois, elles ne sont pas sans rappeler celles de Frances Haugen, ancienne employée de l'entreprise devenue lanceuse d'alerte. Elle a révélé, en 2021, que sa direction avait totalement conscience des méfaits d'Instagram sur les adolescentes, mais avait décidé de ne pas en parler.

  • Des interactions faciles par de nombreux canaux (publications, Stories, messagerie, etc.)
  • Un réseau social adapté aux préférences des utilisateurs dans la gestion de leur compte
  • De nombreux types de contenus à créer, à partager et à consulter
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Sources : Futurism, Meta