Roulement de tambour : Android Stock s’apprête à changer de visage. En coulisses, Google peaufine une refonte visuelle ambitieuse qui pourrait, à terme, transformer certaines habitudes des utilisateurs et utilisatrices d’Android.
La quatrième beta d’Android 16 n’a pas bouleversé l’apparence du système, au grand dam de celles et ceux qui espéraient un vrai renouveau esthétique. Pourtant, Google travaille bel et bien sur une profonde refonte de l’interface, alignée sur son futur langage de design Material 3 Expressive. Flous d’arrière-plan, icônes redessinées, nouvelles typographies, panneaux de réglages repensés… Les éléments de cette transformation sont déjà présents dans le code, bien que désactivés. De quoi laisser entrevoir une évolution majeure, dont le déploiement pourrait n’intervenir, hélas, que bien après celui de la version stable d'Android Baklava.
Vers une interface plus esthétique, plus modulable, plus cohérente
C’est en fouillant dans le code de la quatrième bêta d’Android 16 qu’Android Authority a mis au jour une série de modifications visuelles majeures. Officiellement désactivées, ces nouveautés esquissent pourtant les contours du prochain visage d’Android. Et ce visage s’annonce nettement plus soigné.
Première transformation notable : l’apparition de flous d’arrière-plan un peu partout dans le système. Le panneau de notifications et de réglages rapides adopte un effet de transparence qui laisse deviner le fond d’écran, avec une intensité modulée selon les zones. Le tiroir d’applications, la vue multitâche et même l’écran de saisie du code PIN affichent désormais ce flou façon verre dépoli, déjà bien connu sur iOS ou chez certains constructeurs Android comme Xiaomi. L’ensemble gagne en cohérence visuelle, tout en préservant une lisibilité suffisante grâce à une bonne gestion des contrastes.
Ce principe de lisibilité renforcée et de profondeur visuelle s’applique aussi au panneau combiné des réglages rapides et des notifications. Google conserve le format unifié, mais applique un flou plus prononcé sous la section dédiée aux alertes, afin d'en préserver la clarté. Un traitement visuel qui renforce l’effet de profondeur, tout en assurant une distinction claire entre tuiles et notifications. Là encore, le résultat est subtil, mais contribue à moderniser l’ensemble.
Les icônes de la barre de statut ont, elles aussi, été redessinées. Celles du Wi-Fi, des données mobiles et du mode avion deviennent plus segmentées et plus épaisses. La batterie affiche désormais un fond vert pendant la charge, et passe au rouge en cas de niveau critique. La police de l’horloge est légèrement plus grande et plus grasse, facilitant la lecture rapide. Sur l’écran de verrouillage, Google réorganise les éléments : météo et date se placent sous ou à côté de l’heure selon l’agencement, tandis que les notifications peuvent s’afficher en mode compact, sous forme de pastilles discrètes. Objectif : libérer l’espace sans sacrifier l’accès à l’information.
Côté réglages audio, fini les barres épaisses en forme de pilules. Google opte ici pour des barres plus fines, délimitées par un curseur discret, mais bien visible. Ce nouveau style s’applique aussi au panneau de sortie audio, dont l’interface est allégée : les noms des appareils connectés s’affichent désormais au-dessus du slider, sans l’enrobage visuel superflu des versions précédentes.
Les Paramètres adoptent, eux aussi, les codes du design Material 3 Expressive. Chaque section est désormais encadrée dans une carte individuelle, les icônes colorées font leur retour, et des flèches indiquent plus clairement les sous-menus. Le titre de chaque page reste à présent visible en haut, même lors du défilement, ce qui permet d’identifier plus facilement la section ouverte. In fine, l’interface s'annonce plus lisible, mieux aérée, et surtout plus harmonieuse avec le reste du système.
Enfin, Google teste aussi de nouvelles formes d’icônes dans le Pixel Launcher. Cinq styles inédits font leur apparition, du carré classique au trèfle à quatre feuilles, en passant par un genre de cookie à sept côtés, ou des formes plus figuratives comme une arche. Ces icônes personnalisables s’appliquent à l’écran d’accueil et au tiroir d’applications, en conservant l’idée de ne pas de bouleverser l’ensemble du système, mais de proposer des touches de personnalisation dans un cadre visuel plus unifié.
Un redesign encore en sommeil, que l'on pourrait attendre encore un peu
Pour l’instant, aucune de ces nouveautés n’est visible pour le grand public. Toutes les modifications repérées sont désactivées par défaut et se cachent dans le code, en attendant que Google en décide autrement. D’après Android Authority, la beta 4 d’Android 16 étant a priori la dernière, il est même peu probable que la version stable de l’OS, attendue pour juin, embarque immédiatement l’intégralité de cette refonte. Mais rien n’empêche la firme de les déployer par vagues au fil des mises à jour trimestrielles suivantes.
Dans tous les cas, Google semble avancer prudemment. Plusieurs éléments repérés l’an dernier, comme la réorganisation des réglages rapides, paraissent pour le moment avoir été écartés ou repensés. De nombreuses options restent aussi expérimentales. L’affichage compact des notifications sur l’écran de verrouillage, par exemple, a, selon nos confrères et consœurs, nécessité de farfouiller un peu plus profondément dans les paramètres que prévu. On sent donc une volonté de ne pas brusquer les habitudes, tout en offrant des possibilités de personnalisation avancée à celles et ceux qui les cherchent.
Évidemment, en filigrane, ce sont déjà les grandes lignes de la philosophie Material 3 Expressive que l’on commence à apercevoir. Pour rappel, ce nouveau langage de design sera officiellement présenté lors de l'Android Show, prévu le 13 mai, ou de la Google I/O 2025, les 20 et 21 mai prochains. D’ici là, les premiers éléments intégrés dans Android 16 donnent un avant-goût de ce virage esthétique et laissent entrevoir ce que Google entend proposer à terme : une interface plus souple, plus élégante, mais toujours lisible, structurée, cohérente. À voir, maintenant, si les constructeurs joueront le jeu, ou s’ils continueront d’y superposer leurs propres surcouches... ce dont on ne doute pas vraiment.
Source : Android Authority
05 février 2025 à 11h23
