L’emploi aux enchères inversées bientôt interdit en France ?

01 février 2006 à 00h00
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La proposition de loi de Madame Kosciusko-Morizet vise à interdire les enchères électroniques inversées pour la conclusion d'un contrat de travail.

Les enchères inversées en matière de recrutement vont-elles être tuées dans l'œuf ?

Une proposition de loi déposée le 25 janvier 2006 par Nathalie Kosciusko-Morizet, jeune députée UMP de l'Essonne, vise à interdire les enchères électroniques inversées pour la conclusion de contrats de travail.

Inspirés par le site allemand d'offres d'emploi Jobdumping.de, les premiers services de ce type en France ont été lancés l'an dernier (Jobdealer.net et Jobdiscount.net).

Selon les termes du Forum des droits sur l'Internet, ces services "reposent sur le principe d'une mise en concurrence sous forme d'appel d'offres au moins disant."

Dans la pratique, une société propose une offre, en contrepartie les candidats proposent aux enchères leurs services et le montant de la rémunération souhaitée.

S'agit-il de tirer les salaires vers le bas ?

Sandrine Lepit, fondatrice et responsable marketing de Jobdealer.net, s'en défend : "Notre objectif n'est pas de faire baisser les salaires. Ce n'est pas le candidat qui aura effectué la proposition tarifaire la plus basse qui obtiendra le poste. Ce qui compte avant tout, ce sont les compétences."

Cette opinion n'est pas partagée par tous. Dans un communiqué du 18 novembre 2005, la CFE-CGC s'est déclarée opposée au principe d'enchères électroniques inversées et a appelé au boycott des entreprises qui publient leurs annonces par ce biais.

Le Medef, s'il approuve le système de manière générale, paraît réservé : "Ce mécanisme est [...] inadapté pour les biens ou les prestations de services lorsqu'il s'agit de marchés de travaux, d'entretien et de maintenance ou lorsque les conditions de production intéressent directement l'ordre public, l'environnement, la santé humaine ou lorsque le facteur humain est prépondérant."

Quoiqu'il en soit, à ce jour en France, les enchères inversées en matière d'emploi ne sont pas prohibées.

Dans ce contexte, la proposition Kosciusko-Morizet vise à compléter le code du travail en y ajoutant la disposition suivante : "La conclusion d'un contrat de travail à l'issue d'enchères inversées portant sur le montant du salaire est interdite."
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