Atos ne dit pas non à une prise de participation de l'État dans son capital

11 avril 2024 à 15h39
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Le logo d'Atos passé à la loupe © Casimiro PT / Shutterstock.com
Le logo d'Atos passé à la loupe © Casimiro PT / Shutterstock.com

Les difficultés d'Atos poussent la direction à imaginer de nouvelles solutions pour l'avenir du groupe. Et l'une d'elle pourrait passer par un investissement de l'État.

Ce n'est une nouvelle pour personne. Le géant français des activités numériques Atos connaît ces dernières années de graves difficultés financières, illustrées notamment par la valse de dirigeants au sommet de la société. Une situation qui apparaît avoir empiré depuis l'échec des négociations avec le milliardaire Daniel Kretinsky portant sur la cession de ses activités d'infogérance. Alors, à la fin, le soutien pourrait bien venir de l'État.

Atos commence à s'ouvrir à l'État

Atos pourrait-il finir par devoir accepter l'aide de l'État ? Cette hypothèse semble de plus en plus plausible au fil du temps, des échecs et des nouvelles opérations annoncées par Atos. Mardi, le groupe avait ainsi indiqué la signature d'un accord de principe avec plusieurs banques et l'État sur l'obtention d'un financement intermédiaire de 450 millions d'euros.

L'objectif est de pouvoir tenir jusqu'en juillet, ce qui permettrait entretemps de valider un accord de refinancement. L'État produit ainsi de son côté un prêt de 50 millions d'euros pour Atos, ce qui lui permet de recevoir en échange une « action de préférence » sur Bull SA, entité au sein de laquelle Atos a regroupé les activités sensibles et souveraines de la France telles que les supercalculateurs, utilisés dans le cadre de la dissuasion nucléaire nationale, et les contrats signés avec l'armée.

© nitpicker / Shutterstock
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L'État pourrait prendre une participation au capital

L'objectif est résumé par le président Jean-Pierre Mustier. « Nous nous engageons à ce que les activités dites sensibles soient bien protégées quelle que soit la solution apportée par le repreneur » a-t-il ainsi indiqué devant la commission sénatoriale qui examine les ennuis du groupe. Il a ajouté que d'autres activités, qui n'étaient pas à la base dans Bull SA, pourrait y être ajoutées si l'État le souhaitait.

Enfin, il s'est dit ouvert à ce que l'État vienne « investir et acheter les activités dites sensibles si l'actionnariat d'Atos était amené à changer. » Une façon de rassurer les autorités, alors qu'Atos sera amené dans les prochains mois à effectuer des activités dans le cadre des Jeux Olympiques.

a Source : Reuters, BFM TV

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

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Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (13)

Azarcal
Mais qu’en disent les deux autres ??..( ok elle etait facile…)
sylvebarbe78
Et moi qui paie des impôts me demande-t-on mon avis ? Alors je dis NON !
tinou7789
oui tous les 5 ans
Aero74
Mustier est revenu de son trip en bateau ? Il a sûrement peaufiné sa méthode pour couler une boîte.<br /> Ce qui est magnifique avec Atos, c’est que les dirigeants changent 2 fois par an, mais tous n’en n’ont rien à faire de la boutique…
kroman
+1000 milliards de dettes sous Macron et les services publics se dégradent…
Baxter_X
Pas le choix, Athos est présent dans beaucoup de projets concernant la défense et donc vital pour le pays.
MattS32
Et c’est aussi le seul constructeur de calculateurs en Europe (même s’il utilise des composants qui ne sont pas européens) et il est également à la tête de l’European Processor Initiative, le projet de l’UE pour concevoir et fabriquer un processeur européen.<br /> Par contre il y a aussi chez Atos une part non négligeable d’activités non stratégiques, donc à voir s’il ne faudrait pas que la participation de l’État se concentre uniquement sur la partie stratégique.
sylvebarbe78
Ouais mais j’en ai rien à foutre.<br /> J’en ai marre de payer à fond perdu pour une boite qui est en permanence est au bord du gouffre. Lorsque la gangrène commence (continue) à attaquer il faut couper dans le vif. S’imaginer qu’en injectant encore et encore du fric (public) les choses vont s’améliorer c’est mettre un pansement sur une jambe de bois . Je vois que la dette publique a augmenté de 1000 milliard en 7 ans, il serait temps d’arrêter les dégâts.
MattS32
Sauver Atos, ce n’est pas investir à fond perdu. Parce que les domaines dans lesquels on a besoin d’Atos, ça va coûter cher si Atos disparait et qu’on devient donc encore plus dépendant de sociétés étrangères…
Baxter_X
Tu mélanges tout sans percevoir la réalité.<br /> Athos, que tu le veuilles ou non, dois impérativement etre sauvé pour les raisons évoquées.<br /> C’est parce que tu as un problème cardiaque, que l’on va te retirer le coeur.
Neferith
J’ai tendance à penser que quand une boite doit couler elle coule. L’Etat veut aider à sauver Atos ? Qu’il se demande aussi pourquoi Atos n’est pas rentable et comment le rendre rentable.
benbart2
Alors copain, le fait qu’il y est une économie qui fonctionne, ça permet de payer des employés et leurs cotisations, ainsi que des impôts … de quoi tu te plains?<br /> D’autant plus que si ces boites coulent, leurs ingénieurs vont pas rester très longtemps sur le territoire, donc on risque de perdre DES savoir-faire de pointe que peu de pays ont.<br /> Et justement investir dans les infras et nationaliser les pépites stratégique ont toujours permis dans les moment de rudes resserrement économique de ressortir la tête de l’eau.<br /> Le soucis d’ATOS est ailleurs, mattS32 à très bien expliqué la situation, ce qui te motive c’est les faits ou juste de raler parce que tu te sent meilleurs avec tes idées?<br /> ( ps : on parle de prise de participation ici, même pas de nationalisation. )
benbart2
Il y a déjà eu des coupes, et la boite à été coupé en morceau pour ces raisons.<br /> D’ailleurs Airbus a tenté d’acheté une partie d’Atos il y a peu, ça ne s’est pas fait.<br /> L’origine du soucis, c’était Thierry Breton qui avait racheter trop de boite et pas toutes stratégique et rentable, le mec à été bombardé à la commission européenne depuis.<br /> Je comprends ton argument, j’ai tendance à le penser pour les acteurs vautours ou banques qui jouent sur plusieurs tableau.<br /> Cependant, atos est trop stratégique pour le pays, la balance intérêt - cout est vite faite.
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