Les hôtes de logements Airbnb peuvent souffler : le Conseil d'État rejette le recours des élus contre les avantages fiscaux

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 22 mars 2024 à 13h13
Un smartphone, déposé sur des billets de 50 euros, avec le logo Airbnb © Pixavril / Shutterstock
Un smartphone, déposé sur des billets de 50 euros, avec le logo Airbnb © Pixavril / Shutterstock

Le Conseil d'État a décidé, cette semaine, de rejeter le recours des élus qui souhaitaient mettre fin aux avantages fiscaux des hôtes de logements Airbnb. Les propriétaires peuvent encore un peu souffler.

Le 6 mars dernier, plusieurs députés et sénateurs, parmi lesquels Max Brisson (LR), Inaki Echani (Socialites et apparentés) et Ian Brossat (PCF), avaient déposé un recours devant le Conseil d'État visant à mettre fin à l'avantage fiscal des propriétaires d'Airbnb. La plus haute juridiction administrative n'a visiblement pas été convaincue. Elle a rejeté le recours, en début de semaine, confirmant ainsi la réintroduction des avantages fiscaux pour les locations de logements meublés de type Airbnb, Booking et Abritel.

Les élus ont tenté d'inverser la tendance sur les avantages fiscaux, mais le Conseil d'État ne l'entend pas de cette oreille

La question de la niche fiscale autour de la location Airbnb est un peu partie dans tous les sens ces derniers mois. La mesure contestée concerne, rappelons-le, la fiscalité avantageuse dont bénéficient les locations de type Airbnb, Abritel ou Booking, avec des abattements pouvant atteindre 71% de leurs revenus locatifs.

La décision du Conseil d'État, bien qu'elle ne traite pas directement du fond du problème, offre une lueur d'espoir pour les contribuables touchés, qui peuvent voir l'avenir, au moins à court terme, avec un peu plus de sérénité. Elle souligne en effet pour eux la possibilité de bénéficier des conditions avantageuses pour la période antérieure, même en cas d'annulation future de cette mesure. De quoi parle-t-on ?

En fin d'année dernière, le gouvernement avait adopté « par erreur » la réduction de la niche fiscale, ce qui aurait dû, en théorie, imposer un régime fiscal bien plus rigoureux en 2024, avec un abattement tombant de 71% à 30% dans les zones où l'accès au logement est plus difficile. Sauf que le gouvernement n'applique pas encore de manière effective cette baisse votée, rappelons-le, par erreur.

La niche fiscale Airbnb encore préservée

La décision du Conseil d'État a forcément des répercussions significatives pour les loueurs en meublé non classés, qui complètent leurs revenus grâce à la location courte durée. Les seuils de revenus restent pour l'heure inchangés. Ils s'établissent à 188 700 euros pour la location meublée de courte durée (sous régime micro-BIC) et un abattement de 71%, et 77 700 euros pour la location de longue durée, avec une déduction de 50%.

Les députés n'ont pas encore officiellement réagi à la décision du Conseil d'État, mais divers professionnels du tourisme et de l'hôtellerie avaient pesté contre le maintien de cette niche fiscale.

L'Union des métiers et des industriels de l'hôtellerie (UMIH) déplorait, au mois de février, que l'article 45 de la loi de finances 2024 ne soit pas appliqué. S'il l'était, le régime micro-BIC verrait son plafond tomber à 15 000 euros par an, avec un abattement à 30%. Pour l'instant, c'est le statu quo.

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Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
Sodium

Eh oui, diminuer le chômage, forcer les allocataires du RSA à travailler gratuitement et diminuer le budget de l’enseignement et de la recherche d’accord, mais on ne va quand-même pas diminuer les avantages fiscaux des riches, faut pas déconner.

Revenge77

C’est cool, cela va mettre les avocats au chômage…

jvachez

Sont vraiment pénibles à toujours se plaindre les hôteliers, ils ont qu’à changer leurs hôtels en Airbnb s’ils trouvent que c’est plus intéressant au lieu de se plaindre ! Ils auront tous les avantages qu’ils jalousent.

Blade_Hunter

je confirme, c’est ce que c’est en train d’arriver dans pas mal d’endroits aux iles canaries

enrico69

Cela ne concerne pas que les riches… C’est juste que l’on ne voit qu’eux car souvent c’est « industrialisé ». Il y a aussi une masse qui se sert d’AirBNB comme complément de revenu. J’en ai croisé quelques-uns personnellement.

enrico69

Comme si c’était aussi simple de transformer un hôtel en logement d’habitation…

Sans même parler des normes. À l’échelle industrielle (car c’est bien ça le problème, ceux qui en font un business alors que l’idée de départ c’est de se faire un complément de revenu) AirBNB c’est de la concurrence déloyale et personnellement vu la hausse des prix et la liste des choses à faire que te demandes ton hôte tu te dis parfois autant aller à l’hôtel :smiley:

Sodium

Dans le cas des gens qui ont les ressources pour pouvoir s’offrir un second logement à louer, on peut dire qu’ils commencent à faire partie des riches et qu’il n’est pas normal de leur offrir des avantages fiscaux.

enrico69

Des classes moyennes qui se serrent la ceinture pour se payer (ou qui héritent) d’un deuxième petit appartement pour se faire un complément de retraite, je ne sais pas si on peut parler de quelqu’un de riche…
J’ai l’impression que maintenant le mot « riche » ne veut plus rien dire et que l’on met dans le même groupe un couple de personnes au revenu cumulé de 4000 EUR et un héritier qui a un yatch et se déplace en jet privé.

Sodium

C’est déjà beaucoup plus riche qu’une personne qui ne peut pas se permettre d’être propriétaire d’un seul logement pour y habiter. Les gens qui achètent des maisons secondaires pour les louer sont des parasites. Les logements inoccupés devraient être récupérés par l’état et mis à disposition pour une somme raisonnable à ceux qui en ont besoin.

MHC

On ne leur demande pas de « travailler gratuitement », on les rétribues pour leur travail en leur versant de l’argent pris dans les poches du contribuable sous forme de RSA.

Mettre une contrepartie sur une base qui n’est pas inférieure au SMIC horaire ne paraît nullement injuste. La collectivité se prive en impôts pour verser les 15 milliards annuels liés au dispositif RSA. C’est moins de vacances, moins de cadeaux à Noel, de moins bonnes études … pour ceux qui travaillent et leurs enfants. Ces personnes prétendent ne pas trouver de travail. Soit, la collectivité leur en trouve et on ne peut que s’en réjouir.