Le prochain vol de Starship, c'est ce jeudi ! Alors, l'espace ou l'explosion ?

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
12 mars 2024 à 18h57
10
La séparation de SuperHeavy et Starship, un moment crucial du décollage. © SpaceX
La séparation de SuperHeavy et Starship, un moment crucial du décollage. © SpaceX


La préparation touche à sa fin, SpaceX n’attend plus que l’autorisation pour décoller ce jeudi 14 mars pour un troisième essai en vol de son gigantesque lanceur Starship-Superheavy. Les équipes auront à cœur de confirmer leurs progrès du deuxième lancement, et tenteront d’aller plus loin. La NASA regarde...


Quelle que soit la manière dont ce troisième essai de Starship se terminera, le spectacle sera au rendez-vous. Car il s’agit ni plus ni moins que du plus grand et plus puissant lanceur au monde, avec ses 120 mètres de haut et ses 5 000 tonnes sur la balance. Après la conclusion de l’enquête sur le deuxième vol, la fusée est assemblée, et son système de destruction automatisé est déjà en place : il ne reste plus qu’à recevoir l’autorisation officielle pour ce nouveau décollage d’essai. SpaceX a d’ores et déjà préparé le terrain et la fenêtre de tir est pour l’instant prévue ce jeudi 14 mars à 12 h 30 (Paris). Si le compte à rebours est retardé, les équipes disposeront de deux heures pour faire décoller Starship, sans quoi il faudra reporter.

En route pour de nouvelles améliorations

Les améliorations sur ce troisième décollage en un an sont nombreuses. D’abord sur les installations au sol, qui sont désormais plus puissantes et plus résistantes. De nouveaux réservoirs permettent de remplir les deux étages (Superheavy, qui fait décoller l’ensemble, puis Starship) en seulement 40 minutes avec du méthane liquide et de l’oxygène super-refroidi. Le reste des installations a de nouveau été renforcé, et les équipes n’ont pas compté leurs heures pour tester et tester encore les différents équipements, comme le système de déluge d’eau.

Le booster Superheavy B10 qui va voler jeudi dispose lui aussi de plusieurs nouveautés, certaines prévues depuis sa conception (comme une amélioration du contrôle d’orientation de la poussée des moteurs) et d’autres mises en place après l’explosion lors du vol n°2. En particulier, SpaceX a travaillé à pouvoir mieux contrôler les flux dans les réservoirs pour rallumer les moteurs afin de freiner l’étage et de le ramener se poser sur Terre. Enfin, le Starship SN28 ne fait pas exception, avec des améliorations côté moteurs et réservoirs, un revêtement amélioré pour que ses tuiles thermiques tiennent mieux et un système fonctionnel pour tester la future éjection de satellites Starlink.

Starship S28, au-dessus de son booster lors du dernier essai de compte à rebours fictif. © SpaceX
Starship S28, au-dessus de son booster lors du dernier essai de compte à rebours fictif. © SpaceX

Et en route pour l’océan Indien !

Tout comme les derniers essais, ce vol de Starship n’est pas tout à fait orbital, il vise une trajectoire qui ne lui permettrait dans aucun cas de faire un tour de la Terre (250 x 50 km environ). Et quand bien même il n’exploserait pas en chemin vers l’espace, il est prévu de manœuvrer Starship lorsqu’il sera au-delà de la ligne de Karman (100 km). D’abord à l’intérieur, une démonstration est prévue pour montrer à la NASA un transfert des ergols entre deux réservoirs en impesanteur. Mais aussi et surtout, il est prévu de rallumer les moteurs raptors dans des conditions de vol orbital pour freiner Starship et l’amener à traverser de façon contrôlée l’atmosphère pour se poser, si possible en douceur, dans l’océan Indien.

S’il est peu probable que SpaceX réussisse absolument tous les objectifs lors de ce nouvel essai, seulement quatre mois après le précédent, le but est avant tout de montrer et valider les progrès avec les différents véhicules. Le rythme s’accélère... Ce vol sera-t-il réussi ?

Source : Ars Technica

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

Lire d'autres articles

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (10)

Chirokee
Décidément, ce grand lanceur ne m’inspire aucune confiance. Pas plus me direz-vous que le SLS qui de plus a la charge d’envoyer des êtres humains
JulienBache
Cool maintenant il y a le nom des auteurs des articles en première page… Y avait des fois où je regrettais d’avoir cliqué sur un article parlant d’espace .<br /> Vous nous avez manqué M. Bottlaender.
Palou
JulienBache:<br /> Cool maintenant il y a le nom des auteurs des articles en première page…<br /> Il y a bien longtemps que c’est comme ça
Martin_Penwald
Ce vol sera-t-il réussi ?<br /> Oui, évidemment, comme les 2 premiers, vu que les critères de réussite sont minimum.
smover
Ils accélèrent ! Hâte de voir ce vol
hellcat1944
«&nbsp;de confirmer leurs progrès du deuxième lancement&nbsp;» : le machin avait pêté en vol… donc bon.
Martin_Penwald
Ah oui, mais non, tu vois, ils ont eu des données en plus, et patati, et patata …<br /> Lors du premier lancement, l’objectif, c’était juste de dépasser la tour de lancement. Donc mission réussie.<br /> Lors du second, c’était la même chose. Donc mission réussie.<br /> Là, je soupçonne que ça va encore être pareil.<br /> Si SpaceX était honnête, la définition d’une mission réussie cette fois-ci impliquerait l’atterrissage, sans péter, du booster et du starship ainsi que le transfert complet d’ergols entre les réservoirs du bidule pendant la phase en impesanteur. Ce sont les conditions d’une mission réussie. On verra peut-être demain.
taist
j’ai quand même vraiment hâte de voir ça !
zemarsu
Certes, il a pete en vol, mais il a decolle sans tout detruire comme lors duy premier vol. L’objectif du second etait de tester le deluge d’eau et la separation a chaud. Dans les deux cas ca a ete un succes donc ce ne sera plus un sujet lors du troisieme vol.<br /> L’objectif minimum ici est de s’assurer que les moteurs du B10 se rallumeront bien apres la separation, de s’assurer que le S28 ne finisse pas en feu d’artifice et qu’il puisse faire les manoeuvre attendu. Le retour sur terre, c’est du bonus. Si ca marche tant mieux, si ca explose avant tant pis.<br /> La philosophie de SpaceX est d’apprendre, on fait un teste, on voit ce qui deconne, on courige et on reteste. Tant qu’a chaque vol, les preoblemes du precedent ont ete solutionner, alors c’est qu’on va dans le bon sens. Est-ce que c’est la bonne methode? J’en sais rien, mais force est de constater que ca a plutot bien fonctionner pour la Falcon 9.
Alexzeyos
les 2 mon capitaine ! cela sera l’esplosion !
Martin_Penwald
Non.<br /> Alors, en effet, je me suis trompé plus haut, SpaceX ne prévoyait pas de récupérer S28, juste de le faire crasher dans l’Océan Indien. D’après les premiers retours, c’est un échec, puisque le bidule a explosé avant de toucher la surface de l’océan. En d’autres termes, il n’a pas réussi sa rentrée atmosphérique.<br /> J’attends d’avoir plus d’infos pour le reste.
Martin_Penwald
Bon, comme prévu, le vol est déjà considéré comme un succès, alors même que le starship n’a pas réussi à revenir au sol et que, de l’aveu même de SpaceX, il n’y a pas encore d’infos sur le transfert d’ergols en impesanteur.<br /> Et rien sur B10.<br /> Ridicule.
zemarsu
Non a quoi?<br /> Effectivement, le S28 n’a pas amerri comme prevu et est parti en feu d’artifice dans la haute atmosphere. En attendant le booster a bien reussi a se retourne et a rallumer ses moteurs (contrairement a ITF-2). Le rallumage a la fin par contre a foire, point qui sera sans doute ameliorer/regler pour le prochain test. Pour le S28 par contre c’est pas la meme histoire. L’ouverture de la porte n’a pas marche et la rentree atmospherique est un echec. Le seul progres par rapport au precedent test c’est qu’au moins ils ont teste la reentree
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet