L’IA pourrait accélérer les inégalités salariales et affecter jusqu'à 60 % des emplois, selon le FMI

15 janvier 2024 à 14h32
22
Le monde des robots, c'est pour demain © Anton Gvozdikov / Shutterstock
Le monde des robots, c'est pour demain © Anton Gvozdikov / Shutterstock

Non, le fait que l'IA supprime de l'emploi n'est pas un mythe, mais plutôt une réalité future presque évidente, comme le confirme la directrice du Fonds monétaire international Kristalina Georgieva. Et les conséquences pourraient être désastreuses pour les pays en développement.

C'est une des inquiétudes les plus importantes liées à la démocratisation globale de l'IA sur tous les plans de la société : et si l'on finissait par être remplacé par l'intelligence artificielle dans notre travail ? Cette inquiétude bien réelle pourrait se concrétiser à l'échelle mondiale dans les années à venir, et la patronne du FMI, interrogée à ce propos pour l'AFP, se fait plutôt pessimiste sur l'avenir du monde de l'emploi.

Le FMI alarme sur l'emploi face à l'expansion de l'IA dans le monde professionnel

Un rapport du FMI publié il y a quelques jours fait état d'une évolution inquiétante pour l'emploi dans le monde, menacé par l'intelligence artificielle. Dans une interview accordée à l'AFP, la patronne de l'institution revient en détail sur les données les plus marquantes à tirer de ce rapport. Elle indique ainsi que 40 % des emplois dans le monde devraient être touchés par la démocratisation de l'IA. Cela pourrait atteindre jusqu'à 60 % des emplois dans les pays les plus avancés ou les pays émergents : « plus vous occupez un emploi qualifié, plus l'IA sera présente », indique ainsi Kristalina Georgieva.

Selon le rapport, certains pays seraient plus armés pour s'adapter au nouveau paradigme : les USA, le Canada et Singapour sont les plus préparés. En France, les licenciements liés à l'IA ne sont pas encore réellement substantiels, mais ce n'est qu'une question de temps, puisque certaines sociétés démontrent déjà un certain attrait face à ces nouvelles technologies. C'est notamment le cas de la firme Onclusive, spécialisée dans la veille média, qui a pu annoncer la semaine passée vouloir introduire « de nouvelles technologies et de nouveaux outils » en misant sur « l'apport de l'intelligence artificielle ». Résultat : un plan de suppression de plus de 200 postes.

L'IA sur le point de bousculer complètement le monde du travail © Midjourney pour Clubic.com
L'IA sur le point de bousculer complètement le monde du travail © Midjourney pour Clubic.com

Des inégalités croissantes face à ce nouvel acteur

Selon ce même rapport, l'intelligence artificielle pourrait créer de nouvelles inégalités salariales, avec un effet particulier sur les classes moyennes. Les salariés bénéficiant quant à eux de hauts revenus pourraient au contraire augmenter leurs revenus en profitant du gain de productivité apporté par l'usage de l'IA. Outre les inégalités entre classes de travail, elles pourraient également s'articuler entre les pays : les pays à moindres revenus pourraient en effet subir une baisse de compétitivité face à des concurrents plus portés sur cet apport technologique révolutionnaire.

« Nous devons aller vite, leur [N.D.L.R. : les pays à moindre revenus] permettre de profiter des opportunités offertes par l'IEA. La question sera de mettre de côté les craintes liées à l'IA afin de se concentrer sur les moyens permettant d'en tirer le meilleur avantage possible, pour tous », a ainsi pu conclure la patronne du FMI dans son entretien.

Une chose semble certaine : le monde du travail subit actuellement un véritable changement de paradigme, auquel il faudra s'adapter dans les années à venir. Quitte à repenser complètement le salariat à travers le monde…

L'émergence de l'intelligence artificielle comme outil grand public a ouvert de nombreuses possibilités pour tous les producteurs de contenus. Texte, image, son… Cette nouvelle technologie à la mode peut maintenant apporter son assistance dans de très nombreux domaines, et faciliter le travail dans les étapes les plus ingrates de la création. Et avec une offre qui ne cesse de s'accroître, il est important de distinguer quels outils apportent une véritable valeur ajoutée. Histoire de ne pas perdre des heures à essayer tout ce que proposent les pages de résultats de Google !
Lire la suite

Source : Les Echos via AFP

Benoit Bayle

Geekonoclaste permanent, je m'intéresse autant aux jeux vidéo (avec une petite faiblesse particulière pour les JRPG) qu'à l'high-tech. Je cherche à la fois l'originalité et l'inventivité, que ce soit...

Lire d'autres articles

Geekonoclaste permanent, je m'intéresse autant aux jeux vidéo (avec une petite faiblesse particulière pour les JRPG) qu'à l'high-tech. Je cherche à la fois l'originalité et l'inventivité, que ce soit derrière une manette ou à l'écrit sur mon clavier

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (22)

nicgrover
Tout le monde ne sera pas perdant dans les entreprises qui utiliseront l’IA pour remplacer des postes, loin de là…
Mimi9
Tout comme les allumeurs de réverbères certaines professions sont destinées à disparaitre, si ce n’est pas l’IA, ça sera la robotisation avancée
Cynian90
Le problème ici c’est que la vague monstre ne va pas créer autant d’emplois qu’elle en détruira, et ça c’est complètement nouveau.<br /> Soit on se dirige vers le social et l’entraide avec la réduction du temps de travail par exemple, soit vers un modèle US avec une précarité extrême pour ceux qui détiennent un emploi à faible valeur ajoutée.
Euronouille
Ce que veulent les gens c’est un revenu comme les rentiers ,pas un travail , c’est plutôt une bonne nouvelle
Babaorum_00
Arrivée de l’informatique : «&nbsp;Mon dieu, ça va détruire tous les emplois non qualifiés&nbsp;» =&gt; Pourtant la secrétaire est toujours là<br /> Arrivée d’Internet : «&nbsp;Mon dieu les indiens vont nous piquer notre travail, les emails vont détruire la poste&nbsp;» =&gt; Pourtant on est toujours là, la poste aussi.<br /> Arrivée de l’IA : «&nbsp;Mon dieu ça va détruire les emplois qualifiés&nbsp;» =&gt; Non, ça va les «&nbsp;transformer&nbsp;», mais y’aura toujours du taf !<br /> La seule conclusion est celle de l’auteur de l’article : il faudra s’adapter, mais tout comme Internet a drastiquement changé le monde du travail en 25/30 ans (surtout dans le tertiaire, mais pas que), l’IA le changera également, mais nous (ou nos enfants) serons/t toujours là.
pecore
Plus encore que les entreprises, qui après tout ont le droit d’utiliser les outils modernes pour baisser leurs couts et augmenter leur efficacité, ce sont les universités qui m’inquiètent.<br /> Je doute de leur capacité à s’adapter rapidement aux nouvelles demandes ou à l’absence de demande sur le futur marché du travail et de continuer un certain temps de former des gens pour des postes qui seront de moins en moins demandés.
philumax
Je suis ancien postier. J’y ai passé 43 ans. Le seul courrier restant, c’est le colis. Là aussi, c’est automatisé.<br /> Il n’y a quasi plus de lettres et La Poste, peine à recruter, d’autant que le métier, ne vaut plus rien.<br /> Encore un petit peu et le facteur lui-même sera remplacé par un robot.<br /> Tous ces gens qui ne travaillent pas, il faudra soit les nourrir et les soigner, soit les laisser mourir.<br /> Espérons que tu ne fasses pas partie du lot.
Babaorum_00
Comme je disais en fin de mon commentaire (et comme c’est indiqué en fin d’article) : A-D-A-P-T-A-T-I-O-N<br /> Ces gens devront se reconvertir, et pour la grande majorité, ils y arriveront, comme après chaque évolution majeure dans l’histoire.
philumax
Tu leur expliqueras, parce que moi, je ne le ferais pas.
Ian
Il y a plusieurs façons de voir les choses… si je prends l’exemple de mon Job, il y a eu effectivement plutôt des évolutions que des révolutions, mais on ne sait pas de quoi l’avenir sera fait<br /> plus de secrétaires, on doit se démerder pour tout faire puisqu’on a désormais des outils à disposition<br /> la comptabilité a été externalisé aux indiens, et c’est la M…, Une grande partie du bureau d’études est externalisé en Inde, et c’est la M…<br />
Drifter35
Comment imaginer une société capitaliste où la moitié des gens est sans emploi et où une toute petite partie de la population possède les machines et toutes les richesses produites par elles ? Un cauchemar dystopique…
Drifter35
«&nbsp;Il faudra s’adapter&nbsp;»<br /> Ça c’est de la connerie d’un néolib qui vit dans sa bulle. On parle de la moitié des emplois détruits, dont une énorme quantité d’emplois de bureau non ou peu qualifiés. Il n’y aura jamais assez de nouveaux emplois créés pour compenser et tout le monde ne pourra pas se convertir.<br /> Un désastre socio-économique en devenir à moins de partager les richesses produites par les machines.
philumax
Faut pas rêver, à terme, c’est la TOTALITE des emplois, qui seront supprimés.
Babaorum_00
Oui oui, c’était pareil avec la fin du charbon, agneugneugneu désastre, agneugneugneu et les mineurs? Et au final, il y a eu des reconversions, ça n’a pas été l’apocalypse.<br /> Adaptation.<br /> Je bosse dans l’informatique, tout le monde prédisait que les indiens / marocains / ukrainiens allaient nous bouffer, résultat on est toujours là.<br /> Adaptation.
Blackalf
Sauf que quand on perd un emploi de travailleur manuel, il est généralement possible d’en trouver un autre, quitte à changer de genre de travail. Par contre, passer d’un travail intellectuel à un manuel est une autre paire de manches.<br /> Il me semble que les emplois les plus menacés par l’IA sont précisément ceux du travail intellectuel. S’adapter/se reconvertir/se former est facile à dire, mais rien ne dit qu’une personne ayant toujours eu un travail de bureau sera forcément douée pour suivre avec succès une formation dans un métier manuel quelconque.<br /> Un informaticien, par exemple, qui perd son emploi et veut se reconvertir fera-t-il forcément un bon plombier, menuisier, chauffeur de camions ou engins de chantiers ? rien n’est moins sûr.
Cynian90
Dis, c’est quoi qui te pousse à penser de la sorte, de l’optimisme, ou bien une profonde peur de l’anxiété ?<br /> Parce qu’il est assez évident que l’IA va remplacer la plupart des boulots, puis tous les boulots une fois que la robotique sera au point. Faut pas être Sherlock pour comprendre que la raison pour laquelle on t’emploie, c’est cerveau + corps. Si cerveau = digitalisé, et corps = robotisé, et que le robot coûte bien moins cher à opérer, y’a plus besoin de recruter d’humains.<br /> Tu penses que le but d’un business c’est quoi, gagner de l’argent, ou bien perdre de l’argent ?<br /> Les indiens / marocains / ukrainiens t’inquiète pas, ils t’attendent au coin du couloir, dès que la conjoncture amènera une plus faible besoin en production, ils vont nous mettre une raclée. Il arrivera à l’informatique ce qui est arrivé à pleins d’autres boulot : tous les diplômés / pratiquants n’auront pas un job garanti. Je vois pas pourquoi l’IT échapperait à la règle.
Cynian90
En passant, pour ceux qui blâment les entreprises et s’émouvoient du sort de ces pauvres employés, on parle de gens qui sont tellement bien payés qu’ils peuvent prendre leur retraite à 35/40 ans, on parle pas de Mme Michu 59 ans qui ne pourra pas obtenir tous ses points si elle se fait virer,<br /> et faut pas oublier que Meta c’était ~40 000 employés en 2019, puis 80 000 plus récemmeent, je suis surpris qu’ils aient viré aussi peu de gens au final, ils trainent toujours un énorme boulet à la cheville.
Babaorum_00
Ben voyons <br /> Mais dis moi, comment ça se fait que les Indiens / Ukrainiens/ Marocains «&nbsp;m’attendent au coin du couloir&nbsp;» alors qu’ils ont un salaire de même pas 1k€ dans leur pays et que là où je bosse (hors France), je suis à 6x plus (en super net).<br /> Et ce depuis 15 ans en plus ? Ben dis donc, qu’est ce qu’ils attendent pour nous piquer notre boulot ?<br /> (Je continue l’ironie ou je continue ?)<br /> Mais au moins ton message démontre parfaitement ce que je disais avant : A toute évolution majeure on a promis la ruine car des tonnes d’emplois allaient disparaitre, conclusion 20 ans après : il y a toujours + d’emplois, mais certains ont dû s’adapter. L’IT s’adaptera, comme le reste.
Blackalf
Babaorum_00:<br /> et que là où je bosse (hors France), je suis à 6x plus (en super net).<br /> Mais quels sont tes frais et charges ? parce qu’il est douteux qu’avec un salaire 6 x supérieur, le coût de la vie dans le pays dans lequel tu te trouves ne soit pas (beaucoup ?) plus élevé qu’en France.
Babaorum_00
Je bosse hors France, mais je n’ai pas dit que je n’y vivais pas <br /> Mes «&nbsp;frais et charges&nbsp;» varient mais je dois bien mettre 3.5k / 4k€ de côté par moi.<br /> Bref, tout ça pour dire qu’on a promis la paupérisation des gens de l’IT (et d’autres métiers) avec la concurrence étrangère et qu’il n’en est rien. Ca sera pareil avec l’IA, moyennant, bien sur, quelques adaptations.
Cynian90
Ton cas ne signifie rien, on parle d’une tendance, la sous-traitance ne fait que gagner du terrain en terme de banalisation, la qualité de l’éducation ne fait qu’augmenter à l’étranger, et forcément un jour il y aura plus de codeurs/diplômés que de jobs dans le secteur puisque c’est le cas de tous les secteurs.<br /> Pour le coup de l’évolution majeur, tu n’as pas lu mon message, tu ne sais pas faire la différence entre l’invention de la machine à tisser et celle d’une IA forte robotisée. Je ne pense pas que tu sois quelqu’un qui puisse être convaincu de quoique ce soit, y’a plus qu’à attendre le fait accompli.
philouze
Tu devrais lire daniel susskind, il est maintenant traduit en français :<br /> https://www.amazon.fr/monde-sans-travail-lintelligence-reconfigurent/dp/2081416948/ref=asc_df_2081416948/<br /> Tu es pile dans le sophisme du cygne blanc : comme pour l’instant tu n’as vu que des cygnes blanc, tu en déduis que les noirs n’existent pas.<br /> Spoiler 1 : oui, la quantité d’heures ouvrées de taf a bien diminué à chaque grosse révolution, on a «&nbsp;patché&nbsp;» avec des guerres, des scolarisations, qui se sont changées en études, des réductions de travail hebdomadaires, des congès payés, des retraites …<br /> Spoiler 2 : n’étaient remplaçables que les jobs dont «&nbsp;les taches étaient majoritairement routinières et sans friction&nbsp;» : l’IA est en train de faire sauter cette limite<br /> Spoiler 2.5 : malgré tout ça, une grande partie de l’occident et une partie de l’orient fait face à un chaomage de masse (y compris la chine) et si les USA semblent y échapper c’est aussi en partie par un retrait volontaire assez chelou mais réel d’une partie des gens du marché du travail (pop. active ne souhaitant plus travailler quelles qu’en soient les conséquences )<br /> Spoiler 3 : on a atteint une sorte de plafond dans nos équipements, on est même dans un délire «&nbsp;peak stuff&nbsp;» avec de moins en moins d’objets qu’on concentre dans nos smartphones, la mode du minimalisme. il y a des chances, réelles, que oui, il y ait beaucoup, beaucoup moins de travail à se partager dans les 5/10 ans qui viennent, et qu’on ait cette fois pas le temps de s’adapter en patchant comme des malades
Babaorum_00
Internet s’est démocratisé début 2000, ça fait + de 20 ans que les Indiens sont censés nous piquer notre job, pourtant ma boîte européenne galère à recruter malgré un salaire indécent, comment t’expliques ça ?<br /> Tes prédictions à la Madame Irma, ça fait 20, parfois 30 ans que les médisants les font, et au final, R-I-E-N, si ce n’est quelques adaptations.<br /> Pareil avec l’IA dans un futur proche.<br /> Maintenant libre à toi d’avoir peur, de faire le Nostradamus, mais laisse les autres s’adapter. <br /> Ca vaut d’ailleurs pour @philouze , el famoso «&nbsp;cygne noir&nbsp;» est prédit depuis des décennies, on l’attend toujours
philouze
Ne te base pas sur ton exemple de TA boite en tirer des conséquences sur tous les métiers et sur l’occident entier, ou plutôt la plupart des pays développés.<br /> Le bouquin que je te cite est réalisé par un thésard sur la question et chercheur à Standford qui ne bosse QUE là dessus, il t’expose toutes les théories et bien sûr le schumpetterisme et la «&nbsp;destruction créatrice&nbsp;».<br /> reste que OUI, que tu l’acceptes ou non, nous bossons déjà en moyenne considérablement moins que nos aïeux. Encore une fois 35h, vacances, scolarité massive jusqu’à 18 ans minimum, puis études longues publiques ou privée, retraite…<br /> Il y a même des trucs plus vicieux, comme le présentéisme légendaire du japon, dont la productivité «&nbsp;horaires réelle&nbsp;» est pathétique, les gens accomplissant des tonnes d’heures à faire semblant, et c’est une des manière d’éponger :<br /> nippon.com – 19 Jan 22<br /> Productivité du travail : le Japon mauvais élève depuis 50 ans et loin...<br /> On dit des Japonais qu’ils travaillent trop. Mais sont-ils pour autant efficaces ? Cette question apparaît comme un sérieux problème dans les données sur la productivité du travail de l’OCDE. En effet, depuis les années 1970, le Japon arrive à la...<br /> Nous les français soit disant fénéants, on les éclate en productivité horaire.<br /> Et oui on arrive à un pallier, même la chine n’éponge plus, le chômage des jeunes atteint 21 % !<br /> France Culture – 18 Oct 23<br /> C’est un phénomène nouveau en Chine&nbsp;: le chômage des jeunes<br /> Après trois ans de Covid et de contraction de l’économie du géant asiatique, le chômage des jeunes explose et touche selon les derniers chiffres officiels des autorités chinoises 21 % des 16-24 ans (mois de juin 2023).<br /> appelle ça un cygne gris si le noir te dérange, mais oui, on a va avoir un problème parce qu’on est déjà au taquet de l’adaptation à la baisse de travail.<br /> Et alors qu’on est au taquet, qu’on a pas vraiment de thunes pour acheter plus de trucs qui seraient chronophages en emplois, l’IA déboule et va empiéter sur toutes les tâches.
Babaorum_00
philouze:<br /> l’IA déboule et va empiéter sur toutes les tâches.<br /> Comme l’a fait l’informatique a la fin des années 90. Ça a ete l’apocalypse ? Non <br /> Comme l’a fait Internet quelques années plus tard. Ca a été l’apocalypse ? Non <br /> Bis repetita
philouze
non, l’informatique n’a pas rédigé de texte nouveau, n’a pas spontanément créé d’image, ne pliait pas du linge, ne pouvait pas apprendre seule à faire un café.<br /> par extension elle ne pouvait pas faire plombier, serveur, électricien, rédacteur juridique, assistance à la personne , diagnosticien médical… elle a surtout impacté les boulots de service.<br /> Elle a bien empiété mais une étude poussée montre qu’elle a essentiellement généré de la baisse de cout sur des tâches existantes donc une baisse de cout sur ces taches.<br /> donc plus de ventes, donc relatif ammorti, et malgré ça, encore une fois relis bien l’explication, si ça n’a pas été «&nbsp;l’apocalyspe&nbsp;» ça a bien participé à générer un chômage de masse.<br /> Ce chômage a en parti été épongé en asie par une sous-efficacité et un présentéisme «&nbsp;accepté&nbsp;» par la société (en fait des mecs qui glandent trois fois plus qu’en occident) , on retrouve aussi de ça en Suède ( le légendaire «&nbsp;Fika&nbsp;») et d’autres pays développés.<br /> Et encore une fois babaorum : on est déjà au taquet, on jongle avec une dette folle à échelle mondiale, on a du chômage de masse jusqu’en chine, on a plus de marge de manœuvre.<br /> l’apocalypse des heures de taff disparu a bien eu lieu, on l’a simplement planquée à grand coup d’occupations non productive, mais ça a déjà touché une limite.<br /> Tu devrais vraiment creuser ce sujet, les choses ne sont pas aussi simple que «&nbsp;puisque pour l’instant tout va bien [ ce qui est déjà faux !] alors tout continuera à aller bien&nbsp;»
Babaorum_00
«&nbsp;Blablabla des métiers ont disparu&nbsp;»<br /> Oui <br /> Et combien ont été créés ?<br /> Mes parents ne savaient même pas ce qu’était un ingénieur informatique quand je suis né. Ton nouveau-né fera peut être un métier qui n’existe pas aujourd’hui et il en sera (j’espère) très heureux.<br /> Avec l’informatique, combien de jobs créés dans une nouvelle industrie appelée smartphone ? Cloud ? Combien dans l’Internet au sens large (développeurs, chefs de projets, managers, hébergeur, ingé réseau, marketing au sens (très) large, referenceur, maintence en tout genre ?)<br /> L’informatique a changé le monde drastiquement et tout le monde s’est adapté (qui ne bosse avec AUCUNE techno informatique aujourd’hui) ?<br /> L’IA fera la même chose, et comme toujours dans la nature, une règle prime : adaptation, ou…<br /> Mais bon, y’aura toujours les Nostradamus qui vont prévoir l’avènement de Skynet ou des Machines, l’asservissement de l’humanité, et le chômage à 90%. On est habitué depuis le temps
philouze
Babaorum,<br /> ce que tu expliques là s’appelle le Shumpetterisme et je l’ai évoqué dès le premier échange, c’est la fameuse «&nbsp;destruction créatrice&nbsp;»<br /> C’est super étudié, on dispose de dizaines d’indicateurs dont on suit les tendances.<br /> Ce qui est particulier avec l’informatique, et pire avec l’IA c’est que la quantité d’heures de travail nécessaire aux nouveaux métiers n’a pas compensé le remplacement des anciennes heures.<br /> Si par exemple tu robotises à outrance une usine composé d’un seul métier : ouvrier, très nombreux, disons 3000 - tu vas avoir à la place 300 robots<br /> Ces 300 robots vont nécessiter peut être 5 métiers nouveaux qui en remplacent un seul (ouvrier) : ingénieur process industriel, maintenance robot, programmeur robot, opérateur robot, logisticien interne …<br /> mais peut être n’as tu besoin que d’un seul homme, ou deux, voir trois si ça tourne en 3-8, par poste.<br /> Les nouveaux métiers étaient bien une illusions : 1 seul métier de 3000 hommes remplacés par 5 à 10 voir 15 hommes dans 5 métiers.<br /> 5x plus de métiers, 300x moins d’heures de travail à se partager. C’est un trompe l’oeil.<br /> Mes propres parents ont connu une france à 1% de chômage, on considère aujourd’hui que le «&nbsp;plein emploi français&nbsp;» ( celui qu’on ne peut réduire pour des questions logistiques ou de refus d’emploi !!! ) c’est aux alentours de 6.<br /> Tes parents se sont peut être inquiété pour l’avenir, mais probablement pas de manquer un jour de travail ou de ne pas retrouver un emploi.<br /> aujourd’hui si t’es pas informaticien ou artisan rien n’est vraiment garanti.
Babaorum_00
Babaorum_00:<br /> Ce qui est particulier avec l’informatique, et pire avec l’IA c’est que la quantité d’heures de travail nécessaire aux nouveaux métiers n’a pas compensé le remplacement des anciennes heures<br /> Ah parce qu’avec l’arrivée d’Internet, on n’est pas devenu 4x, 5x, 10x plus productif que sans ?<br /> Mes scripts vont chercher des données dans des bases de données de plusieurs centaines de giga, agrègent des volumes de données incroyables, et te sortent des rapports complets en quelques secondes / minutes. Avant, il fallait combien de centaines d’heures «&nbsp;humaines&nbsp;» pour faire ça ?<br /> Pro tip : on le faisait pas. Les besoins ont évolués. Ca sera pareil avec l’IA.<br /> Quant a Schumpeter, on l’étudie en Terminale ES, grosse référence dis donc <br /> Bref, moi je m’en fiche, je te laisse clore le débat puisque les alarmistes veulent systématiquement avoir le dernier mot et que j’ai un weekend qui m’attend.<br /> En attendant, que tu le veuilles ou non, tu t’adapteras ou tu disparaîtras. Moi, j’ai choisi mon camp
Cynian90
Parce que justement, le travail n’est pas encore globalisé, la demande en informaticien grimpe toujours… mais pour combien de temps ?<br /> Perso suffit que je regarde par la fenêtre pour m’en rencontre compte, je vis dans un lotissement huppé dans un pays en voie de développement, et sur 14 maisons de ma rue, au moins 10 ont un ou les deux principaux membres de la famille qui bossent dans l’informatique. Ces gens bossent pour des grands noms comme IBM, Oracle, ou Standard Chartered, mais pour une fraction du prix d’un employé dans un autre pays, avec moins de protections sociales, … .<br /> Ton hypothèse à propos de la sous-traitance qui ne gagnera pas de terrain se base sur plusieurs suppositions délirantes, que la demande en production informatique continuera d’augmenter sans cesse (alors que le paysage informatique se sclérose en plusieurs endroits, Airbnb/booking.com, réseaux sociaux qui gardent leurs parts de marché, Google, OS, …), que la productivité de l’ingénieur lambda ne variera pas beaucoup (si tu x2 la productivité des web devs, tu ne doubles pas le nombre de sites conçus), que l’ouverture des pays à des législations encourageant la sous-traitance n’évoluera pas, que l’éducation des pays en voie de développement n’évoluera pas (ça bouge énormément)…<br /> Après, si je comprends bien, tu parles seulement des LLMs ? Pas de la proche IA généraliste ? Parce que penser qu’une IA généraliste créera beaucoup de boulots, ça serait, comment dire… presque de la folie.
philouze
Babaorum_00:<br /> Ah parce qu’avec l’arrivée d’Internet, on n’est pas devenu 4x, 5x, 10x plus productif que sans ?<br /> Mes scripts vont chercher des données dans des bases de données de plusieurs centaines de giga, agrègent des volumes de données incroyables, et te sortent des rapports complets en quelques secondes / minutes. Avant, il fallait combien de centaines d’heures « humaines » pour faire ça ?<br /> Tu devrais vraiment lire Susskind, tu viens littéralement d’expliquer pourquoi, lorsqu’ils ont franchi leur premier milliards, 90% des licornes créées post 2000 embauchaient moins de 100 personnes, certaines moins de 50.<br /> De telles entreprises autrefois, n’auraient pas atteint un milliard de valo avant d’embarquer plusieurs millers / dizaines de milliers d’employés.<br /> la conclusion c’est que la valorisation mais aussi le chiffres d’affaires, ne sont plus couplées à la taille de la force de travail générée par les boites.<br /> Ensuite tu as une auto-contradiction :<br /> "Avant, il fallait combien de centaines d’heures « humaines » pour faire ça ?<br /> Pro tip : on le faisait pas. Les besoins ont évolués. Ca sera pareil avec l’IA.<br /> Donc cet outil n’a remplacé aucun boulot humain (ce qui n’est pas le cas de beaucoup de boulot en info) mais n’en a pas créé non plus !<br /> cet exemple «&nbsp;neutre en tâche&nbsp;» ne permet rien de conclure.<br /> Par contre, en même pas six mois, des jobs «&nbsp;tous frais&nbsp;» ont disparus : traducteurs, rédacteurs SEO, illustrateurs réseaux sociaux. Copilot chez les dev va faire aussi très mal.<br /> Le besoin en informaticiens actuels est une phase de transition, la fameuse «&nbsp;digitalisation des entreprises&nbsp;», c’est mon job ! Une fois que j’ai équipé et fourni l’outil, penses tu qu’il y a ne serait-ce qu’un seul emploi dédié à l’outil ? alors que celui ci a parfois remplacé plusieurs employés ?
Drifter35
Babaorum_00:<br /> Oui oui, c’était pareil avec la fin du charbon, agneugneugneu désastre, agneugneugneu et les mineurs? Et au final, il y a eu des reconversions, ça n’a pas été l’apocalypse.<br /> La fermeture des mines a été un désastre socio-économique pour les régions du nord qui depuis végètent dans un chômage de masse. Tu parles d’une reconversion !<br /> Encore une fois, tu devrais sortir de ta bulle.
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet