Jean-Michel MONIN, Knowings : "Le KM est devenu un moyen, non une finalité"

25 octobre 2004 à 00h00
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M. MONIN, DGA de Knowings, éditeur de solutions de management des connaissances, fait un point sur les tendances du marché KM français.

AB - Jean-Michel MONIN, bonjour. Quelles sont vos responsabilités chez Knowings ?

JMM - Bonjour. Je suis Directeur général adjoint et m'occupe plus particulièrement du marketing, du développement et des partenariats chez Knowings, éditeur français de logiciels d'automatisation des processus de gestion des connaissances.

AB - Qu'apporte un évènement comme le KM Forum, dont la 7ème édition a eu lieu les 12 et 13 octobre 2004 à Paris, à votre société ?

JMM - C'est l'occasion de présenter nos nouveaux produits, nos références et notre vision, soit la valeur que l'on peut apporter à nos clients.

Avec Documation, le KM Forum est un des deux évènements nationaux majeurs dans notre secteur. Il permet à la communauté du KM (Knowledge Management), utilisateurs, éditeurs, consultants et journalistes de suivre l'évolution du marché.

Nous allons également nous intéresser à des salons orientés métiers.

Aujourd'hui, on ne fait plus de la gestion des connaissances comme une discipline stricte. Comme pour la recherche, nous sommes passés d'un KM fondamental à un KM appliqué, orienté R&D, production, gestion de projets et des relations clients (CRM).

AB - Pouvez-vous préciser la notion de "KM opérationnel" ?

JMM - Un outil opérationnel est un outil pratique, le moins complexe possible. C'est le cas de notre solution Knowledge Manager.

Progiciel intégré de KM, de GED et de portail collaboratif, Knowledge Manager est commercialisé sous la forme d'un pack, soit d'un kit métier préparamétré pour un usage précis et non pour de la gestion basique de projet. En gros, si un mois ou deux ans après la première utilisation de la solution, l'entreprise a envie d'un autre usage, elle peut le faire.

Voilà pour un exemple d'outil opérationnel. Quant à la gestion des connaissances opérationnelle, cela signifie qu'elle est devenue un moyen et non une finalité. Alors qu'il y a cinq ans, le concept de "KM pour du KM" était en vogue, désormais celui-ci est envisagé pour être efficace dans un processus commercial.

AB - Sous quel mode est commercialisée Knowledge Manager ?

JMM - Sous les deux modes : l'acquisition avec licence et préparamatrage, ou la location en ASP, dans ce cas le service est accessible sur Internet.

Bien entendu, le prix de notre solution varie en fonction des usages, du nombre d'utilisateurs et du nombre d'options. On démarre entre 10 000 et 15 000 euros pour les premières configurations destinées à moins de 30 utilisateurs, à plus de 100 000 euros pour 1000 utilisateurs.

A cette tarification "produit" (licence ou location), il faut ajouter la partie services : former le client, concevoir avec lui son application, l'aider à la paramétrer, etc. Ainsi que le coût de fonctionnement.

AB - Pour l'année 2004, quelles sont les grandes tendances de l'étude Knowings sur le KM en France ?

JMM - La première est que le retour sur investissement (ROI) d'un projet KM varie fortement en fonction des pratiques métiers et des secteurs. Globalement, 40% des managers interrogés estiment que leur CA pourrait croître de 5% grâce à un projet KM bien ficelé.

Autre tendance, le marché est passé d'un KM fondamental, dans les années 2001-02, à un KM productiviste en 2003. A cette volonté productiviste qui reste forte, cette année s'ajoute une volonté de développement : la performance opérationnelle et la productivité, le maintien du leadership, l'efficacité des relations clients.

Enfin, c'est une bonne nouvelle pour Knowings, la part du progiciel augmente sur le marché des outils de gestion des connaissances.

Pour information, les résultats de l'enquête KM 2004 en France sont disponibles dans leur intégralité sur : http://www.knowings.com/.

AB - Les ambitions numériques de l'Administration française sont de plus en plus marquées. Knowings a-t-elle un rôle à jouer dans ce secteur ?

JMM - A ce jour notre société travaille, d'une part, pour de grandes entreprises et PME de l'industrie (Gaz de France, Carbone Lorraine, etc.) et des services (Keolis, Food Safety), d'autre part pour des agences de développement économique (CCI de Grenoble, Réseau IDEAL...)

Quant aux administrations et aux institutions, elles privilégient les développements spécifiques, les logiciels libres. Toutefois, certaines se lassent d'avoir à développer de toutes pièces et à maintenir en permanence ces outils. Elles se tournent alors vers des solutions développées en France par des entreprises françaises, solutions à la fois complètes, immédiatement opérationnelles, évolutives et intégrées, et ce même en mode licence !

AB - L'approche d'un projet de gestion des connaissances par une organisation publique, est-elle très différente de l'approche d'une entreprise ?

JMM - Oui c'est clair. Plus que dans les entreprises de services ou dans les industries, l'intérêt du KM sous l'angle managérial est pris en compte par les institutions.

Grosso modo, les entreprises font du KM pour gagner en productivité, les entreprises de services en font pour être plus performantes sur les plans marketing et commercial, alors que les organisations publiques et les institutions veulent faire évoluer leurs pratiques managériales, être efficaces dans leur travail en réseau.

AB - Comment voyez-vous évoluer le marché du "Knowledge Management" ces prochaines années ?

JMM - Un marché identifié KM pur qui se développerait de manière exponentielle dans les années futures, ça c'est fini.

En revanche, une vision réaliste sur 2 à 5 ans est celle de la convergence du KM formel (gestion des connaissances, du savoir, des compétences) avec la gestion électronique de documents (GED), avec le travail collaboratif, avec les solutions et services de portails Internet.

Je le répète, nous sommes passés à des logiques métiers, verticales plus que transversales. Pour partager informations et expertises, l'heure est au travail à distance via des plates-formes collaboratives.

Bref, malgré les gourous, demain on se fichera que le projet soit du KM pur ou de la GED pure, nos préoccupations seront opérationnelles.

AB - Comment Knowings va adapter ses solutions logicielles à l'ère de la mobilité ?

JMM - Les pratiques managériales en la matière se développent aujourd'hui par l'intermédiaire des pionniers. La mobilité est une tendance, pas encore une réalité.

Aujourd'hui, les techniques comme les services ne sont pas à niveau, les débits disponibles en particulier. Il est bien évident cependant que le travail et la communication des professionnels comme des particuliers en mode distant, va devenir banale.

Nous serons mobiles dans les bureaux et les lieux publics avec le WiFi, tout aussi mobiles à l'extérieur avec le GPRS, avec l'UMTS...

Les clients de Knowings demandent encore des solutions qui leur permettent de travailler hors connexion, "offline". D'ici deux ans, parallèlement au développement des réseaux, la mobilité devrait prendre l'avantage.

AB - Jean-Michel MONIN, je vous remercie.
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