Jean-Louis Ermine, gestionnaire des connaissances au CEA

20 mars 2000 à 00h00
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Jean-LouisErmine obtient un doctorat de mathématiques pures àl'université Paris VII en 1976. Pendant plus de dix ans, ilmène des recherches en mathématiques, avant de s'orienter versl'intelligence artificielle. En 1990, il obtient une habilitationà dirige

PN - Monsieur Ermine,Bonjour! Aujourd'hui, le CEA figure parmi le peloton de tête enmatière de méthodologie, d'outils et de savoir-faire liés àla gestion des connaissances. Comment expliquez-vous cet état defait et quels ont été les éléments qui ont déclenchés auCEA l'inscription de la gestion des connaissances comme activitéprioritaire et stratégique ?

JLE - LeCEA est un organisme public de recherche à vocationtechnologique (dans le nucléaire et dans bien d'autresdomaines), c'est le deuxième en France, après le CNRS. Sa seuleproduction (hormis les têtes nucléaires dans le secteur de ladéfense) est de la connaissance. Outre la connaissance"classique", de type scientifique, qui est gérée parles pratiques habituelles de la communauté scientifique, il y atout un pan de connaissances de type "technologique" etappliqué (savoir-faire, savoirs techniques, connaissancescontextualisées ...) qui ne se gèrent pas de la même façon etqui doivent se transmettre au tissu industriel. Il est donclogique que le CEA se pose assez tôt la "gestion desa production".

Par ailleurs, leCEA étant composé essentiellement de chercheurs, il s'esttoujours intéressé aux technologies nouvelles dont lestechnologies de l'information et de la connaissance. Il anotamment beaucoup investi dans les technologies del'Intelligence Artificielle, qui, si elles ont abouti plutôt àun constat d'échec, ont permis leur réorientation vers ledomaine de la gestion des connaissances. C'est l'origine de laplupart des outils et méthodes de domaine au CEA, parmi lesquelsla méthode MKSM.
De plus, il faut voirque le CEA travaille sur le long, le très long terme, et que leproblème de mémoire est crucial. Cet organisme a aussi pris deplein fouet des décisions venant de son environnement nationalet international et qui ont remis en avant de manière crucialele problème de la gestion des connaissances. Pour ne citer quedeux exemples très médiatisés, citons l'arrêt des essais del'arme nucléaire dans le Pacifique (sans remise en cause de lapolitique de dissuasion) et l'arrêt de la filière dite"neutrons rapides" (Superphénix).

PN - La gestion desconnaissances est très souvent désignée par le vocableanglo-saxon de "knowledge management" et le volume dela littérature anglophone est encore sans commune mesure avecnotre production franco-française. Pensez-vous que lesentreprises hexagonales aient du retard dans la prise deconscience des enjeux économiques liés à la maîtrise dessavoirs et savoir-faire ?

JLE - Ilfaut d'abord voir ce que recouvre le vocable Knowledge Managementpour les anglo-saxons.
D'une part, ilconnote une certaine approche stratégique dans l'entreprise quiest une approche basée sur l'optimisation des ressourcesintangibles comme la connaissance, le savoir-faire... . De cecôté là, je ne pense pas que les entreprises françaisessoient absentes de ce type de réflexion, même si celle-ci ne secristallise pas autour du seul mot "KnowledgeManagement".
Par ailleurs, leterme "Knowledge Management" est souvent employé pourdésigner des projets de systèmes d'information organisésautour d'un Intranet et des nouvelles technologies del'information. Il me semble que les investissements desentreprises françaises dans ce domaine, même s'ils sont enretard par rapport aux anglo-saxons, ne sont pas négligeables.Ce que je perçois clairement de la part des entreprisesnationales, c'est que ce type de "KnowledgeManagement", mis en exergue par les anglo-saxons, estcompris comme la mise en place de "tuyaux" et nerésout pas a priori (mais seulement éventuellement par une"émergence pragmatique") le problème de fond de laconnaissance dans l'entreprise.
Enfin, il y a lecheval de bataille marketing mis en place par les vendeurs delogiciels (Microsoft en tête) et les sociétés de conseil (les"big four" en tête : Arthur Andersen, KPMG, Ernst andYoung ...). et là, effectivement, la France a beaucoup deretard. Même si ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, lemarketing est un moyen extraordinaire de créer du changementdans ce domaine, et il faudrait pouvoir en profiter plutôt quele subir.

PN - Parlons àprésent de MKSM. MKSM (Method for Knowledge System Management),comme son nom l'indique, est une méthode pour la gestion dessystèmes de connaissances. Quelles sont les applicationspossibles de cette méthodologie ?

JLE - MKSMest (ou du moins espère être) l'équivalent de MERISE pour lessystèmes d'information, à savoir une méthode d'analyse desystèmes de connaissances pour aboutir à la conception d'unsystème opérationnel de gestion des connaissances. Il faut voirqu'un système opérationnel de gestion de connaissancespeut-être multiforme, il peut prendre la forme d'un outilinformatique, d'un document, d'une organisation, d'une formationetc. J'appellerai d'une manière générale système de gestiondes connaissances tout système (au sens le plus général) quipermet de capitaliser, partager ou créer des connaissances. Onvoit qu'avec cette définition, on peut faire beaucoup de choses.A partir d'analyses MKSM, on a effectivement débouché sur denombreuses applications : système d'aide à la décision (lesystème THOT de COFINOGA), une partie du système d'aide à laconduite de process industriels (l'outil MENSIUS d'EDF, SMQF deSaint-Gobain), système qualité (CEA/DTA, CEA/DSV), EAO (EDF),système de veille (CEA/DTA) etc...

Mais la premièreapplication possible de MKSM est dérivée directement durésultat de l'activité d'analyse, et constitue maintenant undélivrable standard de la méthode, c'est le "Livre deConnaissances". C'est une mise en forme rédactionnelle del'analyse, constituant un recueil de connaissances, desavoir-faire documenté se présentant comme une véritable"Encyclopédie Métier". Ce livre, mis en diffusion,est un outil de partage et de re-création de connaissances. Sousune forme électronique, multimédia et intranet, il constitue un"Livre de Connaissances Electronique", et c'est unetrès bonne interface d'accès "par la connaissance" ausystème d'information de l'entreprise.

Il y a eu déjàbeaucoup de Livres de Connaissances "papier" (MKSM estutilisée au CEA depuis 1993) (outre le CEA et ceux déjàcités, DCN, La Poste, Technicatome, SEP, Rhône-Poulenc, ThomsonCSF, ONERA, des PME...), mais il y a encore peu d'expérience surla version électronique.

PN - Pouvez vous nouspréciser en quelques mots l'idée de base qui sous-tend MKSM ?

JLE - MKSM est uneméthode d'analyse des "systèmes de connaissances".Cette méthode repose sur deux postulats

1) Les connaissancesdans une organisation s'organisent en système propre (au sens dela théorie des systèmes) au même titre que le systèmecognitif des êtres humains, que nous appelons le"patrimoine de connaissances" de l'organisation (ou"système de connaissances"). Ce patrimoine n'est pasréductible à des systèmes déjà existant, comme le systèmed'information, de documentation, de ressources humaines(formation, compétences) etc.. Il a ses fonctions propresassignées par l'organisation (créer, capitaliser, partager lesconnaissances), son organisation et sa structure propres. Biensûr il est en interrelation constante et puissante avec tous lesautres systèmes de l'organisation, notamment le systèmed'information, le système de coopération et le ou les systèmesd'interaction avec l'environnement (systèmes de veille ...) etc.

2) La définition de laconnaissance selon MKSM, elle est sûrement très réductrice,mais c'est ce qui rend la méthode opératoire en termed'ingénierie. D'abord, la connaissance se perçoit comme unsigne, qui contient de l’information (quelle est la formecodée ou perçue du signe que je reçois ?), du sens (quellereprésentation l’information engendre-t-elle dans monesprit ?), et du contexte (quel environnement conditionne le sensque je mets sur l’information reçue ?). Ensuite laconnaissance se perçoit comme un système, avec toujours troispoints de vue : la structure, (comment se structurent les objetset les concepts de la connaissance ?) la fonction (dans quellefonction, quelle activité s'inscrit la connaissance ?) et l’évolution(Quel est l'historique de la connaissance ?)
Opérationnellement, aprèsavoir bien identifié le système de connaissances à gérer, onpeut dérouler un par un les points de vue sur la connaissance(MKSM fournit des méthodes de modélisation adéquates) pour enfaire l'analyse.


PN - Il existe au CEAune méthode appelée REX, méthode pour le Retour d'Expérience,développée en 1993, soit trois ans avant la naissance de MKSM.Existe t-il une filiation entre ces deux approches ?

JLE - La méthode REX aété développée (depuis 1989 je crois) à la Direction desRéacteurs Nucléaires pour capitaliser le Retour d'Expériencesur le démarrage de Super-Phénix, et a été généraliséedepuis au projet ACCORE (ACcès aux Connaissances Réacteurs)dans cette même direction. Comme son nom l'indique, elle a pourbut de capitaliser le retour d'expérience. Le retourd'expérience se présente comme la description structurée, sousforme de fiches, "d'expériences" comme les incidentspar exemple. Ces fiches sont rédigées à partir d'interviewsdes personnes qui ont vécu ces expériences. Elles sont ensuitemises à disposition dans un outil informatique avec un systèmede recherche par mots clés, agrémenté d'un graphe de conceptsconstruit auparavant, qui permet de naviguer dans les concepts dudomaine pour mieux formuler sa requête. Ce système de recherchepeut également être utilisé pour accéder à d'autresdocuments de toutes sortes.
REX et MKSM se basentdonc en partie sur l'explicitation de connaissances à partird'interviews, dans le premier cas il s'agit de transcriptiond'expériences sous forme de fiches, dans le second cas demodélisation multi point de vues de connaissances. REX est aussiun outil de recherche documentaire et d'information. Des fichesde type REX ont été déjà introduites dans certains livres deconnaissances MKSM.

PN - Il existe àprésent sur le marché un nombre croissant de méthodologies,parfois très différentes, dites d'ingénierie desconnaissances, censés dépasser les limites des fameux systèmesexperts (KADS, KOD, MACAO…). En quoi MKSM sedistingue-t-elle de ces autres approches ?

JLE - Je ne pense pasque les méthodes d'ingénierie des connaissances soient"très" différentes. MKSM intègre une méthodesimilaire à KOD et KADS, que j'avais développée à la mêmeépoque (fin des années 80), et qui s'appelait MOISE (MéthodeOrganisée pour l'Implantation de Systèmes Experts). Cesméthodes n'avaient qu'un seul but : réaliser des systèmesinformatiques dits "à base de connaissances". Lacontrainte informatique a poussé ces méthodes à devenir deplus en plus formalisées et à se rapprocher plus dudéveloppement du système que du recueil de connaissances. C'estexactement l'inverse qui s'est produit (inconsciemment !) pourMKSM. L'objectif n'est pas de formaliser au maximum pourinformatiser, mais de formaliser "au minimum", pourobtenir des coûts et des délais raisonnables, tout en obtenantun résultat satisfaisant en terme de capitalisation et departage des connaissances.

PN - Les sciences dela connaissance ou "Sciences cognitives" représententun champ d'exploration très vaste et en constante évolution.Pouvez nous dire dans quelle(s) direction(s) s'inscritactuellement le travail du groupe "Gestion desconnaissances" que vous dirigez ?

JLE - Le groupe Gestiondes connaissances n'existe plus. Actuellement, je travailleuniquement avec des entreprises extérieures et un réseau departenaires externes. Ceci me permet d'affiner la visionstratégique de la gestion des connaissances dans l'entreprise,et de mieux comprendre la place, l'impact et les manques de MKSMen la confrontant à de nombreuses problématiques. Dans lanouvelle version de MKSM, il y aura trois éléments de naturestratégique à considérer : en amont une étude pourcartographier les connaissances critiques de l'organisation avecdes éléments de décision pour mettre en place un schémadirecteur de gestion des connaissances, en parallèle à laméthode, un processus de type "accompagnement duchangement" pour "réussir" l'action decapitalisation des connaissances avec MKSM et en aval (mais aussiavant et pendant !), la mise en place d'une organisation, depratiques et procédures pour la réalisation et l'évolution desLivres de Connaissances.

Sur un aspect plusthéorique, le point de vue "évolution" des systèmesde connaissances n'existe pas dans la version actuelle de MKSM.Et pour cause : c'est une partie qui s'est révéléeconsidérable en terme de recherche théorique et en termed'importance stratégique dans l'organisation ! En termestratégique il s'agit grossièrement de "savoir d'où l'onvient pour savoir où l'on va". Ce mot d'ordre contient doncdes problématiques de "Design rationale"(argumentation des choix), de veille, d'innovation, decréativité. En terme théorique, l'évolution des connaissancesest un vieux problème qui a des aspects culturels,anthropologiques, psycho-sociologiques, psychologiques etc. Ilfaut donc intégrer ces divers éléments pour fournir les pointsde vue de l'évolution dans MKSM. C'est comme ça que c'estconstruite MKSM, et c'est sans doute un des facteurs del'intérêt qu'elle suscite. Les grandes idées pour intégrer laproblématique de l'évolution à MKSM sont les suivantes :
- L'historique est le pointde vue contextuel de l'évolution. Il décrit l'évolution desconnaissances (sur les objets, les process, les solutions) enrelation avec son environnement : environnement de production, deconsommation, d'utilisation (pour reprendre des termes de Y.Deforge)
- Le point de vuesémantique sur l'évolution est modélisé par ce qu'on appelledes "lignées" (classifications génétiques), quidoivent être construites selon des règles strictes etreprésenter de manière synthétique et pertinente (au momentoù on l'écrit ou la lit) les liens temporels entre lesdifférents concepts, solutions, objets de connaissance
- Il faut dégager des loisgénérale d'évolution de la connaissance, pour mieux comprendrele passé et mieux aborder l'avenir. La méthode d'aide àl'innovation TRIZ (Invention machine) dégage par exemple deslois d'évolution par une étude statistique des brevetsdéposés dans le monde. Mais il existe de nombreux travauxessayant de dégager des lois d'évolution pour des artefacts (etdonc notamment applicables aux connaissances) s'inspirant deslois de l'évolution en biologie, et ceci depuis la naissance duDarwinisme ! Par ailleurs, l'évolution est nécessairementrattachée à la psychologie profonde du concepteur, voire duconsommateur, et les lois d'évolution doivent tenir compte desphénomènes cognitifs à l'origine de la création deconnaissances : assimilation, accommodation, inhibition ... Lacréation de connaissances étant également un phénomèneculturel et social, même dans l'entreprise, il faut prendre encompte des phénomènes d'interprétation comme nous l'enseignepar exemple la sémiotique.

PN - Vous avezrécemment rédigé un article (à paraître ce moi-ci dans laRevue d'Intelligence Economique n°4, publiée par l'AFDIE)soulignant le lien existant entre gestion des connaissances etintelligence économique. Croyez-vous que l'on puisse imaginer àterme une convergence de ces deux concepts ?

JLE - La gestion desconnaissances (qui dénomme plutôt la "capitalisation"des connaissances) est une gestion des flux cognitifs internes del'entreprise. (ces flux existent, si on admet l'hypothèse dusystème de connaissances). L'intelligence économique pose leproblème contenu dans son appellation : comprendre sonenvironnement, donc avoir des connaissances (actionnables) surson environnement. Celles-ci peuvent être bien sûr déjà dansle patrimoine de connaissances de l'entreprise, et on retrouve laproblématique de la gestion des connaissances, où êtreconstruites à partir des flux d'information externes, quidoivent donc être convertis en connaissances (i.e. êtreintégrées au système de connaissances). En ce sens,l'intelligence économique est vue comme une gestion des fluxcognitifs intrants (i.e. ayant pour origine l'environnement). Ily a donc une définition en partie commune à la gestion desconnaissances et à l'intelligence économique. A partir de là,si l'on bâtit des processus, des méthodes et des outils poursupporter ces différentes gestions de flux, il serait dommage depas utiliser ou réutiliser les mêmes concepts et les mêmesoutils autant que faire se peut. C'est une de ces pistes quej'essaie de décrire dans l'article que vous citez. Cephénomène est intimement lié à la création de nouvellesconnaissances (qui est un phénomène à la fois endogène ettrès relié à l'extérieur), donc au sujet évoqué à laquestion précédente. MKSM se tourne donc maintenant versl'évolution et la création de connaissances, donc versl'innovation au sens large.

PN - Les mutationsengendrées par l'avènement de ce que l'on s'accorde àdésigner comme Economie de l'immatériel, au détriment du termeEconomie de l'information qui nous paraît aujourd'huiréducteur, a pour conséquences d'opérer un déplacement deszones de création de valeur. Quelles sont aujourd'hui d'aprèsvous les activités créatrices de haute valeur ajoutée ?

JLE - L'économie del'immatériel, quand elle concerne les connaissances, est uneréhabilitation de l'humain dans l'entreprise : il n'y a pas deconnaissances sans hommes et femmes pour les créer, lesactionner; l'accumulation d'information, sur lesquelles beaucoupse reposent, n'opère pas ici(les exemples souvent citésd'entreprises ayant dilapidé leur capital connaissances nesont-elles pas celles qui, dans une recherche de rentabilitéfinancière "matérielle", ont mis en place d'énormesplans sociaux ?). Donc, je dirai que, pour moi, la premièrecréation de valeur qu'apporte ce type d'approche est de l'ordredu bien-être, de l'accomplissement (et je l'ai vécupersonnellement très souvent). Une entreprise créera de lavaleur en accumulant, à travers ses acteurs, et par une gestiondes connaissances appropriées, du capital immatériel. Cettevaleur est souvent sanctionnée par la bourse (l'exemple deMicrosoft ou Netscape est souvent cité à ce titre). Touteactivité dite "knowledge based" est doncpotentiellement créatrice de valeur à cet égard. J'avoue quecette vision est très partiale, et peut-être pas très bienadapté à un contexte "libéral". En terme"monétaire", la gestion des connaissances semble (jen'ai qu'une vison restreinte et néophyte) être génératrice deprofit dans les activités à forte composante conception(activité intégratrice de systèmes complexes, par exemple :automobile, défense ...), car la réutilisation de connaissancescrée des gains considérables dans les temps de conception, dansles activités où l'innovation est un élément déterminant(nouvelles technologies, automobile), car la création deconnaissances est plus efficace quand elle s'appuie sur uncapital existant bien géré. Ceci dit, je ne donne ici qu'uneimpression du terrain, et je manque de compétences pour faireune analyse plus pertinente.

PN - Dans un articlesur la gestion des connaissances de Jacqueline De Linares (NouvelObservateur, 25/03/1999 - N°1794), était posée en forme deboutade la question suivante : "Dernier gadget à la mode ourévolution culturelle ?". Votre avis ?…

JLE - Je pense queJacqueline de Linares a bien résumé ma dernière phrase quiconclut l'article : "si le Knowledge Management devait seréduire à la mise en place de nouvelles technologies del'information, sans objectifs de progrès, de changement, si l'onmonte des formidables réseaux sans savoir quoi mettre dedans,alors la gestion des connaissances ne sera qu'un feu depaille".

Pour moi en effet,et pour reboucler avec tout ce que je viens de dire, l'enjeu estla réhabilitation de l'humain, dans ce qu'il a d'assez noble: sa connaissance. Pour d'autres, c'est un enjeu"marketing" (sans connotation péjorative) ou autre.Dans le premier cas, j'estime que cela doit aboutir à une actionde changement profond, c'est donc en quelque sorte une"révolution culturelle". Dans le deuxième cas (pource que j'en connais), il s'agit d'un processus suivant la"Hype Curve" (la "courbe de l'esbrouffe"décrite par le Gartner Group) qui ne tardera pas à prendre lapente descendante dite "creux de la désillusion" !

PN - Monsieur Ermine,je vous remercie !
Entretienréalisé par Patrice Nordey en Avril 1999
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