Test Panasonic MZ2000E : dopé au MLA, le flagship du japonais sublime l'image

MLA. Ces trois lettres, acronyme de Micro Lens Array, on ne les retrouve que sur trois téléviseurs en 2023, dont l’excellent LG OLED G3, ainsi que le Panasonic MZ2000 dont nous vous proposons le test ci-dessous. Technologie novatrice pour renforcer les qualités de l’OLED, le MLA fait la promesse d’une image bien plus lumineuse encore et d’un rendu HDR de haute volée. On vérifie ça avec le Panasonic TX-55MZ2000E, le flagship signé Panasonic qui mise autant sur l’image que le son !

Reprenant le concept de « cheminée audio » de ses prédécesseurs pour obtenir un son à la hauteur de l’image, comme c’est le cas du Panasonic JZ2000E, cette nouvelle mouture fait la promesse d’une image plus lumineuse et d’un rendu HDR qui évolue en conséquence grâce à la dernière dalle OLED Meta, que l’on retrouve aussi sur le LG OLED G3. Dopés par les milliards de microlentilles que constitue la technologie MLA, cette dalle et ses traitements vidéos profitent d’un autre atout de taille : celui de la participation de coloristes hollywoodiens tels que Stefán Sonnenfeld en vue de peaufiner colorimétrie et traitements cinématographiques.

Autant d’arguments suffisants pour préférer ce Panasonic MZ2000E au LG G3, ou encore à l’alternative QD-OLED offerte par Samsung Display avec des téléviseurs comme le Samsung S90C ou encore le Sony A95L ? On tente de vous donner quelques éléments de réponse avec notre test.

Design : du pareil au même, résolument premium

Panasonic ne semble n’avoir strictement rien changé au design de son téléviseur, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Après tout, pourquoi modifier une recette qui fonctionne ? Contrairement à d’autres téléviseurs OLED, le MZ2000 est assez imposant en raison de l’important système audio dont il est doté. Il conserve toutefois une dalle des plus fines et des bordures presque inexistantes, ce qui laisse toute place à l’image.

Autrement dit, le flagship de Panasonic est toujours aussi sobre en matière d’esthétique, si ce n’est qu’on remarque d’entrée son imposant équipement audio. La barre de son d’abord, en façade et parfaitement intégrée, puis ses haut-parleurs latéraux et verticaux, et enfin son woofer à l’arrière. Tout cela fait du MZ2000 un téléviseur assez lourd avec plus de 25 kg, et relativement épais pour un OLED (69 mm).

Panasonic a eu la bonne idée de reconduire le support central qui équipe cette télé. Si celui-ci n’est pas tout à fait compact (350 mm de profondeur), il joue parfaitement son rôle et en offre plus que d’autres modèles. Ce pied circulaire permet en effet de faire pivoter l’écran vers la gauche comme la droite, sur 15°. Notez malgré tout que la version 77 pouces du MZ2000 se dote d’un pied différent.

Toujours aussi complète, la connectique propose 4 ports HDMI, 2 sont au format HDMI 2.1. On retrouve l’habituel du téléviseur moderne avec 3 ports USB, un connecteur RJ45, une entrée composite, les connecteurs satellites et antennes, ou encore une sortie casque qui peut être utilisée pour y connecter un subwoofer additionnel. Tout cela s’accompagne d’une connectivité sans-fil constituée du Bluetooth et du Wi-Fi.

My Home Screen : une interface en demi-teinte ?

C’est le système d’exploitation maison de Panasonic, My Home Screen 8.0 (issue de Firefox OS), qui est à la manœuvre sur le MZ2000E. Celui-ci n’a pas ou peu évolué depuis l’an passé et se contente d’une barre affichée en bas de l’écran pour regrouper applications et autres services. My Home Screen pourra sans doute rebuter ceux qui recherchent une interface connectée comme Google TV ou LG WebOS en raison du nombre d’applications limitées disponibles sur les téléviseurs Panasonic, mais aussi de l’absence de fonctionnalités telles qu’Airplay 2 ou Homekit, par exemple. Ceux-là pourront toujours se tourner vers une box TV ou un stick comme le dernier Chromecast avec Google TV.

En revanche, My Home Screen a de quoi ravir les allergiques au « tout connecté ». L’interface de Panasonic ne cherche en effet nullement à cibler vos centres d’intérêt, est dépourvue de toutes publicités et de recommandations, elle se veut légère et peu gourmande en ressources et favorise ainsi la fluidité et la réactivité du système. Notons par ailleurs que Panasonic propose des menus de réglages particulièrement complets pour peaufiner et ajuster l’image ou les traitements vidéo de son téléviseur.

Relativement lourde et imposante, la télécommande du MZ2000 ne voit pas son rétroéclairage être réintroduit cette année, dommage. En revanche, elle conserve le micro intégré qu’elle avait gagné avec la série JZ2000. Alexa, l’assistant vocal d’Amazon, est au menu et accessible sans avoir besoin d’une enceinte connectée. Ce n’est en revanche pas le cas pour Google Assistant, le MZ2000 se montre bien compatible avec l’assistant vocal du géant américain, mais nécessite une enceinte connectée pour l’écoute.

Audio : un rendu sonore remarquable pour un système audio intégré

Avec le MZ2000 et les itérations précédentes, Panasonic peut se targuer d’offrir le meilleur système audio intégré à un téléviseur et garantissant, sans avoir besoin de recourir à une solution externe, un rendu Dolby Atmos tout à fait appréciable. Ce système 4.1.2 se compose d’une barre de son à l’avant, d’un woofer à l’arrière, mais aussi de deux haut-parleurs « Surround » sur les côtés et deux autres pour reproduire les sons verticaux, le tout avec une puissance de 150 W.

Ce système audio signé Technics, filiale du groupe Panasonic, étonne par son excellent rendu et ses effets de spatialisation réussis avec une scène sonore relativement large et un son qui s’adapte en fonction du contenu visionné. Le téléviseur parvient à offrir un son immersif pour visionner films et séries, tout autant qu’un son clair et net pour les dialogues, ou encore pour simplement écouter de la musique. Les effets peuvent encore gagner en qualité en ajoutant un caisson de basse via la sortie casque, commutable, le téléviseur n’est cependant pas compatible DTS.

En bref, l’audio sur le MZ2000 est à la hauteur d’une bonne barre de son de milieu de gamme. Si vous possédez déjà un système audio qualitatif, nous vous aurions bien orientés vers le Panasonic MZ1500E, mais vous perdriez au passage l’autre atout majeur du MZ2000 : sa dalle Master OLED Ultimate et sa technologie MLA !

Nos mesures : une image cinéma proche de la perfection

Panasonic est l’un des constructeurs qui proposent le plus grand nombre de modes d’images sur ces téléviseurs. On y retrouve par exemple 5 modes dédiés spécifiquement au cinéma, mais aussi les habituels modes normal, dynamique, jeux, etc. Nous avons réalisé nos mesures avec le mode Filmmaker, le rendu y est très proche du mode « Vrai Cinéma » à quelques détails près.

On profite d’un étalonnage particulièrement soigné, plus précis que sur la grande majorité des téléviseurs d’autres marques que nous testons régulièrement. C’est là l’une des grandes forces de Panasonic : être capable de produire une image fidèle sur des écrans utilisables pour du monitoring en studio. La température de couleurs s’établit à 6 336 K, une valeur proche de la référence, avec cependant une légère dominance du rouge. Comme vous pouvez le constater sur nos graphiques, courbe gamma et échelle de gris sont proches de la perfection.

Le Delta E moyen est de 1,28, une valeur bien en dessous du seuil au-delà duquel les dérives chromatiques sont visibles par l’œil humain. Les différentes nuances sont parfaitement respectées, chose que l’on peut notamment constater sur les tons couleur peau.

Le constat est similaire en HDR avec cette fois-ci un Delta E moyen de 1,21. Les couleurs affichées sont fidèles à la source. Du moins, ceci est vrai pour les trois modes d’images sur lesquels nous avons joué de la sonde, à savoir le mode Filmmaker, le mode Vrai Cinéma, ainsi que pour le gaming avec un mode Jeu qui s’avère lui aussi parfaitement calibré.

Panasonic peut également se targuer d’offrir un support multi-HDR, ce qui n’est pas le cas de tous les constructeurs. Le MZ2000E gère en effet aussi bien l’HDR10, le HDR HLG, que les formats à métadonnées dynamiques avec l’HDR10+ et le Dolby Vision IQ.

Grâce aux milliards de microlentilles de la technologie MLA, ce téléviseur affiche un pic lumineux beaucoup plus élevé que ses prédécesseurs, de 1 468 cd/m², sur une fenêtre de 10%, pour être exact. La courbe EOTF est parfaitement suivie. En revanche, on ne retrouve pas le lissage de la luminosité que l’on observe sur d’autres références et dont l’objectif est de limiter au mieux le clipping (la perte de détails dans les hautes lumières, passé un certain seuil). C’est sans doute un choix volontaire de la part de Panasonic afin d’exploiter au mieux cette dalle dopée au MLA. C’est du moins le choix par défaut, mais il reste possible d’adopter un réglage de tone mapping différent via les options du menu image.

Hormis le pic lumineux, dont l’élévation parvient à venir faire du coude aux dalles QD-OLED et même aux téléviseurs LED (dans une moindre mesure), il y a la couleur ! Sur ce point le MZ2000E, tout comme le LG G3, ne progresse pas et offre une couverture des différents espaces similaires à ce que l’on observait déjà avec les précédents modèles équipés de dalles W-OLED. L’espace colorimétrique DCI-P3 reste parfaitement couvert avec 98,3 %, tandis que l’espace Rec. 2020, couvert à 74,04 % reste bien en dessous de ce que nous avons pu constater avec les dalles QD-OLED comme en sont dotés les Samsung S90C et Sony A95L.

Performances et qualité d'image

Pic lumineux, couverture colorimétrique et autres valeurs mettant en relief les capacités d’un téléviseur, ne font pas tout ! Bien que cela soit lié, en partie, aux performances du téléviseur, ce qui se passe entre l’image et le spectateur mérite d’être souligné. L’image produite par le MZ2000 est conforme à ce que l’on peut attendre de Panasonic avec un rendu très naturel et cinématographique, aussi bien avec les sources SDR qu’HDR.

Comme c’est généralement le cas avec l’OLED, les scènes bénéficient d’une excellente profondeur en raison des niveaux de noirs inégalables de cette technologie d’affichage. A cela s’ajoute le fait que la plage dynamique est plus large que précédemment, ce qui renforce d’autant plus le caractère immersif de l’image. Les détails les plus lumineuse d’une scène HDR ressortent avec une belle intensité mais, plus globalement, les hautes lumières sont aussi mieux restituées sur des plans avec de larges zones lumineuses, comme un ciel ensoleillé.

La technologie MLA, à laquelle Panasonic associe son propre dissipateur thermique, rehausse clairement l’expérience de visionnage et il nous est difficile de dire ici que ce téléviseur OLED rend des images trop sombres. Ceci est d’autant plus vrai que les couleurs sont parfaitement conservées même dans les hautes lumières. Bien qu’on ne retrouve pas la même saturation de couleurs que sur une dalle QD-OLED, nous n’avons pas à nous plaindre de ce qu’offre le MZ2000 grâce à sa large palette et la grande précision de son étalonnage qui débouche sur une image très cinéma. Il est néanmoins vrai que si l’on compare ce téléviseur au Sony A95L, une légère différence en faveur de ce dernier sera perceptible en ce qui concerne les couleurs.

Pour le reste, Panasonic ne déroge pas à ses habitudes en fournissant des traitements vidéo de haute volée. C’est le cas du moteur de gestion de mouvements Intelligent Frame Creation qui offre un très bon rendu lorsqu’il est correctement ajusté, mais Panasonic se distingue surtout dans sa gestion des sources avec un rendu déjà fluide même lorsque la compensation de mouvement est désactivée. En revanche, ce moteur peut parfois en faire un peu trop, c’est notamment le cas si vous utilisez le mode Sports avec lequel il faudra sans doute ajuster le niveau de compensation. Du côté de l’upscaling, le HCX Pro AI Processor fait un travail formidable. Bien sûr, le MZ2000 ne fait pas de magie avec les sources de moins bonne qualité, en définition inférieure. En revanche c’est à s’y méprendre lorsqu’il s’agit de mettre à l’échelle des contenus depuis la Full HD où le résultat est impeccable.

La gestion des reflets gagne elle aussi en qualité. D’abord, car le téléviseur sait être plus lumineux, pour cela nous vous recommandons d’ailleurs de recourir au capteur de luminosité ambiante, mais surtout, car le filtre antireflet utilisé est diablement plus efficace qu’auparavant. Certes, le revêtement brillant agit toujours comme une sorte de miroir si on lui expose directement une source lumineuse, néanmoins le téléviseur se comporte bien mieux dans des conditions classiques de visionnage, notamment en journée, et ce même avec une fenêtre ou une baie vitrée à proximité. Enfin, le pied rotatif peut aider à éviter certains reflets selon la position de votre téléviseur.

Consommation électrique et input lag

Comme nous l’avions déjà relevé sur le LG OLED G3, la consommation électrique est en baisse grâce à la dalle OLED Meta. Le Panasonic MZ2000 est moins énergivore que ses prédécesseurs avec une consommation relative de 66,4 W/m². Du côté de l’input lag, ce téléviseur offre une expérience de jeu avec un très faible retard à l’affichage de 11,2 ms. Ajoutons à cela que le mode jeu est activable avec n’importe quel mode d’image proposé sur le téléviseur, ou encore la présence de l’ALLM, ou son support du FreeSync Premium Pro comme du G-Sync.

Panasonic MZ2000E : l'avis de Clubic

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.