
Positionné comme le successeur indirect du A95L sorti en 2023, le Bravia 8 II n'est autre que le nouveau téléviseur QD-OLED signé Sony. Venant s'intercaler dans le catalogue du fabricant nippon entre le Bravia 8 et sa dalle WOLED et le Bravia 9 avec sa formule MiniLED renouvelée, ce Bravia 8 II arrive avec les derniers raffinements de la marque en matière de traitements d'image. Suffisant face à des références comme le LG OLED G5 ou le Samsung S95F ? Réponse avec notre test.
- Une image naturelle et expressive, idéale pour le cinéma
- Colorimétrie maîtrisée, sans excès ni sursaturation
- Des traitements d'image toujours aussi bons
- Système audio intégré très convaincant
- Filtre anti-reflets assez efficace
- Interface Google TV fluide, riche en services
- Luminosité de pointe inférieure aux meilleurs OLED concurrents
- Seulement deux ports HDMI 2.1 (120 Hz max), dont un partagé avec eARC
- Télécommande principale non rétroéclairée
- Paramétrage parfois dispersé entre Google TV et menus Sony
- Pas de HDR10+
Ce test est valable pour les modèles suivants :
Malgré une désignation peu claire, le Bravia 8 II ne laisse guère de doute sur son positionnement technique. Il reprend l’ADN du Sony Bravia A95L avec une dalle QD-OLED fournie par Samsung Display, mais s’en distingue sur plusieurs points, notamment avec l’intégration du nouveau processeur XR, enrichi cette année par un traitement d’image dopé à l’intelligence artificielle. Ce modèle met aussi en avant les modes de calibration studio développés par Sony avec les grands services de streaming, ainsi qu’un système audio basé sur la technologie Acoustic Surface Audio+, directement intégré à la dalle. Proposé en 55 et 65 pouces, il vise aussi bien les cinéphiles à la recherche de précision d’image que les gamers souhaitant profiter du 4K 120 Hz, du VRR et des fonctions “Perfect for PlayStation 5”. Nous avons pris en main la version 55 pouces pour évaluer ses performances au quotidien.
Performances et qualité d'image :
Nos mesures
Le Bravia 8 II s’appuie sur une dalle QD-OLED fournie par Samsung Display, associée à un système de dissipation thermique conçu sur mesure et à la dernière itération du processeur XR. Cette combinaison vise à améliorer la gestion des pics lumineux, à maintenir une image stable sur la durée et à optimiser le rendu dans les scènes sombres. L’ensemble est épaulé par un traitement revu au niveau de la gestion des zones sombres, censé restituer davantage de nuances dans les noirs profonds. Sony annonce également un calibrage plus fin des modes cinéma, avec une attention particulière portée à la fidélité des couleurs et à la stabilité de l’image dans les contenus HDR. De quoi promettre des performances solides sur le plan de l’image, que nous avons cherché à vérifier avec nos propres mesures.
En bref : nos mesures sur le Sony Bravia 8 II | |
Luminosité minimale | 32 cd/m² |
Pic lumineux SDR (APL 10 %) | 530 cd/m² |
Pic lumineux HDR (APL 10 %) | 1 556 cd/m² |
Pic Lumineux HDR (APL 100 %) | 264 cd/m² |
Contraste natif | Infini |
Température de couleurs | 7 147 K |
Delta E moyen / max SDR | 1.71 / 2.49 |
Delta E moyen / max HDR | 2.41 / 5.52 |
Le tableau ci-dessus offre un résumé des mesures que nous avons réalisées avec notre sonde Calibrite Display Plus HL et le logiciel Calman Ultimate sur le Sony Bravia 8 II. Pour en apprendre davantage, nous vous invitons à déplier les deux sections ci-dessous.
Cliquez ici pour voir nos mesures SDR
Avec son mode Professionnel, le Sony Bravia 8 II livre une image globalement juste en SDR, mais bien trop froide selon nos mesures avec une température de couleurs qui atteint 7 147 K. Le gamma suit quant à lui parfaitement la courbe de référence, tandis que l'échelle de gris reste dans les clous.
Hormis quelques dérives légères, le Bravia 8 II livre une image à la colorimétrie équilibrée où la plupart des tons ne dépassent pas le seuil de référence (ligne jaune) au-delà duquel les dérives sont visibles par l'œil humain.
La suite de nos mesures en HDR
Le Bravia 8 II prend en charge les principaux formats HDR du marché, dont le HDR10, le HDR HLG et surtout le Dolby Vision, largement utilisé sur les plateformes de streaming. Comme souvent chez Sony, le HDR10+ reste absent, un choix assumé par la marque au profit de son partenariat historique avec Dolby.
La colorimétrie en HDR reste tout à fait juste, avec seulement un écart notable sur le blanc.
Nos mesures ont néanmoins montré un suivi EOTF un peu trop déséquilibré sur ce modèle, avec des zones sombres légèrement trop lumineuses. Le pic lumineux atteint quant à lui un score honorable avec 1 556 cd/m², on reste tout de même loin de ce que proposent les concurrents directs de ce modèle, au-dessus de 2 000, voire proche de 2 500 cd/m². Au final, sur ce point, le Bravia 8 II se rapproche plus d'un modèle intermédiaire comme le Samsung S90F.
Concernant la couverture colorimétrique, Sony livre une excellente prestation grâce à la technologie QD-OLED qui anime son Bravia 8 II. Nous mesurons pas moins de 99 % et des poussières pour l'espace UHDA-P3, et presque 88 % du côté du BT.2020.
Nos impressions sur le rendu à l'image
Le Bravia 8 II propose une image à la signature Sony, fidèle à ce que l’on attend d’un téléviseur QD-OLED du fabricant japonais : une restitution qui ne manque pas de naturelle et de maîtrise, aussi bien au niveau de la colorimétrie qu'en matière de traitements d'image.
Les séquences HDR donnent à voir de belles choses, même s'il faut bien préciser que le rendu HDR ne se montre pas aussi performant que ce que nous avons pu constater sur un Samsung S95F ou un LG OLED G5. Dans l'ensemble, en diffusant nos contenus habituels, comme Dune: Part Two, 1917, ou encore Blade Runner 2049, le Bravia 8 II a su nous montrer une image riche en détail, bien construite, avec une gestion précise des contrastes internes à chaque plan, un point sans doute amélioré grâce aux nouveaux traitements XR.
On perçoit une vraie volonté de préserver l’équilibre global de l’image ; les flammes, les explosions ou encore les néons avec ces trois œuvres conservent une certaine intensité sans venir parasiter la lecture du plan ou noyer les détails des zones adjacentes. Justement, dans les scènes plus sombres ou faiblement éclairées, le téléviseur tire pleinement parti de la dalle QD-OLED et du nouveau traitement XR : on remarque une gradation fine dans les ombres et une absence quasi totale de bruit ou de postérisation.
Côté colorimétrie, la dalle QD-OLED couplée aux traitements internes du processeur XR 2025 permet une reproduction des couleurs qui semble, à l'œil, à la fois riche et équilibrée. Les tons chair, notamment, bénéficient d’une belle naturalité, avec une température bien calibrée en mode « Professionnel ». On retrouve également les fameux modes « calibrés studio » pour Netflix, Prime Video et Sony Pictures Core, qui assurent une correspondance étroite entre le rendu à l’écran et les masters utilisés lors de la post-production.
Pour le reste, l’upscaling est dans la continuité des téléviseurs Sony passés entre nos mains ces derniers temps, avec un rendu propre, précis, sans excès d’accentuation ni artefacts visibles. Les contenus SDR en 1080p sont bien reconstitués, y compris sur les visages ou les textures complexes. Le traitement vidéo permet de renforcer la netteté perçue tout en conservant une image "organique".
Enfin, le comportement de l’écran en matière de mouvement reste exemplaire. Que ce soit sur du sport, des travellings de cinéma ou des jeux rapides, le Bravia 8 II parvient à maintenir une image stable et fluide, sans compensation artificielle excessive. Le mode « Cinéma » constitue d’ailleurs une bonne approche pour ceux qui souhaitent activer le traitement de manière subtile sans dénaturer les scènes.
Enfin, du côté du traitement antireflet, le Bravia 8 II s’appuie sur filtre semi-mat, qui parvient à bien contenir la lumière ambiante. En conditions lumineuses modérées, les reflets directs sont efficacement atténués, avec un voile légèrement teinté. Cela dit, le revêtement reste un cran en dessous de celui, plus avancé, du Samsung S95F, avec un filtre OLED Glare Free 2.0 qui limite encore mieux les halos lumineux. Sur ce point, Sony adopte un compromis plutôt équilibré, mais qui nécessite tout de même un minimum de contrôle sur la lumière ambiante pour profiter pleinement des scènes sombres.
Expérience au quotidien
Audio
Sony continue de miser sur sa technologie maison Acoustic Surface Audio+, et le résultat reste impressionnant. Les voix semblent sortir de l’écran, la scène sonore est ample, avec un bon positionnement des effets. L’équilibre tonal est maîtrisé, avec des basses contenues mais bien contrôlées, et un médium chaleureux. Pour une écoute sérieuse, une barre de son, ou un système audio comme le Bravia Theater Quad, apportera clairement plus de profondeur et de bien meilleurs effets surround, mais ce téléviseur se suffit déjà à lui-même dans un salon.
Interface et fonctionnalités
Le Bravia 8 II tourne sous encore et toujours sous Google TV, enrichi des « Studio Calibrated Modes » de Sony (Netflix, Prime Video, Sony Pictures Core), la richesse de l’écosystème Google (Chromecast, AirPlay, Assistant) fait toujours la différence. À noter que l’Assistant vocal peut être utilisé via le micro intégré à la télécommande ou en mains libres, si la fonction est activée.
La navigation est fluide, y compris dans les menus systèmes et les paramètres d’image, et les temps de chargement des applications se montrent rapides grâce à une bonne optimisation logicielle. En revanche, bien que Sony propose ses propres menus de paramétrages rapides, on regrette toujours le fait de devoir passer par les paramètres de Google TV pour ajuster certaines fonctions. Selon nous, Sony gagnerait à développer un menu complet, plus clair et accessible, pour l'ensemble des paramètres.
Seule fausse note : la télécommande fournie n’est plus rétroéclairée ni rechargeable, contrairement à celle du Bravia 9 ou de l’A95L. Notez également qu'une deuxième télécommande, plus complète, est fournie avec ce téléviseur.
Gaming
Le Bravia 8 II propose un ensemble de fonctions gaming complet, avec deux ports HDMI 2.1 à bande passante complète (48 Gbps), compatibles avec les signaux 4K à 120 Hz, VRR (Variable Refresh Rate) et ALLM (Auto Low Latency Mode). La compatibilité Dolby Vision Gaming est également de la partie, bien que limitée à 4K/60 Hz, comme sur la majorité des téléviseurs actuels.
L'input lag sur le Sony Bravia 8 II | ||
Mode Jeu | Mode Standard | |
Input lag mesuré (à 60 Hz) | 18 ms | 265 ms |
Sony maintient par ailleurs son intégration des fonctions « Perfect for PlayStation 5 », avec détection automatique de la console, mappage HDR dynamique spécifique et passage automatique en mode faible latence. L’activation de la VRR se fait sans accroc, et les décrochages d’image sont très bien gérés dans les jeux aux fréquences d’images instables.
En revanche, on regrette toujours la limitation physique de la connectique : l’un des deux ports HDMI 2.1 sert aussi de sortie eARC, ce qui contraint les utilisateurs équipés d’une barre de son et de deux consoles de dernière génération à jongler avec un switch HDMI ou à accepter qu’un appareil fonctionne sans VRR ou 4K/120 Hz. Un compromis regrettable, surtout sur un modèle de cette gamme.
Consommation électrique
Nous avons mesuré une consommation électrique relative de 78 W/m², une valeur proche d'autres TV OLED testés par la rédaction Clubic, hormis le LG OLED G5 qui s'est montré avec une valeur encore plus basse. Pour rappel, ce ratio tient compte de la diagonale de l’écran et permet ainsi une comparaison plus juste entre téléviseurs de tailles différentes.
Design et connectiques
Le Bravia 8 II reprend le design de l’A95L, avec un châssis sobre, une finition métal soignée, et une dalle de 3,4 cm d’épaisseur. Ce n’est pas le plus fin du marché, mais l’intégration du système audio et du dissipateur thermique justifie ce gabarit. Ce gabarit s’explique par l’intégration du système audio à actuateurs ainsi que du dissipateur thermique placé à l’arrière de la dalle QD-OLED. Ce choix de conception permet à Sony de proposer un téléviseur aux performances thermiques maîtrisées sans sacrifier la rigidité de l’ensemble, même si certains concurrents comme Samsung ou LG parviennent à affiner davantage leurs modèles équivalents.
Le Bravia 8 II repose sur deux pieds latéraux de type lame, robustes et ajustables en hauteur pour laisser la place à une barre de son. En revanche, ces pieds ne peuvent pas être positionnés au centre du téléviseur, l’envergure complète du téléviseur doit donc être prise en compte, par exemple, notre modèle de 55 pouces nécessite un meuble d’au moins 122 cm de largeur.
La connectique est intégrée à l’arrière dans une disposition tout à fait classique. Elle comprend quatre entrées HDMI, dont deux en norme 2.1 à 48 Gbps (dont une partagée avec l’eARC), deux ports USB, une sortie optique, une prise Ethernet, ainsi que les modules sans fil Bluetooth et Wi-Fi. L’ensemble reste dans les standards de la gamme premium Sony, même si on aurait apprécié une disposition plus accessible pour les branchements temporaires ou un port HDMI 2.1 supplémentaire pour plus de flexibilité.
Test Sony Bravia 8 II : l'avis de Clubic
Le Sony Bravia 8 II s’inscrit comme suite logique du A95L avec une évolution toutefois assez contenue malgré les deux ans d'attente pour voir un autre modèle QD-OLED débarquer dans le catalogue du Japonais. Certes, en misant sur une dalle QD-OLED signée Samsung Display et un traitement d’image enrichi par l’intelligence artificielle via le dernier processeur XR, Sony propose ici un téléviseur à la restitution d’image maîtrisée, aux noirs détaillés, avec une large palette de couleurs et des traitements d'image sans faille. Néanmoins, le Bravia 8 II se place en retrait par rapport à ses concurrents directs sur cette fourchette de prix, à savoir le LG OLED G5 ou le Samsung S95F.
Côté audio, l’Acoustic Surface Audio+ continue de faire des merveilles pour un téléviseur, et l’interface Google TV reste l’une des plus complètes du marché. La connectique aurait toutefois mérité plus de flexibilité, notamment pour un usage gaming multi-appareils, et quelques compromis matériels (épaisseur, télécommande non rétroéclairée) peuvent surprendre à ce niveau de gamme.
Le Bravia 8 II s’adresse donc à un public exigeant, qui privilégie la signature Sony sur les traitements d'image. Il trouvera tout particulièrement sa place dans un environnement cinéma, là où son rendu s’exprimera pleinement.
- Une image naturelle et expressive, idéale pour le cinéma
- Colorimétrie maîtrisée, sans excès ni sursaturation
- Des traitements d'image toujours aussi bons
- Système audio intégré très convaincant
- Filtre anti-reflets assez efficace
- Interface Google TV fluide, riche en services
- Luminosité de pointe inférieure aux meilleurs OLED concurrents
- Seulement deux ports HDMI 2.1 (120 Hz max), dont un partagé avec eARC
- Télécommande principale non rétroéclairée
- Paramétrage parfois dispersé entre Google TV et menus Sony
- Pas de HDR10+
Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate, une sonde Calibrite Display Plus HL et un boîtier de mesure d'Input Lag Leo Bodnar.
Fiche technique Sony Bravia 8 II
Diagonale | 55 pouces |
Résolution d'écran | 3840 x 2160 pixels - 4K UHD |
Technologie d'écran | LCD |
Puissance des haut-parleurs (watts) | 50 |
Système d'exploitation | Google TV |
Diagonale | 55 pouces |
Résolution d'écran | 3840 x 2160 pixels - 4K UHD |
Technologie d'écran | LCD |
Type de dalle | VA |
Puissance des haut-parleurs (watts) | 50 |
Nombre de haut-parleurs | 4 |
Dolby Atmos | Oui |
Nombre de ports HDMI | 4 |
Standard HDMI | HDMI 2.1 |
Autres entrées | 2x USB-A, 1x Ethernet |
Autres sorties | 1x optique (SPDIF) |
Système d'exploitation | Google TV |
Bluetooth | Oui |
Wi-Fi | Oui |
Assistant vocal | Google Assistant |
Airplay 2 | Oui |
Homekit | Oui |
Hauteur | 722mm |
Largeur | 1,224mm |
Profondeur | 275mm |
Poids | 18.4kg |
Hauteur (sans pied) | 707mm |
Largeur (sans pied) | 1,224mm |
Profondeur (sans pied) | 34mm |
Poids (sans pied) | 17.2kg |
Les meilleures alternatives au Sony Bravia 8 II
Si le Bravia 8 II brille par son rendu naturel et ses traitements d'image, d’autres téléviseurs haut de gamme méritent aussi votre attention. Le Samsung S90F propose un excellent compromis entre prix et performances, tandis que le S95F mise sur la puissance lumineuse et son rendu HDR. En face, le LG OLED G5 reste une référence pour ceux qui cherchent un OLED ultra-lumineux.
- Un saut générationnel réussi avec le Tandem OLED
- Un rendu amélioré sur les couleurs et hautes lumières
- Mise à l’échelle des contenus maitrisée
- Image OLED maitrisée et équilibrée
- Luminosité en progrès sur cette série
- Excellent étalonnage en sortie de carton
- Luminosité en net progrès
- Contraste, noirs et colorimétrie
- Des traitements d'image qui gagne en finesse