Salto : cette fois, la fermeture de la plateforme est bien officielle

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
16 février 2023 à 11h20
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© Salto / Clubic
© Salto / Clubic

Les groupes TF1, France Télévisions et M6 ont annoncé ce mercredi soir l'arrêt et la dissolution de la société et plateforme Salto. La fin d'une très courte aventure.

Lancée le 20 octobre 2020, Salto n'aura pas passé le cap symbolique des 3 ans d'activité. La décision était dans les cartons, nous vous en parlions il y a plusieurs semaines déjà, et depuis quelques jours, la plateforme n'acceptait plus de nouveaux abonnés, nous laissant deviner l'inéluctable. Le 15 février, France Télévisions, M6 et TF1 ont un peu plus encore formalisé la fin de Salto en officialisant par le biais d'un communiqué de presse l'arrêt du service, qui compterait près de 1 million d'abonnés à date.

L'abandon de la fusion entre TF1 et M6, un coup fatal porté à Salto

Les trois acteurs à l'origine de Salto ne le cachent pas : l'abandon du projet de fusion entre TF1 et M6 aura été le coup de trop pour la plateforme. Elle aurait en effet pu être reprise par la nouvelle entité créée, qui ne verra finalement pas le jour. « Les actionnaires de Salto ont jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour la poursuite [du service] dans son actionnariat actuel, du fait de la gouvernance complexe et contrainte de cette alliance et du refus de la plupart des opérateurs fournisseurs d'accès à Internet de distribuer la plateforme à l'instar des plateformes américaines », lit-on dans le communiqué.

Puisque Salto évoque la réticence des FAI à distribuer sa plateforme, il est intéressant de préciser que quelques heures avant, devant l'ARCOM où il défendait son projet « SIX » visant à récupérer le canal 6 de la TNT aujourd'hui occupé par M6, Xavier Niel s'est fendu d'une petite pique à l'encontre de Salto. Le patron d'Iliad et de Free attribue son échec au fait qu'il s'agisse « d'une plateforme payante, avec des contenus gratuits », déjà diffusés (pour la plupart) à la télévision. « C'est juste ça, l'échec de Salto », a-t-il surenchéri.

Les actionnaires ajoutent d'ailleurs avoir bien reçu certaines propositions, qualifiées de « marques d'intérêt » (on pense peut-être à Canal+), mais ils confirment n'avoir pu aboutir à un accord.

Quel calendrier à court terme pour Salto ?

Comme le veut la procédure, les associés de Salto ont nommé un mandataire judiciaire qui sera chargé de la liquidation de l'entreprise, détenue à parts égales par les groupes TF1, France Télévisions et M6. Le cabinet en charge du dossier précisera « à bref délai » le calendrier d'arrêt de la plateforme et des abonnements.

Les trois acteurs précisent qu'une « communication spécifique sera envoyée très prochainement aux abonnés de Salto pour les informer des conséquences sur leur abonnement en cours ».

En ce qui concerne les salariés de l'entreprise Salto, ces derniers feront l'objet d'une procédure de licenciement économique collectif. Les trois groupes s'engagent néanmoins « à faire leurs meilleurs efforts pour offrir de nouvelles opportunités aux collaborateurs de Salto ». La fin d'une courte aventure qui n'aura jamais véritablement pris son envol.

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Commentaires (8)

ti4444
Le principe de faire payer pour du gratuit ne pouvait pas fonctionner mais en plus en arrivant des années après Netflix / Prime / OCS etc il fallait oser.
Gaby22200
Le problème c’est surtout les 3 fournisseurs de contenus qui n’ont pas joué le jeu. Ils ont créé Salto mais avait tous leur replay indépendant. Le pire étant TF1 qui pousse à fond son TF1 Max au détriment de Salto. Il me semble que beaucoup de contenu présent sur TF1 Max ne l’était pas sur Salto. Quel intérêt dans ces conditions ?<br /> Avec une telle volonté de chacun de garder son pré carré comment est-ce que ce regroupement pouvait marcher ? Dès le départ les conditions n’étaient pas du tout réunies, ça ne pouvait pas fonctionner.<br /> Au pire s’ils voulaient garder leur propre plateforme en plus de Salto, il fallait mettre tout leur contenu en commun sur Salto et EN PLUS permettre aux abonnés Salto d’accéder aux contenu par l’intermédiaire de leurs plateformes spécifiques (ça aurait fait doublon mais ça aurait permis de rassurer le client sur l’accès au contenu).
merotic
C’est surtout que le contenu diffusé ne prend aucune valeur dans le temps.<br /> Aucun masse de gens n’irait regarder d’anciens épisodes de Joséphine ou Les cordiers Juge et flic.<br /> Le contenu n’est que pour maintenir les gens devant leur tv sans créer de vraie valeur qualitative.
jac07
pour des redifusions…
nicgrover
Et combien ce gag aura-t-il coûté ? Un peu comme Hadopi…
dante0891
J’avais des séries US que j’avais commencé en illégale et qui se trouvait légalement dessus.<br /> Il n’y avait pas que du mauvais dessus ^^<br /> Même si c’est vrai que TF1 abusé avec ses séries non dispo sauf via TF1 max…
makina-galaxy
« Payer pour des contenus qui sont disponibles ailleurs gratuit » cette phrase est d’une bêtise… Sur youtube les vidéos sont gratuites mais… il faut se taper de la pub. Si tu veux regarder tranquille il faut payer 12€ par mois donc Mr Niel ya un intérêt de payer. En plus y’avait pas que des programmes tv mais aussi des films et séries.
makina-galaxy
Ya de la pub donc c’est pas gratuit vue que c’est toi le produit
ti4444
ah mais y’a de la pub ??? sur une plateforme payante c’est abusé
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