L'effarant bilan carbone des influenceurs les plus suivis dévoilé dans une étude : saurez-vous deviner ?

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 14 mars 2023 à 08h50
Les influenceurs Lena Situations et Bilal Hassani sont parmi les plus suivis en France © Shutterstock
Les influenceurs Lena Situations et Bilal Hassani sont parmi les plus suivis en France © Shutterstock

Voyages, modes de consommation qu'ils encouragent, création de contenu et incitations à l'engagement : les influenceurs ont un impact carbone qui, pris individuellement, peut être considérable.

Les influenceurs et autres créateurs de contenu fédèrent pour certains des communautés d'abonnés gigantesques. L'agence digitale Footsprint et la société spécialisée dans l'analyse de données 1000heads (qui compte Alphabet-Google et Snap Inc. parmi ses clients) ont publié une étude qui nous en apprend plus sur l'impact climatique des influenceurs les plus connus. Les deux sociétés qui ont mené l'enquête expliquent qu'« une partie conséquente de leur bilan carbone est aujourd'hui largement sous-estimée ».

L'équivalent de 481 allers-retours Paris-New York par an ?

L'étude a dressé le portrait-robot de « Clara », une influenceuse française anonymisée qui est suivie par plus de 3 millions de personnes sur TikTok, YouTube et Instagram. Footsprint et 1000heads se sont appuyées sur des profils existants pour illustrer donc l'impact carbone de la publication et du visionnage des contenus de notre influenceuse aux 3 millions d'abonnés.

Celui-ci pourrait atteindre 1 072 tonnes de CO2e par an. C'est l'équivalent de 9 allers-retours Paris-New York par semaine, ou 481 trajets chaque année. Cette donnée peut paraître choquante, mais elle s'explique par différents facteurs qui sont tous plus ou moins de la responsabilité des influenceurs.

Les créateurs les plus suivis entraînent une double conséquence. D'abord, on peut parler de l'impact direct. Il s'agit ici de tous les voyages personnels qu'ils peuvent faire dans le cadre de leur activité, mais aussi de leurs modes de consommation. Puis nous avons l'impact indirect, qui concerne tous les modes de consommation qu'ils encouragent.

Peut-on promouvoir une influence plus responsable ?

Enfin, il y a la pollution qui va être générée par leur principale activité d'influence : la création et la publication de contenu sur les réseaux sociaux, conçu dans le but de générer de l'engagement, du partage, du temps de visionnage, etc. « L’étude démontre que l’empreinte carbone de Clara est une responsabilité collective, qui nécessite l’engagement de l’ensemble des parties prenantes vers une démarche de sobriété, incluant influenceurs et annonceurs, mais également les utilisateurs ainsi que les régies », lit-on dans le document.

Peut-on croire à une influence plus responsable, qui puisse promouvoir des modes de consommation et des pratiques plus respectueux de la planète, sans pour autant sacrifier ses performances média et statistiques ? L'étude y croit et avance même quelques bonnes pratiques pour maximiser le potentiel de réduction des émissions.

Quelles pratiques conseiller aux influenceurs ?

  • Réduire la durée des contenus vidéo ;
  • Compresser les vidéos sans affecter la qualité perçue ;
  • Prolonger la durée de vie des contenus pour favoriser et mieux diffuser les formats courts à impact ;
  • Prioriser le ciblage en Wi-Fi plutôt qu'en données cellulaires (4G ; 5G) ;
  • Privilégier les modes dits « low data » disponibles dans les paramètres des applications.

Source : Étude Footsprint/1000heads

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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lepef32

L’inquisition 2.0 c’est beau

zoup01

Les influenceurs, je les regarde tous les vendredis…
Ou plutôt, je suis avec amusement la chronique de « l’influencé » sur quotidien vers 20:45 :joy:

K702

Dire qu’il suffirait que ces influenceurs ne soient plus autant suivis pour qu’ils influencent moins !

sylvebarbe78

Les influenceurs influent uniquement les pauvres d’esprit :joy::joy::joy: Que ce boulot soit interdit voilà tout.

a-snowboard

C’est un peu la mode de tomber sur les influenceurs en ce moment.

Je ne les porte pas dans mon coeur, mais si on leur tombe dessus parce qu’ils promeuvent des choses qui alourdissent le bilan carbone, dans ce cas la, il y a énormément de choses sur lequel on pourrait tomber dessus avec leur publicité.

A tout hasard, les agences de voyages parce qu’il faut se déplacer en avion ? Les compagnie aériennes ? Les constructeurs automobiles ? etc…

Bref, en gros tout est condamnable.

Du coup, cibler les influenceurs, c’est un peu cibler la mauvaise personne à mon sens. Si l’on se soucie vraiment du bilan carbone, il y a peut être plus efficace.
Car bon, influenceur ou pas, ce n’est pas ça qui m’empêchera de voyager à tout vas sur la planète.

Par contre, s’il y a des restrictions de vols, la oui ça sera limitant.

Peutch

La chronique est drôle mais le contenu est tellement affligeant que les invités plateau et le public présent peinent à en rire…

keyplus

je pense qu il y a une faute d’orthographe
âne séries et pas anneseries

DrGeekill

« 1072 tonnes »

Et bien on vient d’apprendre que la bêtise humaine a un poid :smirk:

MisterDams
une influence française anonymisée qui est suivie par plus de 3 millions de personnes sur TikTok, YouTube et Instagram.
On a déjà un problème avec cette seule phrase.

Nombreux sont les influenceurs qui dupliquent leurs contenus sur plusieurs plateformes, avec donc des followers "croisés. Tu peux avoir 2M sur TikTok et 2M sur Instagram, mais n’avoir une base de fans qui n’est que de 2M de personnes derrière.

Ces fans se retrouvent donc non seulement à regarder des vidéos « qui polluent », mais en plus les voient plusieurs fois, car les systèmes de visionnage « à la chaîne » les poussent sur tous les réseaux de façon indistincte. Pire, elles sont préchargées par le réseau et pas revisionnées puisque la personne swipe en se disant qu’elle l’a déjà vue sur l’autre réseau.

La plaie, c’est l’autoplay.

alexandre_bridel

Comme d’habitude, on fera des micro-efforts (baisser la définition des vidéos, financer des plantations d’arbres, etc.), mais sans tout changer. On dira aux gens qu’il faut qu’ils modèrent leurs usages du numérique. S’ils le veulent, bien sûr, parce qu’il est hors de question d’obliger quoi que ce soit. Ca ferait trop baisser le PIB, alors que si on attend des gens qu’ils se restreignent, on sait qu’ils ne le feront que très peu. Dans quelques années, on le regrettera, mais ce sera trop tard.