L'IA, est-ce de la photo ? Ce grand gagnant d'un concours pense que non, et refuse son prix

18 avril 2023 à 14h35
72
© Boris Eldagsen
© Boris Eldagsen

Un photographe allemand a refusé un prix remporté lors des Sony World Photography Awards grâce à une photo générée par l'IA.

La photo en question, en introduction de cet article, s'inscrit dans le cadre d'une série appelée par son auteur Boris Eldagsen « PSEUDOMONIA: Fake Memories » et s'est présentée comme un moyen de dénoncer le fait que l'IA n'est pas de l'art (ou en l'occurrence, de la photographie).

Mauvaise image dans le monde de la photographie

L'image qui a remporté le prix de la « catégorie créative » auprès de l'organisation mondiale de la photographie, durant les Sony World Photography Awards, n'était même pas une photo prise par un appareil. Il s'agissait en effet d'une création assistée par l'IA, selon les instructions de Boris Eldagsen.

L'œuvre s'inscrivait dans une collection plus large visant à évoquer le style photographique des années quarante, mais sous la forme de « faux souvenirs du passé, qui n'ont jamais existé, que personne n'a photographié », comme l'indique l'artiste dans son blog, cité en source ci-dessous.

« Ces images ont été imaginées par le langage et rééditées entre 20 et 40 fois à travers des générateurs d'images alimentés par l'IA. Je me suis inscrit à ce concours avec cette fausse image pour voir si les compétitions sont prêtes à y accueillir des œuvres assistées. Elles ne le sont pas », poursuit-il.

Un nouveau signe de résistance des artistes contre l'IA

Par défi, Boris Eldagsen a donc refusé la distinction qu'il a reçue indirectement, car selon lui, il ne s'agit pas de son œuvre, ni même d'une photographie. « Merci d'avoir sélectionné mon image et d'avoir fait de ce prix un moment historique », a t-il ironiquement indiqué.

Il conclut ainsi théâtralement son article de blog : « Combien d'entre vous ont décelé qu'elle était générée par l'IA ? Quelque chose cloche, vous ne trouvez pas ? Les images de la main d'une IA et la photographie ne devraient pas être mises en compétition dans un événement comme celui-ci. Il s'agit de deux entités différentes. L'IA n'est pas de la photographie. C'est pourquoi je n'accepterai pas ce prix ».

Après la publication de cet article cinglant, l'image controversée a été supprimée de la cérémonie, sans commentaire de la part des organisateurs. Boris Eldagsen s'est ensuite rendu à Londres pour y assister et est monté sur scène (sans y être invité), pour présenter en public le fond de sa pensée sur la question.

© Ben Moran
© Ben Moran

Voici en tout cas un nouveau cas d'école de la résistance des artistes contre les œuvres assistées par l'IA et de la confusion qu'elles peuvent générer, même auprès de spécialistes. Rappelons en effet que le subreddit r/Art avait banni une œuvre jugée comme étant créée par une IA, alors que tel n'était absolument pas le cas.

Source : Boris Eldagsen

Robin Lamorlette

Fan absolu de tech, de films/séries, d'heroic-fantasy/SF et de jeux vidéos type RPG, FPS et hack&slash qui se shoote à coups de lore sur Star Wars, The Witcher, Cyberpunk, Game of Thrones et Donjons &...

Lire d'autres articles

Fan absolu de tech, de films/séries, d'heroic-fantasy/SF et de jeux vidéos type RPG, FPS et hack&slash qui se shoote à coups de lore sur Star Wars, The Witcher, Cyberpunk, Game of Thrones et Donjons & Dragons/Baldur's Gate 3.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (72)

Zimt
Pourtant ça se voit sur cette photo noir et blanc, que c’est généré par de l’IA …<br /> Mais bon, bien joué l’artiste d’avoir dénoncé cela.
ayaredone
ne serait-il pas possible d’obliger les IA à mettre un « watermark » (invisible ou non) sur leurs créations ?
ar-s
Très bonne initiative le sa part. Les créations IA doivent :<br /> Avoir leur propre concours<br /> Afficher les sources des images originales utilisées. On aurait des surprises.<br />
Fodger
C’est dégueulasse, le gars a raison.
Bidouille
Bravo à ce photographe. Ne confondons pas les torchons et les serviettes. Une VRAI photo doit se faire avec l’œil dans le viseur même si on la passe ensuite par Photoshop.<br /> Lorsque l’on achète un aliment aromatisé avec des arômes de synthèse, cela est indiqué sur la boite. Il faut vite imposer un équivalent pour toute œuvre « artistique » générée par l’IA.
strati33
C’est plus vaste comme débat que la simple IA sur le monde de la photographie en réalité.<br /> Où commence une image « retouché »/« Assisté » par rapport à une photographie d’un moment réel ?<br /> Es-ce que une Photographie réel que on modifie pour ajouter des FX (ou grossir/maigrir des personnages) reste une photographie ou deviennent une simple « représentation de » ? (Aussi bon soit les FX appliqué !).<br /> C’est un combat qui dans le monde de la photo va bien plus loin en arrière disons le. Et personellement, une « image généré par AI type photographie » est pour moi du même niveau que un FX fait par un être humain : une non photographie qui de part nature ne représente pas la réalité et la senssibilité de l’artiste au moment de déclanchement.<br /> Par contre, si demain, une IA fait de la vrai photographie (cf : Avec un objectif, capture intentionellement un moment précis, avec des réglages précis, angles précis, etc…), est capable d’expliquer la démarche artistique, alors j’apellerais ça une « photographie fait par l’IA » et à la limite, elle aurait ça place dans ce type de concours.<br /> C’est un sujet compliqué mais qui hélas dans le monde de la photo est assez « délicat » pour ne pas froisser les gens qui utilisent l’IA comme assistant photographe (qui regle tout pour eux… des lors, le photographe en question n’a que comme seul « plus value » de « pointer » (je veux prendre ca en photo), et de cliquer (dire quand prendre la photo, quoi que… ce dernier point c’est plus forcement le cas)<br /> hmurf !
MattS32
C’est possible de le rendre obligatoire. Après, bon courage pour faire respecter l’obligation…<br /> Ce qui serait déjà plus dissuasif, c’est d’imposer une forte amende à quelqu’un qui diffuserait une image générée par une IA sans préciser que c’est le cas.
gaadek
Et le photographe qui paie des acteurs pour prendre la pose, utilise lightroom/photoshop pour retoucher le cliché et ensuite présente son oeuvre en tant que photo volée d’un instant de complicité?
gaadek
Difficile de faire la bonne mesure.<br /> Dans certains cas, utiliser la retouche photo, c’est comme ajouter un peu de sel ou des épices pour sublimer le clicher.<br /> Dans d’autres cas, ça revient à ajouter des arômes de synthèse.<br /> D’où ma question, elle est où la limite?
Biggs
Au moins il utilise un appareil photo, lui. Pour un concours photo, ça me semble un pré-requis incontournable.
ABC
Si au moins l’IA pouvait retrouver ses sources et citer les œuvres qu’elle a utilisées et travesties pour générer ces « photos ». Même pas. C’est tout le modèle économique de ces IA qui serait tué dans l’œuf.<br /> Chaque œuvre originale qui sert de base, scannée par l’IA, l’a été sans l’avis des véritables auteurs. Rien n’est fait avec rien. Du coup, qu’est-ce qu’on attend pour interdire ces IA et demander des comptes aux responsables ?
Ccts
La complexité n’est pas la photo. C’est la notion de création artistique. Est ce que demander à un programme qui digère des données de générer quelque chose est une création artistique ou non ? Comme faire un tableau avec des pinceaux ou demander à une ia de le faire ? Est ce que le gars qui tape « licorne qui fume une clope devant un arc en ciel » et qui choisi celle qui colle le mieux est un artiste par qu’il a tapé cette phrase et choisi l’œuvre générée ? Et peut il gagner un concours avec ca … ben je pense que non… mais j’ai pas la réponse.
ABC
~ Ar-S ~ : « Les créations IA doivent (…) afficher les sources des images originales utilisées. On aurait des surprises. »<br /> Ça doit être possible, mais jamais les responsables de ces IA génératives accepteront de le faire. Il faudrait payer tous les auteurs dont le travail a servi de base (pour 1 seule image il peut y en avoir un paquet). Sans compter les procès avec ceux qui n’ont pas donné leur accord et dont le travail a été violé en ligne. En clair, ces IA sont hors sol et surtout hors la loi.<br /> Derrière de le côté « Wouhaouu » du visuel obtenu, il y a le côté « Beuuurk » sur le plan moral et éthique qu’ils essaient de camoufler.
ABC
@ayaredone : « ne serait-il pas possible d’obliger les IA à mettre un « watermark » (invisible ou non) sur leurs créations ? »<br /> Un compression en jpeg et le watermark invisible disparait. Quant aux watermarks visibles, il existe déjà des IA pour les effacer.<br /> Ce n’est pas à la forme qu’il faut s’attaquer, mais au fond. Les IA dont le fonctionnement est basé sur le pillage doivent être déclarées illégales. Point barre.
MattS32
ABC:<br /> Ça doit être possible, mais jamais les responsables de ces IA génératives accepteront de le faire. Il faudrait payer tous les auteurs dont le travail a servi de base (pour 1 seule image il peut y en avoir un paquet).<br /> Non seulement, ce n’est pas vraiment possible, parce que c’est à la fois tout et rien. C’est tout l’ensemble des données d’apprentissage de l’IA qui lui a servi à générer ce qu’elle produit. Et en même temps, c’est rien, car elle ne va pas directement taper dans ces données d’apprentissage (techniquement, elle ne les stocke pas…).<br /> Mais en plus, est-ce que ça aurait du sens de le faire ? Un artiste humain, il est aussi influencé dans sa création par toutes les œuvres qu’il a vu dans sa vie (et plus généralement, par tout ce qu’il a vécu et appris, pas seulement les œuvres). Donc il devrait lui aussi citer toutes les sources…<br /> Et c’est pareil pour tout, pas que pour l’art. Quand j’écris du code aujourd’hui, je me base sur tout ce que j’ai appris et tout le code que j’ai vu pendant les 20 dernière années… Dont beaucoup de code propriétaire. En fait, mon propre code est sans doute plus basé sur du code propriétaire, dont théoriquement non réutilisable, que le code que produit Copilot…<br /> Le problème se pose si l’IA recrache tel quel un bout de code qu’elle a appris, comme si elle faisait un copier-coller. C’est des cas comme ça qu’il faut prévenir, pour s’assurer que l’IA ne va pas reproduire du code sans en respecter la licence (mais là encore, c’est un truc qui peut arriver avec un humain aussi, même si c’est moins probable… Mais par contre considérer qu’elle doit citer toutes ses sources d’apprentissage alors qu’on ne l’exige pas d’un humain, ça n’a pas de sens.
ABC
@gaadek : « Et le photographe qui paie des acteurs pour prendre la pose, utilise lightroom/photoshop pour retoucher le cliché et ensuite présente son oeuvre en tant que photo volée d’un instant de complicité? »<br /> Chaque artiste fait comme il l’entend. Dans le as présent, le rendu généré par l’IA l’a été sur la base de créations humaines « mixées » et de quelques filtres « à la manière de ». La machine, l’IA ne créé strictement rien, c’est juste du vol. Il y a des créations humaines derrière ça. Les concepteurs de ces IA prennent les gens pour des cons en leur faisant avaler que la machine créé. Si vous enlevez les images volées pour créer du contenu sur ces IA, vous obtiendrez un fond noir.
Tatayet65
A quoi tu peux en déduire que la photo a été générée par une IA et qu’il ne s’agit pas d’un montage fait par un humain ?<br /> Je ne suis pas photographe, ni proche du domaine de l’art … c’est une vrai question … A mon niveau c’est pas flagrant du tout.
Zimt
Certains traits d’ombre sur le visage, certains « alignements » et les regards/yeux.
MattS32
ABC:<br /> le rendu généré par l’IA l’a été sur la base de créations humaines « mixées » et de quelques filtres « à la manière de ». La machine,<br /> Encore une fois, non. Tu n’as pas compris comment fonctionnent ces IA. Faire ça comme tu le décris, ça nécessiterait que l’IA conserve toutes les données qui ont servi à son apprentissage et pioche dedans ensuite pour recracher ces données, en les trafiquant un peu.<br /> Ce n’est pas comme ça que ça marche. Les données d’apprentissage, qui peuvent peser plusieurs dizaines ou centaines de To créent un « modèle » de réseau de neurone, qui ne contient pas les données brutes.<br /> En fait, ces IA seraient dans l’écrasante majorité des cas absolument incapables de te ressortir à l’identique la moindre image utilisée pour leur apprentissage.<br /> Tout comme dans l’écrasante majorité des cas un humain est incapable de te ressortir à l’identique et de mémoire un tableau qu’il a vu…
ABC
@MattS32 : « Mais en plus, est-ce que ça aurait du sens de le faire ? Un artiste humain, il est aussi influencé dans sa création par toutes les œuvres qu’il a vu dans sa vie (et plus généralement, par tout ce qu’il a vécu et appris, pas seulement les œuvres). Donc il devrait lui aussi citer toutes les sources »<br /> Il n’y a nul inspiration de la part d’algorithmes. Pour qu’il y ait inspiration, il faut qu’il y ait création. Là ce n’est pas le cas, même si ça peut en prendre les atours pour l’œil humain. Les seules créations dans cette image, sont celles qui ont permis de générer cette « photo », et qui elles sont bien humaines.<br /> Il aurait été possible de citer les sources qui ont servi de base pour chaque image s’ils n’avaient pas conçu leur outil autrement que comme un système à pirater le contenu en ligne. Et s’il y a trop d’auteurs par image, que ces IA versent l’intégralité de leurs profits à des fonds pour dédommager les auteurs. Ou qu’elles soient simplement sanctionnées ou interdites.<br /> Là c’est du vol, point barre.<br /> @MattS32 : « Encore une fois, non. Tu n’as pas compris comment fonctionnent ces IA. Faire ça comme tu le décris, ça nécessiterait que l’IA conserve toutes les données qui ont servi à son apprentissage et pioche dedans ensuite pour recracher ces données, en les trafiquant un peu. »<br /> Merci pour la condescendance et pour les éclaircissements, mais ça, j’étais au courant. Dans un cas comme dans l’autre, ça revient au même. En plus complexe.<br /> Peu importe le fonctionnement. Il y a du vol de données à la base. Chaque donnée aurait pu être identifiée et nommée s’ils l’avaient voulu (ça aurait tout compliqué certes). Ce qu’ils n’ont pas fait. Et ensuite dans le rendu, on aurait pu avoir : photo basée sur le travail de tels artistes ou groupes. Faire le lien entre le résultat généré et les auteurs véritables est tout à fait possible. Réfléchissez. S’ils peuvent générer un « style », pourquoi en expurger les auteurs ? Surtout que lorsqu’il s’agit d’artistes morts, là d’un seul coup ils se rappellent de leurs noms (Van Gogh, Vinci…), et pour cause, il n’y a pas de droits à verser.<br /> Système neuronal ou pas on s’en bat les breloches. Derrières ces grands mots, ça reste du vol. Point barre.
Loposo
Au final de ce que je comprends surtout est qu’une « IA » est capable de produire une image qui gagne un concours réputé de photographie.<br /> Donc soit le jury n’a pas été capable de voir que celle-ci est généré par l’IA ou alors ils l’ ont décelé mais l’image leur a procuré plus d’émotions que les autres photos du concours.<br /> Ainsi cela montre bien que l’IA est déjà très performante et est déjà prête à être utilisé par bon nombre de publicitaire, magazines,… cela permet d’économiser sur des dessinateurs, des séances photos qui prennent du temps cher plus les modèles,…<br /> Bref les entreprises vont vite faire les calculs.<br /> « Ces images ont été imaginées par le langage et rééditées entre 20 et 40 fois à travers des générateurs d’images alimentés par l’IA. Je me suis inscrit à ce concours avec cette fausse image pour voir si les compétitions sont prêtes à y accueillir des œuvres assistées. Elles ne le sont pas »,<br /> Et elles le seront encore moins les IA s’améliorent encore, c’est très récent, il y a 1.5 ans les infographistes rigolaient, maintenant ils pleurent.<br /> Et c’est aussi une faute d’avoir abusé des Photoshop et autres, l’œil est trop habitué à voir des choses fausses de base. Même les paysages, j’évite de regarder des catalogues ou des reportages car après quand on va dans les lieux ca ne ressemble pas aux images saturées, retouché,…
Nerva
@strati33 Une photo qui a été retouchée, trafiquée ou massacrée est d’abord une prise de vue réalisée par une personne. Avec un coup d’oeil, des positionnements, des setups matériels, bref, des connaissances et une expérience en la matière. Ensuite, les « créatifs » s’en mêlent (et le photographe a rarement son mot à dire une fois qu’il a remis les fichiers à son client, initialement des RAW, parfaitement développés aux petits oignons) mais ça reste des personnes qui utilisent des outils qu’ils connaissent sur le bout des doigts.<br /> Après ça, eh bien je vais tenir exactement le même discours que pour les écrivains (pris au sens large) : si on est envahi par toutes ces IA, les photographes (même les amateurs) vont avoir de plus en plus de mal à revendiquer la paternité de leurs images. Le doute va finir par être partout…
Mel92
Une œuvre d’art, quel que soit le moyen de la produire, est un proposition qui vise a provoquer l’émotion chez le spectateur. Il me semble que c’est bien le cas de cette « photographie » car je la trouve touchante. Et visiblement je ne suis pas le seul puisqu’elle a gagné le concours. Par conséquent, quoiqu’on en dise, même l’artiste, il s’agit bien d’une œuvre d’art. Et par un mise en abime remarquable, qui fait à mon sens aussi partie de l’œuvre, elle correspond à la description mélancolique qu’en a donné l’artiste « de faux souvenirs du passé, qui n’ont jamais existé, que personne n’a photographié ».<br /> Il me semble qu’il a donc tord de refuser le prix car il a produit une œuvre d’art remarquable. À moins qu’on considère que ce refus fasse également partie de l’œuvre…<br /> Le moyen technique utilisé pour réaliser une œuvre n’a pas beaucoup d’importance. Que ce soit une vraie photographie argentique, du collage de papier journal, des images stock assemblées et retouchées avec photoshop etc. etc. ce n’est pas ce qui compte. Les « photographies » de Marilyn d’Andy Wharhol ou les « dessins » de Roy Lichtenstein pour ne citer que ces deux exemples célèbres sont bel et bien des œuvres d’art.
ABC
Vous omettez le travail des artistes humains qui a été volé pour arriver à ce résultat. C’est un système de vol et de travestissement sophistiqué via l’IA. Demande à @MattS32.
MattS32
ABC:<br /> Merci pour la condescendance et pour les éclaircissements, mais ça, j’étais au courant. Dans un cas comme dans l’autre, ça revient au même. En plus complexe.<br /> Non, justement, dans un cas comme dans l’autre, ça ne revient pas au même. Dans un cas (conservation des données sources brutes pour les ressortir quand y en a besoin), on a effectivement un fonctionnement qui peut être considéré comme tu plagiat, car la nouvelle image est bien produite en partant d’une image originale et en la retravaillant de diverses façons.<br /> Dans l’autre cas, réseau de neurone qui se construit à partir des données brutes, sans les conserver, puis qui répond à des sollicitations, on mime le fonctionnement d’un cerveau. Or on ne demande pas à un humain qui peint un tableau de citer tous les tableaux qu’il a vu auparavant et tout ce qu’il a appris… Or c’est bien tout ça qu’il l’a amené à un état lui permettant de créer ce tableau. Considère-t-on par exemple que tous les peintres pointillistes ont copié le premier à avoir adopté ce style ? Ben non. Pourtant, le fait est que c’est bien le cas, ils ont pas tous eu l’idée de ce style en même temps, il y en a un qui a commencé, et les autres après avoir vu ses œuvres ont commencé à produire leurs propres œuvres dans le même style…
Blackalf
Ce qui me fait marrer à l’avance, c’est lorsque des toiles seront « peintes » par IA…parce que j’imagine à l’avance les commentaires des critiques d’art qui la jugeront et se mettront à parler de la profonde sensibilité de l’artiste qui a su capter l’indéfinissable émotion émanant de son sujet, et l’exprimer d’une manière à la fois si subtile et si concrète que même le commun des mortels ne peut que la saisir dans son entièreté.
StephaneGotcha
« Je me suis inscrit à ce concours avec cette fausse image pour voir si les compétitions sont prêtes à y accueillir des œuvres assistées. Elles ne le sont pas »<br /> Je suis totalement pas d’accord, il a gagné avec cette « fausse » image!<br /> De toute façon, personnage antipa(té)tique qui vient avec une « photo IA » … pour se foutre de la gueule de l’IA et du concours photo …
ABC
Peu importe. Bravo, tu es un expert en deep learning, mais ça ne change rien. La méthode est plus complexe, mais là ce que je dis, c’est que c’est du vol. Et que vous le vouliez ou non, quand l’IA vole des artistes, elle peut (ou aurait pu) les identifier.<br /> La réponse du type « c’est généré sur tout ce qu’il y a sur le web » , vaut pour des données généralistes. Genre distinguer un chat d’une chaise. Là OK. Mais quand l’IA donne des infos spécifiques ou qu’elle sort une image avec la patte d’un artiste précis, là c’est une autre histoire. Et l’IA se distingue quant elle utilise des données distinguables, donc identifiables.<br /> Bien sûr, il faut sortir d’une vision autistique et cloisonnée des choses. Identifier ce qui fait la particularité d’une œuvre.<br /> Inutile d’insister avec lourdeur à m’expliquer les réseaux neuronaux artificiels avec des liens vers le CNRS, c’est pas le propos.<br /> Prend ce que je dis comme une image, au sens métaphore bien sûr.
ABC
Les critique auront probablement raison. Sauf que les « artistes sensibles » se seront fait pillé leur travail qui permettra à la machine de donner ce résultat.
vonkar
ce que vous dites est du n’importe quoi !!<br /> Comme si tous les artistes n’avaient pas des modèles, des courants artistiques, musicaux. Surtout que notre mode de vie tant vers ça, l’uniformisation, la fadaise des couleurs en moins de 50 ans la couleur disparait au profil du gris, blanc, noir dans notre quotidien !<br /> L’ia quand elle génère une photo, part d’une feuille blanche et a en mémoire ce qu’elle a vu, apprit comme tout humain, et surtout comme l’humain qui la crée !!
vonkar
L’humain toujours le même recommencement, le train quelle folie ! le téléphone, internet, etc et maintenant l’IA… l’humain ne supporte pas le changement ! une image faite par une IA peut être une oeuvre, l’IA apprends mais elle reste la mains de son créateur. la véritable IA n’existe pas encore !!
ABC
vonkar:<br /> ce que vous dites est du n’importe quoi !!<br /> Comme si tous les artistes n’avaient pas des modèles, des courants artistiques, musicaux.<br /> Bonjour le respect, la finesse d’analyse et l’intelligence… <br /> Un peu de curiosité et de culture ? Je ne parle pas de celle des patates. Même si elle ne s’improvise pas non plus à grand coups de clichés fallacieux balancés sur un ton péremptoire et malpoli.
MattS32
ABC:<br /> ’elle sort une image avec la patte d’un artiste précis, là c’est une autre histoire.<br /> Donc quand un humain immite ou s’inspire de la patte d’un autre, c’est de l’art, quand une IA le fait, c’est un scandale ?
ABC
Il y a des plagiaires humains. D’ailleurs certains se font attaquer et sont condamnés en justice. En quel honneur l’IA échapperait à toutes règles et droit ?
MattS32
Je n’ai pas dit qu’elle doit échapper à toute règles. Mais qu’il n’y a pas de raison de lui imposer des règles plus strictes… Or toi c’est clairement ce que tu appelles de tes voeux, une tolérance zéro vis à vis de l’IA qui aurait appris avec des œuvres existantes, alors que côté humain, il n’y a pas un seul artiste dont la sensibilité ne soit pas bâtie sur toutes les oeuvres (et tout le reste) qu’il a vues dans sa vie.<br /> Quand Signac a fait des œuvres en utilisant le style pointilliste de Seurat, il me semble pas qu’on l’ait traité de plagiaire… Alors pourquoi traiterait-t-on de plagiaire une IA qui aujourd’hui produirait une œuvre dans le style pointilliste de Seurat ?<br /> Et je parle même pas des « grands génies » dont les œuvres ont été en fait en grande partie faites par des anonymes… Qui reproche à Michel-Ange de ne pas avoir cité les dizaines d’apprentis qui l’ont assisté dans la réalisation de ses œuvres ? Qui reproche à Hergé de ne quasiment jamais avoir cité les petites mains qui ont parfois dessiné quasiment l’intégralité de planches qu’il a signé ? Qui reproche à la tripotée de groupes de la vague disco d’avoir pompé ce style muscial, dont on ne sait même pas trop vraiment attribuer l’origine exacte ?
ABC
Non, vous me prêtez des intentions. Je pense qu’en l’état, l’IA doit être cadrée (c’est le minimum) et que si ça n’est pas possible, ça doit être interdit. D’ailleurs c’est ce qui va se passer pour pas mal d’IA. Et c’est tant mieux. Le vol et le pillage est inhérent aux IA génératives qui sont actuellement mises en avant. C’est un fait. Ces trucs toxiques n’ont strictement rien à foutre dans la sphère publique.<br /> Et si on obligeait les concepteurs de ces IA d’avoir une démarche éthique (pas de vol, citer les sources, demander les autorisations… ) et bien ils fermeraient à peu près tous boutiques.
MattS32
ABC:<br /> Le vol et le pillage est inhérent aux IA génératives qui sont actuellement mises en avant.<br /> Tu appelles ça du vol et du pillage. C’est en fait de l’inspiration. Comme le font les humains depuis la nuit des temps dans tous les domaines…<br /> Tiens, je t’invite à lire cet article, qui date de 2014, et qui part d’une célèbre citation de Picasso : les bons artistes copient, alors que les artistes géniaux volent… Phrase aujourd’hui souvent attribué à Jobs, dont certains savent qu’il l’a piquée à Picasso, et dont bien peu savent que Picasso l’a lui même piqué à d’autres avant lui…<br /> Cet article fini par en arriver à ce constat : Créer = Copier + Transformer + Combiner… Soit exactement ce que tu reproches à l’IA de faire, 8 ans après sa publication…<br /> Un peu de lecture sur Van Gogh aussi par exemple : 8 peintures que Vincent van Gogh a copiées | Magazine Barnebys<br /> ABC:<br /> Et si on obligeait les concepteurs de ces IA d’avoir une démarche éthique (pas de vol, citer les sources, demander les autorisations… ) et bien ils fermeraient à peu près tous boutiques.<br /> Et si on obligeait les artistes à ne connaître aucune oeuvre d’un autre artiste, hé bien il n’y aurait plus le moindre artiste…<br /> Tu crois vraiment que Picasso aurait fait du Picasso s’il n’avait pas tout une connaissance de nombreuses œuvres antérieures aux siennes ? Non. Clairement pas. Un artiste, ça n’est pas quelque chose qui apparait spontanément. C’est un esprit nourrit par les créations antérieures.
ABC
Vous confondez inspiration et plagiat. Du coup votre raisonnement est complètement biaisé et inepte. Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ?<br /> C’est simple, l’inspiration consiste à faire référence à un autre artiste, tout en ayant son propre style. C’est souvent perçu comme un hommage pour l’artiste inspirant. Le plagiat consiste en une appropriation manifeste du style ou du travail d’autrui. Et ça si on est un humain, une personne physique ou morale, ça conduit devant le tribunal avec des amendes et dommages à verser aux victimes. Dans chaque activité, il y a des critères définis.<br /> Les procès dans les secteurs créatifs ou liés sont très courants : écriture, design, création graphique, industrielle, composition, musique… Notamment quand il y a une utilisation publique ou une exploitation commerciale<br /> L’IA n’a pas d’identité ou de style propre, pas de ressenti, pas d’intention. Elle pille.
MattS32
ABC:<br /> Le plagiat consiste en une appropriation manifeste du style ou du travail d’autrui. Et ça si on est un humain, une personne physique ou morale, ça conduit devant le tribunal avec des amendes et dommages à verser aux victimes.<br /> Geluck et Devig ont-t-il été trainés au tribunal quand ils ont fait Les Aventures de Scott Leblanc, dans le style Hergé (style repris par énormément d’autres auteurs de BD d’ailleurs, c’est le courant qu’on appelle la ligne claire) ?<br /> Tous les musiciens qui font un style de musique sont-ils trainés au tribunal par le premier à avoir créé ce style ?<br /> Non, pour qu’il y ait plagiat, il faut bien plus qu’une similitude de forme, il faut en général qu’il y ait à la fois similitude de fond et de forme, pas juste l’un ou l’autre.<br /> Le « style », donc la forme, c’est d’ailleurs sans doute ce qui est légalement le moins protégé en fait… Bien plus que le fond. Je peux dessiner une BD avec un scénario original et le style de Hergé, comme l’ont fait énormément d’auteurs de BD pendant les 50 dernières années, les ayants droits d’Hergé ne me tomberont pas dessus, parce qu’ils savent bien qu’ils n’auront aucune chance. Alors que si je reprends le scénario d’un Tintin, ou même simplement le nom des personnages, mais avec un style radicalement différent, ça ratera pas…<br /> Tiens d’ailleurs, à propos de Tintin…<br /> Le petit garçon au milieu, il s’appelle « Tintin Lutin ». Ce dessin date de… dix ans avant la naissance d’Hergé.
Blackalf
vonkar:<br /> L’ia quand elle génère une photo, part d’une feuille blanche et a en mémoire ce qu’elle a vu, apprit comme tout humain, et surtout comme l’humain qui la crée !!<br /> L’énorme différence, c’est que l’humain a été capable de ressentir des choses, ce qui est impossible à une IA qui ne fait que produire quelque chose d’artificiel basé sur des données qu’elle exploite, mais dont elle ne comprend pas le sens profond. En ce sens, une IA est comparable à un appareil photo : elle a des capacités techniques et peut produire des réalisations, mais ce sera toujours la personne qui utilise l’appareil qui fera la différence. <br /> MattS32:<br /> Donc quand un humain immite ou s’inspire de la patte d’un autre, c’est de l’art, quand une IA le fait, c’est un scandale ?<br /> Un artiste qui s’inspire de l’oeuvre d’un autre peut le faire parce qu’il a porté un autre regard ou ressenti autre chose que l’artiste dont il s’inspire, une IA ne verra rien du tout et se contentera de faire dans le style de.
MattS32
Blackalf:<br /> Un artiste qui s’inspire de l’oeuvre d’un autre peut le faire parce qu’il a porté un autre regard ou ressenti autre chose que l’artiste dont il s’inspire, une IA ne verra rien du tout et se contentera de faire dans le style de.<br /> C’est le cas de certains artistes humains… Mais énormément ne vont pas plus loin que de faire « dans le style de » justement… Accessoirement, l’IA fait « dans le style de » si on lui demande de le faire. Si on ne le demande pas, elle ne le fait pas en général, elle va produire un truc dans un style totalement anonyme…
ABC
Des procès pour plagiats, il y en a des dizaines tous les jours. Vous n’allez pas refaire le droit et nous inventer des jurisprudences au regard d’un cas anecdotique présenté sous un jour qui semble vous arranger. Franchement, vous valez mieux que ça. Là vous êtes borné à avoir le dernier mot, pourtant j’ai écrit ça :<br /> ABC:<br /> Dans chaque activité, il y a des critères définis.<br /> C’est pas moi qui l’ai décidé. Il y a des critères factuels en complément du jugement humain, des experts, etc.<br /> Et pour ce qui est de citer Picasso avec cet cette phrase qui a été reprise au premier degré par Steve Jobs (ce que vous faites aussi). Picasso n’a jamais rien volé, c’est une métaphore. Votre citation bien mal choisie se retourne contre votre argumentaire.<br /> Si vous aimez les citations « tarte à la crème », en voici une : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » (Rabelais).
MattS32
ABC:<br /> Picasso n’a jamais rien volé, c’est une métaphore<br /> Lis l’article. Tu y verras comment le style cubiste de Picasso a en fait été inspiré par l’art africain qu’il a ramené de ses voyages…
ABC
Maintenant vous allez nous expliquer qui est Picasso ? Vous prenez les gens pour des buses ? Bonjour le niveau… <br /> Picasso n’a jamais rien volé, il s’est inspiré, avec sa créativité et son style propre. Vous n’avez pas intégré ce qu’est un artiste. Non une IA ne fait pas comme Picasso. Beaucoup ont essayé de faire comme lui et personne n’a réussi.<br /> L’IA n’a pas d’intention, pas de style, c’est du vide qui mouline à partir de données volées. Comparer ça et Picasso, vous avez creusé votre trou tout seul.<br /> https://www.rfi.fr/fr/culture/20230408-le-cubisme-est-né-en-afrique-entre-pablo-picasso-et-l-art-africain-une-histoire-d-inspiration<br /> Sur ce, bonne soirée.
ypapanoel
elle avait rien de franchement terrible cette image, elle sent le faux de partout, les yeux sont vitreux…bref<br /> C’est aussi un IA qui avait fait le jugement ? ou les mecs sont totalement hors sol?<br />
Mel92
ABC:<br /> Vous omettez le travail des artistes humains qui a été volé pour arriver à ce résultat.<br /> Ça ne marche pas comme ça. Le travail des artistes consiste essentiellement à reprendre, s’inspirer, déformer, reconstruire, re-inventer etc. les œuvres d’autres artistes. Le mot de « vol » en ce qui concerne l’art est toujours un peu délicat à employer.<br /> Exemple :<br /> Shot Sage Blue Marilyn d’Andy Wharol qui s’est vendu 195 millions de $.<br /> Shot Sage Blue Marilyn512×512 77.2 KB<br /> et la photo originale qui fait partie d’un ensemble promotionnel pour le film Nagara.<br /> Marilyn - Niagara (1953)512×512 53.9 KB<br /> En général, il y a vol lorsque le « copieur » veut faire passer sa « copie » pour le travail d’un autre que lui. Par exemple, si je copie des Picasso et que je vends ces copies comme étant des vraies, alors je serais un voleur. Si je les vends en disant que ces tableaux sont de moi (déjà ça vaudra plus rien), il ne me semble pas qu’il y ait du mal.<br /> Ici rien de tout ça. L’artiste en question a fait l’effort de faire générer sa photo. Mais s’il s’était contenté de la choisir parmi un ensemble de photos stock, ça aurait été pareil : une œuvre d’art qui aurait gagné le concours.<br /> Quant à l’IA, elle ne stocke dans son réseau de neurones que les caractéristiques des images, pas les images elles-mêmes. Or les caractéristiques d’une image, qui comprend entre-autre le style de l’auteur, ne sont pas facilement définissables, ce qui les rend non revendicables. Et si personne ne peut revendiquer les caractéristiques d’images, il ne peut pas y avoir de vol.
gaadek
Question de point de vue.<br /> Me concernant, je ne vois pas de différence entre un logiciel de retouche qui va modifier ta saturation et ton contraste, effacer des imperfections voir ajouter des effets et une images générer des images de zéro.<br /> C’est juste le support de départ qui change, mais le process n’est pas si différent
ABC
Votre exemple est amusant, mais contreproductif. Comme MattS32, vous prenez un cas spécifique pour en faire une généralité. Le travail de Warhol était basé sur la reproduction de matériel existant, forcément on connait les images. C’est justement le but de sa démarche, dénoncer la culture de masse, du vide et de l’image.<br /> Warhol ne se définissait lui même pas comme un artiste, mais comme un « artiste d’affaire ». Souvent ce n’était même pas lui qui réalisait ces œuvres dont il se foutait, c’était ses assistants. Marilyn Monroe ou les boites de soupe Campbell, le sujet n’avait aucune importance, excepté la célébrité et le côté pop. La différence avec l’IA, c’est que tout est sourcé, que la démarche était unique et empreinte de sens, graphiquement le résultat était novateur et là encore, unique. Tout l’opposé des trucs générés par les IA.
ABC
Essayez Word. Ou Excel. C’est pas mal aussi.
ABC
France info : « Le développement très rapide des générateurs d’image a déjà donné lieu a plusieurs actions en justice, car ces outils sont « entraînés » avec de gigantesques bases de données d’œuvres trouvées sur Internet, et souvent protégées par le droit d’auteur. »<br /> Source :<br /> Franceinfo – 18 Apr 23<br /> Une image générée par une intelligence artificielle gagne un prestigieux...<br /> L'artiste allemand Boris Eldagsen suscite une vive controverse dans le monde de la photographie après avoir été récompensé lors des Sony World Photography Awards avec une oeuvre générée par intelligence artificielle.<br />
Loposo
Comme expliqué auparavant l IA ne fait pas des copies et des collages des œuvres qu il a vu, il ne stock pas non plus.<br /> Donc peu de chance qu ils gagnent en justice. Bref l évolution, et ça pose des nouvelles questions sur la créativité, l art,…<br /> S entraîner ne veut pas dire voler, c est comme si je m entraîne avec pleins de manga ou BD, pour créer ma BD, ce sont des œuvres copyright mais ce 'est pas pour autant que ma BD sera du vol
EricARF
Personnellement, je trouve que l’IA a très bien rendu les intentions du photographe et a produit ainsi un excellent travail artistique. Ce sont donc des œuvres produites selon les instructions de leurs créateurs et donc, une certaine forme d’art puisqu’elle permet d’imaginer et de ressentir. En définitive, les appareils photos, eux aussi sont au service du photographe. Ici, ben ce n’est plus un appareil photo, c’est une IA qu’il tient au bout de ses doigts. Et alors?<br /> Les peintres de l’époque ont dû s’insurger contre l’avènement de la photographie, c’est une réaction de trouille face à un progrès indiscutable voire une révolution. Business as usual.
Nmut
C’est amusant mais je pense que tes arguments vont contre ta conclusion…<br /> L’esprit humain est capable de ressentir les choses, mais quelque part, une IA aussi, le ressenti est basé sur l’apprentissage. Alors une IA n’a pas le même niveau de vécu qu’un humain, mais c’est cet humain qui apporte sa sensibilité dans les demandes à l’IA qui n’est qu’un outil.<br /> Pour la compréhension, oui, on en est loin, mais combien d’artistes se contentent de poser une « analyse » du résultat de leur travail instinctif…<br /> En fait, je me demande si le débat que l’on a ici ne vient pas du fait que pour certains, la notion d’art est indissociable de l’humain alors que pour d’autres (dont je fais partie), l’art n’est qu’un mode d’expression générateur d’émotions (pour le créateur comme pour le contemplateur). L’IA n’est alors qu’un outil évolué qui permet de sublimer la créativité d’un humain en annulant la phase d’apprentissage des techniques créatrices, que cela soit l’écriture, la photographie (+ la retouche), la peinture, etc.<br /> La réconciliation des deux points de vue ne peut passer que par une mention obligatoire de l’origine des oeuvres: humain ou IA.<br /> Bon, il y a aussi @ABC qui ne voit que le coté « copie » et n’arrive pas à envisager l’idée d’inspiration quand on parle d’IA… Peut être faudrait-il que chaque publication sur le net ait un tag / une meta donnée « utilisable pour l’entrainement des IA »…
jojo12314
La morale de cette histoire et de s’interroger sur les compétences générales des personnes qui sont sensé juger les photos. Parce que là, faut quand même avoir une forte myopie pour pas voir qu’il s’agit d’un fake.
Nmut
Ce qui compte, c’est l’émotion donnée par la photo, non? Si des retouches donnent un aspect artificiel volontaire, cela reste t’il une photo?<br /> Moi, elle me parle cette photo (cadrage, regards troublants), et c’est justement ce coté flou / dégradé / artificiel qui colle au coté « mémoire » de l’intitulé.
ABC
EricARF:<br /> Personnellement, je trouve que l’IA a très bien rendu les intentions du photographe et a produit ainsi un excellent travail artistique. Ce sont donc des œuvres produites selon les instructions de leurs créateurs<br /> Non. La seule intention, si intention il y a, c’est celle qui a été insufflée dans les œuvres piratées par les robots de l’IA. Zéro talent de la part de la personne qui fait la requête derrière son clavier et zéro absolu de la part des robots qui régurgitent ce rendu basé sur du contenu volé uniquement.<br /> Quand on voit que même des gens éduqués n’arrivent pas à distinguer vol et inspiration, ça déroule un boulevard pour les escrocs du web 3.0. Pour qu’il y ait inspiration, il faut qu’il y ait déjà une identité propre de la part du créateur de contenu. L’IA n’en a aucune. Le vide intersidéral et le vol.<br /> Et quand on voit que 3 personnes ont liké le post de Mel92 sur les Marilyn de Warhol, je constate que nombre de nos concitoyens ne pigent rien à la conception et à l’art. Autant pisser dans un violon. Ils voient en surface et en tirent toutes les conclusions factices de leur chapeau. Aucune véritable analyse, aucune compréhension. Il faudra légiféré malgré ces gens pour les protéger d’eux même et pour protéger les véritables créateurs de contenus : ceux qui se font voler leur travail par les robots des IA.<br /> C’est ce que beaucoup ont du mal à comprendre, que ce soit toi MattS32 ou Nmut. Les dirigeants de ces entreprises d’IA génératives en joue au max, en prêtant à leurs machines un pouvoir qu’elle n’ont pas, basé sur de savants calculs. Hors le seul talent que ces machines ont, c’est celui de voler.
ABC
Nmut:<br /> J’ai peut être raté un de tes messages, mais il me semble que tu n’as pas expliqué clairement pourquoi c’est du vol et pas de l’inspiration.<br /> Il n’y a pas que ça que vous avez raté.<br /> Nmut:<br /> Si tu demandes à une IA de faire la Joconde avec le style de Vinci, tu n’as pas la Joconde mais un truc vaguement ressemblant<br /> Oui et si Vinci était encore de ce monde, si la ressemblance était trop frappante, ça peut tomber sous le coup de la loi. Encore une fois, tous vos exemples se retrournent contre vous puisque les faits sont ce qu’ils sont. Même avec un joli chapeau et des plumes dans les cul, un voleur reste un voleur.<br /> Loposo:<br /> S entraîner ne veut pas dire voler<br /> Vous confondez s’entrainer et régurgiter du contenu volé (même sur la base de plusieurs contenus). C’est ce que fait cette IA pour finaliser la touche finale, donner la fausse intention (là impossible de faire des moyennes, il faut piquer le style d’un artiste pour apporter le caractère).<br /> Contrairement à l’artiste qui s’inspire et qui est déjà chargé d’un talent, la base de l’IA c’est le vide. Hors rien ne se créé à partir de rien. L’IA, c’est l’art pour les nuls. C’est la culture pour les sots. Le piratage 3.0 en fait.<br /> Qu’on réserve l’IA là où elle peut être véritablement utile. Comme en médecine. Pour le reste c’est la cata.<br /> Je m’entraine si j’ai moi même un talent à la base. Si la base c’est le zéro absolu, ill vient d’où le contenu avec les textes de tel auteur ou l’identité graphique de tel illustrateur ? C’est du vol, inutile d’essayer de faire prendre des vessies pour des lanternes.<br /> Quand un humain fait ça, il se retrouve derrière les tribunaux.<br /> Nmut:<br /> Et pour l’inventivité, justement j’utilise des IAs pour de la recherche car l’humain est très limité par son conditionnement, son expérience et ses biais, l’IA est nettement plus créative<br /> Et ben voilà, on y est ! Vous auriez dû commencer par là. Donc Monsieur n’a pas de talent, pense de façon formatée et croit que son cortex est le reflet du monde extérieur. En effet, on est pas arrivé…<br /> L’IA, ou l’art et la culture pour les nuls, en surface, du moment que ça en a l’air. Inutile de répondre. Pour ce qui est du fond, c’est le vide aussi bien du côté de l’IA que du côté du demandeur de requête. Ou quand l’homme et la machine se complètent dans le vide et par le vide.<br /> Sur ce, bonne journée, je vais vous laisser à vos convictions.<br /> De rien, c’était avec plaisir.
Nmut
ABC:<br /> les œuvres piratées par les robots de l’IA<br /> J’ai peut être raté un de tes messages, mais il me semble que tu n’as pas expliqué clairement pourquoi c’est du vol et pas de l’inspiration.<br /> Si tu demandes à une IA de faire la Joconde avec le style de Vinci, tu n’as pas la Joconde mais un truc vaguement ressemblant, comme fait de mémoire (car c’est justement le cas, une IA n’est qu’une mémoire globale très approximative!), avec un style un peu décalé. Ce n’est pas de la copie.<br /> Et pour l’inventivité, justement j’utilise des IAs pour de la recherche car l’humain est très limité par son conditionnement, son expérience et ses biais, l’IA est nettement plus créative (domaines techniques, donc pas la même chose mais je pense que l’on peut faire un parallèle). Pour moi, c’est là qu’elle est plus libre et moins « copieuse » qu’un artiste humain.
Peutch
Je vote pour le retour de la diapo dans les concours photos !
MattS32
ABC:<br /> Vous confondez s’entrainer et régurgiter du contenu volé<br /> Non, c’est bien toi qui te trompe. Puisque l’IA ne stocke pas le contenu sur lequel elle s’est entraînée (tout comme le cerveau d’un artiste ne stocke pas les œuvres d’autres artistes qu’il a vues), elle ne peut pas régurgiter ce contenu. Elle peut recréer quelque chose qui correspond à sa compréhension, son interprétation de ce contenu… Exactement comme un artiste qui s’inspire et recrée une œuvre correspondant à sa compréhension et son interprétation de ce dont il s’est inspiré.
ABC
MattS32:<br /> Non, c’est bien toi qui te trompe. Puisque l’IA ne stocke pas le contenu<br /> Faux. Elle mémorise, c’est pire.
MattS32
Un humain aussi mémorise. C’est donc pareil.
ABC
Vous peut être.
Mel92
ABC:<br /> Le travail de Warhol était basé sur la reproduction de matériel existant, forcément on connait les images. C’est justement le but de sa démarche, dénoncer la culture de masse, du vide et de l’image.<br /> On ne connait pas réellement le but de la démarche, mais il n’a aucune importance de toutes façons car l’œuvre existe indépendamment de l’intention supposée de son auteur.<br /> Que celui qui signe soit effectivement celui qui ait tenu le pinceaux ne change rien non plus et pour la même raison.<br /> Un autre exemple au hasard :<br /> no-not over the phone by RoyBot512×575 95.9 KB<br /> Il s’agit d’une copie de No–not over the phone de Roy Lichtenstein réalisée par un robot, nommé malicieusement RoyBot créé par le youtubeur Nerdtronic. C’est donc une copie de copie, parfaitement unique (RoyBot a été démonté après la réalisation) qui a pris environ 1 an de travail avec une technique qui ne correspond en rien à celle de Lichtenstein. La source originale est inconnue (enfin elle l’est peut-être, mais Lichtenstein lui-même n’en a jamais parlé). À voir la vidéo, le tableau est proprement spectaculaire, mais s’agit-t-il d’une œuvre d’art ou simplement d’une copie industrielle ?<br /> Moi je n’y vois qu’une jolie copie et pas une œuvre d’art, car il n’y a pas de recherche d’originalité dans le dessin. La seule nouveauté est la technique utilisée.<br /> Là où ce n’est pas discutable, c’est ma propre « œuvre » : une réinterprétation de la Jeune fille à la perle de Vermeer :<br /> ma jeune fille à la perle512×512 62.3 KB<br /> C’est un travail totalement unique (et qui le restera), qui s’éloigne volontairement de Vermeer, notamment en ce qui concerne le regard de la jeune fille plongé dans le vide, et de la bouche qui porte un sourire imperceptible. Ma « jeune fille » pose sagement. Elle a arrêté le temps, soumise au travail du peintre.<br /> jeune fille à la perle512×512 115 KB<br /> Il y a donc de ma part des intentions et une recherche d’originalité. Ce n’est en rien une copie. Mais cette « croute » est-elle pour autant une œuvre d’art ? Je dirais que oui, même si je n’ai pas utilisé de pinceaux mais les services de Dall E.
loloaml
Supprimons les concours et autres compétitions…
philouze
« Peu importe. Bravo, tu es un expert en deep learning, mais ça ne change rien. La méthode est plus complexe, mais là ce que je dis, c’est que c’est du vol »<br /> non, encore une fois non, Matt a raison. Et c’est parce que TU veux simplifier et t’accrocher à ton préjugé de vol que tu te trompes, en affirmant que c’est juste une manière plus sophistiquée de voler.<br /> La machine a été entrainée sur des sources : oui.<br /> Mais ensuite elle fonctionne par recréation intégrale. c’est du « à la manière de » mais il n’y a aucune conservation, donc aucun « Dû » à un auteur original. Elle emprunte une manière de faire, et réellement crée la nouvelle image jusqu’à satisfaction au « prompt »<br /> Je t’invites à vraiment regarder comment ça marche, à la fois parce que c’est passionnant et parce que oui, ça débunk cette histoire du simple « collagisme » d’images réalisées par des tiers.<br /> Reprendre des images ou des portions d’images réalisées par des tiers = vol<br /> S’inspirer d’un style pour re créer ex-nihilo une image = pas vol.<br /> Et si on voulait aller plus loin : pompage d’un style par un humain = pas vol et même collagisme (déclaré comme tel) par un humain : pas vol .<br /> Donc par quelque part, certains humains sont beaucoup plus proche de ta définition du vol que ces machines.
Roger_Pimpon
Très rapidement ce sujet de débat semble inévitablement conduire à produire de l’invective. C’est comme toujours dans les forums effrayant.<br /> Clairement ma position s’accorde avec celle d’ABC (dont je perçois l’exaspération, que je partage un peu soyons honnête, même si elle se traduit inévitablement à l’usure parfois malheureusement).<br /> Néanmoins bien des arguments avancés par la partie adverse me troublent, interrogent ma position. Car évidemment il y a des aspects qu’on peut pointer comme positifs dans cette aventure de l’I.A.<br /> Je vais essayer d’apporter ma pierre (alors que peut être bien suffisamment ont déjà été posées).<br /> Point de départ : sur le sujet du vol. Si ses entreprises avaient, comme elles auraient du le faire moralement sinon légalement, avancer en toute transparence et demander pour chaque auteur « acceptez vous que votre travail serve de donnée d’apprentissage sachant qu’à terme toute personne pourra produire un travail singeant le votre », 100% des artistes, photographes, concepteurs qui vivent de leur savoir faire s’y seraient opposés. Et ses I.A seraient des coquilles vides. Mais comme toujours en économie Start-up, on avance en force, on sait qu’on ne respecte rien mais l’on mise sur le fait de voir son produit si largement adopter rapidement que tout marche arrière devient impossible. Et ne soyons pas dupe, il s’agit juste du business. Il s’agit juste de produire une machine à cash.<br /> concernant le pillage : beaucoup d’appuyer qu’il s’agit ici d’apprentissage, que les images « apprises » ne sont pas stockées (ce qui est strictement parfaitement vrai). Mais bien qu’elles soient " transcodées" dans un modèle indéchiffrable, « décomposées en milliers de caractéristiques », l’image est en définitif bien là. Presque là « strictement ». Il n’y a pour preuve qu’à voir les détournements d’oeuvres classiques qui permette de mesurer que l’I.A a l’original comme en mémoire. La précision avec laquelle les parties originales de l’oeuvre, celles non objet à détournement, sont restituées, s’apparente à de la copie. Quelque soit le mode la forme que prend l’image dans le système neuronal, celui ci est bien en presque capacité à en ressortir une copie. Donc dans les faits, l’image y est bien d’une certaine façon, « enregistrée ». Ce qui valable pour ces oeuvres peut être libres de droit doit être reportées à celles qui ne le sont pas. Ce n’est pas parce qu’une oeuvre n’est pas identifiable précisément avec un prompt, que sa copie presque stricte ne sera jamais donc restituée par l’I.A, qu’elle n’est pas « en copie dans le modèle ».<br /> Un aspect qui me rend complètement fou dans ce que je lis, c’est le nombre de fois où l’I.A est mis au même niveau que l’humain, notamment via le parallèle de l’apprentissage. Mais il n’est raisonnablement pas concevable de les mettre au même niveau (ou alors à considérer que l’humain est une chose caduque). Prenons le cas de l’I.A dans le monde du jeu d’échec. Il est clair pour tout le monde que cela n’aurait aucun sens de mettre en compétition l’I.A et l’humain (ou l’humain avec un humain assisté par de l’I.A). Et pourtant ce qui est fait ici. Dans la violence la plus totale. Et avec le consentement joyeux de beaucoup. Il est d’ailleurs effrayant de voir la presque satisfaction dont semblent témoigner certains de voir les artistes se faire broyer par la machine. De pointer parfois que quand ouvrier perdait son travail au profit d’un robot, il n’y avait personne pour s’en chagriner (??? vraiment. Moi si). Alors que dans ce schéma, si l’ouvrier perdait son travail, l’homme était au moins en compensation soulagé d’une tâche asservissante. Ici on « libère » l’artisan d’une tâche … qui le libérait de sa petite condition d’homme par la création.<br /> le gain : en n’excluant toute ces considération précédentes, je m’interroge simplement sur le gain au final pour tous. Le gain global. Cela démultiplie effectivement les possibilités de création. Et l’on voit effectivement émerger des choses belles, intéressantes et même fascinantes. Indiscutablement. On pourrait alors statuer que le gain vaut le coût. Maintenant, il y avait déjà une infinité de choses belles et intéressantes produites. Un nombre incalculable d’artisans d’art (mot plus heureux que celui d’artiste qui crée des crispations)) qui produisaient des choses sublimes. Plus qu’on ne pouvait déjà en consommer. Quel va être le gain de ce trop plein globalement pour l’humanité (hors enrichir les propriétaires de ces I.A et ceux qui les utilisent pour nourrir à moindre frais jusqu’au vomissement le robinet des réseaux sociaux dont on mesure déjà les effets négatifs. Annihiler toute volonté chez l’homme de faire le travail de l’apprentissage (et il était beau ce voyage. Enrichissant et nourrissant)?Parce ces I.A n’ont même pas besoin d’un humain pour produire un prompt. La machine (ex chatGPT ) peut produire un milliard de prompts pour produire automatiquement des milliards d’images ou autres à soumettre à l’humain pour simple validation (et bien visualiser ce qui communément malheureusement émerge lorsqu’on en s’en remet à un processus de sélection par la masse. Il suffit de se connecter à Youtube sans s’identifier pour se faire peur).<br /> Pour l’humain, comme aux échecs, la bataille est forcément perdue. Il perd ainsi quelque chose que le sublimait, qui faisait sens.<br /> Si l’I.A pouvait produire 1000000 symphonies de « Mozart » par jour (dont dans le lot 100, par le jeu du volume, finiraient validées comme valables par l’humain (et on va finir par y arriver), l’humanité y gagnerait elle quelque chose ?<br /> Il me semble que non. On produit là un monde sur-humain, déshumanisé. Un monde qui n’est plus à échelle humaine, dans lequel l’humain ne trouvera plus sereinement sa place. Les perspectives, si l’on ne régule pas un peu tout ça, me semble glaçante.<br />
Nmut
ABC:<br /> Et ben voilà, on y est ! Vous auriez dû commencer par là. Donc Monsieur n’a pas de talent, pense de façon formatée et croit que son cortex est le reflet du monde extérieur. En effet, on est pas arrivé…<br /> Non, je connais juste le fonctionnement de l’esprit humain: je travaille justement a aider un service de recherche pour avancer au delà de ces limites intellectuelles (les idées évidentes ont été explorées) et techniques (on a fait le tour des techniques mathématiques et informatiques -principalement la brut force, mais aussi l’algorithmie génétique-) dans les domaines dans lesquels je bosse. L’IA permet de grandes avancées avec des concepts opposées au « bon sens » mais validés par simulation ou expérimentation.<br /> Je ne fais pas moi-même de recherche, je suis plus un expert en outils et « métier » qui fournit des outils de recherche et de validations, et qui participe à la validation des protocoles et des résultats des études.<br /> ABC:<br /> De rien, c’était avec plaisir. <br /> C’est un plaisir de confronter des vues différentes sur un sujet aussi vaste et nouveau, quasiment philosophique, mais je reste sur ma faim…
vidarusny
perso, vu les possibilité de photoshop je ne sis pas vraiment en accord… tout algorithme passé sur une photo devrait aussi être indiqué ! mais le débat est sans fin.
ABC
@Roger_Pimpon<br /> Enfin une analyse à la hauteur du sujet.<br /> Et non pas des échanges frontaux dignes de Twitter, superficiels et stériles, avec en bouquet final, au milieu d’un étalage d’inculture, ce pastiche grotesque de La Jeune Fille à la perle de Vermeer (et dont l’intention a été générée via du travail volé, et non pas par la personne qui s’en croit l’auteur pour avoir saisi 4 mots sur son clavier).<br /> Très bel épilogue aussi, empreint d’intelligence et d’humanité.<br /> Merci.
philouze
pour tes différents points :<br /> **1- **<br /> deux choses :<br /> 1A) on peut arguer que non, les sociétés n’avaient ni le devoir moral ni légal de demander une autorisation, puisque ces œuvres sont publiques et que tout le monde, homme comme machine, peut s’en servir comme « devoir d’apprentissage » - et ça qu’elle qu’en soit la finalité.<br /> 2B)<br /> « 100% des artistes, photographes, concepteurs qui vivent de leur savoir faire s’y seraient opposés »<br /> oui<br /> Mais ce n’est pas propre à la machine, je te la refais avec des hommes : "« acceptez vous que votre travail serve à ce qu’à terme une armée d’artistes chinois singent votre travail » : tu auras une réponse non. Pourtant c’est légal, du moment qu’ils ne piquent que votre style et pas vos images telles-quelles.<br /> Et des véritables copistes de style, notamment en commande d’illustration, il y en a légion (j’y ait fait appel moi même jadis) .<br /> 2C)<br /> « Mais bien qu’elles soient " transcodées » dans un modèle indéchiffrable, « décomposées en milliers de caractéristiques », l’image est en définitif bien là. Presque là « strictement ». Il n’y a pour preuve qu’à voir les détournements d’oeuvres classiques qui permette de mesurer que l’I.A a l’original comme en mémoire. "<br /> Plutôt non, il est justement très très complexe de tenter de refaire surgir l’image originelle,<br /> faut même de la virtuosité dans les prompts pour réussir à ne serait-ce que s’approcher de l’œuvre originale.<br /> J’ai cru voir passer quelques essais pas concluant justement, de types qui essayaient de régénérer les oeuvres à l’origine des jeux de datas. mais si tu as des liens contraire ça m’intéresse.<br /> ça ne fonctionne pas par collagisme des caractéristiques (comme un dicco de plein de petites images stockées) , mais plus comme des " objectifs pondérés de vraissemblance à atteindre" , et ça c’est très précisément ce qu’est notre apprentissage.<br /> qu’as tu voulu dire ici :<br /> « Prenons le cas de l’I.A dans le monde du jeu d’échec. Il est clair pour tout le monde que cela n’aurait aucun sens de mettre en compétition l’I.A et l’humain »<br /> Alors qu’au contraire les echecs ont été historiquement les premiers banc-tests IA vs machine ? c’est que ça faisait bien sens ?<br /> je sens que t’as un argument opposable ici mais dit comme ça je n’ai pas compris.<br /> 4)- quels sont les gains : sur les aspects artistiques et apprentissage, tu soulèves de vrais graves problèmes pour lesquels nous n’avons pas de réponses tranchées et très peu d’argument POUR l’IA<br /> l’éradication de l’art « de commande » a déjà commencé, c’est clairement déjà cuit quel que soit les gesticulations de la communauté, ce qu’on y gagne : pas grand chose. Rien ? voir gain négatif : probable.<br /> la démotivation pour l’apprentissage voir la blessure narcissique des joueurs quand la machine fait mieux quoi qu’il arrive, le coté vain de peindre alors que ça peint mieux sans effort à coté :<br /> on l’a effectivement vécu au 19ème siècle, quand les photographes ont éradiqué tous les peintres portraitistes.<br /> initialement on a un gain négatif (de mon point de vue) la disparition d’une communauté mondiale de portraitistes et leur talents perdus. Mais on y a tous gagné la possibilité de « documenter nos vies » et d’imager tous nos souvenirs.<br /> Attention aux gains impensés amenés par les pratiques et possibilités nouvelles
Cleever
En gagnant le concours, il s’est contre-argumenter lui-même… La photo en question a été appréciée, qualifiée comme de l’art. La vraie réflexion est juste de s’assurer de savoir comment telle ou telle image a été générée, pour catégoriser ces concours à l’avenir.
Roger_Pimpon
Merci déjà pour l’instauration d’un dialogue cordial (et mes excuses pour toutes les fautes d’orthographe. Mais Clubic m’a bloqué en édition pendant 2h, freinant toutes corrections).<br /> 1A) Je voudrais mettre en avant qu’on a changé de paradigme (si ce terme à bien le sens que je crois). En publiant leurs images, jamais les artistes ne pouvaient imaginer l’usage qu’il allait pouvoir en être fait. L’accord qu’ils avaient passé (si il y avait accord, car visiblement des choses non libre de droit ont été exploitées) reposait sur d’autres bases. Sur la base actuelle, je pense que beaucoup sinon tous auraient pris des précautions. Et qu’on devrait avoir le droit, même lorsqu’on rend une chose publique (ce qui est inévitable : on produit pour publier, pour donner à voir) de refuser que son travail soit source d’apprentissage pour une machine qui à partir de là vous rend obsolète tout en enrichissant par ailleurs de tierce personnes (le moteur premier du truc tout de même).<br /> 2B) Parce qu’il y a appropriation tout de même. Alors certes, elle était possible avant. Mais avant avec les limitations humaines, qui étaient tout de même sérieuses. Les dérives étaient plus ou moins contenues. Et elles étaient anticipées et mesurées au moment de la publication. Là il n’y plus de limites. On déborde même des limites de ce que l’humain est capable d’ingérer/consommer.<br /> 2C) Là j’avoue avoir écris un peu vite et je veux vous faire confiance car j’ai du mal à dégager à l’instant un cas qui soutiendrait mon argument (je viens de chercher Joconde Midjourney et je trouve un peu de tout dont probablement parfois de simples montages pour ce qui aurait pu faire preuve). J’avais bien compris qu’il ne s’agissait pas de collagisme, et je ne voyais pas de toutes façons comment raisonnablement un image pouvait être strictement transcodée par ses caractéristiques, mais j’étais certain pourtant d’avoir vu passer des choses (des choses qui n’étaient peut être pas aussi proche de l’original que je le croyais en fait).<br /> 3 Pour le cas des échecs, c’était effectivement un des premier cas d’étude. Mais une fois la démonstration faite (et glaçante tout de même. On avait mal pour ces joueurs exceptionnels), l’expérience a cessé. On ne met pas en compétition aujourd’hui des joueurs d’échecs avec des I.A. On a montré que l’I.A avait gagné, mais on a ensuite protégé les joueurs de l’I.A. Ce qui n’est pas du tout le cas avec la production d’image. Là l’homme reste en compétition avec la machine et est donc sûr de perdre, de se faire écraser. Et ce qui distinguerait ces deux cas ne serait il pas juste l’argent qu’il y a à faire. Les I.A productrices d’image sont avant tout des machines à cash.<br /> 4) Le progrès fait peur. Je veux bien admettre pour partie que c’est une des causes de ma réaction (une autre pour être honnête est qu’à titre de loisir je pratiquais l’infographie. Que c’était un vrai plaisir même si laborieux. Mais qu’au jour d’aujourd’hui je ne me sens plus utiliser ma tablette). L’exemple de la photo/portait est bien un de ces arguments contradictoires devant lesquels il est difficile de s’opposer. Il y a bien eu là gain pour un plus grand nombre (le gain excède le coût (purge du coté des portraitistes. Mais notons que les gens très riches peuvent toujours se faire faire le portrait). Mais sur le trop plein par exemple. Certes la photo a permis les choses que vous mentionnez. Mais en arrivant à force de progrès à un coût nul, on a abouti à ces robinets d’images. Tout le monde photographie tout et n’importe quoi et le partage : et il devient difficile d’échapper à ce déluge d’images sans valeur pour la grande majorité, qui s’immisce de partout, devient une vraie pollution et constitue en définitif une nuisance globalement pour l’humanité. Une régression. En dépossédant successivement l’homme de toutes ces choses dans lesquels il pouvait faire démonstration à force d’engagement et de travail de sa puissance relative (et en jouir. Ca donnait un sens viscérale à la vie), ne va t’on pas le ramener à rien ? Le ramener à sa plus petite mesure. Ne s’agit il pas d’un nivellement par le bas ?<br /> Encore une fois je ne vois pas ce qu’on a à gagner collectivement (la société globalement, parce que il y a bien sûr gain immédiat pour ceux qui devaient passer commande pour une image) à faire produire du « beau » par la machine qui peut en vomir à l’infini. On produisait suffisamment de beau sans la machine. Il y avait presque déjà même trop plein. Collectivement, je ne vois pas le positif (oui chacun peut faire mumuse. Mais bon raisonnablement on doit être plus satisfait de soit en traçant un carré presque parfait au crayon qu’en délègant la production d’une image à un machine). En me creusant, en me plaçant du coté du contradicteur, j’ai trouvé le cas de figure où ce n’est pas l’aspect de l’illustration qui compte, mais le sens qu’elle porte. L’homme produit le sens et en délègue l’illustration à la machine (parce qu’il s’agit de ça. Les artistes du prompt … Encore une fois la machine peut produire seule du prompt, peut s’auto-alimenter). Comme par exemple une illustration brillante par son concept, où c’est le fond, l’idée qui vaut tout, qui écrase la forme, fond qui n’aurait pas pu être produit de façon automatique (contrairement à toutes ces images qui pullulent aujourd’hui, produits d’association qui pourraient être générées presque aléatoirement). Dans ce cas l’homme confère à l’oeuvre une part essentielle, il garde sa place et peut être jugé co-auteur avec la machine (Dans la vraie vie, Maurizio Cattelan déléguait déjà la production de ses oeuvres … et les artisan parfois de se retourner contre lui).<br /> Une des choses qui m’effraye le plus je crois, c’est la béatitude et le soutien sans la moindre réserve que reçoit cette révolution par un très grand nombre. Et même plus, la violence avec laquelle elle est défendue à la moindre contradiction. Je suis peut être le seul à avoir vu 2001 : )
MattS32
Roger_Pimpon:<br /> On déborde même des limites de ce que l’humain est capable d’ingérer/consommer.<br /> Je suis bien d’accord sur ce point, les capacités d’apprentissage d’une IA dans un domaine surclassent largement les capacités d’apprentissage d’un homme seul dans ce même domaine.<br /> Mais pour moi, ça ne change rien du point de vue de l’artiste individuel qui sert de source d’inspiration quand on demande à l’IA de faire « dans le style de machin ». Parce que pour faire « dans le style de machin », il suffit de connaître beaucoup d’œuvres de machin. Et ça c’est dans les capacités d’un humain seul.<br /> Donc fondamentalement, le problème revient toujours au « prompt ». Si on demande explicitement à l’IA de travailler « dans le style de », elle va faire quelque chose qu’un humain à qui on demanderait la même chose serait aussi capable de faire. Car un humain peut « facilement » apprendre le style d’un autre. Dans ce cas, on peut considérer qu’il y a plagiat, mais aussi bien si c’est l’IA qui le fait que si c’est un humain qui le fait. Et le responsable de ce plagiat n’est pas l’IA, mais l’humain qui a demandé à l’IA de faire « dans le style de ».<br /> Si par contre on ne demande pas explicitement à l’IA de reprendre le style de quelqu’un, elle va, comme n’importe quel artiste humain, produire une œuvre qui découle de l’ensemble de ses acquis. Là oui, sa connaissance bien plus grande que celle d’un humain fait la différence. Mais dans le « bon » sens : plus sa base de connaissance est grande, moins elle va spontanément produire une œuvre proche d’une œuvre déjà existante, tant qu’on ne l’oriente spécifiquement vers une œuvre existante via le prompt. Donc au final, l’œuvre produite avec un prompt « générique » ne pourra pas être considéré comme du plagiat, puisqu’elle ne sera suffisamment proche de rien d’existant.<br /> Alors qu’au contraire, l’artiste humain peut même sans intention particulière, plus facilement se retrouver à produire une œuvre qui pourrait être considérée comme du plagiat. Parce que parmi tous ses acquis, il a des préférences, il y en a qui l’ont plus marqué, pour une raison ou pour une autre, et tout ça, ça peut ressortir inconsciemment au moment de créer…
philouze
Je cerne beaucoup mieux ce que tu as voulu dire et globalement je suis plutôt d’accord, notamment sur tes craintes et sur la faiblesse du gain dans le domaine créatif (par rapport au remplacement des tâches aliénantes ou gratifiantes) .<br /> Je pense qu’un jouet « nouveau style comme carrière d’un illustrateur / créatif » est cassé, définitivement. Qu’il faut le voir comme un fait.<br /> Tout comme pour la photo ou la sculpture, il restera une niche de créatifs, mais l’imitation de style sera effectivement quelquechose de gratuit et d’industriel, tout comme la photo réussie finit aujourd’hui dans toutes les poches.<br /> Je vois déjà du midjourney absolument partout, c’est déjà une news sur 10 facile qui est une illus d’AI dans mon FlipBoard. Et ce truc a 8 mois de déclaration d’existence « grand public »
jojo12314
Je suis d’accord avec toi mais le concours en question, c’est un concours de photo et non de génération via IA.<br /> Aucun doute qu’une image crée par une IA peut insuffler une émotion au même titre qu’une « vraie » image mais faut pas tout mélanger.<br /> Une photo, c’est un moment réel de vie, un cadrage choisit, une lumiere etc… tout ces éléments sont perçu par le photographe et c’est lui qui décide d’immortaliser l’instant.<br /> Il faudrait créer un concours pour les IA, ça serait rigolo mais surtout pas mélanger les deux. Bon là ok c’était un troll, mais ça montre bien que les deux technique ne peuvent cohabiter sous la même bannière.
Nmut
Je suis d’accord avec toi. Pour moi il FAUT clarifier la définition de « photo », et probablement séparer les choses: photos (prise de vue avec éventuellement retouche globale?), photos retouchées manuellement, photo retouchées ou générées par IA.<br /> Tout dépend de comment est défini le concours, on sait depuis quelques temps déjà que les images générées par IA peuvent être impressionnantes, c’est une faute des organisateurs du concours si le cas des « photos » générées par IA n’est pas géré dans le règlement (et par conséquent implicitement autorisé).
Roger_Pimpon
Le sujet de la responsabilité que vous abordez est interessant. Effectivement, l’I.A peut d’abord servir à produire des oeuvres où l’identification des « sources » n’est pas déterminable et donc hors champs du plagiat. Mais si l’on considère le cas où comme pour une production humaine, le cas de plagiat est avéré, n’y t’il pas responsabilité de celui qui délivre le service ? Car enfin il met à disponibilité un outil permettant à n’importe qui de produire du plagiat dans son usage nominal (pas un détournement d’usage). Certes le plagiat était possible précédemment. Mais dans certaines limites (les limites humaines). Et donc contenu. Et une législation précise à cette mesure avait été édictée. Là on change de mesure. Ne devrait on pas actualiser la législation ?<br /> Je vois bien que la large majorité défend sans mesure cette « avancée », ce progrès. Parce que oui assurément il y a quelque chose de « réjouissant ». Assurément quelque chose de sidérant et fascinant. Quitte à occulter certains aspects déplaisant. Notamment sur ce sujet des droits.<br /> Et là je trouve que l’argumentaire est faussé dés la départ. Par le seul choix d’un terme qui nous fait glisser sans qu’on s’en rende bien compte façon totalement injustifiée vers l’anthropomorphisme.<br /> Ce terme d’« apprentissage ». Et de ce seul terme découle presque tout l’argumentaire des pro-I.A sans contraintes aucune.<br /> On a produit du logiciel qui mime, reproduit une caractéristique du vivant. Mais ça ne fait pas du logiciel un être vivant auquel ne devrait s’appliquer que les contraintes définies pour le vivant.<br /> Si au lieu du terme « apprentissage » j’utilise le terme exploitation (vous allez pointer que c’est à dessein mais n’est ce pas tout aussi défendable? Vraiment). Que ces logiciels (il ne s’agit pas d’humain) se sont construits une base de connaissance indispensable à leur fonctionnement par l’exploitation de sources (certaines protégées par des droits, mais pour toutes les autres je dirais protégées par défaut, car ce cas d’exploitation n’existait préalablement pas, et qu’il aurait donc fallu préalablement le désigner et mettre à jour les définitions de License courantes pour chacun puisse alors donner son consentement).<br /> Juste cette phrase « se sont construit une base de connaissance indispensable à leur fonctionnement par l’exploitation de sources ». Le fait que la source ne soit tel qu’elle dans le modèle n’est alors même plus le problème. On a des sources (non libre de droit) qui sont à la base de production d’un logiciel, le logiciel ne serait rien sans ces sources qui en sont de façons masquées les briques. Logiciel dont il est fait usage commercial (toute personne qui utilise une illustration I.A pour enrichir quelque chose qu’il monétise en fait directement un usage commercial). Hors nombre de ces sources sont protégées contre toute exploitation commerciale (ce doit être le cas pour un très grand nombre d’illustrations/photos de qualité).<br /> Je rebascule sur toute autre chose, je reviens sur le gain. Quand une avancée technologique libère l’homme de quelque chose de contraignant, le terme « progrès » avec ce qu’il sous-tend de positif est applicable sans réserve. Mais le cas présent est plus complexe. Là on libère l’homme non d’une contrainte, mais d’une chose qui l’élevait (pour celui qui voulait prendre la peine de s’élever). Qui faisait sens et sublimait la vie. Une chose donc fondamentale. Alors oui on va produire plein de belles images. Bien plus que nécessaire. Un tel trop plein que ces images vont très vite perdre toute valeur, ne plus rien produire en nous (invariablement le « trop » mène à l’effondrement). Parce que la valeur d’une image était tout de même portée pour partie par le fait qu’elle était produite par un frère humain. Parce qu’on était témoin d’un dépassement. Et cet aspect était fondamental dans le plaisir que nous procurait la contemplation. Parce que nous étions à échelle humaine. Là, d’un geste, à toute vitesse sans la moindre concertation (parce qu’il y a course pour ses Start up pour s’accaparer un marché), on détruit tout.<br /> Je suis assez vieux pour avoir connu l’âge du trucage non digital au cinéma. Dans les années 60/70, Ray Harryhausen produisait des trucages que beaucoup qualifieront aujourd’hui d’indigents, mais il les produisait seul. Vraiment seul (au générique, il était tout seul. Il occupait tous les postes. Des croquis initiaux à la séquence final). A cette époque, le spectateur de ces tours de magie était littéralement plongé dans l’émerveillement (on pouvait allez voir un film uniquement pour ces séquences là). Il y avait émerveillement parce que le trucage était à échelle humain. Un trucage presque sans truc tellement il disposait de peu de moyen.<br /> Est arrivé Jurassik Park qui a mis une claque à tout le monde (à moi y compris).<br /> Trente ans plus tard, dans n’importe quelle grosse production US, des choses insensées sont proposé aux spectateurs qui les regarde avec autant d’éclair dans les yeux qu’une vache qui regarderait passer un train. Quelque chose a été perdue pour l’humain. Il a perdu une source d’émerveillement (alors que le trucage digital est indiscutablement un progrès, quelque chose de génial). C’est indiscutable<br /> Je ne suis pas contre le progrès (on vit une époque formidable par bien des points, où la culture est accessible comme jamais, où des outils de création fascinant sont mis à dispo de tous). Mais la notion de progrès doit être interrogée plus profondément. Un progrès technique si séduisant qu’il soit peut signifier en fin de compte une perte pour l’humain.<br /> A vouloir tout déléguer à la machine, parce que la machine le fait mieux (et le fait surtout pour moins cher … et moins d’effort), on va déléguer des choses fondamentales et l’on va s’appauvrir individuellement.<br /> Ces I.A génératrices d’images ouvrent selon moi la marche.
MattS32
Roger_Pimpon:<br /> n’y t’il pas responsabilité de celui qui délivre le service ? Car enfin il met à disponibilité un outil permettant à n’importe qui de produire du plagiat dans son usage nominal<br /> C’est un problème récurrent, le donneur d’ordre qui essaye de se défausser de sa responsabilité sur l’exécutant. Pour moi non, clairement, la responsabilité primaire, elle est au niveau du donneur d’ordre.<br /> Sinon, Adobe aussi est responsable si quelqu’un prend une photo soumise au droit d’auteur, fait 3 retouches dessus et la diffuse, puisque c’est Adobe qui a fournit l’outil servant au plagiat…<br /> Pour le reste, ton point de vue se défend, et est bien argumenté. Mais cette argumentation montre à quel point la question est complexe, puisqu’il faut en arriver à jouer sur les mots (exploitation vs apprentissage… qui est tout aussi applicable à l’humain : l’artiste humain à bien lui aussi « construit une base de connaissance indispensable à leur fonctionnement par l’exploitation de sources » =&gt; un humain sans aucune connaissance artistique ne fait pas spontanément la Joconde ou Guernica !), et qu’on ne peut donc pas résumer aujourd’hui en une position dogmatique se résumant à « c’est du pillage, ça doit immédiatement être interdit »…<br /> Par contre, je ne pense pas que ces IA vont comme tu le dis dévaloriser l’art « réel ». Pour moi ces IA vont surtout faciliter le pseudo art « industriel », celui qui vise à produire du contenu artistique non pas pour le plaisir du créateur, mais pour le loisir du « consommateur ».<br /> Mais il y aura toujours des artistes qui feront ça à la main, parce qu’ils aiment ça, parce qu’ils ont envie de le faire, et je pense qu’ils resteront reconnus pour ça. Tout comme aujourd’hui, on fait bien la distinction sur la qualité artistique entre le dernier blockbuster américain bourré d’effet spéciaux qui servent essentiellement à masquer la vacuité du scénario et le petit film d’auteur…
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet