🔴 French Days : les TOP des promos c'est ici ! 🔴 French Days 2023 : les meilleures promos c'est par ici !

Les os des astronautes sont durablement affectés par les vols spatiaux de longue durée

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
12 juillet 2022 à 12h15
8
Astronautes ISS Vande Hei et Dubrov © NASA
Mark Vande Hei et Piotr Dubrov sont les deux plus récents astronautes à avoir passé 11 mois ensemble dans la station © NASA

Une équipe de scientifiques canadiens a publié ses données relevées sur un large échantillon d'astronautes après des missions de longue durée. Problème récurrent, leurs os ne se régénèrent pas complètement, même après un an de récupération. Et on est encore loin des durées de vol pour Mars…

Il faudra mettre un accent sur les stratégies pour limiter les pertes.

Ne pas tomber sur un os

Les voyages spatiaux de longue durée ne sont pas sans effets sur le corps humain. Après 60 ans de vol habité et plus de 40 années de séjours de plusieurs mois autour de la Terre, la médecine a identifié plusieurs séquelles chez les astronautes revenus sur Terre.

Leurs yeux sont touchés, de même que leur masse musculaire qui diminue en impesanteur. Les chercheurs ont également noté la perte de masse osseuse, que l'on peut associer à une forme d'ostéoporose. Néanmoins, jusqu'ici, les effets sur le squelette étaient considérés comme réversibles. Sauf que…

Une équipe canadienne a montré dans son étude que pour les vols les plus longs (6 à 7 mois et plus), une année complète sur Terre ne suffisait pas à régénérer la masse osseuse. Plus important, il y a des différences structurelles entre les os sains et ceux qui ont récupéré, le renforcement n'étant pas à l'identique. Pour certains astronautes, cela équivaut à un vieillissement osseux d'une décennie.

Gare à la structure

L'un des auteurs de l'étude, Steven K. Boyd, explique :

On pourrait utiliser une métaphore de la tour Eiffel. Les poutres métalliques peuvent être comparées aux structures que l'on observe au sein des os en haute résolution. Durant le vol spatial, certaines de ces poutres sont déconnectées, l'os se résorbe. Lorsque l'astronaute revient sur Terre, il récupère, mais les nouvelles structures osseuses viennent se poser sur la structure existante. Le corps ne peut pas magiquement reconnecter les poutres, le changement est donc permanent, même si la densité globale est partiellement ou totalement récupérée. Imaginez la tour Eiffel avec la même masse métallique, mais moins de poutres.

Cela ne veut pas dire que les os des astronautes se brisent facilement après des vols longs, mais cet effet est à surveiller… Surtout qu'en l'état, il y a assez peu de données pour des missions de très longue durée (un an ou plus), avec la méthode HR-pQCT (High Resolution Peripheral Quantitative Computed Tomography) qui permet une précision nanométrique.

astronaute-iss
Les EVA, ça ne fait pas mal aux genoux, mais en rentrant, il y a quand même d'autres courbatures que sur Terre... © NASA

Toute aventure a ses risques !

Les scientifiques espèrent pouvoir quantifier et prédire, selon les données biométriques des futurs astronautes et leur mission, la perte de masse osseuse qui les guette et le temps qu'il leur faudra pour récupérer. Cela va nécessiter des mesures et des études plus poussées (celle-ci était centrée sur 17 astronautes) pour les missions très longues, avant même d'envisager d'éventuels traitements préventifs.

Les grandes agences y seront attentives, alors que, lentement, se profilent de longues missions autour de la Lune, et même la volonté de voyager vers Mars. De très longues missions pourraient avoir de lourdes conséquences pour les participants.

Sources : Universe Today, Nature

Vous utilisez Google Actualités ? Suivez Clubic pour ne rien rater de l'actu tech ! google-news

A découvrir en vidéo

Haut de page

Sur le même sujet

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (8)

iksarfighter
Faut un module centrifugé à 1g accessible qqs heures par jour.
Thamien
Mais…Mais…Mais alors…Comment va-t-on faire pour aller coloniser Mars?<br /> Serait-ce possible que l’on ait pas de plan B?
xryl
J’aurais dit les américains, plus les chinois, les russes, les quataris, les européens. Bref, en fait toutes les puissances spatiales.
jcc137
Le phénomène d’adaptation joue dans les deux sens : sur Terre une charge de travail renforce les systèmes musculaire et osseux. Dans l’espace, à l’inverse, la physiologie change en s’adaptant à l’impesanteur d’où résulte l’inutilité d’une masse musculaire et osseuse. Cela peut signifier qu’à terme, sur des longues périodes (en cas de colonisation d’une planète à faible pesanteur) l’humain perde ses membres, et subisse une transformation physique qui ne sera plus adaptée à la vie terrestre.<br /> Charles Darwin en avait fait une excellente étude.
exoje
I use arch btw.
philumax
Ça va freiner le tourisme spatial…
phoenix2
L’Europe et le Qatar puissances spatiale, LOL !!!
Palou
phoenix2:<br /> L’Europe et le Qatar puissances spatiale, LOL !!!<br /> Et pourtant … <br /> @ebottlaender
ebottlaender
L’ESA plus que les Emirats, mais les deux sont des puissances spatiales, ça ne fait aucun doute.<br /> Vouloir rabaisser ce qu’accomplit l’ESA ne sert à rien, mais c’est un sport souvent observé. En Europe on a même deux agences puisqu’il y a aussi l’EUSPA, qui est le bras spatial de l’Union, et qui gère Copernicus et Galileo.
Voir tous les messages sur le forum