L'État lance une plateforme pour lutter contre l’exposition des enfants à la pornographie en ligne

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
10 février 2021 à 12h12
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© Gouvernement
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Le gouvernement a lancé un site internet d'information, jeprotegemonenfant.gouv.fr, destiné aux parents qui veulent bénéficier de tous les outils pour lutter contre l'exposition des mineurs aux contenus pornographiques.

Un sondage de l'institut OpinionWay datant de 2018 nous informait que près d'un enfant sur trois a déjà a été exposé à la pornographie, à 12 ans seulement. Fort de ce constat, et alors qu'il n'a jamais été aussi simple pour un mineur d'accéder à des contenus pornographiques en ligne, que ce soit volontairement ou involontairement, le gouvernement a décidé d'apporter une réponse en conséquence, en lançant une plateforme d'aide et de sensibilisation que l'on peut retrouver à l'adresse jeprotegemonenfant.gouv.fr/. Ce lancement devrait être effectif le mardi 9 février 2021, en marge du Safer Inter Day.

Des outils et des ressources adaptés à votre situation

Le site internet se veut très pédagogique. Dès la page d'accueil, il est proposé aux parents qui le visitent de répondre à un questionnaire, sous forme de quiz, « qui vous aidera à déterminer les besoins de votre famille et orienter votre navigation », indique la plateforme.

Il vous sera alors demandé l'âge de votre enfant, le support via lequel il accède à Internet, le fabricant du smartphone (si c'est par un mobile qu'il y accède), le système d'exploitation et l'opérateur ou fournisseur d'accès à Internet utilisé par la famille.

À partir de là, la plateforme peut vous proposer un ou plusieurs outils de contrôle parental que vous pouvez installer ou configurer sur l'appareil utilisé par l'enfant, en fonction de l'opérateur notamment. Des ressources et liens utiles sont aussi proposés, au même titre qu'une rubrique de questions/réponses très intéressante, qui livre de nombreux conseils et recommandations, notamment en ce qui concerne la navigation internet et le dialogue parents/enfants.

Un extrait du quiz proposé aux parents (© Gouvernement)
Un extrait du quiz proposé aux parents (© Gouvernement)

Géants du numérique, autorités et associations unis autour de la plateforme

La lutte contre l'exposition des mineurs à la pornographique a été qualifiée comme étant une priorité par Emmanuel Macron en 2019. Le secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, et son homologue en charge de l'Enfance et des Familles, Adrien Taquet, portent cette plateforme, qui bénéficiera de l'effet promotionnel du Safer Inter Day, la campagne de sensibilisation à la pornographie et à ses conséquences, à destination des parents et enfants.

Il n'existait jusque-là pas de plateforme dédiée aux parents. Cette carence est désormais comblée grâce au site lancé par le gouvernement, qui centralise tous les outils et solutions visant à lutter contre les contenus pédopornographiques.

En mars 2020, 32 acteurs publics et privés (l'ARCEP, les opérateurs télécoms, Apple, le CSA, Facebook, Google, Microsoft, Samsung, Snapchat, Qwant, la Ligue de l'enseignement, etc.) avaient co-signé un protocole dont l'objectif était justement de sensibiliser les parents à l'exposition de leurs enfants à la pornographie. Tous les signataires font partie du comité de suivi de cette plateforme, d'ailleurs, pilotée par le CSA et l'ARCEP, qui a abouti à sa création.

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Commentaires (7)

Proutie66
Pour moi, ce n’est que mon avis, en tant que père, la solution est avant tout Parentale.<br /> quand je vois certains (amis) qui laissent déjà leurs filles utiliser TikTok à 6 ans, j’ai peur pour leur avenir, mais aussi celui de mon propre enfant. (car l’influence en sera que plus grande).<br /> Il me semble obligatoire :<br /> Controle parental absolu sur tout appareil connecté à Internet. (jusqu’à quel âge… je ne saurai dire.).
Oldtimer
Je plussoie avec vous.<br /> Contrôle parental strict.<br /> Mais si les parents sont —BIIIIIP— alors c’est foutu… ou presque. La il faut mettre tout les constructeurs, fournisseurs d’accès internet etc au boulot pour fournir de base des outils simples d’usage permettant un semblant de contrôle.
pecore
Comme déjà dit dans un autre topic, toute personne qui a des enfants sait que l’influence parentale a ses limites et que souvent interdire une chose ne fait qu’encourager un peu plus les enfants à la faire. Du coup tous les outils pouvant aider à éviter aux enfants d’aller librement sur des sites où il n’ont rien à faire sont bon à prendre.<br /> Cependant, même si je suis content que le gouvernement reconnaisse enfin que l’accès à la pornographie pour les personnes vulnérables est un vrai problèmes de société, ces mesures ne font que traiter une partie des symptômes d’un mal beaucoup plus grand. Je ne dis pas qu’il faudrait interdire la pornographie, vu que si cela n’a pas été possible avant ce n’est pas aujourd’hui, à l’époque d’Internet, qu’on va y arriver. Mais légiférer pour que l’accès à ce type de contenu ne soit possible qu’aux adultes, comme c’est le cas pour l’alcool, les cigarettes et les revues pornographique, voilà qui serait une vrai prise en main du problème. Le vrai danger de la pornographie aujourd’hui c’est son libre accès, comme si l’on avait trois robinets : eau chaude, eau froide, porno.<br /> Mais contrairement à tous ceux qui critiquent constamment les pouvoirs publiques pour ne pas aller assez loin dans ses mesures je veux pour ma part saluer une initiative qui a déjà le mérite d’exister, là où avant il n’y avait que le néant absolu et qui montre une prise de conscience dont je désespérais qu’elle ait lieu un jour.
Kriz4liD
Qu’ils commencent par la Tv , quand tu vois des pubs à la limite de la pornographie , les téléfilms et séries sans aucune indication -12 avec des scènes obscènes …
enrico69
Tout à fait d’accord avec vous, sauf sur l’utilisation du mot obscène, car deux adultes qui font l’amour dans un film, cela n’a rien d’obscène.<br /> Ce qui est dangereux, c’est l’exposition des mineurs à ce genre d’images. D’ailleurs on peut dire la même chose pour la violence, c’est incroyable le nombre de productions grand public avec des scènes parfois très violentes voire sanglante !
keyplus
sans vouloir etre mechant mais avant à l ecole primaire il y avait toujours des enfants qui avaient grand frere qui laissait trainer revue cochonnes<br /> les enfants decouvrant par eux meme le sexe et ce depuis la prehistoire
Proutie66
Ils avaient playboy les néandertaliens?
keyplus
euh nan ils vivaient des f5 ou maison individuels avec une piece pour les parent une pour les enfants et une pour les grands parents et les jeunes amoureux allaient dans hotel campanile quand ils avaient envie presente et ils portaient des slip des pantalons des jupes longues
HugeOgS
Si je peux me le permettre, tu fais une erreur importante dans la considération d’interdiction.<br /> Un adolescent va peut-être être tenté d’aller là où il ne faut pas aller après qu’un parent le lui ai expressémment interdit, mais pas un enfant.<br /> Un enfant découvre les choses de la vie avec les bonnes mais aussi les mauvaises. L’enfant a donc un besoin primordial de cadre parceque jusqu’à un certain âge (l’adolescence) et ne sait pas à l’avance si ce qui est fait ou va être fait est bien, mal, risqué, ou pas risqué.<br /> Le cas est donc très différent avec un adolescent ou une adolescente.<br /> Autre point : il ne peut pas y avoir de législation avec la navigation Web de la même façon que pour l’alcool, les cigarettes et les revues pornographiques, parce que le système de l’Internet est international et ne s’inscrit donc pas «&nbsp;que&nbsp;» pour les différentes législations qui existent aujourd’hui en France.<br /> C’est à peu de choses près le même cas pour les droits d’auteur. En France, les artistes ont leurs propriétés intellectuelles relativement bien protégées par de nombreuses législations et qui sont d’ailleurs relativement efficaces, mais c’est loin d’être le cas dans les autres pays.<br /> Il suffit de voir comment sont protégées les propriétés individuelles dans le secteur de la Musique, du Cinéma ou autres, sur les plus grosses plates-formes audiovisuelles du Web…<br /> HugeOgS
HugeOgS
C’est exact, mais par contre il ne faut pas omettre que les indications -12 et autres sont des mesures gouvernementales françaises de l’époque (avant que les choses n’aient dégénérées par la suite).<br /> Mais bon… par le passé c’était à peu près le même syndrome que maintenant : un déversement de pognon stupide, inutile et stérile ; comme aujourd’hui en quelques sortes.
Palou
keyplus:<br /> mais avant à l ecole primaire il y avait toujours des enfants qui avaient grand frere qui laissait trainer revue cochonnes<br /> faut pas exagérer non plus, quelques cas isolés peut-être mais pas trop
pecore
Merci pour les précisions, j’aurai pu signaler en effet que je parlais d’enfants au sens large, ado compris, ado surtout en fait.<br /> Pour le fait que les site web peuvent difficilement êtres régulés par des lois nationales, je reconnais que c’est un problème auquel je ne vois pas de solution facile. L’un des axes de réflexion pourrait être d’agir au niveau des FAI, qui eux sont soumis aux lois du pays où ils exercent, en les obligeant à filtrer par défaut certains contenus et à proposer par défaut des profils différents pour les enfants (-18 ans ) et pour les adultes.
HugeOgS
Oui mais filtrer grâce à qui ou à quoi et dans quelle ordre de mesure ?<br /> Ce n’est pas réellement un problème, mais le fait de ne pas respecter les choses qui ont été déjà instaurées par le passé.<br /> Par exemple à la Télévision, il y a des chaînes télé dans tous les pays du Monde (ou presque), et chacune à sa législation nationale (ou presque).<br /> Par exemple, il est légal de diffuser du contenu à tendance pornographique d’une manière différente entre un pays comme le Japon et un pays comme la France, pourquoi serais-ce si insurmontable pour les FAI de ne pas faire pareil que les stations télé ? sans qu’il y ai besoin de tout rechanger et tout redéfinir aux risques et péril de ce qui a été établi par le passé.<br /> Idem pour les Copyright et les Trade Mark, ce n’est que dans l’écosystème informatique que c’est négligé, pas dans les stations télé ou même stations radio… même chose pour les droits de diffusion des artistes avec la CNIL., par exemple.<br /> HugeOgS
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