Découvrez les clichés du deuxième survol de Mercure de la mission BepiColombo

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
26 juin 2022 à 14h00
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Souvent comparée à la Lune, Mercure a ses cratères bien à elle ! © ESA/JAXA/Bepicolombo
Souvent comparée à la Lune, Mercure a ses cratères bien à elle ! © ESA/JAXA/Bepicolombo

C'est déjà la cinquième fois que la mission BepiColombo survole une planète pour se freiner ! Une assistance gravitationnelle à seulement 200 km de la surface de Mercure qui permet aussi aux instruments de préparer leurs futurs relevés… Et offre un régal pour les yeux, avec une planète très peu visitée !

Le prochain survol, lui, n'aura lieu que dans un an.

Mariner 10, MESSENGER, puis Bepi…

L'objectif se rapproche pour BepiColombo… Mais il reste encore trois ans et demi de voyage et de freinage avant de pouvoir s'insérer en orbite de Mercure ! En décembre 2025, la mission quittera sa configuration de voyage, éjectant l'orbiteur japonais Mio et la sonde européenne MPO (Mercury Planetary Orbiter), qui resteront un peu plus d'un an terrestre autour de la planète la plus proche du Soleil.

Mercure est constellée d'impacts, conservés à sa surface brûlante pour des milliards d'années. © ESA/JAXA/Bepicolombo
Mercure est constellée d'impacts, conservés à sa surface brûlante pour des milliards d'années. © ESA/JAXA/Bepicolombo

Un long voyage pour observer Mercure, qui a très peu été étudiée de près jusqu'ici : Mariner 10 l'a survolée trois fois en 1974 et 1975, puis l'orbiteur MESSENGER de la NASA a fait ses mesures depuis l'orbite entre 2011 et 2015…

Mais il reste énormément de questions auxquelles BepiColombo devrait apporter son lot de réponses, que ce soit pour les mesures in situ autour de la planète pour comprendre son environnement magnétique et son exosphère, ou pour les mesures de la surface avec des imageurs haute résolution et l'identification de sa composition fine.

On voit les antennes aussi bien que Mercure. Mais il y a une bonne raison pour ça... © ESA/JAXA/Bepicolombo
On voit les antennes aussi bien que Mercure. Mais il y a une bonne raison pour ça... © ESA/JAXA/Bepicolombo

Mercure fut si peu visitée jusqu'ici que même les survols de BepiColombo apportent leur lot de données importantes… Et ce alors qu'une majorité des instruments resteront repliés et/ou sous caches jusqu'à 2025.

De belles images, en attendant mieux

Les images partagées au public de ce deuxième survol de Mercure (la sonde a déjà survolé la Terre, puis Venus deux fois, et Mercure en octobre dernier) sont issues des caméras dites « d'ingénierie ». Ces petites unités sont spécialisées pour observer, après le décollage, le déploiement des antennes principales (ce qui permet, en cas de problème, d'en identifier rapidement la cause).

Quelques-uns des cratères caractéristiques de Mercure détaillés. © ESA/JAXA/Bepicolombo
Quelques-uns des cratères caractéristiques de Mercure détaillés. © ESA/JAXA/Bepicolombo

Cela explique notamment le cadrage et la qualité d'image, qui n'est pas tout à fait celle qu'on pourrait attendre d'une sonde aussi perfectionnée… Mais qui n'est qu'un avant-goût « gratuit » fourni par la mission ! Comme on peut le voir sur les clichés, les équipes au sol n'ont eu aucun mal à identifier les cratères principaux de Mercure sur ces images.

Freiner, freiner, et freiner encore !

Grâce à ce survol proche, BepiColombo a utilisé Mercure pour se freiner de pratiquement 4 700 km/h (1300 m/s), et abaisser significativement son orbite. Mais la mission n'est pas encore suffisamment alignée avec l'orbite de la petite planète, et la différence de vitesse est importante. Il faudra quatre survols supplémentaires en juin 2023, septembre et décembre 2024, puis janvier 2025 avant que les sondes et Mercure se rencontrent définitivement.

D'ici là, les équipes se préparent avec les données des survols, et mettent tout en œuvre pour assurer que d'ici 2025, la mission soit la plus productive possible !

Source : ESA

Eric Bottlaender

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (8)

nicgrover
Le dieu des voleurs n’a rien volé en terme de qualité…
Korgen
Merci pour cet article, ceci dit j’ai une question : est-ce que la sonde dispose de capteurs photo couleur ?<br /> Messenger avait cartographié Mercure mais il me semble qu’il s’agissait de fausses couleurs. Ca aurait été intéressant d’avoir des photos en vraies couleurs cette fois ^^
nicgrover
L’article dit que ce sont les caméras de suivi de la sonde, donc basiques. Je pense qu’il faudra patienter encore quelques années (2025) avant d’avoir mieux mais la qualité est quand même très bonne en matière de définition, même en N/B.
ebottlaender
La sonde sera capable de reproduire les couleurs grâce à des prises de vues dans différentes bandes de fréquence, oui (bien qu’ici il s’agisse de caméras en valeurs de gris). C’est une capacité assez commune, mais assez peu utilisée pour différentes raisons. La première, c’est qu’on a généralement moins de détails car il faut reconstruire une image. La seconde, c’est que la vision humaine « standard » diffère selon les gens, alors peu oui, mais tout de même assez pour qu’un capteur couleur natif perde de sa valeur (et c’est la raison pour laquelle on prend des bandes de fréquences fixes).<br /> MESSENGER avait aussi des couleurs grâce aux capacités en bandes de sa caméra grand angle. On en avait obtenus des clichés de ce type :<br /> image868×772 43.1 KB<br /> Les reconstructions topographiques et de composition sont, elles, en fausses couleurs.
PsykotropyK
Nymoi:<br /> J’aimerais qu’un jour on ait droit à de vraies images en haute résolution, les scientifiques se les gardent et personne ne sait pourquoi.<br /> Euh… Non. Les clichés pris par les différentes mission scientifiques sont partagés.
Guillaume1972
Pas certain que celà changerait grand choses, un peu comme la Lune, le gris et ses nuances sont de rigueur.
LeChien
Comme expliqué, les images HQ sont pour plus tard, lorsque la mise en orbite sera accomplie et stable. Celles qui sont présentées ici proviennent de caméras de contrôle.
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