De plus en plus d’internautes se soucient des thématiques liées à la protection la vie privée, mais l’écrasante majorité d’entre eux – plus de 8 sur 10 – ne sont pas réfractaires au fait de partager leurs données personnelles, selon une nouvelle étude Web Observatoire, réalisée par Médiamétrie.
En préambule, précisons que cette enquête s’est déroulée d’octobre à décembre 2020 auprès de 5 412 internautes âgés de plus de 15 ans et vivant en France. Son but est « d’analyser les usages Web au global », sur ordinateur, téléphone mobile/smartphone, tablette tactile et TV connectée.
Des utilisateurs prêts à partager leurs données sous certaines conditions
L'étude conclut que plus de 8 internautes sur 10, 82 % précisément, acceptent de partager leurs données personnelles – avec une légère surreprésentation des utilisateurs de tablettes et TV connectées. Seulement 43 % le font uniquement « lorsqu’ils le jugent nécessaire » (les critères qui sous-tendent ce jugement ne sont pas précisés) tandis que pour un tiers des sondés (31 %), ce choix est assujetti au site consulté.
Assentiment similaire en matière de géolocalisation. En effet, 76 % des sondés acceptent d’être géolocalisés ; un phénomène d’autant plus fort chez les mobinautes. Si 67 % des internautes consentent à la géolocalisation seulement lorsqu’ils estiment cela nécessaire, près d’un sur dix, 9 % des personnes interrogées, donnent systématiquement leur accord.
Le côté pratique de la géolocalisation, qui permet de localiser des services aux alentours sans avoir à saisir ses coordonnées, est la principale raison justifiant cette adhésion.
Selon Charlotte Leboucher, directrice d'études chez Médiamétrie « les internautes sont désormais conscients de la valeur des données [personnelles] et de la nécessité de les protéger. Ils sont néanmoins prêts à les partager avec les marques mais pas dans n’importe quelles conditions. Deux prérequis pour ce partage : qu’il y ait une relation préalable entre l’internaute et la marque d’une part et d'autre part que ce dernier y trouve un intérêt, tel que bénéficier d’une offre promotionnelle, d’un bon plan ou d’une exclusivité ».
Vous êtes trackés. Tous. Oui, malgré ses beaux discours sur la sécurité, Google vous piste. Inlassablement. C'est un secret de polichinelle, la majorité des revenus de Google est basée sur la publicité. Alors pour la rendre plus pertinente, cette dernière doit être attractive et répondre aux besoins précis de l'internaute. Comment y parvenir ? Tout simplement en multipliant les techniques pour pister ce dernier.
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Nettoyage des cookies et « réduction de l’empreinte écologique »
En pratique, les Français ne sont donc pas de farouches gardiens de leurs données personnelles. Néanmoins, ils utilisent certains des mécanismes de protection à leur disposition.
Ainsi, 80 % des internautes déclarent avoir supprimé cookies et autres données de navigation au cours du mois précédent l’enquête ; 16 % s’y appliquent méthodiquement chaque fois qu’ils quittent un navigateur.
L’autre arme à laquelle ils ont recours est la navigation privée. Près de trois quarts des internautes, 73 %, ont navigué sous ce statut au cours du mois précédent l’enquête. Le critère « quand c’est nécessaire » revient dans 36 % des cas et 24 % des sondés adoptent la navigation privée en fonction du site. Enfin, notez que ce mode de navigation est quelque peu impacté à la fois par le sexe et l’âge : 76 % des hommes le pratique régulièrement contre 70 % des femmes et surtout, 81 % des 15-24 ans contre 68 % des 65 ans et plus.
Enfin, Médiamétrie rapporte que les Français ont également conscience des enjeux liés à la pollution numérique. Ils sont 78 % à avoir entrepris au cours du dernier mois une « une action dont l’objectif est de réduire leur empreinte écologique » ; concrètement, dans 63 % des cas, nettoyer la boîte mail ou se désinscrire de certaines newsletters.
Dans l'un des épisodes du podcast « IRL » qu'elle anime pour Firefox, Manoush Zomorodi partage une anecdote glaçante. « L'une des auditrices, inquiète à propos de sa consommation d'alcool, s'est renseignée sur Google, raconte l'animatrice. Lorsqu'elle s'est ensuite connectée sur Facebook, elle a commencé à apercevoir des publicités ciblées pour des débits de boissons alentour ».
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Source : MédiaMétrie