L'UE va mettre à jour une directive anti-blanchiment visant notamment les cryptomonnaies

Maxime Laglasse
Publié le 20 octobre 2020 à 07h30
blanchiment euro

L’UE renforce sa politique contre le blanchiment d’argent sur son territoire. Le cybercrime y était déjà inscrit, mais la liste des sanctions s’est allongée.

Face au nombre croissant de scandales concernant le blanchiment d’argent dans certaines grandes banques européenne, l’Europe monte le ton. Les acteurs de l’univers des crypto-monnaies ont jusqu’à juin 2021 pour se conformer à cette nouvelle directive.

Plus de responsables et plus de sanctions

Au début de l’année 2020, l’UE publiait la cinquième directive anti-blanchiment d’argent (AMLD = Anti Money Laundering Directive) pour bénéficier d'une meilleure visibilité sur les échanges de crypto-monnaies dans le monde. Cette directive incitait notamment les entreprises à vérifier l'identité des utilisateurs de leur plateforme. 

En parallèle, elle donnait aussi plus de pouvoir au organismes de contrôle financier pour accéder aux comptes utilisateurs des banques centrales et obligeait les dirigeants d'entreprises à s’identifier.

Récemment, après un blanchiment de 200 milliards d’euros de la Danske Bank impliquant la Deutsche Bank, la BCE a décidé de durcir le ton.

Sixième directive Anti-Blanchiment d’Argent

Cette sixième directive, qui arrive moins d’un an après la cinquième, se veut très restrictive. Si le nom des responsables de plateformes crypto devait jusqu'alors être transmis aux autorités de régulation, cela permettra désormais de les tenir responsables des crimes s’étant déroulés sur leur plateforme, en tant que personnes morales.

Pour les échanges de crypto-monnaies, cela implique un contrôle encore plus strict des utilisateurs, d’une part, et un développement des outils pouvant mieux retracer les transactions, de l'autre.

En France, cela va encore plus loin : il sera nécessaire pour les entreprises crypto d’obtenir un agrément PSAN (Prestataire de Services d’Actif Numérique) pour pouvoir exercer sur le territoire. Ce sésame ne peut être attribué que par l’Autorité des Marchés Financiers et il peut être assez long à obtenir. Sans cette mise en conformité, il sera impossible pour l'utilisateur résident en France de s’y connecter.

Qu’en pense-t-on chez Clubic ?

Cette nouvelle directive risque de mettre des bâtons dans les roues de nombreux acteurs des crypto-monnaies.
Si elle est nécessaire pour mieux contrôler les abus elle reste beaucoup trop contraignante pour les start-up crypto. Finalement, est-ce que cela ne va tout simplement pas encourager l'utilisateur à mieux contourner ce système prohibitif ?

Source : Cointelegraph

Maxime Laglasse
Par Maxime Laglasse

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gvia66

Je pense que c’est pour imposer l’euro numérique, qu’en pensez-vous ?

RM59

Après une monnaie non reconnue par la majorité des Etats, n’est-ce pas normal de la voir sanctionné ?

Peter_Vilmen

Les fans de crypto n’ont absolument aucune idée du rôle fondamental qu’a l’argent dans le terrorisme et dans le crime organisé en général, et il est quasi impossible de les sortir de leur délire. Et dire qu’on était à deux doigts d’un monde meilleur ! Les cryptos ont pour l’instant bousillé tous nos efforts, espérons qu’elles seront régulées.

k33ple4rn1ng

Pas forcément. Il y a déjà des initiatives avec des monnaies locales qui sont tolérées par l’Etat.

Par contre, il y a des règles contre le blanchiment d’argent qui s’appliquent aux institutions financières. Les appliquer aux sociétés qui touches aux cryptos est une manière de légitimer leur activité. C’est plutôt une bonne chose même si je suis pour le droit à l’anonymat.

k33ple4rn1ng

J’aime votre subtile second degré.

philouze

Au tout départ, « frapper monnaie » est un privilège régalien.

J’ai trouvé plutôt très étonnant qu’on laisse une bande de geek imprimer leurs billets de monopoly en totue impunité. Je pense tout simplement que le phénomène n’était pas cru ou jugé insignifiant, et totalement incompris des croulants qui nous dirigent.

Un peu comme chaque startup poliment « disruptive », on fait un truc hors cadre, on voit jusqu’où on peut aller, ce faisant on devient important, on devient un marché, le régulateur n’ose plus sanctionner - d’autant plus ici que c’est littéralement basé sur des technos difficiles à bloquer.

Quand le législateur se réveille c’est trop tard.
Mais la logique voudrait que des types qui minent chez toi, sur ton sol, une monnaie non agréée par l’état très officiellement, soient derrière les barreaux.

edou

Le financement du terrorisme avec les cryptos est un mythe:



en revanche la monnaie fiduciaire est beaucoup plus utilisé pour cela car plus dicrète:

Mrpolnar

Comment faisaient les terroristes avant ? Le 11 septembre 2001 ils ont payés leurs cours de pilotage en liquide. Citez moi un attentat financé par des cryptomonnaies ? C’est beaucoup plus simple en liquide. Je peux vous dire qu’aucun trafiquant d’armes n’accepte les cryptomonnaies

thurim

Je pense que les sites d’informations dédiés aux Crypto ne sont pas vraiment « neutre » concernant le sujet des cryptos…
Sinon, le fameux argument « mais on peut blanchir sans crypto » est ubuesque. Les cryptos facilitent énormément les mouvements de capitaux ainsi que leur blanchiment, tout simplement parce qu’ils ne sont pas soumis aux controles LAB / LAT des entreprises ayant un agrément bancaire ou assurantiel (une des missions des commissaires aux comptes de la BDF).

thurim

SilkRoad est un très bon exemple qui contredit ta dernière assertion…