Le ministère des Transports a décidé de durcir, par arrêté, ses exigences après un décès tragique encore lié aux airbags Takata défectueux. 30 marques automobiles vont devoir accélérer leurs rappels d'ici fin 2026.

Nouvelles règles de sécurité automobile après le scandale des airbags Takata défectueux © Jakub Snabl / Shutterstock
Nouvelles règles de sécurité automobile après le scandale des airbags Takata défectueux © Jakub Snabl / Shutterstock

Après le décès d'une automobiliste à Reims en juin, tué par l'explosion d'un airbag Takata défectueux, l'État français hausse le ton. Un nouvel arrêté ministériel pris le mardi 29 juillet 2025 impose aux constructeurs des mesures draconiennes pour sécuriser les routes… et leurs passagers. L'État demande aux fabricants des rappels obligatoires avant la fin de l'année prochaine, ainsi que des contraintes de strop drive étendues. L'État est déterminé : il veut éviter de nouveaux drames.

Rappels obligatoires et stop drive systématique pour les airbags Takata à risque

L'arrêté du ministère des Transports ne laisse plus de place à l'approximation. Tous les airbags Takata à risque, qu'ils soient de type « PSAN sans dessiccant » ou « NADI », devront être rappelés obligatoirement d'ici fin 2026. Une échéance qui concerne l'intégralité du territoire français, sans distinction d'âge des véhicules.

Les constructeurs n'ont plus qu'un mois pour alerter les propriétaires qui ne l'auraient pas encore été. En parallèle, ils doivent mettre à jour leurs sites internet pour faciliter les vérifications à l'aide du numéro d'identification du véhicule. Cette transparence forcée vise à éviter qu'un conducteur ignore le danger qui sommeille dans son volant.

La mesure la plus radicale concerne les véhicules C3 et DS3 en stop drive, c'est-à-dire ceux qui ont une interdiction formelle de circuler jusqu'au remplacement de l'airbag déficient. La consigne s'applique systématiquement outre-mer et en Corse, ainsi qu'à tous les modèles mis en circulation avant décembre 2011 en métropole, comme le précise l'arrêté. Une décision motivée par l'instabilité croissante du nitrate d'ammonium avec le temps.

Les constructeurs contraints d'accompagner gratuitement les automobilistes

Philippe Tabarot, ministre des Transports, n'entend pas laisser les conducteurs sans solution face au rappel et/ou au doute. Si le rendez-vous de réparation dépasse les 15 jours d'attente, les constructeurs devront obligatoirement fournir un véhicule de remplacement gratuit au particulier, ou financer d'autres moyens de transport équivalents.

C'est tout un arsenal d'accompagnement qui est fixé par l'État, et celui-ci va bien au-delà du simple prêt de voiture. Il comprend notamment le remorquage jusqu'au garage, la réparation à domicile, ou diverses solutions de transport alternatives. Tout semble prévu pour maintenir la mobilité des 1,7 million de conducteurs immédiatement concernés. Le délai moyen de réparation ne pourra, lui, excéder 15 jours, une contrainte qui pousse les constructeurs à constituer des stocks d'airbags.

Pour pousser les constructeurs à suivre ce gros ajustement réglementaire, des astreintes financières élevées pourront s'appliquer aux récalcitrants. Le message gouvernemental est clair : la sécurité routière prime sur les considérations économiques. Trente marques automobiles vont donc devoir s'adapter à cette nouvelle donne, dans un secteur où seuls Renault, Dacia et la plupart des Peugeot récentes échappent à cette vague de rappels.