L'association de consommateurs l'UFC-Que Choisir a officialisé, mardi 22 juillet, le lancement d'une action de groupe contre Stellantis et Citroën, dans le cadre du scandale des airbags Takata. Elle réclame des indemnisations pour les automobilistes lésés.

L'affaire des airbags Takata mortels est en train de basculer vers un volet plus judiciaire. L'UFC-Que Choisir a annoncé avoir saisi, mardi, le tribunal judiciaire de Paris d'une action de groupe contre les constructeurs automobiles Citroën et Stellantis. Tous deux sont accusés de négligence dans la gestion des rappels « stop-drive ». L'association de consommateurs profite d'un cadre règlementaire plus favorable pour passer à l'attaque.
Stellantis et Citroën accusé de faire l'autruche face aux indemnisations pour les airbags défectueux
Le temps de la diplomatie est terminé, place à la phase des tribunaux. L'UFC-Que Choisir ne mâche plus ses mots et accuse carrément Stellantis de « faire littéralement l'autruche » sur les indemnisations. Après avoir multiplié les recours – plainte pénale, demande de commission d'enquête parlementaire, mises en demeure – l'association de défense des consommateurs dégaine son nouvel atout : l'action de groupe.
Et le timing est presque parfait, ce n'est pas l'association CLCV, qui œuvre sur une démarche similaire, qui dira le contraire. La récente réforme législative du 30 avril 2025 a fait évoluer le dispositif de l'action de groupe, en ce qu'il permet désormais de réclamer réparation pour préjudice moral. Un décret tout frais du 18 juillet a d'ailleurs désigné les juridictions compétentes. L'UFC-Que Choisir n'a pas traîné et saisit de ce pas le tribunal judiciaire de Paris.
L'assignation est en cours de signification en France et aux Pays-Bas, où se trouve rappelons-le le siège européen de Stellantis. Le premier round de cette bataille est d'ores et déjà programmé pour le 15 octobre 2025, avec une audience de procédure qui s'annonce déjà tendue. L'UFC-Que Choisir promet de se mobiliser « jusqu'au bout » dans ce qu'elle qualifie de véritable « scandale ».
L'UFC-Que Choisir veut que les automobilistes lésés récupèrent chaque centime perdu
L'addition réclamée par l'UFC-Que Choisir est salée. L'association réclame le remboursement des cotisations d'assurance payées pour rien, des indemnités journalières pour chaque jour d'immobilisation forcée, sans oublier tous les frais de stationnement et de transport alternatif. Chaque centime dépensé par les automobilistes victimes des « stop-drive », est dans le viseur du collectif.
Les frais techniques ne sont pas oubliés, on pense par exemple au transport aller-retour vers les garages, au remorquage, au changement de batteries déchargées, ainsi qu'à la remise en service des véhicules après des mois de garage forcé. L'association va même jusqu'à réclamer l'indemnisation des vacances annulées, faute de pouvoir se déplacer pendant l'immobilisation.
Le point le plus sensible de cette action de groupe est sans doute la réclamation pour préjudice moral. L'UFC-Que Choisir veut faire indemniser le choc psychologique des automobilistes qui ont appris a posteriori avoir roulé pendant des mois, voire des années, avec des airbags potentiellement mortels.
Imaginez découvrir que votre dispositif de sécurité était en réalité une bombe à retardement. C'est cette angoisse rétroactive qui devient désormais monnayable devant les tribunaux.