Une action collective se prépare contre les constructeurs automobiles concernés par le scandale des airbags Takata défectueux. L'association CLCV compte réclamer des indemnités au nom des automobilistes impactés.

Votre voiture a des airbags Takata ? Vous pourriez être indemnisé ! Une action de groupe va être lancée © Shutterstock
Votre voiture a des airbags Takata ? Vous pourriez être indemnisé ! Une action de groupe va être lancée © Shutterstock

Le scandale des airbags Takata va entrer dans une nouvelle phase. Quelques heures après l'extension des modèles visés par un rappel en urgence en concession, l'association CLCV s'apprête à lancer une action de groupe pour indemniser les propriétaires lésés, qui pourraient prétendre à des dommages-intérêts pour préjudice moral. La procédure cible les constructeurs automobiles responsables du rappel de 2,5 millions de véhicules en France.

200 modèles et 2,5 millions de voitures concernées, les chiffres XXL du scandale des airbags Takata

L'affaire Takata nous montre plus que jamais comment un équipement de sécurité indispensable peut, ironie du sort, et s'est transformé en piège mortel. Ces airbags défectueux touchent plus de 200 modèles de 30 marques différentes, de Ford à Citroën, en passant par Audi, Honda, Nissan, Peugeot, Toyota ou encore Volkswagen. Le nitrate d'ammonium contenu dans ces dispositifs peut faire exploser la capsule métallique et projeter des fragments dans l'habitacle.

Le bilan humain s'alourdit inexorablement. Pas moins de 18 décès ont été recensés en France, dont 16 dans les outre-mer, outre les 25 blessés identifiés par le ministère des Transports. Cette hécatombe aurait pu être évitée, puisque la dangerosité était connue depuis 2013. Sans oublier que les atmosphères chaudes et humides accélèrent dangereusement la dégradation du composant chimique.

En France, 2,5 millions de véhicules sont désormais concernés par un rappel. Parmi eux, 1,7 million doivent être immobilisés, dont 800 000 de plus depuis le 24 juin 2025. La mesure ministérielle d'arrêt immédiat frappe surtout les territoires ultramarins, premiers touchés par ce qui est, sans exagération aucune, une catastrophe industrielle.

L'association CLCV prépare une offensive juridique sans précédent

L'association CLCV (Association nationale de consommateurs et usagers) prépare, selon 60 millions de consommateurs, une offensive juridique d'ampleur contre les constructeurs automobiles. « Les conducteurs ont attendu ces rappels des années en se sachant exposés au danger. À ce titre, ils ont subi un préjudice moral », explique François Carlier, délégué général de l'association. La démarche collective, qui prendra donc la forme d'une action de groupe, vise à obtenir des indemnisations au-delà des simples réparations gratuites.

Anecdote intéressante, cette action n'aurait pas été possible avant le 30 avril 2025 et la transposition d'une directive européenne dans le droit français. Car auparavant, seul un préjudice financier pouvait donner lieu à une action de groupe en matière de consommation. Désormais, le préjudice moral ouvre de nouvelles perspectives pour les victimes.

La CLCV commence d'ores et déjà par regrouper les témoignages des consommateurs lésés pour sélectionner les cas similaires. Les propriétaires concernés peuvent déjà contacter l'association pour détailler leur situation.