C'est officiel, Airbus a lancé les essais en vol du Guépard, le futur hélicoptère militaire qui équipera les trois armées françaises. Les premiers appareils pourront entamer leurs missions dans un peu plus de trois ans.

Le Guépard, hélicoptère fleuron français, brille dans le ciel de Marignane. L'équipage d'essai de Samuel Chartier, accompagné des ingénieurs Alban Corpron, Nicolas Certain et Laurent Maruejols, a fait décoller le H160M Guépard pour son vol inaugural. La machine de guerre technologique, qui représente l'avenir de l'aviation militaire tricolore, remplacera lors de son entrée en service pas moins de cinq hélicoptères différents.
Le Guépard hérite des innovations civiles pour dominer les airs
Il n'est pas exagéré de dire que le Guépard, fort de 68 brevets exclusifs, est un bijou technologique. Il fait de la version civile H160 un redoutable outil militaire, au nom de code H160M. L'hélicoptère est équipé de moteurs Safran Arrano, qui propulsent l'appareil de 6 tonnes vers des performances inégalées, avec une baisse de l'empreinte environnementale et du coût d'exploitation.
Airbus mène un développement accéléré du Guépard, avec trois prototypes simultanés. Le premier validera les performances de vol et mènera les campagnes de tir dès 2026, tandis que le second sera prêt à affronter les conditions climatiques extrêmes.
« Le H160M est un appareil taillé pour les opérations militaires de demain : fiable, agile, hautement connecté », complète Bruno Even, patron d'Airbus Helicopters. L'avionneur profite évidemment de l'excellence opérationnelle des six H160 (donc la version civile du Guépard) déjà déployés par la Marine Nationale, pour le déroulé des tests de la version militaire de l'hélicoptère.

Un hélicoptère connecté pour unifier les trois armées françaises
Le Guépard est aujourd'hui rattaché au programme HIL (Hélicoptère Interarmées Léger), qui prévoit de renforcer l'équipement militaire français. Le ministère des Armées a l'intention de commander 169 appareils, pour les distribuer aux trois armées justement : Terre, Air et Mer, et ce à partir de fin 2028. Le Guépard remplacera cinq types d'hélicoptères différents, afin de simplifier la logistique et la formation des équipages sur une décennie de maintenance assurée par Airbus.
Côté équipements, le Guépard en version militaire embarque l'avionique FlytX de Thales (pour la navigation, le pilotage automatique ou encore les communications), et le système de mission inédit d'Airbus. Il devrait aussi être équipé du radar de nouvelle génération Airmaster C (ou Dragon), plus léger et précis que ses prédécesseurs. Ces outils faciliteront les missions de haute précision du Guépard, premier hélicoptère européen à intégrer nativement la coopération drone.
On peut aussi dire un mot de son arsenal HForce, avec mitrailleuses de 12,7 mm, lance-roquettes guidées et systèmes de précision 7,62 mm. L'autoprotection électromagnétique et optique complète cet équipement avec des capacités de leurrage automatique des menaces détectées par les capteurs Euroflir 410 et radar AirMaster C.