Le ministère des Armées annonce, ce vendredi, les premiers essais en vol du radar de nouvelle génération Dragon. Plus petit que ses prédécesseurs mais vrai bijou de technologie, il équipera le Guépard, l'hélicoptère français.

Cela fait plusieurs années maintenant que l'Agence de l'innovation de défense a lancé le projet Dragon, ce radar de nouvelle génération aussi connu sous le nom de « Airmaster C ». Destiné à équiper le Guépard, également dernière génération d'hélicoptère des armées françaises, le radar aux remarquables capacités est l'objet des premiers essais en vol de la Direction générale de l'armement (DGA). Explorons le sujet.
Les capacités remarquables du radar qui équipera l'hélicoptère Guépard
Le radar du projet Dragon, baptisé Airmaster C, possède quelques caractéristiques étonnantes. Déjà, par rapport aux radars de précédente génération, il est 30% plus compact. Il est aussi plus léger et consomme moins d'énergie que les anciens modèles.
Au niveau de ses capacités, le radar aéroporté est doté d'une antenne active à balayage électronique AESA (Active Electronically Scanned Array) en deux dimensions et de la multi-polarisation. Il embarque également une puissance de calcul certaine, qui le rend intuitif et évolutif. Mais surtout, sa puissance de calcul lui permet d'intégrer des fonctions d'intelligence artificielle, « pour alléger la charge cognitive de l'opérateur » qui est aux manettes, comme nous le dit le ministère des Armées.
L'Airmaster C est un radar en bande X, une plage de fréquences radar aujourd'hui utilisée pour le ciblage, la surveillance et les communications militaires. Ajoutons qu'il repose sur une technologie d'entrelacement des modes. En d'autres termes, le Dragon peut optimiser ses performances peu importe la situation opérationnelle, sans modification matérielle.
Les essais se poursuivent, et la France ne s'interdit pas d'exporter le radar
Quel est le programme pour l'Airmaster C ? Dans un premier temps, des essais en vol sont en ce moment-même menés par la DGA, en conditions réelles, avec comme but ultime d'équiper les hélicoptères Guépard, qui seront utilisés par les trois armées. Les experts de la DGA sont accompagnés de ceux du Français Thales, qui rappelons-le a développé l'avionique (donc les systèmes électroniques comme la navigation, la communication ou le pilotage automatique) du Guépard, que nous avions pu découvrir lors du dernier Salon du Bourget. La maîtrise d'œuvre du Guépard a, elle, était confiée à Airbus Helicopters.
Les essais ont débuté le mois dernier pour le radar du projet Dragon, le tout sur le banc d'essais Puma. « L'objectif était de le tester dans un environnement représentatif des missions opérationnelles auquel il est confronté », explique le ministère des Armées.
De nouveaux essais en vol auront lieu pour finaliser la mise au point du radar, que la France ne s'interdit pas d'exporter à l'étranger. Ces derniers permettront de procéder aux levées des risques, indispensables pour sa future intégration sur le Guépard.
02 juin 2025 à 10h09