Les cybercombattants français ont dû suivre un stage intensif en France, dans le Morbihan. Le module, un mélange de techniques militaires traditionnelles et de préparation au combat numérique, est considérée comme indispensable par le Commandement de la cyberdéfense.

Loin des écrans et des lignes de code, les soldats du cyber français ont troqué leurs claviers contre des boussoles. Le Groupement de la cyberdéfense des armées (GCA) vient d'organiser une semaine de préparation opérationnele hors du commun dans le Morbihan, symbolisée par un gros raid de 36 kilomètres. Une approche qui rappelle que derrière chaque cybercombattant, se cache avant tout un militaire.
Du clavier à la boussole pour les cybercombattants, qui retrouvent le terrain militaire
Plusieurs dizaines de spécialistes, issus des quatre centres techniques du Groupement de la cyberdéfense des armées, ont participé à la préparation atypique. Les forces en présence étaient réparties en groupes, groupes qui ont alterné entre les techniques radio, les cours de topographie et les interventions opérationnelles rapprochées (TIOR). Voilà une approche qui détonne dans l'univers habituel de ces professionnels du numérique.
Ces professionnels davantage habitués à un ordinateur ont dû se replonger sur le terrain militaire (on rappelle qu'un militaire reste un combattant), pour redécouvrir des compétences parfois laissées de côté dans leurs missions quotidiennes. L'objectif du Commandement de la cyberdéfense (COMCYBER) était de maintenir leurs capacités opérationnelles, au-delà du domaine cyber.

Les responsables militaires insistent sur la nécessité de former des soldats complets, capables d'intervenir dans tous les environnements. On pourrait presque parler d'une approche hybride, qui montre bien la stratégie française en matière de cyberdéfense.
Un raid de 36 kilomètres pour souder les équipes cyber de l'Armée française
Le stage s'est conclu par un défi physique assez redoutable. Au menu : 20 kilomètres de marche, suivis de 6 kilomètres de raid nautique, puis 10 kilomètres supplémentaires à pied. Un parcours baptisé « raid pédestre et nautique » qui serpentait entre sites historiques bretons, de la table ronde du roi Arthur au tombeau du docteur Guérin.
« Cette activité de préparation opérationnelle est une véritable opportunité de mise en situation pour nos jeunes officiers et sous-officiers. C'est essentiel pour nous, cybercombattants, de nous souvenir que nous sommes avant tout militaires », souligne le colonel Nicolas Pierson, chef de corps du GCA.
Au-delà de l'effort physique, cette épreuve visait à développer les valeurs cruciales que sont le dépassement de soi, la persévérance, la résilience et le partage. Le parcours, ponctué d'étapes comme le jardin aux moines et l'étang du duc, exigeait un soutien mutuel constant entre participants. Car dans le domaine cyber comme ailleurs, l'esprit d'équipe reste la clé du succès opérationnel.