Le président américain Donald Trump a vivement critiqué Jensen Huang, PDG de NVIDIA, lui reprochant une proximité jugée dangereuse avec la Chine dans le secteur clé des puces d'intelligence artificielle. Une prise de position qui pourrait fragiliser le leader américain des semi-conducteurs.

Donald Trump vient-il de découvrir NVIDIA ? À en croire les révélations récentes du média américain The Verge, l'ancien président américain aurait admis n'avoir « jamais entendu parler » du géant des semi-conducteurs dirigé par Jensen Huang, jusqu'à ce que ses conseillers l'informent — il n'y a pas si longtemps — du rôle central de l'entreprise dans l'intelligence artificielle. Mais il n'a pas perdu de temps : à peine informé de l'existence de NVIDIA, Trump s'est aussitôt lancé dans une attaque virulente, accusant la société californienne de « trahison économique » envers les États-Unis au profit de la Chine.
Une prise de conscience un peu tardive, mais explosive, qui po coûter cher au champion américain des puces IA.
NVIDIA face aux accusations sévères de Trump
Selon Donald Trump, NVIDIA, sous la direction de Jensen Huang, aurait une stratégie commerciale trop complaisante envers Pékin, allant jusqu'à parler de « trahison économique ». En cause : la commercialisation, directe ou indirecte, de puces avancées permettant potentiellement à la Chine de concurrencer frontalement les États-Unis dans des secteurs hautement stratégiques, notamment celui de l'intelligence artificielle.

Pourtant, NVIDIA se défend de toute infraction ou négligence. Le géant californien rappelle régulièrement avoir mis en place des mesures pour respecter strictement les régulations imposées par Washington, notamment les restrictions décidées par l’administration Biden concernant la vente des puces graphiques les plus performantes à destination des entreprises chinoises. L’entreprise avait même adapté certaines de ses références, notamment en développant des puces spécifiques répondant aux critères précis fixés par les autorités américaines.
Mais pour Trump, ces précautions ne suffisent pas. Réélu après le mandat de Joe Biden, le président américain profite désormais de son retour à la Maison Blanche pour replacer vigoureusement la Chine au cœur du débat public, quitte à fragiliser une entreprise américaine pourtant essentielle au leadership technologique national. NVIDIA pourrait ainsi subir une pression politique croissante, avec des répercussions potentiellement dommageables sur ses activités en Chine.
Jensen Huang obtient gain de cause face à Trump
Pourtant, Jensen Huang a récemment décroché une victoire stratégique auprès de l'administration Trump : suite à un entretien à la Maison Blanche, NVIDIA a obtenu l'autorisation de reprendre les ventes de sa puce H20 à la Chine. Cette puce, moins puissante que les modèles de pointe H100/H200 interdits à l'exportation, avait été brièvement bloquée en avril par Washington pour des raisons de sécurité nationale.
Trump aurait accepté de lever cette interdiction après avoir conclu qu’un embargo total nuirait davantage aux intérêts économiques américains qu’il ne les protégerait. Jensen Huang a toutefois minimisé son rôle personnel, assurant n'avoir eu qu'un impact limité sur la décision du président américain.
Cette victoire diplomatique s’inscrit dans un accord plus large avec Pékin, impliquant en échange un assouplissement chinois sur les exportations de terres rares vers les États-Unis. Cette décision a immédiatement rassuré les marchés financiers, provoquant une hausse notable de l’action NVIDIA à Wall Street.
Une polémique aux conséquences potentiellement lourdes pour NVIDIA
Les propos de Trump, aussi excessifs soient-ils, interviennent dans un contexte particulièrement délicat pour NVIDIA. Le géant américain, propulsé au rang de pilier technologique grâce à ses puces graphiques devenues incontournables dans le développement de l’intelligence artificielle, doit naviguer habilement dans un environnement géopolitique sous tension permanente.
En effet, NVIDIA réalise une part significative de son chiffre d'affaires en Chine, un marché à la fois crucial et stratégique pour l’entreprise. Une rupture trop marquée avec Pékin pourrait se révéler coûteuse économiquement, tandis qu'une perception de complaisance envers le régime chinois pourrait attirer de nouvelles sanctions américaines.
NVIDIA pourrait ainsi faire face à des contrôles renforcés ou à des restrictions plus lourdes dans les prochains mois, ce qui compliquerait fortement son activité et affaiblirait potentiellement son avantage concurrentiel face à son rival AMD ou encore des entreprises chinoises montantes.