Jack Dorsey, fondateur historique de Twitter, prend une nouvelle direction en misant sur la création d’un réseau social affranchi des modèles commerciaux classiques. Avec une équipe d’experts, il ambitionne de remettre les outils sociaux entre les mains des utilisateurs, loin de la publicité et du contrôle des grands groupes.

- Jack Dorsey, ex-Twitter, s'associe à des experts pour créer un réseau social décentralisé, sans publicité.
- Le projet utilise le protocole Nostr, permettant une publication sans modération centrale ni gouvernance imposée.
- Financement via micro-paiements en Bitcoin, garantissant une expérience sans collecte de données personnelles.
Quatre ans après avoir tourné la page de Twitter, Jack Dorsey n’a rien perdu de ses ambitions pour remodeler l’avenir du web social. Il s’entoure désormais d’une équipe aussi engagée qu’expérimentée, issue de divers horizons de la tech, pour porter un projet où liberté et transparence priment. L’objectif affiché : redonner du pouvoir aux internautes en s’appuyant sur les principes du logiciel libre et l’absence d’intermédiaires économiques traditionnels.
Une vision radicale : technologie libre et communautaire
Jack Dorsey multiplie les signaux en faveur d’un internet décentralisé. Après avoir soutenu Bluesky, puis s’en être éloigné, son intérêt se porte désormais sur la création d’outils ouverts comme le protocole Nostr (Notes and Other Stuff Transmitted by Relays). Ce protocole, basé sur une architecture totalement décentralisée, permet à chacun de publier et d’accéder à des contenus sans qu’aucun acteur central n’impose de modération ou de gouvernance.
Cette approche répond à ses critiques envers les anciennes plateformes comme X, qui restent, selon lui, prisonnières du modèle économique publicitaire. L’enjeu clé : l’utilisateur doit pouvoir conserver le contrôle de ses données, de ses messages et de sa visibilité, sans dépendre d’un algorithme piloté par un conseil d’administration ou des intérêts commerciaux.
Pour aller plus loin, Dorsey a injecté dix millions de dollars dans la structure « and Other Stuff », un collectif associant des figures notables de l’écosystème tech. On y retrouve notamment Evan Henshaw-Plath (ex-Twitter), Alex Gleason (ex-Truth Social) et Jeff Gardner (ex-Intercom), qui travaillent tous à l’élaboration de solutions favorisant l’ouverture et l’interopérabilité des réseaux sociaux.
Un réseau social sans publicité : trop beau pour être vrai
L’un des fondements du projet est d’assurer une expérience sociale sans publicité. Sur les plateformes construites avec Nostr, aucun espace publicitaire n'est prévu. L’absence de monétisation fondée sur la collecte de données personnelles apparaît comme un contre-pied des géants traditionnels, tels que X (ex-Twitter) et Facebook, où la publicité conditionne la majorité des revenus et dicte le design des fonctionnalités.
Le collectif explore activement de nouveaux modèles de financement, à l’image de la micro-rémunération en Bitcoin, rendue possible par une intégration native au protocole. Cette technologie, en lien avec l’écosystème crypto, permettrait à chacun de soutenir directement les créateurs, sans passer par des intermédiaires ni exposer sa vie privée. À cet égard, l’application Damus et d’autres clients Nostr mettent déjà en pratique ces principes.
L’absence de hiérarchie et d’actionnaires traduit également la volonté de fonctionner sous un modèle associatif ou communautaire. Cette structure, à rebours des startup classiques, vise la pérennité du projet en garantissant une gouvernance distribuée, où chaque membre (développeur, modérateur, ou simple utilisateur) peut contribuer à la définition des règles collectives.
D'un point de vue technique, Nostr dépoussière des protocoles utilisés par la plateforme Mastodon, et ce dans le but de favoriser l'intéropérabilité avec la plateforme décentralisée qui a accueilli quelques transfuges de Twitter, mais sans grand succès depuis. La sphère Nostr compte aujourd'hui plus d'un million d'utilisateurs actifs, principalement des technophiles lassés des réseaux sociaux traditionnels.
Source : Tech Crunch