Les contrefaçons de cartes Pokémon ont explosé de 84% l'année dernière, et le phénomène ne ralentit pas. Une entreprise spécialisée dans la vente d'objets rares, Catawiki, alerte et dévoile les trois techniques majeures des faussaires.

Le marché Pokémon fait les yeux doux aux escrocs qui font dans la contrefaçon. Rien qu'en 2024, Catawiki, qui vend aux enchères en ligne des objets de collection, dit avoir rejeté près du double de cartes par rapport à l'année précédente, avec une hausse de 83,78% des blocages. Un expert a donc décidé de décortiquer les techniques de détection, qui peuvent éviter aux amateurs de tomber dans le piège de copies de plus en plus sophistiquées.
Des faussaires de cartes Pokémon de plus en plus créatifs
Les contrefaçons grossières d'antan ont laissé place à des imitations redoutablement perfectionnées. Mickael Molé, expert Pokémon chez Catawiki, observe cette évolution avec inquiétude, mais aussi fascination. Il est évident qu'aujourd'hui, l'expertise devient cruciale dans un secteur qui brasse plusieurs milliards d'euros.
Surtout que la demande européenne explose, portée par la nostalgie et la passion des collectionneurs Pokémon. Certaines cartes atteignent des prix vertigineux, qui aiguisent l'appétit des faussaires. Les contrefacteurs sont poussés à investir dans des techniques toujours plus sophistiquées pour tromper les acheteurs.
Le problème est, en plus, que les anciennes méthodes de détection sont devenues obsolètes face à la nouvelle génération de faux. Les collectionneurs doivent donc adapter leur vigilance et repenser leurs réflexes d'authentification. L'œil non averti peut facilement se laisser berner par les copies perfectionnées.
Trois techniques de contrefaçon à connaître absolument
Les fausses cartes gradées PSA, référence de la certification, représentent le summum de la tromperie moderne. Les faussaires reproduisent les boîtiers transparents, les étiquettes QR et même les numéros de série, pour 15 euros seulement. Gare au plastique cheap, à la typographie bancale ou au logo PSA anormalement brillant donc.
Le relief texturé des éditions spéciales reste l'obsession des contrefacteurs. Malgré leurs efforts, « la surface brille souvent de manière étrange sous la lumière », révèle Mickael Molé. L'expert conseille de comparer des photos avec flash, par exemple celui du téléphone : une brillance trop uniforme trahit l'arnaque.

Attention aux fausses bonnes idées de détection
Les couleurs sont encore le talon d'Achille des faussaires, malgré leurs progrès évidents. Le bleu profond du dos et le rouge vif de la Pokéball restent complexes à reproduire. Une teinte terne ou décalée est forcément un signal d'alarme fiable pour l'œil exercé.
Mickael Molé en profite pour déconstruire trois idées reçues dangereuses. Si le QR code fonctionne par exemple, est-ce bon pour autant ? Faux, car il peut être copié. Une carte avec relief est-elle authentique ? Raté, puisque les autocollants imitent la texture. Enfin, un certificat prouve-t-il l'authenticité ? Pipeau, car Pokémon n'en délivre jamais.
« Les faussaires copient exactement ce que les acheteurs vérifient », explique l'expert de Catawiki. Pour éviter les contrefaçons, l'entreprise dit examiner chaque carte avec ses propres outils numériques. Il faut au moins ça, pour déjuger les escrocs.