Le géant des réseaux sociaux a recruté Ruoming Pang, le responsable des modèles de fondation d'IA chez la firme de Cupertino, avec une offre de plusieurs dizaines de millions de dollars.

- Meta a recruté Ruoming Pang, expert en IA d'Apple, pour renforcer son équipe de superintelligence dirigée par Zuckerberg.
- Le départ de Pang est un coup dur pour Apple, qui perd un atout clé dans le développement de Siri.
- Meta propose des salaires astronomiques pour attirer les talents, redéfinissant les standards du marché de l'IA.
Cette nouvelle recrue de prestige vient renforcer la nouvelle unité de « superintelligence » de Meta, un projet personnellement piloté par Mark Zuckerberg. L'ambition est claire : assembler une équipe de choc pour prendre la tête de la course à l'AGI. Cette stratégie de recrutement ultra-agressive secoue tout l'écosystème de la tech, de la Silicon Valley jusqu'en Europe.
Une offensive à coups de millions qui fait plier Apple
Le départ de Ruoming Pang n'est pas anodin pour Apple. En tant que responsable de l'équipe des modèles de fondation, il était au cœur du développement d'Apple Intelligence et de fonctionnalités comme Genmoji et Image Playground. Son transfert vers Meta représente un revers pour Apple, dont les efforts en matière d'IA sont déjà perçus comme étant en retard par rapport à des concurrents comme OpenAI ou Meta.
Ce départ intervient à un moment critique, alors que la firme de Cupertino travaillerait sur une refonte majeure de son assistant vocal Siri, un projet qui aurait déjà pris du retard. L'expertise de Pang dans la conception de modèles d'IA plus petits et optimisés pour une exécution locale (on-device) était un atout majeur pour Apple, une compétence qu'il apportera désormais à Meta. Selon certaines sources, d'autres départs pourraient suivre au sein de l'unité IA d'Apple, fragilisant davantage ses ambitions.
Pour attirer des talents comme Ruoming Pang, Meta n'hésite pas à sortir le carnet de chèques, proposant des salaires et des bonus qui redéfinissent les standards du marché. Le package offert à l'ancien cadre d'Apple se chiffrerait en dizaines de millions de dollars par an. Cette tactique s'inscrit dans une campagne de recrutement plus large où Mark Zuckerberg s'implique personnellement pour convaincre les meilleurs chercheurs et ingénieurs de rejoindre son navire.
La « Superintelligence » de Zuckerberg, un projet qui redessine l'écosystème
La nouvelle division Meta Superintelligence Labs (MSL) se constitue comme une véritable équipe d'élite. Avant Ruoming Pang, Meta a déjà attiré plusieurs figures majeures du secteur. Parmi elles, Alexandr Wang, fondateur et PDG de Scale AI, a rejoint Meta suite à un investissement de plus de 14 milliards de dollars de la part du groupe. D'autres noms connus comme Daniel Gross, co-fondateur de Safe Superintelligence, ou Nat Friedman, ancien PDG de GitHub, ont également été approchés ou recrutés.

Cette concentration de talents montre que la guerre des talents dans l'IA est entrée dans une nouvelle phase. L'approche de Meta est si intense qu'elle modifie l'équilibre des forces, poussant les concurrents à réévaluer leurs propres stratégies de rétention. Certains analystes parlent de « reverse acqui-hires », une pratique où une grande entreprise recrute les têtes pensantes d'une startup sans pour autant racheter toute la structure.
Les sommes folles proposées par Meta pour le débauchage de talents sont au cœur de cette stratégie agressive. Des offres pouvant atteindre 300 millions de dollars sur quatre ans ont été rapportées, avec des bonus à la signature dépassant parfois les 100 millions de dollars pour la première année seule. Ces montants, comparables aux salaires des plus grandes stars du sport, créent une pression immense sur l'ensemble du secteur.
Cette politique a particulièrement visé les équipes d'OpenAI. Malgré les déclarations initiales de son PDG Sam Altman, qui affirmait que ses meilleurs éléments ne céderaient pas aux sirènes de Meta, plusieurs chercheurs ont finalement fait le grand saut. Le débauchage de chercheurs chez OpenAI a provoqué un véritable choc en interne, le directeur de la recherche Mark Chen confiant à ses équipes avoir l'impression que « quelqu'un est entré par effraction dans notre maison et a volé quelque chose ».
Source : Tech Crunch