Le gouvernement a mis ses menaces à exécution. Il est désormais interdit d'exposer les moins de trois ans à des écrans dans tous les lieux d’accueil du jeune enfant.

Désormais, il est formellement interdit d’exposer les enfants de moins de trois ans à des écrans. ©vectorfusionart / Shutterstock
Désormais, il est formellement interdit d’exposer les enfants de moins de trois ans à des écrans. ©vectorfusionart / Shutterstock
L'info en 3 points
  • Le gouvernement interdit désormais l'exposition des moins de trois ans aux écrans dans les lieux d'accueil, renforçant la charte nationale pour l'accueil du jeune enfant.
  • Les experts soulignent que l'exposition précoce aux écrans peut entraîner des troubles du sommeil, des problèmes de vision et freiner le développement social et cognitif.
  • Pour les enfants de trois à six ans, seuls des contenus pédagogiques partagés avec un adulte sont recommandés, avec un usage mesuré et encadré.

Un nouvel arrêté publié au Journal officiel, et entré en vigueur ce jeudi 3 juillet, prohibe officiellement les écrans pour les moins de 3 ans en modifiant la charte nationale pour l’accueil du jeune enfant. Alors que celle-ci recommandait jusqu'alors de ne pas exposer les plus jeunes aux tablettes, smartphones, téléviseurs et ordinateurs, elle l'interdit désormais formellement.

Des recommandations d'experts

Cette mesure concerne les crèches, micro-crèches, haltes-garderies ainsi que les assistantes maternelles agréées, et s’inscrit dans le prolongement des recommandations de la commission d’experts « Enfants et écrans », partagées l'année dernière.

Selon les experts, l’exposition aux écrans chez les tout-petits peut avoir des conséquences importantes sur leur développement. Ils pointent notamment du doigt un risque accru de troubles du sommeil, liés à la lumière bleue et à la stimulation cognitive. Des problèmes de vue, une sédentarité excessive favorisant le surpoids ou l’apparition de maladies chroniques sont également favorisés.

Enfin, les écrans peuvent nuire aux interactions sociales et freiner l’apprentissage du langage en réduisant les échanges avec les adultes, essentiels à cet âge pour le développement émotionnel et cognitif.

Des enfants utilisant un smartphone. ©fizkes / Shutterstock
Des enfants utilisant un smartphone. ©fizkes / Shutterstock

Prévenir plutôt que guérir

Cet arrêté fait suite aux propos récents de Catherine Vautrin, Ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles. À la mi-juin, elle annonçait vouloir interdire les écrans pour les moins de trois ans, « même à la maison ». Ici, l'idée n'est pas de sanctionner les personnes en faute, mais plutôt d'« insuffler l'idée que ça ne se fait pas », de la même manière que le bannissement de la fessée.

Pour les enfants âgés entre trois et six ans, seuls des contenus choisis avec soin, à vocation pédagogique et partagés avec un adulte, peuvent être introduits de manière ponctuelle, recommande la commission. Ensuite, l’usage doit rester mesuré, avec des règles claires et un accompagnement parental. L’introduction du téléphone portable est déconseillée avant l’entrée au collège, et son accès à Internet avant la fin du collège.

Quant aux réseaux sociaux, ils ne devraient être accessibles qu’après quinze ans, et uniquement via des plateformes respectueuses des droits des mineurs, estiment les experts. Il y a quelques semaines, Emmanuel Macron réitérait d'ailleurs son intention de les interdire pour cette tranche d'âge.