Dans quelques jours, le QR code va s'imposer dans l'immobilier pour authentifier les professionnels du diagnostic de performance énergétique (DPE). Avec pour but d'éloigner les fraudeurs de ce marché juteux.

Le DPE, ou diagnostic de performance énergétique, va très bientôt être plus sécurisé © Alexandre Boero / Clubic
Le DPE, ou diagnostic de performance énergétique, va très bientôt être plus sécurisé © Alexandre Boero / Clubic

La chasse aux faux diagnostiqueurs immobiliers va très bientôt démarrer. Dès le mardi 1er juillet 2025, un simple scan de QR code permettra de vérifier instantanément la légitimité des professionnels du DPE. Pour éviter les fraudes, ce sont même deux QR codes qui vont sécuriser la chaîne de certification : un pour valider le diagnostiqueur, l'autre pour authentifier le document énergétique.

Le DPE va bénéficier d'une double authentification par QR code

Comment le système va fonctionner pour les usagers et les pros du diagnostic de performance énergétique ? Le premier QR code va transformer la vérification des diagnostiqueurs. Intégré directement sur l'attestation de certification que doit présenter chaque professionnel, le petit carré numérique connecte instantanément à la base de données de l'Ademe.

Le temps des vérifications fastidieuses est donc révolu, puisqu'un simple scan révèle si le diagnostiqueur est bien certifié et autorisé à exercer. Au mois de septembre, une seconde couche de sécurité sera appliquée, avec un QR code sur le DPE lui-même.

Cette fonctionnalité permettra de contrôler en temps réel la validité du document énergétique. Plus besoin donc de saisir manuellement le code à 13 chiffres dans l'observatoire de l'Ademe, l'Agence de la transition écologique. La vérification va être radicalement simplifiée pour les usagers, et c'est tant mieux.

Car il faut dire que 4 millions de DPE réalisés chaque année, 70 000 sont frauduleux, comme l'a dit la ministre du Logement Valérie Létard. Cela correspond à près de 2% des diagnostics. S'ajoutent aussi les diagnostics erronés, phénomène que l'UFC-Que Choisir aborde de nouveau, après l'avoir documenté dans une enquête publiée en novembre dernier.

Le métier de diagnostiqueur est en train de se professionnaliser

Au-delà du QR code de validation, le plan gouvernemental en la matière vient durcir les sanctions. Les diagnostiqueurs frauduleux écoperont désormais d'une inscription de 18 mois sur la liste noire de l'Ademe, contre 6 mois auparavant. Et en cas de récidive, l'exclusion pourra même atteindre 24 mois, de quoi dissuader les mauvaises pratiques.

Un outil statistique s'ajoute à l'arsenal anti-fraude. Intégré à l'observatoire DPE, il analysera les comportements suspects des diagnostiqueurs certifiés. La surveillance automatisée promet de détecter les anomalies récurrentes avant qu'elles ne se généralisent, de quoi compléter avec efficacité, souhaitons-le, les contrôles humains traditionnels.

La profession se structure enfin vers plus de professionnalisme. Deux missions gouvernementales travaillent sur la création d'un ordre des diagnostiqueurs et d'une formation post-bac obligatoire. Vous ne rêvez pas, cette évolution organisationnelle est inspirée des professions libérales traditionnelles (avocats, médecins). Elle devrait considérablement élever le niveau de qualification du secteur d'ici 2026.