Ora, une start-up française, commercialise depuis 2023 une sphère tactile à 360° qui transforme l'interaction numérique. Très ludique, elle peut projeter du contenu 4K et séduit bien au-delà de nos frontières.

Dans les allées de VivaTech, une sphère mystérieuse attire tous les regards, c'est peu de le dire. « Le globe est une forme qui fascine et attire », observe Philippe Walter, le créateur d'Ora. Cette innovation française a comme réinventé notre façon d'interagir avec l'information. Depuis sa commercialisation il y a deux ans maintenant, ce globe tactile à 360° a déjà l'Éducation nationale, des musées du monde entier et même… Disneyland Paris, pour le prix d'une voiture.
L'histoire fascinante derrière cette sphère tactile qui séduit tout le monde
Au moment de nous raconter la naissance d'Ora et de sa sphère, Philippe Walter nous avoue une origine surprenante. Lorsqu'il partait régulièrement en voyage d'affaires il fut un temps, Philippe observait avec fascination la carte du monde dans les lounges d'Air France, regardant Tokyo s'éveiller pendant que New York s'endormait. Cette contemplation répétée a fait germer une idée simple, mais géniale : transformer cette surface plane en globe interactif.
Ce diplômé en lettres et histoire, reconverti dans le marketing numérique, ressentait un manque cruel de matérialité dans son travail quotidien. « Ça me manquait d'avoir une matière, un objet un peu artisanal qu'on pourrait fabriquer », confie-t-il. Cette envie de créer quelque chose de tangible, loin du Cloud omniprésent, l'a poussé à concrétiser son rêve sphérique malgré ses origines littéraires.
Une petite équipe restreinte de quatre à cinq personnes (et parfois plus, en fonction des besoins) a d'abord ciblé l'éducation, en développant des centaines de contenus pédagogiques. L'Éducation nationale a immédiatement adhéré au concept, en devenant l'un des premiers clients d'Ora, avec l'acquisition de quatre sphères dès le lancement. Voilà qui a ouvert la voie à une expansion rapide vers d'autres secteurs.
Des musées aux stades, le succès de la technologie française dépasse nos frontières
Les domaines d'application d'Ora dépassent les espérances initiales de son créateur. Plusieurs musées d'histoire, d'archéologie et océanographiques utilisent cette technologie pour captiver leurs visiteurs. Les aquariums exploitent parfaitement sa forme sphérique pour évoquer la planète bleue et sensibiliser aux enjeux environnementaux de cette année des océans.
Le succès international impressionne en tout cas par sa rapidité. « Maintenant, on vend plus à l'étranger qu'en France », reconnaît Philippe Walter à notre micro. New York, Montréal, Milan, Dubaï, Tokyo accueillent déjà ces sphères révolutionnaires. Les musées chinois, danois et hongrois rejoignent progressivement cette communauté d'utilisateurs conquis par la start-up française.

Des projets audacieux émergent aussi dans des secteurs inattendus. Le tournoi de tennis de Roland-Garros s'intéresse à la sphère d'Ora, tout comme le club de football portugais Benfica, pour raconter son histoire à ses visiteurs à l'aide de ses 64 facettes tactiles de ballon virtuel. À Disneyland Paris, un projet ambitieux prévoyant l'installation de sphères de 80 cm de diamètre immergées dans le lac de la future zone Frozen, prévue pour 2026, serait dans les cartons.
100 contacts tactiles simultanés et projection 4K, la prouesse technique d'Ora
Alors d'un point de vue technique, qu'est-ce qui se cache sous cette sphère d'Ora ? L'immersion repose sur huit enceintes disposées autour de la sphère, complétées par un caisson de basses qui contribuer à créer un environnement sonore à 360°. On est ici sur une projection 4K, à l'aide d'un projecteur équipé d'une lentille fisheye, avec une surface d'écran en résine. Fabriquée par rotomoulage, cette coque « child proof » peut résister aux assauts des enfants dans les musées et parcs d'attractions.
On parlait d'interactivité, et pour cause, la sphère permet une reconnaissance simultanée de cent doigts. Contrairement aux casques de réalité virtuelle qui isolent l'utilisateur, Ora favorise le partage d'expérience entre cinq à dix personnes simultanément. Un système de récepteurs infrarouges détecte chaque contact tactile. « C'est à la fois collectif, immersif et interactif », résume bien Philippe Walter.
Tailles et prix, Ora sait s'adapter
La connectivité permanente à Internet de la sphère permet des mises à jour en temps réel. L'entreprise GTT utilise une sphère pour suivre sa flotte mondiale de méthaniers, en accédant instantanément aux informations météorologiques marines, entre autres données. Air France peut aussi suivre la position de tous ses avions sur un globe.
La sphère est disponible dans de multiples versions, allant de 40 cm à 2 mètres de diamètre. Les versions tactiles vont, elles, jusqu'à 1 mètre. Concernant les prix, ils dépendent évidemment du format, mais ils sont compris entre 15 000 et 35 000 euros à l'achat. Ora propose des formules de location dès 1 000 euros.
12 juin 2025 à 08h44