S'il y a bien quelque chose qui n'est plus négociable en cybersécurité, c'est l'authentification multifacteur. Les entreprises l'adoptent massivement, pour se protéger des cyberattaques sophistiquées.

Oui, le temps où un simple mot de passe suffisait à protéger ses données est révolu. La cybercriminalité moderne privilégie désormais l'utilisation d'identifiants volés, plutôt que le piratage traditionnel des systèmes informatiques. Les cybercriminels exploitent le phishing, l'ingénierie sociale et les attaques par bourrage d'identifiants pour infiltrer les réseaux d'entreprise. Alors forcément, l'authentification multifacteur (MFA) devient un enjeu stratégique majeur, une obligation même, pour la sécurité des organisations.
Quand les cybercriminels jouent avec vos clés
La réutilisation de mots de passe est devenue endémique et transforme chaque faille de sécurité en catastrophe potentielle, comme nous le rappelle Check Point. Les attaquants modernes ne perdent plus leur temps à « pirater ». Ils se contentent de récupérer vos identifiants par phishing ou ingénierie sociale par exemple. Une méthode efficace, qui leur évite les complications techniques.
Une fois à l'intérieur de vos systèmes, ces intrus progressent de façon méthodique. Ils se déplacent latéralement, élèvent leurs privilèges et exfiltrent tranquillement vos données les plus sensibles. Le plus inquiétant ? Cette infiltration passe souvent inaperçue pendant des mois entiers, ce qui laisse aux cybercriminels tout le temps nécessaire pour explorer vos infrastructures.
Sans authentification multifacteur, ou à facteurs multiples, votre nom d'utilisateur et mot de passe deviennent un « point de défaillance unique ». Comme l'explique le spécialiste de la cybersécurité Check Point, une fois ces identifiants compromis, « toutes les portes s'ouvrent ». La MFA complique considérablement la donne, en obligeant les attaquants à compromettre un facteur supplémentaire, généralement quelque chose que vous possédez physiquement.
Ces méthodes d'authentification multi-facteur protègent mieux que les autres
Alors le premier réflexe que chacun doit avoir, consiste à cibler d'abord ses systèmes les plus critiques. Applications SaaS, accès VPN, applications SaaS, comptes administrateurs et plateformes de messagerie, voilà autant de portes d'entrée privilégiées qui méritent une protection immédiate. Mais attention à ne pas s'arrêter là. L'objectif final des experts cyber reste une MFA universelle, car « chaque identité est un vecteur d'attaque potentiel ».
Toutes les méthodes d'authentification ne se valent pas pour autant. L'authentification par SMS ? « Mieux que rien », ok, mais terriblement vulnérable aux attaques de SIM-swapping (le hacker prend le contrôle de votre numéro de téléphone) et à l'interception.
Privilégiez plutôt les applications dédiées (Microsoft Authenticator, Google Authenticator), les clés physiques YubiKey ou Titan Key, voire l'authentification biométrique sur appareils sécurisés. L'idée demeure d'éliminer progressivement les formes de MFA les plus fragiles.
L'ergonomie déterminera le succès de votre déploiement. Intégrez votre MFA aux plateformes SSO pour limiter les sollicitations répétées. Et adoptez une approche adaptative, en faisant confiance aux appareils connus, mais challengez systématiquement les nouvelles connexions suspectes. Comme le souligne Check Point, « sécurité et ergonomie ne sont pas incompatibles », si vous savez jouer finement avec les paramètres.
04 juin 2025 à 10h01