La plateforme Hugging Face ajoute une nouvelle corde à son arc. Elle lance deux robots humanoïdes, en open source, avec l’ambition de rendre la robotique plus accessible. Et derrière cette initiative, on retrouve plusieurs noms bien connus de la robotique française.

- Hugging Face lance deux robots humanoïdes en open source, HopeJR grandeur nature et Reachy Mini pour le bureau.
- Les robots visent à démocratiser la robotique avec leurs conceptions accessibles et prix abordables dès 300 $.
- En s'associant avec des experts, notamment de Pollen Robotics, Hugging Face accélère sa stratégie de robotique open source.
Les robots de Hugging Face quittent les croquis pour s’animer. Depuis quelques jours, l’entreprise propose deux nouveaux modèles humanoïdes conçus pour interagir avec des systèmes d’intelligence artificielle. Le premier s’appelle HopeJR. C’est un robot grandeur nature qui marche, bouge les bras, tourne la tête et dispose de 66 articulations motorisées. Le second s'appelle Reachy Mini. Il est plus compact, destiné à un usage de bureau, et permet de tester différentes interfaces vocales ou visuelles, grâce à une tête mobile, un micro et des haut-parleurs intégrés. Après le bras articulé à monter soi-même comme un as de la robotique, Hugging Face bombe le torse.
Ces deux machines partagent un même principe : elles sont open source. Leur schéma, leur électronique et leur logiciel sont librement accessibles. N’importe qui peut les assembler, les modifier ou même les fabriquer soi-même. Hugging Face parle d’un prix cible de 3 000 dollars, soit 2 640 euros et des brouettes pour HopeJR et de 250 à 300 dollars pour Reachy Mini (entre 220 et 265 euros en gros). L’entreprise n’a pas encore précisé de date exacte de livraison mais la liste d’attente est déjà ouverte.
Des robots ouverts, simples à reproduire et peu coûteux
Clem Delangue, PDG et cofondateur de Hugging Face, insiste sur le sens de cette initiative. Il rappelle que l’objectif est de sortir d’un modèle industriel dominé par de grandes entreprises qui verrouillent la conception de leurs robots. Dans un message adressé à TechCrunch, il précise : « Ces robots sont open source, donc n'importe qui peut les assembler, les reconstruire, comprendre comment ils fonctionnent. Et ils sont abordables, afin que la robotique ne soit pas dominée par quelques grands acteurs avec des systèmes de boîte noire dangereux …
Reachy Mini en est l’exemple le plus parlant. Il se pose sur un bureau, utilise un système audio pour répondre ou écouter, et peut bouger la tête pour accompagner une conversation. Hugging Face l’a imaginé comme une petite interface de test, destinée aux chercheurs, aux étudiants, ou même à des curieux sans expertise en électronique. Un prototype de Hope JR a quant à lui a été montré dans une courte vidéo sur X, où l’on peut voir l’un des ingénieurs de l’entreprise lui faire exécuter des mouvements tout en échangeant avec lui à la voix.
Le coût reste volontairement bas. À moins de 300 dollars, Reachy Mini pourrait devenir un support pour apprendre les bases de l’IA en robotique, sans passer par des solutions complexes ou propriétaires. Le code est publié en ligne, tout comme les fichiers nécessaires à l’impression des pièces ou à la configuration des capteurs. L’assemblage complet peut se faire avec des composants du commerce.

Une relance de la robotique humanoïde... à la française
Derrière ce virage dans la stratégie de Hugging Face, plusieurs noms familiers du secteur robotique en France réapparaissent. L’entreprise a récemment racheté la start-up bordelaise Pollen Robotics, qui développait déjà le robot Reachy. L’équipe a été intégrée à Hugging Face et apporte son expérience sur la partie mécanique et logicielle. D’après Clem Delangue, cette acquisition a permis d’aller plus vite dans la conception des nouveaux modèles.
Un autre partenaire, The Robot Studio, a aussi été impliqué dans le développement du bras robotisé imprimable en 3D SO-101, dont on vous parlait plus haut sur Clubic. Ce modèle fait partie de la suite LeRobot, une plateforme d’outils et de jeux de données lancée en 2024 par Hugging Face. Là encore, tout est open source, documenté et conçu pour être réutilisé dans des environnements variés.
Depuis le début de l’année, la plateforme LeRobot a continué de s’enrichir, notamment grâce à un partenariat avec la start-up française Yaak. Ce travail commun permet d’entraîner des modèles avec des données issues de machines autonomes. À terme, cela devrait rendre les futurs robots capables de mieux comprendre et réagir aux mouvements, aux voix ou aux objets autour d’eux. De quoi frémir, que ce soit de peur, ou d'impatience.
Source : TechCrunch, Hugging Face