Google s'apprête à lever le voile sur l'identité des véritables commanditaires des publicités diffusées sur ses plateformes. Une nouvelle politique de transparence vise à clarifier qui finance les annonces que vous voyez quotidiennement.

Le géant de la recherche, dont le modèle économique repose massivement sur la publicité, fait face depuis longtemps à des interrogations sur l'opacité de son écosystème publicitaire. Face à une pression croissante et aux critiques concernant le manque de clarté, Google a annoncé une mise à jour de sa politique de transparence. Cette mesure pourrait bien changer la donne pour les utilisateurs désireux de mieux comprendre les messages commerciaux auxquels ils sont exposés.
La transparence accrue : une réponse aux critiques ?
Dès ce mois de mai 2025, Google commencera à afficher le nom de l'entité qui paie réellement pour une annonce, en particulier lorsque celui-ci diffère du nom de l'annonceur vérifié. Cette information sera accessible via le « My Ad Center » et le « Ads Transparency Center », deux outils conçus pour offrir aux internautes plus de contrôle et d'informations sur les publicités qu'ils consultent. Pour les publicités politiques, Google exigeait déjà depuis 2018 une vérification et une mention claire de l'organisme payeur.
La première phase, initiée en mai 2025, verra l'affichage automatique du nom du payeur tel qu'il figure sur le profil de paiement, si ce dernier est différent du nom vérifié de l'annonceur. Pour les agences publicitaires vérifiées, ce sera le nom du profil de paiement de leur client qui sera potentiellement affiché si celui-ci diffère du nom vérifié de l'agence. À partir de juin 2025, une seconde phase permettra aux annonceurs de modifier le nom du payeur qui sera affiché, leur offrant une certaine flexibilité dans la gestion de leur identité publique sur la plateforme. Les nouveaux annonceurs verront par défaut leur nom de profil de paiement affiché, sauf modification de leur part durant le processus de vérification.

L'entreprise espère ainsi répondre aux préoccupations concernant la diffusion de contenus problématiques, une interrogation soulevée par des enquêtes antérieures montrant comment les revenus publicitaires de Google pouvaient financer des sites de désinformation à travers le monde. Il reste à voir si cette mesure suffira à endiguer de telles pratiques et à clarifier l'origine de toutes les campagnes.
Un pas en avant, mais des zones d'ombre persistent
Lancé pour offrir plus de visibilité, le « Ads Transparency Center » est un portail consultable qui regroupe toutes les annonces diffusées par des annonceurs vérifiés par Google. Les utilisateurs peuvent y rechercher des annonceurs spécifiques, voir l'historique de leurs campagnes, les régions ciblées, la date de dernière diffusion et le format des publicités. Cet outil s'inscrit dans une démarche de Google pour améliorer la transparence, qui comprend également le programme mondial de vérification de l'identité des annonceurs introduit en 2020.
Si la transparence semble progresser du côté des utilisateurs finaux, les annonceurs, eux, naviguent encore dans certaines zones d'incertitude. Des analyses ont révélé que Google masque une part non négligeable des données sur les termes de recherche aux annonceurs eux-mêmes, avec des estimations indiquant qu'entre 20 % et 80 % de ces informations ne seraient pas communiquées. Cette pratique limite la capacité des entreprises à optimiser finement leurs campagnes et soulève des questions sur la pleine valeur de leurs investissements publicitaires, les forçant parfois à acheter de l'inventaire de moindre qualité sans pouvoir l'analyser en détail.
Google n'en est pas à son premier effort pour clarifier ses pratiques publicitaires, souvent sous la pression réglementaire ou juridique. L'entreprise a par exemple conclu récemment un accord de 100 millions de dollars pour mettre fin à un litige vieux de 14 ans concernant ses pratiques de facturation sur la plateforme AdWords (désormais Google Ads). Ce dossier portait sur des accusations selon lesquelles Google aurait manipulé les remises accordées aux annonceurs via son système de Smart Pricing et diffusé des annonces au-delà des zones géographiques désignées par ces derniers entre 2004 et 2012.
Source : Android Authority