C'est un investissement massif de 7,3 milliards d'euros qu'a pu officialiser la Commission européenne mercredi, pour son programme Horizon Europe. L'intelligence artificielle et les technologies vertes seront mises à l'honneur.

L'Union européenne semble avoir compris que la guerre mondiale de l'innovation ne se gagne pas à coups de discours. Bruxelles vient de dégainer un nouveau plan d'investissement colossal de 7,3 milliards d'euros pour dynamiser sa recherche et son innovation. Le programme de travail 2025 financera les technologies numériques et spatiales, avec une priorité claire : rattraper le retard technologique et devenir un champion mondial dans ces secteurs stratégiques.
L'Europe injecte 1,6 milliard d'euros dans l'IA pour rivaliser avec les géants tech
La tech européenne va enfin avoir les moyens de ses ambitions, ou au moins une partie. Avec 36% du budget total orienté vers la transition numérique, dont 1,6 milliard spécifiquement dédié à l'intelligence artificielle, l'Europe lance au moins un signal à ses concurrents américains et chinois, même si ce montant paraît encore faible. Elle est prête à multiplier les enveloppes au service des technologies.
Mais ce n'est pas tout : 35% du financement cible l'action climatique et 8,8% la biodiversité. Un double turbo vert et numérique qui montre que l'Europe ne veut sacrifier ni la planète, ni l'innovation. De quoi propulser le Vieux Continent dans une nouvelle ère technologique ? N'allons pas trop vite en besogne.
« La force économique, la compétitivité et la qualité de vie de l'Europe dépendent de la recherche et de l'innovation », dit sans détour Ekaterina Zaharieva, commissaire aux start-up de l'UE. Elle promet qu'avec « une forte concentration sur le climat, la sécurité et l'industrie, l'Europe produira de réels résultats sur le terrain ».
L'Europe bien décidée à reprendre le volant de la mobilité électrique
Après l'annonce forte du partenariat renforcé entre l'UE et le Japon, voilà que cette manne financière va aussi aider à métamorphoser l'industrie automobile européenne. Le programme cible explicitement « des solutions de transport plus propres et plus compétitives », avec des véhicules électriques nouvelle génération, des techniques de fabrication avancées pour composants, et la cybersécurité. L'Europe veut en quelque sorte reprendre le volant de l'innovation automobile.
L'initiative « Choisissez l'Europe pour la science » s'attaque, elle, directement à la fuite des cerveaux, avec un crédit de 22,5 millions d'euros. Via des bourses postdoctorales et des contrats plus longs, elle offre aux jeunes chercheurs « d'excellentes possibilités de recherche, d'enseignement ou de gestion », d'après Bruxelles. On a peut-être ici le début d'un bouclier anti-exode des talents européens.
Au-delà de l'innovation, l'Europe n'oublie pas la géopolitique. Le programme débloque 10 millions d'euros spécifiquement pour les chercheurs ukrainiens au travers de l'initiative MSCA4Ukraine. Un bureau Horizon Europe en Ukraine continuera de renforcer les réseaux de recherche UE-Ukraine. Et quand la paix reviendra, l'UE a déjà prévu d'aider « à reconstruire la recherche et l'innovation en Ukraine ». La science comme arme diplomatique.