Le Japon et l'Union européenne ont scellé, lundi à Tokyo, le renforcement de leur partenariat technologique. Les deux puissances vont unir leurs forces sur l'intelligence artificielle, les semi-conducteurs et la technologie quantique.

Le troisième Conseil de partenariat numérique entre l'Union européenne et le Japon s'est tenu ce lundi 12 mai 2025 dans la capitale nippone, avec des ambitions renforcées et de grandes promesses. Dans un monde où la technologie est devenue une arme d'influence, les deux blocs économiques cherchent à s'imposer comme des acteurs incontournables, tout en promouvant une approche fondée sur leurs valeurs communes. Pour mieux lutter, ainsi, contre la puissance des États-Unis et de la Chine.
L'Union européenne et le Japon veulent anticiper les futures pénuries de semi-conducteurs
L'alliance UE-Japon ne se contente pas de belles promesses. Elle dévoile des projets ambitieux, notamment sur les semi-conducteurs, ces minuscules composants presque devenus un enjeu géopolitique depuis la crise d'approvisionnement post-Covid. Dans le détail, les deux partenaires viennent de s'engager à mettre en place des mécanismes d'alerte précoce pour éviter de futures pénuries.
Le projet 6G MIRAI-HARMONY, dont nous parlions il y a quelques jours avec un Ericsson très présent en France, illustre parfaitement la collaboration entre l'Europe et le pays du soleil levant. Au-delà de la 5G encore en déploiement, l'UE et le Japon travaillent déjà sur la génération suivante des réseaux de télécommunication. Leur objectif ? Développer des infrastructures alimentées par l'intelligence artificielle (ou « AI-native », pour des communications centrées sur l'utilisateur.
La technologie quantique n'est pas en reste. Un appel à projets conjoints vient d'être lancé pour cibler des applications dans des secteurs critiques, comme la biomédecine ou la modélisation climatique. Ces ordinateurs de nouvelle génération auront pour tâche de résoudre des équations jusqu'alors inaccessibles aux supercalculateurs traditionnels.
Les câbles sous-marins et la route arctique, des priorités évidentes
Derrière ce rapprochement technologique se cache une vision géostratégique qui ne laisse que peu de place au doute. « Il est plus important que jamais d'approfondir nos travaux sur les technologies de base afin d'assurer la compétitivité mutuelle », souligne Henna Virkkunen, la vice-présidente exécutive chargée de la souveraineté technologique européenne.
L'infrastructure numérique mondiale fut aussi au cœur des discussions ce lundi. Les câbles sous-marins, véritables artères du web mondial et touchés par différentes opérations malveillantes notamment en mer Baltique, ont toute l'attention particulière de l'UE et du Japon. Plus surprenante mais aussi importante, la « connectivité arctique », cette route pionnière qui doit garantir des flux de données fiables entre l'Europe et l'Archipel nippon, émerge aussi comme une priorité,
Et la symbolique ira plus loin dès demain. Une lettre d'intention sur la technologie quantique sera signée entre Henna Virkkunen et le ministre japonais Minoru Kiuchi, pour s'attaquer ensemble à des défis comme le changement climatique ou la cybersécurité. Le prochain rendez-vous est déjà fixé. Rendez-vous en 2026, cette fois à Bruxelles, pour le quatrième Conseil de ce partenariat devenu essentiel.