Loin d'être détrôné par l'IA conversationnelle, Google écrase toute concurrence avec 373 fois plus de requêtes quotidiennes que ChatGPT. Une étude met fin au début autour du déclin du géant de la recherche.

Le robot conversationnel ChatGPT est dans de nombreuses conversations, et beaucoup annonçaient la fin prochaine de l'empire Google. Mais surprise, ou pas d'ailleurs, le colosse de Mountain View a non seulement tenu bon, mais il s'est offert une cure de jouvence avec une croissance stupéfiante de 21,64% sur le search en 2024. La bataille David contre Goliath n'a pas eu lieu : quand Google traite 14 milliards de requêtes quotidiennes, ChatGPT plafonne à 37,5 millions. Cela mérite bien quelques explications.
Google, tel le phénix de la Silicon Valley, renaît de ses cendres supposées
Tandis que les prophètes de malheur chantaient son requiem, Google s'offrait une seconde jeunesse. L'intégration des « AI Overviews » dans ses résultats, loin de cannibaliser son usage comme beaucoup le craignaient, a dopé son utilisation. Le panel américain de Datos, autour d'une étude pour SparkToro, repérée par Andréa Bensaid sur LinkedIn, est formel. Chaque internaute effectue désormais plus de recherches qu'en 2023.
La performance est d'autant plus remarquable qu'elle touche l'ensemble de l'écosystème Google. Images, Shopping, Maps... tous les services verticaux affichent une santé insolente, parfois avec des bonds spectaculaires dépassant 30% de croissance, excusez du peu. Pour un produit mature qui semblait avoir atteint son plafond, ce regain de vitalité laisse forcément pantois certains analystes.

Paradoxe savoureux d'ailleurs, si les réponses IA ont boosté le volume de recherches, elles ont aussi asséché le trafic vers les sites externes. Les études de Seer Interactive révèlent par exemple une hémorragie de 70% du taux de clics pour les résultats organiques. Une aubaine pour Google, qui garde les internautes dans son jardin, et un cauchemar pour les éditeurs, qui voient le robinet à trafic se tarir.
ChatGPT, le tigre de papier aux dents de lait
N'en déplaise aux fans d'OpenAI, le milliard de messages quotidiens brandi comme un trophée par Sam Altman cache une réalité moins rutilante. Démystifions ces chiffres gonflés. Une conversation moyenne sur ChatGPT comprend huit échanges, et seuls 30% des prompts s'apparentent réellement à des recherches.
Le calcul est implacable : on totalise à peine 37,5 millions de véritables « recherches » quotidiennes pour ChatGPT. Un score qui le place dans la cour des « petits » joueurs comme Pinterest (20 millions), loin derrière le moteur DuckDuckGo et ses 108 millions de requêtes. Dans l'arène mondiale de la recherche, ChatGPT pèse à peine 0,25%, quand Google trône avec 93,57% de part de marché.
Le panorama des challengers IA complète ce tableau sans surprise. Gemini (made in Google, ironie du sort) occupe la seconde place du podium, suivi par Perplexity, Claude et Copilot de Microsoft. Une addition généreuse de toutes ces plateformes alternatives ne gratte même pas 2% du gâteau mondial, imaginez ! La révolution annoncée ressemble donc davantage à une tempête dans un verre d'eau.
Marketeurs, gardez la tête froide dans la fièvre de l'IA
Attention, amis chasseurs de tendances et surfeurs de hype, l'étude sonne comme un rappel à l'ordre pour les stratèges marketing trop prompts (vous apprécierez le jeu de mots) à délaisser Google au profit des plateformes d'IA. Le message de Rand Fishkin, l'auteur de l'étude, est plutôt intéressant. Celui-ci conseille de miser davantage sur les comportements réels, plutôt que sur les gros titres accrocheurs.
Cette mise en perspective ne vise pas à enterrer le potentiel des outils d'IA, qui pourraient bien séduire une audience croissante dans les années à venir. Car après tout, nous n'en sommes qu'au début ! Non, elle invite plutôt à une approche équilibrée, où Google reste incontournable tout en préparant l'avenir avec les nouvelles plateformes conversationnelles.
Pour les marques et les créateurs de contenu, mieux vaut ne pas suivre aveuglément le troupeau médiatique. Ce qui compte vraiment n'est pas la destination de la foule, mais celle de son audience spécifique. Une vérité marketing intemporelle que même les hallucinations les plus créatives de ChatGPT ne sauraient remettre en question.