Comment le géant des puces TSMC se retrouve au cœur de l'élection présidentielle à Taïwan

02 janvier 2024 à 15h34
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Le logo du fondeur taïwanais TSMC
Le logo du fondeur taïwanais TSMC

La nouvelle polémique qui s'amorce à Taïwan monte à quel point le géant TSMC est important pour l'avenir du pays.

À Taïwan l'électronique est roi, comme le montre encore la prochaine élection présidentielles dont le scrutin se tiendra le 13 janvier prochain. Il y avait ainsi déjà eu l'immixtion du fondateur de Foxconn Terry Gou, qui a longtemps voulu être candidat avant de finalement abandonner. Et aujourd'hui, c'est au tour de TSMC de voir son nom mis sur le devant de la scène à l'occasion des débats politiques de ce début d'année.

TSMC pourrait-il pâtir des frictions géopolitiques ?

En matière d'attaque politique, rien ne vaut l'argument économique. C'est ce qu'a dû se dire Jaw Shaw-kong, candidat à la vice-présidence du pays sur le ticket du parti Kuomintang, emmené par Hou Yu-ih. Il a ainsi expliqué dans un débat télévisé que la politique menée par le Parti démocrate progressiste (PDP) au pouvoir était peu propice aux investissements étrangers.

« Si Taïwan ne bénéficie pas d'un environnement pacifique, personne n'osera investir » a-t-il expliqué. Et pour illustrer son propos, il a expliqué que, sous la présidence de Tsai Ing-Wen, « notre TSMC veut partir à l'étranger. "Taiwan plus one" - une usine à Taïwan, une à l'étranger, vident notre Taïwan de sa substance. »

En parlant de « Taiwan plus one » Jaw Shaw-kong fait référence au concept de « China plus one », adopté par de nombreuses entreprises pour se diversifier et ne pas être totalement dépendantes de la Chine. Pour lui, les différents projets de TSMC de construire des usines au Japon, aux États-Unis et en Allemagne participent de la même intention, face aux craintes de guerre entre la Chine et Taïwan.

Le Kuomintang joue la carte de la paix

Pour le même homme, ces craintes auraient pour origine le comportement intransigeant adoptée par la présidente Tsai Ing-Wen lors de ses deux mandats, cette dernière assumant une attitude plus confrontationnelle face à Pékin.

Son parti, le Kuomintang, héritier des nationalistes chinois qui avaient fui à Taïwan avec Tchang-Kai Chek en 1949 après leur défaite lors de la guerre civile chinoise, est historiquement plus proche de la Chine que le PDP. Son candidat pour l'élection de 2024 Hou Yu-ih accuse le PDP de vouloir la guerre contre Pékin, lui-même se positionnant au contraire comme un acteur de paix.

« Les élections de l'année prochaine sont un choix entre la guerre et la paix. Si les gens veulent la paix, la prospérité, un gouvernement sans corruption et la stabilité du détroit, ils doivent voter pour le KMT [ndlr : le Kuomintang] » a-t-il ainsi plusieurs fois répété.

De son côté, la candidate à la vice-présidence du PDP Hsiao Bi-khim s'est élevée contre la politisation de l'entreprise la plus importante du pays : « TSMC est la fierté de Taïwan et ne doit pas être utilisée à des fins de concurrence ou de consommation politique. C'est notre montagne sacrée qui protège le pays. »

Source : Reuters

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

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Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (1)

Binbin
Il aurait été judicieux de rappeler que Taïwan n’est pas l’agresseur mais l’agressé…
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