Airbnb, un avenir menacé en France et ailleurs ?

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
15 novembre 2023 à 15h37
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Le logo Airbnb © Matthew Nichols1 / Shutterstock.com
Le logo Airbnb © Matthew Nichols1 / Shutterstock.com

Géant de la location touristique, Airbnb s'apprête à vivre une année 2024 faste en France, grâce aux Jeux olympiques. Mais l'entreprise fait face à un défi majeur : l'avalanche croissante de réglementations, qui perturbe son activité.

Depuis la mise en place de nouvelles règlementations à New York en septembre dernier, limitant les locations à moins de 30 jours, Airbnb a perdu 15 000 annonces. En France, la plateforme se retrouve confrontée à des vents contraires. Bien qu'aucune ville n'ait encore adopté une telle mesure, la pression réglementaire augmente. Les critiques soulignent l'assèchement de l'offre locative, avec un dilemme qui se pose désormais entre la location longue et celle de courte durée.

Malgré les réglementations, Airbnb se s'effondre pas en France

À Paris, pionnière en matière de régulation, les résidences principales peuvent être louées pour des périodes courtes, mais avec une limite de 120 jours par an, et avec une obligation de s'enregistrer auprès des services municipaux.

D'autres villes françaises, comme Saint-Malo, ont suivi le mouvement avec des quotas et des restrictions. Plus de 200 villes imposent aujourd'hui un enregistrement, ce qui a pu freiner certains propriétaires. Les chiffres varient, mais certaines villes ont vu une baisse significative du nombre d'annonces depuis l'application de ces réglementations.

Airbnb conteste les études reliant la baisse d'annonces à la régulation. Le service américain se défend en rappelant que les logements réservés n'apparaissent pas dans les données. Le collectif ParisVSBnb a enregistré 750 000 nouvelles annonces en France entre janvier et juin 2023 dans l'hexagone, preuve que l'activité y est soutenue. Mais certaines villes (Marseille, Montpellier, Lyon) ont en parallèle connu une baisse de la quantité d'annonces. Malgré ces défis, Airbnb maintient sa position en tant que sponsor principal des Jeux olympiques de Paris.

Airbnb et Paris, c'est une affaire qui roule (mais pour combien de temps ?) © Getty Images
Airbnb et Paris, c'est une affaire qui roule (mais pour combien de temps ?) © Getty Images

Les Jeux olympiques de Paris 2024, l'arbre qui cache la forêt ?

Et cette olympiade 2024 qui aura lieu dans la capitale et d'autres villes comme Marseille est particulièrement importante pour le service de location de logements. D'ailleurs, avec les Jeux olympiques à l'horizon, le nombre d'annonces Airbnb à Paris remonte déjà.

Une étude de Deloitte, réalisée sur demande d'Airbnb, estime que plus de 877 000 personnes auront besoin d'un hébergement en Île-de-France sur la période, et Airbnb pourrait actuellement en accueillir 350 000. Cependant, une question demeure : la hausse sera-t-elle durable après les Jeux ? Les zones moins réglementées de la petite couronne pourraient également être touchées par cette nouvelle vague d'activité.

En France, Airbnb fait face à un paysage complexe mêlant défis réglementaires et opportunités ponctuelles comme les Jeux olympiques. La question est la suivante : les JO sont-ils l'arbre qui cache la forêt pour Airbnb, vouée à subir les réglementations et une évolution « à la new-yorkaise » ; ou la plateforme continuera-t-elle de faire évoluer son modèle, pour mieux aspirer les régulations nationale et locale ? L'avenir nous le dira.

Sources : Ouest-France, Clubic

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (17)

nicgrover
Et les jeux olympiques seront une occasion, pour les propriétaires et les hôtels, de se goinfrer un max…
KlingonBrain
En France, le problème c’est qu’on ne sait pas trop ce qu’on veut.<br /> Le problème, c’est qu’on veut tout, alors que ce n’est pas possible : On veut bien que le tourisme nous rapporte… mais on ne veut aucun des inconvénients que cela implique.<br /> Mais si on continue dans cette surenchère réglementaire, on fera tomber l’offre locative… et ce qu’elle rapporte au pays aussi.<br /> Et il ne faut pas se faire d’illusions, les touristes iront ailleurs et prendront leurs habitudes ailleurs.<br /> C’est déjà étonnant qu’il reste des vacanciers en France tellement nos lieux de vacances sont surfaits… et chers.<br /> Alors oui, il faut être conscient que la multiplication des ces offres locatives assèche le marché pour les résidents locaux. Ce n’est pas un simple détail, c’est un vrai problème.<br /> Logiquement, si on voulait répondre aux besoins du tourisme, il faudrait investir massivement pour construire de nouveaux logements.<br /> Est ce que ça vaut le coup ou pas… il faut faire le calcul… en tirer des conclusions… et alors seulement notre pays pourra avoir une politique claire.
Ikili
Et encore, j’ajouterai la construction ne résoudrait pas tout, notamment dans les grandes villes intra-muros, où la place est déjà prise.<br /> Le tourisme en France (en retirant les parcs d’attractions ) se tourne autour des évènements et des grandes villes/lieux touristiques importants, type Paris. Par exemple, dans le top 20 des destinations les plus prisées en France, on ne retrouve que :<br /> Carcassonne avec sa cité médiévale,<br /> Nantes (Château des Ducs de Bretagne),<br /> Reims (Cathédrale)<br /> Colleville-sur-Mer (Cimetière américain d'Omaha)<br /> Le reste, c’est Paris (ou Versailles), ou les différents parc d’attraction/Zoo. Donc absolument rien que la construction pourrait aider malheureusement.<br /> Et autant te dire qu’un HML construit à Créteil, ça va pas attirer autant le public qu’un appartement à Paris intra-muros.<br /> Pour moi, le problème principal très honnêtement ce n’est absolument pas la volonté de la France, mais plus la volonté des Propriétaires eux même : Non réglementés, ils rapportent plus aux propriétaires. Allié au faites que tu peux choisir ton locataire à la tête en discriminant, si tu sélectionnes que les bon profils (les locataires sont notés si je ne m’abuse ou c’est juste les hôtes ?), tu auras moins d’embêtement qu’une location classique.<br /> Le véritable problème est là.
MisterDams
C’est un peu le principe en même temps, organiser un événement qui attire énormément pour pouvoir stimuler l’activité commerciale du pays (hébergement, restauration, spécialités françaises…), ainsi que de manière plus long terme aider sa croissance (constructions d’infrastructures qui deviennent ensuite des logements, des infrastructures sportives locales, des lignes de transports en commun, etc.).<br /> C’est bien pour ça qu’un pays ne rentre jamais «&nbsp;directement&nbsp;» dans ses frais à organiser un tel événement, parce que le retour sur investissement est plus lointain. Reste à mesurer l’équilibre de la balance à la fin, et je doute que ces JO à venir soient un modèle du genre.<br /> Les seuls qui gagnent à chaque fois, c’est les organisateurs…
Goodbye
Bah, oui et ?<br /> C’est pas un pays communiste il me semble la France, l’adaptation des prix dynamique en fonction des saisons et des événements, c’est un peu le base hein…
Goodbye
On parle de Airbnb, mais les services de conciergeries pour proprio propose + de 10 platformes différente de réservation, est-ce la même histoire ?
nicgrover
Avez-vous vu une news sur Clubic, il y a quelques semaines, qui mettait en lumière les augmentations indécentes des hébergements pour cet évènement. Que ce soient hôtels, airbnb et autres locations. Si ça n’est pas se gaver je ne trouve pas d’autre mot…
nicgrover
Il devrait y avoir des limites à cette adaptation et non des tarifs indécents qui fleurissent. Les touristes et amateurs de JO seront bons à tondre…
jvachez
Le problème de base ce sont les hôtels qui ont presque tous refusé de s’adapter.<br /> Les gens sont obligés d’utiliser Airbnb dès qu’ils veulent cuisiner car vendre en plus à manger ça rapporte plus, parfois même dès qu’ils sont plus de 2 !
MisterDams
Bof, les solutions appart-hôtel ça existe bien en terme de format, si ça tournait aussi bien ça se développerait davantage. En plus, tous les locataires Airbnb ne cuisinent pas dans les logements (j’en sais quelque chose, j’en ai vu passer des cuisines décoratives !). Et tous les hôtels ne proposent d’ailleurs pas de restauration, donc c’est pas si intéressé que ça.<br /> La vraie problématique, c’est surtout que l’hôtel n’a absolument pas les moyens de rivaliser car la différence de réglementation entre un Airbnb, même tenu par un pro, et un hôtel est gigantesque :<br /> Un hôtel a des normes électriques strictes, l’Airbnb non. Tu peux avoir 4 multiprises qui se suivent dans la salle de bain, le tout branché sur une installation de 1950.<br /> Un hôtel doit contrôler la qualité de son eau (vérification légionelles), un Airbnb non.<br /> Un hôtel doit fournir des justificatifs de tout, un Airbnb pas vraiment (C’est une personne déclarée qui nettoie ? Comment ça se fait que pour mon dernier séjour en France les produits d’entretien du logement étaient tous espagnols ?)<br /> Un hôtel doit adapter des chambres pour les PMR, en fonction du total de chambres disponibles. Un loueur Airbnb non, même s’il a 50 appartements.<br /> On peut rajouter aussi les normes incendies, les assurances et tout ce que je connais même pas…<br /> Et évidemment, je limite la comparaison à ce qui est comparable : un pro vs un pro. Le loueur particulier lui, est encore bien au dessus de tout ça.
Palou
nicgrover:<br /> Les touristes et amateurs de JO seront bons à tondre…<br /> Euh … pas besoin des tarifs d’hôtels ou de AirBnB pour ça, rien que le prix des places pour assister aux JO à partir de 500 euros par exemple … (ah, on me dit dans l’oreillette que c’est pas pareil…)
nicgrover
Je pense qu’avec, par exemple, une augmentation de 1 514% dans un hôtel du XVe de 90€ à 1363€ c’est indécent. S’ils ne se gavent pas, ils escroquent…
Palou
Les gens le savent au moment de réserver, s’ils y vont c’est qu’ils acceptent le deal
nicgrover
Je suis d’accord mais c’est le principe qui me dégoute. Une petite augmentation pourquoi pas mais là on frise l’escroquerie car le service à 90€ et à 1363€ sont les même pour la même prestation.
TAURUS31
Le jeux olympiques c’est simple, c’est la majorité qui paye avec les impôts et une minorité qui s’en met plein les poches.<br /> Sans oublier qu’ils ne seront pas rentable et donc on continuera de payer après
ABC
Airbnb = punaises de lit<br /> À Paris, c’est clairement à vos risques et périls.
kroman
Airbnb est sur la pente descendante. Ils ont perdu de la valeur depuis leur entrée en bourse alors que le secteur a pris 36%.<br /> D’un point de vue politique publique, ils vont se faire dézinguer pour leur part de responsabilité dans la crise du logement un peu partout.<br /> D’un point de vue client ça a perdu son attractivité. Au début on logeait dans la demeure cozy de gens sympa qui parfois nous faisaient des gaufres au petit déj. Maintenant des investisseurs louent des biens insipides. On récupère une clé dans une boite sans croiser personne. Les prix ont flambé et par dessus ça il y a des frais de «&nbsp;nettoyages&nbsp;» dissuasifs alors qu’il faut tout rendre propre.
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