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L'air des avions est-il vraiment pollué ? L'agence sanitaire française l'affirme dans un troublant rapport

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
30 octobre 2023 à 16h47
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La qualité de l'air à bord des avions est remise en question © R Photography Background / Shutterstock
La qualité de l'air à bord des avions est remise en question © R Photography Background / Shutterstock

Depuis des années, des membres d'équipage signalent des symptômes liés à l'air des cabines d'avion. Une expertise judiciaire éveille les inquiétudes, qui touchent aussi bien le personnel que les passagers.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a publié, le 25 octobre, un avis qui fera date concernant la contamination de l'air des avions, pour ce qui est un vieux débat. Celui-ci, consulté par nos confrères du Parisien, fait suite à des plaintes de pilotes et d'autres membres d'équipage, qui évoquent la présence de divers polluants provoquant des symptômes inquiétants, tels qu'une vision floue, des maux de tête ou de la toux.

Une expertise judiciaire a bien suggéré un risque pour la santé du personnel aéronautique, avec des symptômes qualifiés par l'ANSES de « syndrome aérotoxique ». De multiples sources de polluants ont été identifiées.

De nombreux polluants pourrissent l'air respiré dans les avions

Le syndrome aérotoxique est caractérisé par des symptômes neurologiques et respiratoires, qui sont couramment signalés par le personnel navigant, 30 000 personnes en France (hôtesses, stewards et pilotes). Il est lié à de multiples sources de polluants provenant de certains matériaux, de la ventilation, du fonctionnement de l'avion et des opérations en vol et au sol, selon l'ANSES.

L'agence a reconnu que l'air qui circule dans la cabine est en partie prélevé au niveau des moteurs, ce qui peut contribuer à la présence de polluants. Sur certains modèles, il n'est pas un hasard que vous puissiez sentir une odeur de « carburant » par moment. Toutefois, l'origine des polluants et leurs concentrations restent incertaines. Les données de qualité sur le sujet manquent cruellement.

Le personnel de vol est en tout cas exposé à ces sources de polluants. Citons par exemple les particules fines, les retardateurs de flammes ou les substances organophosphorées, dus aux produits de nettoyage, à la pollution de l'air dans les aéroports ou aux opérations de dégivrage des aéronefs.

Les sources de polluants sont nombreuses au sein d'un avion © Ross Parmly / Unsplash
Les sources de polluants sont nombreuses au sein d'un avion © Ross Parmly / Unsplash

Des études en cours pour en savoir plus sur les risques et les conséquences encourus par le personnel et les passagers

Bien que le syndrome aérotoxique ne fasse aujourd'hui pas l'objet d'un consensus médical, il existe une préoccupation croissante concernant l'augmentation des cas de cancer de la peau et de leucémie au sein du personnel de vol. Cette incidence est attribuée aux rayonnements cosmiques et solaires, selon le directeur scientifique santé-travail de l'ANSES, Henri Bastos.

L'Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN) mène actuellement une étude sur la mortalité liée à l'exposition au rayonnement cosmique chez le personnel navigant. L'ANSES estime, de son côté, que des recherches supplémentaires sont nécessaires pour évaluer les effets sur la santé à long terme des professionnels de bord.

Les compagnies aériennes, elles, sont appelées à participer à l'évaluation des risques pour leurs employés. Des études sont aussi en cours quant à l'impact des dégagements d'odeurs ou de fumée de certains vols. Enfin, les passagers réguliers, eux aussi exposés aux mêmes craintes, ne bénéficient pas du même suivi médical que le personnel de vol. Si les symptômes que nous mentionnions sont les vôtres, alors que vous venez de prendre récemment l'avion, ne perdez pas de temps pour consulter un professionnel.

Source : Le Parisien

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (8)

Ccts
Très intéressant. Pour les polluants présent, à suivre pour l’étude, pour le rayonnement cosmique je ne comprends pas bien. En théorie il se trouve dans des zones de l’espace loin du champs magnétique terrestre qui protège une zone très importante au dessus de nos têtes. C’est un problème qui se pose pour certains satellites et pour les sondes / voyages spatiaux mais normalement pas en dessous.<br /> Edit : après verif l’atmosphère protège aussi. Donc apparemment bien que faible sous le 15km d’altitude on en mange quand même beaucoup plus qu’au sol. Au temps pour moi.
AlexLex14
Franchement, c’est un sujet super intéressant à creuser.<br /> On entend tout et n’importe depuis des années là-dessus. Si cet article marche bien, je serai tenté de voir avec l’ANSES si on ne peut pas aller un peu plus loin sur la question…
Nmut
Oui, c’est un sujet chaud qui traine depuis pas mal de temps.<br /> On connait depuis longtemps les risques des radiations et des polluants, mais j’ai toujours été étonné qu’aucune meta-étude n’ait été réalisée (à ma connaissance) sur les risques des personnels navigants (et ça peut être différent pour un PNC et un PNT…) et des passagers. Pour les passagers, on a par contre pas mal d’études sur les phlébites, comme c’est «&nbsp;relativement&nbsp;» fréquent… Il n’y a que quelques études disparates sur des polluants particuliers, souvent dans des cas extrêmes (incendie moteur, fuite de carburant, pannes diverses de la climatisation, …).
Werehog
Du journalisme d’investigation, des recherches, des interviews avec des scientifiques… merci
Diu
D’après mon expérience personnel sur Airbus A3XX, Boeing j’évite donc je saurais pas dire.<br /> La période d’intoxication se produit principalement à l’arrêt lors de l’embarquement pendant le préchauffage des turbines, une partie des rejets d’échappement des réacteurs se mélange avec l’air extérieur qui rentre dans le circuit de ventilation de la cabine qui s’active au même moment.<br /> Malaise et migraine peuvent survenir pour les personnes les plus sensible ou exposé.<br /> Tant que le risque sanitaire n’est pas avéré il n’y a pas de défaut de construction de l’appareil, cela fait les affaires de tous.
Remoss
Pas surpris par cet article, juste au démarrage des turbines, une odeur (parfois très forte) de kérosène envahit systématiquement la cabine des avions…
AVIATEUR380
A Mr Nmut, oui je confirme. Il y a quelques années j’avais vu une étude de la COMETECH (Commission Technique du SNPL, Syndicat National des Pilotes de Lignes). Cette études parlait des légères fuites de lubrifiants au niveau de la turbine, niveau compresseur, qui pouvaient passer dans les piquages d’air qui alimentent la pressurisation (et donc la climatisation.) A ma connaissance l’Airbus A380 ne fonctionne pas ainsi: ce sont des captation d’air extérieur directement, sans soutirage réacteur donc sans polluant d’hydrocarbure.
philumax
Le polluant n’est pas là ou vous pensez, mais dans l’environnement direct : la composition des sièges et de tout ce qui est d’origine «&nbsp;plastique&nbsp;» (il doit y en avoir un paquet !).<br /> Déjà, chez vous, c’est pollué : peinture, solvant (dans les meubles, les appareils électriques…tout ça), vous le respirez à longueur d’année.<br /> J’ai eu l’occasion de participer, à une étude, dans mon travail et il était dit, que les plantes, pouvaient participer à en diminuer les effets et que par ailleurs, celles-ci, étaient très sensible, aux différents rayonnements, circulants autour de nous.<br /> J’avais un cactus, que j’avais mis à un endroit et juste derrière lui (derrière un mur), il y avait la télé. J’avais constaté qu’au fil des années, il avait tendance à s’éloigner du mur.<br /> Un jour, je l’ai mis, sur le mur opposé.<br /> Il s’est mis à pousser droit…
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