Michel Serres : "Nous sommes condamnés à être intelligents"

19 octobre 2004 à 00h00
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Académicien, philosophe, historien, Michel Serres a éclairé le Forum 2004 de la Gestion électronique de l'intelligence et des décisions en entreprise.

La 11ème édition du Forum de la GEIDE, du 19 au 21 octobre 2004 au CNIT à Paris-La Défense, n'est pas uniquement l'occasion pour les éditeurs de présenter leurs solutions de gestion des flux numériques.

Mardi, le philosophe et académicien Michel SERRES a exposé avec l'intelligence d'un sage et l'humour d'un amoureux de la vie, son point de vue sur les enjeux de la société "mondialisée" des connaissances.

Le philosophe a abordé les notions de : réseaux/espaces, oubli/mémoire, données/humain.

"Nous n'habitons plus dans un espace métrique, nous ne vivons plus en réseaux comme vivait l'humanité antique, mais dans un espace topologique", a souligné Michel SERRES.

"Les références liées à la distance", a ajouté le philosophe des sciences et de l'histoire, ont explosé avec l'avènement de la mobilité, de l'Internet, des flux numériques d'informations, des terminaux sans fil : Ordinateurs Portables, téléphones cellulaires, assistants personnels, etc.

Aujourd'hui, "les problématiques liées à la régulation d'Internet se posent parce que nous sommes dans un nouvel espace", a insisté M. SERRES. "La Toile est un espace de non droit. Il faut faire preuve d'imagination et d'intelligence pour créer et appliquer un nouveau droit qui soit adapté à cet espace mondial".

Michel SERRES a par ailleurs souligné que "nous avons perdu la mémoire" en passant de la transmission orale à la transmission écrite puis imprimée, et enfin à la diffusion numérique. Le philosophe estime à ce sujet que la fracture entre l'oral et l'écrit n'est pas moins impressionnante que la fracture numérique... Les trois quarts des langues parlées dans le monde n'étant pas écrites.

En bref, Disques durs et autres supports de stockage prennent le relais du "par cœur". Inutile de pleurer sur la mémoire perdue car : "Passés de la mémoire subjective à la mémoire objective, nous sommes condamnés à être intelligents !" a expliqué Michel SERRES.

Avant de résumer : "Le gain apporté par les technologies est énorme... La science contemporaine existe grâce à l'informatique."

En plus de changer la connaissance, le savoir, a conclu Michel SERRES, "notre société de l'information change le sujet", l'humain et son rapport au monde, à l'autre, à l'autorité, aux données qu'il convient à la fois de respecter, de sécuriser et d'échanger.
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