Évoqué pour la première fois au CES 2025, mais présenté en bonne et due forme seulement 5 mois plus tard, lors du Computex (où nous avions d’ailleurs pu l’approcher sur le stand d’ASUS), le TUF Gaming A18 marque la première incursion de cette lignée sur le terrain des appareils XXL. Avec ce 18 pouces, ASUS cherche à soigner le fond et la forme, sans trop faire flamber l’addition… en misant notamment sur la toute nouvelle RTX 5050 mobile. Voici le test complet de ce nouveau gamer accessible, et grand format.

- La RTX 5050, vaillante en Full HD+
- Machine silencieuse, même en jeu
- Belle qualité de construction, design moderne
- Le grand clavier confortable, avec pavé numérique, et le trackpad XXL réussi
- 1800 euros pour une configuration d’entrée de gamme, aïe !
- L’écran Full HD+ mal calibré, trop peu lumineux
- Pas de lecteur SD, mais un port USB 2.0 en 2025… pourquoi ?
- Pas de Wi-Fi 7
Un PC portable de 18 pouces, c'est grand et confortable, mais c’est souvent cher. Partant de ce constat, et en dépit d’une gamme TUF dont les tarifs se sont globalement envolés ces dernières années, ASUS a eu envie de nous présenter sa vision d’un grand modèle à prix contenu. Avec le nouveau TUF Gaming A18, c’est chose faite. Que vaut ce 18 pouces dans la pratique ? ASUS a-t-il procédé aux bons arbitrages pour maîtriser les coûts ? Réponse dans ce test, mais avant toute chose, voici un aperçu de la configuration qu’ASUS France nous a fait parvenir en prêt :
Cette configuration Full HD+ / AMD Ryzen 7 / RTX 5050 du TUF Gaming A18 est proposée en France à 1799 euros chez les principaux revendeurs. Des moutures 2,5K / RTX 5060, voire RTX 5070 existent aussi, pour des tarifs qui oscillent alors entre 1900 et 2300 euros en fonction du GPU, mais aussi des options de stockage et de RAM choisies.
Design : un TUF moderne, confortable et bien pensé
L’un des premiers atouts du TUF Gaming A18 est de profiter d’un châssis de conception récente. ASUS ne recycle pas ici un design daté, mais réemploie (heureusement) le très bon châssis des TUF Gaming A14 et A16 millésime 2024, avec quelques petites modifications ici et là pour exploiter décemment le format de 18 pouces. En dépit de cette diagonale XXL, l’appareil reste plutôt compact avec 39.99 x 28.36 x 2.68 cm pour 2,6 kg. La différence d’encombrement par rapport à un 16 pouces est notable, c’est vrai, mais pas rédhibitoire. Glisser l’engin dans un sac à dos, par exemple, reste possible dans la plupart des cas.
Côté construction, ASUS met par ailleurs les petits plats dans les grands. Le niveau de finition est proche de ce que l’on trouverait sur le haut de gamme, même si le plastique est tout de même très présent (seul le capot est couvert par une plaque d’aluminium). La qualité d’assemblage est par ailleurs excellente ; la solidité de l’ensemble au rendez-vous (certification MIL-STD 810), à l’exception de la base trop souple de l’écran ; et le capot peut s’incliner complètement à plat au besoin.
En matière de connectique, notre TUF Gaming 18 ne démérite pas non plus, mais il faut dire qu’il a la place pour faire les choses bien. Son flanc gauche abrite un port RJ45, une sortie HDMI 2.1, une prise USB4 type-C, une prise USB-C 3.2, une prise USB-A 3.2 Gen 2 et une prise casque ; tandis que son côté droit regroupe uniquement une prise USB-A 3.2 Gen2 et un port USB-A 2.0. Deux reproches ici : l’absence de lecteur de cartes SD et la présence de ce port USB-A 2.0 archaïque. Dommage. Dans la même veine, on déplore également qu’ASUS nous cantonne une nouvelle fois à une connectivité Wi-Fi 6E et non Wi-Fi 7.
Nous n’avons par contre rien à reprocher de particulier au duo clavier / trackpad. Là-dessus, ASUS fait le job et le fait bien. La largeur imposante de l’appareil permet l’intégration d’un grand clavier chiclet, confortable, précis et silencieux, doublé d’un pavé numérique qui prend bien sa place sur le côté droit. Le rétroéclairage RGB est par contre limité à une zone uniquement, mais ça, c'est un détail. Avec quasiment 18 cm de diagonale, le trackpad lui aussi est conséquent. Nous l’avons trouvé plaisant et précis au quotidien, suffisamment pour nous dispenser d’utiliser une souris externe lorsqu’il s’agissait de plancher sur de la bureautique ou de naviguer sur le web. Un bon point.
Le TUF Gaming A18 embarque enfin une webcam 1080p de qualité honnête — malgré une définition qui bave un peu — qui a surtout l’énorme avantage d’être compatible avec Windows Hello pour l’identification faciale. Les haut-parleurs font ce qu’ils peuvent quant à eux. Positionnés sous le châssis, ils sont souvent étouffés et manquent cruellement de volume, mais tout n’est pas à jeter : leur rendu audio est convenable, équilibré et la qualité s’avère globalement suffisante pour regarder un épisode de série ou une vidéo YouTube sans connecter d’écouteurs. Dommage que le volume de ces deux petits speakers ne couvre que très modérément le bruit des ventilateurs en jeu.
Terminons par un point sur l’évolutivité. L’accès aux composants est plutôt aisé, puisqu’il suffit de retirer une poigne de vis cruciformes (attention par contre, elles sont de trois tailles différentes). Une fois mis à nu, les tréfonds de l’engin nous laissent apercevoir, deux emplacements M2 (dont un est occupé), des barrettes de RAM au format SO-DIMM que l’on pourra changer, un modem amovible, plusieurs pièces modulaires (notamment les connectiques du flanc droit) et une batterie facile d’accès. Faire évoluer cette configuration dans le temps est donc possible dans une certaine mesure.
Écran : le service minimum, bien exécuté ?
Nous l’avons dit plus haut, notre TUF Gaming A18 de prêt est équipé de la configuration la plus accessible proposée par ASUS sur ce modèle.
Si les moutures plus haut de gamme de l’appareil peuvent compter sur une dalle IPS 2,5K et 100 % DCI-P3, la version que nous avons sous les yeux se contente pour sa part d’un « simple » écran IPS Full HD+ (1920 par 1200 pixels), de 18 pouces, au format 16:10. Cette dalle affiche une fréquence de rafraîchissement 144 Hz, avec certification Nvidia G-Sync en prime, et un temps de réponse annoncé à 3 ms. Voyons ce que vaut qu’elle vaut vraiment en pratique.
Armés de notre sonde et du logiciel de DisplayCal, nous mesurons en premier lieu une luminance maximale de 337 cd/m². Bien que couplée à un filtre anti-reflets, cette luminosité est trop limitée pour un usage confortable dans une pièce fortement éclairée, par exemple. On plisse souvent les yeux face à cet écran… et l’on en vient régulièrement à devoir tirer un peu les rideaux.
Heureusement pour nous, les angles de visions sont parfaitement ouverts sur ce panneau IPS, qui profite par ailleurs d’une luminosité homogène sur l’ensemble de la dalle, sans fuite de lumière notable. En matière de contraste, le bilan est également bon. Notre sonde relève un ratio de 1467:1, ce qui est tout à fait convenable pour la technologie LCD IPS. On reste loin de ce que propose l’OLED, bien sûr, mais cet écran se montre suffisamment contrasté pour convenir à la majorité des usages et des joueurs.
Sur le plan colorimétrique, l’écran de notre grand A18 déçoit par contre de nouveau. Par défaut, la dalle affiche en effet une température de 7 210 kelvins, beaucoup trop élevée. Les couleurs manquent donc de justesse au déballage, tirant vers le bleu et les teintes les plus froides. Il est regrettable qu’ASUS n’est pas veillé à calibrer correctement cet écran.
On se console heureusement avec le DeltaE, estimé à 1,2 par nos outils. Là par contre, c’est parfait. Pour rappel, la température des couleurs est censée approcher au plus près les 6 500 kelvins du standard vidéo, tandis que le DeltaE doit être égal ou inférieur à 3. Quant à la couverture des principaux espaces colorimétriques, elle ne nous réserve aucune surprise : nous sommes ici sur une dalle LCD entrée de gamme. Comprenez que le spectre sRGB est couvert à 101 %, et que 71 % seulement de l’espace DCI-P3 est supporté.
Pour faire court, cet écran brille surtout par sa diagonale généreuse, sa réactivité globale (G-Sync, 3 ms de temps de réponse) et son contraste satisfaisant. Elle pèche en revanche sur la luminosité et les couleurs, insuffisantes pour les usages créatifs. Si vous aviez prévu d’utiliser le TUF pour de la retouche photo, des travaux graphiques, ou de l’étalonnage, nous vous conseillons vivement de vous rabattre vers les versions plus haut de gamme de l’engin.
Performances : que vaut vraiment la petite RTX 5050 mobile ?
Comme évoqué plus haut, notre TUF Gaming A18 de prêt était pourvu de la configuration la plus abordable proposée par ASUS. Elle regroupait :
- Un processeur AMD Ryzen 7 260 (8 cœurs / 16 threads cadencés à un maximum de 5,1 GHz, 24 Mo de cache, gravure en 4 nm par TSMC et enveloppe thermique de 45 W) avec partie graphique AMD Radeon 780M (12 cœurs GPU à 2700 MHz)
- 16 Go de mémoire vive (DDR5 à 5 600 MHz)
- Une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 5050 8 Go de GDDR6 (115 W de TGP maximal)
Commençons par la question du CPU. Nous avons affaire à un processeur récent sur le papier. Sur le papier seulement parce que cette puce « Hawk Point », lancée par AMD lors du CES 2025, est motorisée par l’ancienne architecture Zen 4 de la marque. La même que celle employée par ses processeurs « Phoenix » et « Dragon Range »… qui ne sont désormais plus de toute première fraicheur. À l’inverse du Ryzen AI MAX+ 395 que nous testions récemment (il combine pour sa part architecture Zen 5 et architecture RDNA 3.5), notre Ryzen 7 260 se contente donc d’une base technologique relativement datée.
De quoi expliquer les scores passables que le « nouveau » processeur d’AMD obtient sur Cinebench R24. Avec 956 points en calcul multi-core et 104 points en single-core, la puce n’impressione pas en 2025, et se positionne globalement dans le ventre mou du classement. Sans être scandaleuse, la prestation est tout de même assez fébrile pour une machine gaming récente. Les performances mesurées ici sont proches de ce que proposaient les processeurs mobiles de l’année dernière.
Quoi qu’il en soit, le TUF s’appuie sur un système de dissipation efficace, qui nous a notamment marqué par sa discrétion. Même en pleine partie, avec le mode Turbo actif, les deux ventilateurs ne dépassent pas les 42 dB en vitesse de pointe. Le souffle est alors en bonne partie couvert par le son des haut-parleurs, par exemple, et sera complètement occulté si vous jamais jouez avec un casque. Quant à la chauffe, elle est contenue : 43 degrés au point le plus chaud du châssis, et un peu plus de 50 degrés à l’endroit où l’air chaud est rejeté. Du bon travail, qui contribue grandement au confort d’utilisation proposé par le nouveau gamer grand format d’ASUS.
Venons-en désormais aux performances de la nouvelle RTX 5050. Lancée au début de l’été, la petite puce de NVIDIA prend la place d’une RTX 4050 mobile surtout marquée par sa diffusion limitée sur le marché. Cette nouvelle référence s’installe, elle aussi, sur l’entrée de gamme avec l’ambition de décliner les dernières technologies du géant au caméléon (et notamment la puissante Multi-Frame Generation) sur des appareils à prix contenus visant essentiellement le jeu en Full HD / Full HD+. Et n’y allons pas par quatre chemins, ce but de guerre est largement atteint. La RTX 5050 s’est en effet illustrée par son efficacité sur l’écran 1200p de notre TUF Gaming A18, délivrant un niveau de performance finalement assez proche de l’ancienne RTX 4060 mobile.
Preuve en est sur Cyberpunk 2077 et Black Myth Wukong, tous deux animés sans broncher en FullHD+ / Ultra. Pour estimer les performances de la RTX 5050 mobile sur ces deux jeux, nous avons utilisé leurs benchmarks intégrés avec trois types de réglages différents : tout d’abord avec le Path Tracing et la Multi Frame Generation x4 ; puis avec uniquement le ray tracing et la MFG totalement désactivée ; et enfin en rastérisation (ray tracing et MFG désactivés). Voici les résultats obtenus.
- Commençons tout d’abord avec Cyberpunk 2077. Tout d'abord avec le Path Tracing actif, couplé la Multi Frame Generation x4, et l'ensemble des réglages en Ultra, nous atteignons alors une moyenne de 98 FPS. Une moyenne qui retombe à 47 FPS environ lorsqu'on se contente du ray tracing en Ultra et du DLSS « Auto », mais cette fois sans génération d'images synthétiques. Enfin, en rastérisation pur jus (sans ray tracing et sans Frame Generation), mais avec l'ensemble des réglages toujours positionnés en Ultra, nous relevons cette fois une moyenne de 85 FPS.
- Sur Black Myth Wukong, cette fois, on relève une moyenne de 89 FPS avec réglages « Cinématiques » (les plus élevés disponibles), le DLSS Élevé, le path tracing maximal, et la MFG x4. La RTX 5050 de notre TUF Gaming A18 s’en tient toutefois à 38 FPS lorsqu'on conserve les réglages « Cinématiques » et le DLSS Élevé, que l'on s'en tient au path tracing minimal (impossible de faire autrement ici), mais que l'on désactive totalement la Frame Generation. Très gourmand, titre chinois reste exigeant en rastérisation. Dans ce contexte, le soft est alors propulsé à 36 FPS en moyenne (réglages « Cinématiques », avec le path tracing totalement coupé, et la frame generation désactivée, elle aussi).
Terminons enfin par un mot sur les performances du SSD de 512 Go installé à bord de notre TUF Gaming A18. Ce dernier délivrait des vitesses de transferts satisfaisantes, mesurée à hauteur de 6 332 Mo/s en lecture et 4 095 Mo/s en écriture. Plus que suffisant pour jouer et travailler.
Autonomie : une bonne surprise !
Rares sont les PC portables gamer à faire forte impression du côté de l’autonomie. Pourtant, le TUF Gaming A18 ne nous laissera pas un mauvais souvenir sur ce terrain. L’appareil profite de la relative sobriété énergétique de son tandem CPU/GPU et de sa dalle IPS / Full HD+ frugale pour aboutir à une endurance respectable pour sa catégorie que nous estimons à environ 6 heures en utilisation courante (bureautique, lecture multimédia, navigation web…).
Dans le cadre de nos essais habituels (lecture vidéo en boucle sur YouTube, en 1080p, avec la luminosité de l’écran à 100 %, le rétroéclairage coupé, un casque branché et les paramètres les plus économes en énergie), nous avons réussi à tenir environ 5 heures et 40 minutes sur batterie avant de voir l’écran de l’appareil s’éteindre faute d’énergie.
La recharge se fait pour sa part en 2 grosses heures à l’aide d’un bloc secteur de 240 W relativement compact pour sa catégorie.
ASUS TUF Gaming A18, l’avis de Clubic :
Un excellent équilibre, et une machine bigrement confortable… qu’ASUS nous fait tout de même payer (très) cher pour son grand format. Avec ce nouveau TUF Gaming A18, le constructeur taïwanais nous délivre un gamer sérieux à tout point de vue, que l’on prend plaisir à utiliser au quotidien, aussi bien pour travailler que pour jouer. Son tarif nous pousse néanmoins à une certaine exigence, et c’est sur cette base que l’on en vient à tiquer face aux quelques lacunes de l’appareil.
On a par exemple connu ASUS plus rigoureux sur l’affichage, mais aussi plus généreux sur la connectivité ou même les connectiques. La trop faible luminosité de l’écran, l’absence de Wi-Fi 7 et la présence anachronique d’un antique port USB 2.0 font ainsi perdre des points à ce modèle malgré tout très recommandable.
- La RTX 5050, vaillante en Full HD+
- Machine silencieuse, même en jeu
- Belle qualité de construction, design moderne
- Le grand clavier confortable, avec pavé numérique, et le trackpad XXL réussi
- 1800 euros pour une configuration d’entrée de gamme, aïe !
- L’écran Full HD+ mal calibré, trop peu lumineux
- Pas de lecteur SD, mais un port USB 2.0 en 2025… pourquoi ?
- Pas de Wi-Fi 7
Concurrence : quelles alternatives au TUF Gaming A18 ?
- Les performances de folie, l’apport de la Multi Frame Generation, le Path Tracing sans encombre
- Dissipation thermique de bon niveau
- L’écran Mini LED XXL, lumineux, au contraste abyssal et aux couleurs chatoyantes
- Une RTX 5090 surpuissante dans un châssis hyper fin
- Design revu et corrigé
- Le Blade 16 a (enfin !) un excellent clavier
- Niveau de performances évidemment (très) généreux
- Système de dissipation efficace (et armé contre la poussière)
- La beauté de l’OLED…