
Alors que les PC portables Copilot+ peinent encore à investir en nombre le segment milieu de gamme, Acer dégainait il y a quelques semaines son Aspire 14 AI. Équipé principalement de processeurs Intel (une version Qualcomm a été dévoilée lors du Computex en mai dernier), ce nouvel ultraportable OLED se positionne dès 800 euros. Et pour ce prix, il fait décidément bien son boulot.
- Un écran OLED dès 800 euros
- Le Core Ultra 5 225V moderne et polyvalent
- Connectiques nombreuses, bon clavier
- Batterie increvable (15 heures)
- Un déluge de bloatware
- Un écran brillant, très brillant, entouré de grosses bordures
- Trackpad perfectible, haut-parleurs passables, clavier (un peu) bruyant
- Le bloc secteur à rallonge, vieillot et pas pratique
Trouver une bonne machine pour travailler et se divertir à moins de 1000 euros n’est pas bien compliqué, mais sous la barre des 800€, les modèles disponibles se contentent souvent de processeurs Intel ou AMD d’ancienne génération, et/ou d’écrans IPS pas forcément toujours très affriolants.
Il existe toutefois quelques exceptions à la règle, et avec son Aspire 14 AI, Acer cherche justement à faire mieux que bien des modèles concurrents, en combinant une puce Intel Lunar Lake de toute dernière génération à un écran OLED de 14 pouces. Voici la fiche technique complète du modèle (A14-52M) qu’Acer France nous a fait parvenir en prêt :
Fiche technique Acer Aspire 14 AI
Processeur | Intel Core Ultra 5 226V |
Taille de la mémoire | 16Go |
Carte graphique | Intel Arc 130V |
Taille de l'écran | 14 pouces |
Taux de rafraîchissement | 60Hz |
Système d'exploitation | Windows 11 |
Processeur | Intel Core Ultra 5 226V |
Type de processeur | 8 coeurs / 8 threads |
Fréquence du processeur | 4.5GHz |
Finesse de gravure | 3nm |
Taille de la mémoire | 16Go |
Type de mémoire | DDR5 |
Fréquence(s) Mémoire | 8,533MHz |
Carte graphique | Intel Arc 130V |
Taille de l'écran | 14 pouces |
Taux de rafraîchissement | 60Hz |
Type de dalle | Dalle AMOLED |
Type d'écran | OLED |
Définition d'écran | Full HD+ |
Format de l'écran | 16/10 |
Dalle mate / antireflet | Non |
NVIDIA G-SYNC | Non |
Écran tactile | Non |
Configuration disque(s) | SSD |
Disque principal | 512 Go |
Disque secondaire | 1 slot M.2 NVMe |
Lecteur optique | Aucun |
Emplacement mSATA/M.2 | M.2 (occupé) |
Connectiques disponibles | Thunderbolt 4/USB-C, USB 3.1, Jack 3,5mm Femelle Stéréo, HDMI 2.1 |
Wi-Fi | Oui |
Version Wi-Fi | 6 |
Bluetooth | Oui |
Version Bluetooth | 5.3 |
Webcam | Oui |
Haut-parleurs | Intégrés |
Clavier | Azerty |
Clavier rétroéclairé | Oui - Couleur unique |
Pavé numérique | Non |
Lecteur d'empreinte digitale | Non |
Largeur | 318mm |
Longueur | 225mm |
Épaisseur | 16mm |
Poids | 1.5kg |
Dans cette version Core Ultra 5 / 16 Go de mémoire vive (RAM) / 512 Go d'espace de stockage à mémoire flash (SSD), l’Aspire 14 AI est affiché en France à 799,99€. L’appareil existe également en versions Core Ultra 7 / 16 ou 32 Go de RAM / 1 To de SSD, pour un prix oscillant alors entre 1070 et 1170 euros environ, d’après nos observations.
Design : du plastique, un peu d’alu et des bloatwares
Un peu plus rustique qu’un Swift 14 AI (mais aussi plus robuste que l’ASUS Zenbook A14), l’Aspire 14 AI ne s’embarrasse pas de matériaux luxueux ou d’une quelconque audace stylistique. Ici, c’est châssis plastique (avec tout de même un peu d’aluminium pour le dessus du capot), bordures épaisses, et coloris gris uniforme (peut-être un peu tristounet d’ailleurs) ; mais l’ensemble est harmonieux et les finitions sont au point. Le boîtier ne craque pas, et les charnières sont solides. On apprécie par ailleurs la possibilité d’ouvrir le capot à 180 degrés.
En revanche, Acer ne vise ni la légèreté ni la finesse avec ce produit : tablez sur 1,6 cm d’épaisseur et 1,5 kg sur la balance… ce qui est tout de même beaucoup pour un ultraportable de 14 pouces en 2025.
Le clavier offre quoi qu’il en soit une expérience de saisie dans la bonne moyenne. La course des touches est courte, la frappe rapide, sèche et précise, bien qu’un peu bruyante — vous entendrez un cliquetis métallique prononcé, car amplifié par le vide à l’intérieur du châssis, qui prend étrangement des airs de caisse de résonance.
Cela dit, nous n’avons pas grand-chose à reprocher à ce que nous propose Acer ici, globalement le clavier de ce nouveau modèle Aspire s’avère très plaisant à utiliser au quotidien. Le bilan est malheureusement plus contrasté pour le trackpad. Précis et suffisamment grand d’après nous, il souffre toutefois de clics appuyés particulièrement capricieux. Adopter une souris externe nous paraît donc indispensable pour travailler confortablement sur ce modèle… comme sur beaucoup d’autres d’ailleurs.
Les flancs de notre Aspire 14 AI sont par contre joliment achalandés. On retrouve tout ce qu’il faut pour être heureux, avec deux ports USB-C Thunderbolt 4, deux ports USB-A 3.1, une sortie HDMI 2.1 et une prise casque. Tous les modèles de 14 pouces ne sont pas aussi bien lotis en la matière. Alors profitons-en.
Côté connectivité, on profite ici d’un modem Wi-Fi 6E / Bluetooth 5.3, et Acer a eu le bon goût d’installer au sommet de l’écran une webcam 1080p compatible avec l’identification faciale. Il s’agit par contre de l’unique mode de reconnaissance biométrique proposé sur l’Aspire 14 AI. En outre, l’appareil ne pourra pas se distinguer très longtemps sur le plan audio, où la qualité de ses deux petits haut-parleurs (placés sous le châssis) laisse vite à désirer. On évite l’effet de boîte, mais le rendu manque de relief et perd vite en précision dès qu’on monte en volume. Correct en dépannage, mais très loin d’être mémorable.
Il nous paraît également important de blâmer une nouvelle fois Acer pour la quantité déraisonnable de bloatwares préinstallés sur son PC : alertes McAfee agrémentées de la mention « recommandé par Acer », formulaires d’inscription Dropbox affichés sous forme de fenêtres pop-up envahissantes, applications tierces installées par défaut, notifications publicitaires pour des jeux mobiles de quatrième zone… Acer fait vraiment n’importe quoi. Il n’est pas le seul, c’est vrai, nous épinglons par exemple régulièrement HP pour des pratiques similaires, mais le fabricant taïwanais déçoit sur ce point (et littéralement depuis des années) avec une constance particulièrement irritante.
Pour enchaîner avec un point plus positif, parlons enfin de l’accès aux composants. Ici, rien de plus simple : il suffit de se munir d’un tournevis de précision cruciforme pour retirer la dizaine de vis qui retient la plaque inférieure du châssis. On peut alors remplacer en deux minutes le SSD, le modem Wi-Fi ou encore la batterie. Le processeur et la mémoire vive sont par contre soudés à la carte mère, comme souvent.
Écran : que vaut la dalle OLED de l’Aspire 14 AI ?
À l’instar de quelques autres modèles milieu de gamme, comme le HP Pavilion Plus 14, le dernier Huawei Matebook 14 ou encore le nouvel ASUS Zenbook A14, évoqué plus haut, Acer mise ici sur un écran OLED, de 14 pouces (35,6 cm de diagonale). Cette dalle affiche une définition Full HD+ (1 920 points par 1 200), couvre à 100% l’espace de couleurs DCI-P3, mais se contente d’une fréquence de rafraîchissement à 60 Hz — logique à ce prix.
D’entrée de jeu, on remarque, par contre, la présence de grosses bordures sur le pourtour de cet écran 16:10, qui brille également de mille feux… pas tant en raison de sa luminosité, mais plutôt parce qu’aucun filtre antireflet n’est intégré ici.
Très brillant, l’écran choisi par Acer affiche en effet — selon nos mesures avec le logiciel DisplayCal — une luminance maximale de 397 cd/m2. Suffisant en intérieur, mais globalement trop juste en extérieur, près d’une fenêtre ou dans une pièce fortement éclairée.
Le contraste, OLED oblige, est par contre parfait. La profondeur des noirs offerte avec cette technologie d’affichage est quasiment sans égal sur le marché des PC portables (à l’exception de ce que permettent certains écrans Mini-LED, et encore…). L’Aspire 14 AI offre donc aux utilisateurs dotés d’un budget serré un contraste identique à ce que proposent habituellement des modèles beaucoup plus haut de gamme. Tout simplement.
En revanche, cet écran aurait mérité plus de soin côté calibration. On relève en effet une température des couleurs trop froide par défaut (6746 kelvins au lieu des 6500 espérés), heureusement contrebalancée par un DeltaE estimé à 2,4 par nos outils (il doit idéalement être égal ou inférieur à 3). La couverture des principaux espaces de couleur est enfin parfaite, avec un spectre sRGB supporté à 169%, contre 119% de prise en charge pour le gamut DCI-P3.
Performances : un processeur polyvalent, mais un ventilateur (trop souvent) actif
Acer nous a fait parvenir la mouture la plus abordable de son Aspire 14 AI, équipée de la configuration suivante :
- Un processeur Intel Core Ultra 5 226V (8 coeurs / 8 threads cadencés à un maximum de 4,5 GHz, 8 Mo de cache, 17 à 27 watts - W - de TDP) avec partie graphique Intel Arc 130V (7 coeurs Xe à 1,85 GHz) et NPU (40 TOPS)
- 16 Go de RAM (LPDDR5X)
- 512 Go de SSD M2
Comme nous l’expliquions plus en détail lors de nos premiers tests de modèles Lunar Lake, à la rentrée, cette génération de processeurs mobiles a fait l’objet d’un arbitrage osé de la part d’Intel.
La marque se détourne en effet ici de l’hyperthreading, que l’on connaissait jusqu’à présent sur son offre mobile, pour muscler son jeu sur l’efficacité énergétique (afin de rivaliser avec les puces ARM Snapdragon X de Qualcomm, notamment), mais aussi et surtout pour avoir une plus belle marge de manoeuvre sur les plans NPU et GPU.
Le résultat est globalement positif. En dépit de performances multi-core qui reculent, fatalement, les puces Lunar Lake sont véloces en IA, profitent de solides performances graphiques, et tirent parti de la gravure en 3 nm de TSMC (et de leurs nouveaux coeurs économes Skymont) pour maîtriser correctement leur consommation et leur échauffement.
Ce constat est valide aussi bien pour les Core Ultra 7… que pour le petit Core Ultra 5 226V qui nous intéresse ici. Sur l’Aspire 14 AI, ce dernier impose le respect par sa polyvalence.
Sur le plan CPU, tout d’abord, notre Core Ultra 5 affiche certes des performances en retrait sur le plan multi-core (proches de ce qu’offraient les anciens processeurs Meteor Lake, ou la puce Apple M2) ; mais se montre compétitif en calcul single-core (nous sommes cette fois au niveau de certains SoC Snapdragon X Elite ou des AMD Ryzen AI 9 HX 370 « Strix Point »).
Sa prestation est par ailleurs convaincante en IA — comme en témoignent nos résultats sur Geekbench AI —, et impressionnante sur le plan graphique, où certains titres 3D gourmands sont animés en 1200p / Ultra sans réelle difficulté. C’est notamment le cas de Shadow of the Tomb Raider, qui nous sert de mètre étalon pour les iGPUs de tous les PC ultraportables reçus en test sur Clubic.
On obtient ici un framerate moyen de 34 images/s (FPS) en Full HD+, avec les réglages graphiques ultra, les textures x16, et un traitement antialiasing TAA. De quoi propulser la partie graphique du Core Ultra 5 226V sur le podium des solutions intégrées les plus performantes en 2025. À titre de comparaison, la puce M4 du MacBook Air 2025 obtenait 37 FPS dans les mêmes conditions de test.
Les résultats obtenus par le SSD M2 de 512 Go sont enfin des plus respectables à ce prix. On relève ainsi 6 332 Mo/s en lecture et 4 387 Mo/s en écriture. Ces vitesses de transferts sont plus que suffisantes pour les usages visés par le petit ultraportable bureautique d’Acer.
Le seul vrai reproche que nous pourrions formuler touche en réalité à la question de la dissipation thermique. Comprenons-nous bien : l’Aspire 14 AI fait plutôt bonne impression en la matière. À plein régime, son ventilateur se cantonne à une nuisance sonore de 43 dB, ce qui reste raisonnable, et la chauffe n’est jamais problématique à l’usage sur ce produit… mais le ventilateur se déclenche souvent, et diantre, il nous tarde vraiment d’obtenir enfin de bonnes machines Windows, performantes, et dépourvues de ventilateurs !
Autonomie : vous serez fatigués bien avant l’Aspire 14
L’Acer Aspire 14 AI embarque une batterie de 65 Wh, dont la capacité s’inscrit vraiment dans la moyenne de ce que l’on observe habituellement sur ultraportables. Elle permet néanmoins à l’appareil de délivrer une autonomie de très bon niveau — tutoyant les 15 heures.
Dans le cadre de notre test de lecture vidéo habituel (lecture de vidéos 1080p sur YouTube jusqu’à épuisement complet de la batterie, avec le rétroéclairage du clavier désactivé, la luminosité de l’écran à 100%, les paramètres d’alimentation les plus favorables à l’économie d’énergie, et un casque branché), l’appareil est resté vaillant pendant 15 heures et 27 minutes très précisément.
À ce petit jeu, il s’élève peu ou prou au rang du dernier Zenbook A14, excellent sur ce terrain, et bat sans difficulté l’Apple MacBook Air M4 de 13 pouces, dont l’autonomie stagne plutôt aux environs de 12 à 13 heures.
La recharge complète se fait pour le reste en plus ou moins 1 heure et 20 minutes à l’aide d’un chargeur USB-C 65 W… qui a par contre un gros défaut : ne pas s’appuyer sur un bloc mural, mais sur un bloc central avec rallonge détachable. Une configuration vieillotte que la concurrence abandonne peu à peu, et qui n’a plus vraiment sa place avec un ultraportable de 14 pouces en 2025. Heureusement, il est toujours possible d’acheter un chargeur USB-C tiers pour pallier à ce défaut, mais Acer pourrait faire mieux sur ce point-là.
Acer Aspire 14 AI, l’avis de Clubic :
Une jolie petite surprise. C’est comme ça que nous décririons l’Aspire 14 AI. Pas forcément très ambitieux, l’appareil fait du mieux qu’il peut pour apporter une expérience d’utilisation très valable dès 800 euros, sans gros compromis, ni sur l’affichage, ni sur les performances ou l’autonomie.
En réalité, les reproches que nous formulons sur ce produit (les reflets de son écran, son trackpad perfectible ou encore son clavier un chouia bruyant) peuvent être étendus à une majorité de PC portables Windows. Y compris à certains modèles nettement plus onéreux.
Ici, Acer a mis du coeur à l’ouvrage. La marque ne se moque jamais de l’utilisateur avec son petit Aspire 14… sauf quand elle le bombarde d’une myriade de bloatwares.
- Un écran OLED dès 800 euros
- Le Core Ultra 5 225V moderne et polyvalent
- Connectiques nombreuses, bon clavier
- Batterie increvable (15 heures)
- Un déluge de bloatware
- Un écran brillant, très brillant, entouré de grosses bordures
- Trackpad perfectible, haut-parleurs passables, clavier (un peu) bruyant
- Le bloc secteur à rallonge, vieillot et pas pratique
Concurrence : quelles alternatives à l’Aspire 14 AI :
- Performances satisfaisantes du Core Ultra 5 125H
- l’écran OLED et 120 Hz correctement calibré
- Appareil élégant et bien construit
- L’écran tactile OLED / 120 Hz, ses couleurs, son contraste
- Placement tarifaire pertinent
- Des performances solides pour le quotidien
- 980 grammes seulement, un régal en mobilité
- Le toucher agréable du Ceraluminum
- L'écran OLED sur un produit "pas trop cher"…