Un nom à rallonge, c’est vrai, mais un gamer compact qui ne manque pas d’intérêt à première vue. Avec son nouveau Predator Helios Neo 16S AI, Acer souhaite plus que jamais aller chasser sur les terres de Razer et son Blade 16, mais aussi d’ASUS et sa gamme Zephyrus. Fort bien, mais ce nouveau modèle a-t-il suffisamment de vertu pour triompher de ses adversaires ? C’est ce que nous allons voir dans ce test.

- Une dalle OLED de toute beauté pour jouer et créer…
- La RTX 5070 Ti ne moufte jamais en QHD+
- Le clavier complet, avec pavé numérique
- RAM remplaçable (modules DDR5 SODIMM)
- … mais attention quand même aux reflets !
- Siffle fort, chauffe fort
- Autonomie anecdotique (2 à 3 heures)
- Charnière fragile, lecteur MicroSD peu utile, pas de Wi-Fi 7, haut-parleurs ratés…
- Acer indécrottable : des bloatwares en pagaille
Annoncé en janvier dans le cadre du CES 2025, comme la plupart des modèles gaming actuels, le Predator Helios Neo 16S AI est la dernière émanation du concept de PC portable gamer « Thin & Light » chez Acer. Ce puissant modèle de 16 pouces se distingue par sa finesse et sa légèreté (19,9 mm d’épaisseur pour 2,30 kg seulement), mais aussi par son écran OLED QHD+ et son tandem de puces Intel / NVIDIA de dernière génération.
Censé être à l’aise aussi bien auprès des joueurs que des utilisateurs créatifs, le modèle qu’Acer France nous a fait parvenir en prêt était pourvu de la configuration suivante :
Fiche technique Acer Predator Helios Neo 16S AI
Dans cette version Core Ultra 9 / 64 Go / RTX 5070 Ti, le nouveau Predator Helios Neo 16S AI est affiché à 3 199 euros sur la boutique officielle d’Acer, il débute néanmoins à 2900 euros dans une configuration plus chiche en RAM et en stockage.
Un placement tarifaire, qui le positionne pile en face du dernier Razer Blade 16, star de ce segment, proposé dès 2400 euros ; mais derrière le nouvel ASUS ROG Zephyrus G16 2025… puisque ce dernier est affiché à 3 800 euros en version RTX 5070 Ti. De quoi vous donner au moins deux points de repère.
Design : du bon… et surtout du moins bon
La grande compacité du nouveau Predator Helios Neo 16S AI donnerait presque à ce 16 pouces des airs de PC ultraportable. Les premières minutes d’utilisation sont d’ailleurs particulièrement plaisantes, puisque ce produit se manipule avec grande aisance. On en oublierait presque qu’il s’agit d’un PC gamer, tant ses dimensions et son design nous éloignent des clichés que l’on a en tête pour cette catégorie de produit.
Avec 35,6 × 27,5 × 1,99 cm pour 2,30 kg, l’appareil tient facilement dans n’importe quel sac ou dans une petite sacoche. D’ailleurs c’est bien simple, une fois replié, il est à peine plus encombrant qu’un (grand) cahier. Cela dit, le nouveau gamer compact d’Acer reste un peu plus épais et plus lourd que son principal rival. Le Blade 16 2025 culmine en effet à 1,74 cm d’épaisseur tout juste, pour 2,14 kg. Un tour de force qu’Acer n’a donc pas été en mesure d’égaler.
Nous allons voir que le gabarit du Neo 16S AI n’a pas que des avantages, mais ce que l’on constate assez vite, c’est que la sobriété de sa robe noire satinée est rapidement contrariée par l’apparition récurrente de traces de doigts. Hyper salissant, l’appareil n’est jamais propre très longtemps. Plus grave, on remarque également qu’en dépit de finitions satisfaisantes, la qualité de conception est à pointer du doigt. Le châssis craque un peu trop à notre goût, le cadre d’écran manque de rigidité… et surtout la solidité assez relative de la charnière n’inspire pas tellement confiance sur le long terme. Acer peut (et doit) mieux faire. Surtout à ce niveau de prix.
Fort par son format, mais négligent sur les petits détails, le Predator Helios Neo 16S AI pèche également sur le combo haut-parleurs / webcam. Les deux petits speakers installés sous le châssis sont abjects, criards, voire même crépitants. Ne les utilisez qu’en cas d’obligation. Quant à la webcam, elle souffre à la fois d’un rendu des couleurs loupé et d’un piqué approximatif. Ceci étant, la prise en charge de l’identification faciale permet de lui donner une réelle utilité au quotidien. L’honneur de ce petit périphérique juché au sommet de l’écran est donc sauf.
Heureusement, Acer fait les choses parfaitement bien côté clavier. Contrairement à plusieurs de ses concurrents, le Neo 16S AI dispose en effet d’un clavier « bord à bord » qui occupe intelligemment l’espace disponible pour intégrer un pavé numérique utile au jour le jour. Les touches de ce clavier sont par ailleurs confortables, assez fermes et dotée d’une profondeur de course honorable compte tenu de la finesse de l’appareil.
On apprécie aussi la présence d’un discret bouton logé au-dessus du clavier pour changer facilement le mode de ventilation, avec un code couleur permettant de savoir précisément lequel est activé. Le trackpad, quant à lui, est satisfaisant sans être inoubliable. Sa surface de glisse est restreinte, mais ses clics sont précis — c’est suffisant en dépannage. On n'en demande pas plus sur ce type de produit, de toute façon voué à être utilisé avec une souris externe.
Le volet connectiques et connectivité souffle en revanche le chaud et le froid. D’un côté, le nombre de connectiques est généreux pour un PC de ce gabarit (un port d’alimentation, une sortie HDMI 2.1, un port Thunderbolt 4, un port USB-C 3.2 Gen 2 à l’arrière ; un port Ethernet RJ-45, un port USB-A 3.2 Gen 1 et un lecteur de cartes microSD, une prise casque sur le flanc gauche ; et deux ports USB-A 3.2 Gen 2 sur le côté droit), de l’autre on tique sur l’installation d’un lecteur micro SD trop peu utile en comparaison d’un lecteur SD plein format — qui aurait été bien plus pertinent pour les utilisateurs créatifs que l’appareil cherche (aussi) à séduire.
Par ailleurs, la présence d’un modem Wi-Fi 6E (et non Wi-Fi 7) sur une machine à ce prix est décevante.
Terminons par notre point habituel sur l’accès aux composants. Pour ce faire, il faut se munir d’un tournevis torx de précision et retirer les 10 vis qui retiennent la plaque inférieure du châssis. Une fois à l’air libre, la batterie, le modem, le SSD et surtout la RAM (modules SODIMM DDR5) peuvent être facilement remplacés. Un très bel atout sur la concurrence, car le Blade 16, pour ne citer que lui, mise par exemple sur de la mémoire vive soudée.
Écran : miroir, ô mon beau miroir…
Acer a peut-être mis un peu plus de temps que certains concurrents à embrasser la technologie OLED, mais la voici désormais largement employée dans les différentes gammes de produits du constructeur taïwanais. Notre Predator Helios Neo 16S AI se pare ainsi d’une dalle organique de 16 pouces, au format 16:10 et à la définition QHD+ (2560 par 1600 pixels). Sur ce panneau, la fréquence de rafraîchissement est donnée à 240 Hz, pour 1 ms de temps de réponse. Acer précise enfin que cet écran couvre à 100 % le spectre DCI-P3, et profite des certifications NVIDIA G-Sync et VESA DIsplayHDR True Black 500.
Ce que l’on constate, d’abord à l’œil nu, c’est que cette dalle OLED est un vrai miroir. Les reflets sont omniprésents ici, et la luminosité affichée ne permet pas toujours de compenser efficacement ce défaut dans les faits. Sous notre sonde, l’écran du Neo 16S AI affiche en effet une luminance maximale de 401 cd/m² en SDR. Suffisant pour assurer une bonne lisibilité en intérieur, mais pas près d’une fenêtre ou en extérieur. Il faudra dans tous les cas s’habituer à la très forte réflectance de ce panneau.
Avec l’OLED, et vous connaissez sûrement déjà la chanson, le contraste est en revanche infini. Et donc parfait. Les noirs sont ici d’une profondeur abyssale, ce qui confère une impression de relief et de profondeur à l’image affichée. Les jeux sont sublimés par cet écran, mais il en va de même pour à peu près n’importe quel contenu. Quant aux créatifs, disons qu’ils seront choyés : cette dalle couvre en effet intégralement les principaux espaces de couleurs et s’avère plutôt bien calibrée par défaut.
On relève en effet une prise en charge à 118 % de l’espace de couleurs DCI-P3 et à 167 % du gamut sRGB. Rien à redire. Quant à la calibration, notre sonde estime à 6 698 kelvins la température de l’écran au sortir du carton (c’est un peu trop froid, mais cela reste honnête), et mesure en parallèle un DeltaE de 2,2. Pour rappel, la première de ces deux valeurs est censée approcher au maximum les 6 500 kelvins du standard vidéo, tandis que le DeltaE doit être égal ou inférieur à 3 pour restituer fidèlement les couleurs.
Performances : que vaut la RTX 5070 Ti dans un petit châssis ?
Nous l’avions précisé plus haut, le Predator Helios Neo 16S AI reçu en test est équipé d’une des configurations les plus haut de gamme disponibles sur ce produit. Elle regroupe :
- Un processeur Intel Core Ultra 9 275HX (24 cœurs / 24 threads cadencés à un maximum de 5,4 GHz, 36 Mo de cache, 55 W de TDP)
- 64 Go de RAM (DDR5 à 6 400 MHz)
- Une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 5070 Ti, dotée de 12 Go de GDDR7 (pour un TGP affiché au maximum à 115 W avec dynamic boost).
Avant de vous parler des performances de ce tandem Core Ultra 9 / RTX 5070 Ti mobile, abordons rapidement l’épineuse question de la dissipation. Nerf de la guerre sur un appareil aussi fin, le refroidissement n’est, disons-le, pas vraiment le point fort de notre Helios Neo 16S AI, qui souffre de son gabarit et de l’absence de chambre à vapeur.
En jeu, l’appareil s’échauffe donc, fort, et siffle, tout aussi fort. La chaleur dégagée par les composants est palpable au niveau du châssis, notamment au-dessus du clavier. On vous laisse d’ailleurs jeter un œil aux mesures évocatrices de notre caméra thermique après une heure de stress test et de benchmarks. Notre sonomètre, quant à lui, affiche une moyenne de 56 dB à 40 cm de l’écran. À moins d’avoir un problème d’audition, le bruit sera donc difficile à ignorer.
Cette prestation thermique — similaire à celle d’un Blade 16, plus compact encore — nuit aux performances de notre Neo 16S, surtout sur le plan CPU. Comprenez ici que les capacités de son Core Ultra 9 275 HX en calcul multi-core ne sont exploitées que partiellement. Sur le gamer allégé d’Acer, la puce d’Intel marque en effet « seulement » 1702 points en multi-core et 129 points en single-core sur Cinebench R24.
À titre de comparaison, la même puce marquait 2185 points en multi-core et 135 points en single-core sur l’Alienware Area-51 de 16 pouces — une machine certes nettement plus lourde et épaisse, mais équipée d’une chambre à vapeur. Plus compact que l’Alienware, mais pourvu lui aussi d’une chambre à vapeur, le HP Omen Max 16 parvenait pour sa part à faire atteindre 1987 points en multi-core et 131 points en single-core à ce même Core Ultra 9 275 HX.
Il y a quand même de quoi se réjouir. Le Neo 16S AI conserve un net avantage sur le Razer Blade 16 en termes de puissance CPU. Il faut dire que son Core Ultra 9 de dernière génération est nettement favorisé par rapport à la puce AMD Strix Point (lancée en 2024) employée par le constructeur aux trois serpents. Avec son Ryzen AI 9 HX 370, le Blade 16 s’en tenait à un score bien plus modeste sur Cinebench R24 : 1122 points en multi-core et 115 points en single-core seulement. De ce point de vue, la messe est donc dite, et elle loue clairement plus le Predator que son malheureux rival noir et vert.
Sur le plan GPU, le Neo 16S AI exploite par ailleurs très convenablement sa RTX 5070 Ti mobile. Cette dernière s’avère particulièrement agile en QHD+, définition native de l’appareil. On vous laisse jeter un œil aux résultats obtenus sous 3D Mark, où la carte milieu de gamme de NVIDIA surclasse très nettement sa cousine « non Ti » à TGP égal. En jeu, les résultats sont de même nature. Comprenez que les performances graphiques ne manquent pas, et que globalement, la RTX 5070 Ti nous fait très bonne impression… y compris face à sa grande sœur la RTX 5080, qui nous fait quand même payer cher son surplus de performances sur le plan énergétique.
Pour jauger ces performances, nous nous sommes une nouvelle fois attardés sur Cyberpunk 2077 et Black Myth Wukong qui ont tous deux l’avantage de prendre en charge les dernières technologies de NVIDIA, mais aussi et surtout d’intégrer un benchmark nous permettant des mesures précises.
Pour estimer les performances de la RTX 5070 Ti mobile sur ces deux titres en 1600p / Ultra, nous avons utilisé trois types de réglages différents : un premier « run » avec le Path Tracing et la Multi Frame Generation x4 ; suivi d’un second avec cette fois uniquement le ray tracing… mais la MFG totalement désactivée pour pousser le GPU dans ses derniers retranchements ; et enfin un troisième essai en rastérisation (ray tracing et MFG désactivés). Voici alors les résultats obtenus :
- Débutons avec Cyberpunk 2077. Tout d'abord avec le Path Tracing actif, couplé la Multi Frame Generation x4, et l'ensemble des réglages en Ultra, nous atteignons alors une moyenne de 93 FPS. Une moyenne qui retombe à 46 FPS environ lorsqu'on se contente du ray tracing en Ultra et du DLSS « Auto », mais cette fois sans génération d'images synthétiques. Enfin, en rastérisation pur jus (sans ray tracing et sans Frame Generation), mais avec l'ensemble des réglages toujours positionnés en Ultra, nous relevons cette fois une moyenne de 76 FPS.
- Sur Black Myth Wukong, cette fois, on relève une moyenne stratosphérique de 133 FPS avec réglages « Cinématiques » (les plus élevés disponibles), le DLSS Élevé, le path tracing maximal, et la MFG x4. La RTX 5070 Ti du petit Neo 16S s’en tient toutefois à 42 FPS lorsqu'on conserve les réglages « Cinématiques » et le DLSS Élevé, que l'on s'en tient au path tracing minimal (impossible de faire autrement ici), mais que l'on désactive totalement la Frame Generation. Enfin, en rastérisation, le soft est cette fois propulsé à 44 FPS en moyenne (réglages « Cinématiques », avec le path tracing totalement coupé, et la frame generation désactivée, elle aussi,).
Terminons comme à notre habitude par les performances mesurées sur le SSD de 2 To installé à bord de notre machine de prêt. Cette barrette M2 PCIe Gen 4 propose en l’occurrence des vitesses de transferts très respectables : 6 834 Mo/s en lecture et 5 540 Mo/s en écriture. C’est plus que suffisant pour 90 % des usages.
Autonomie : c’est la caca, la cata, la catastrophe…
Côté autonomie, l’Helios Neo 16S AI fait le pitre. L’appareil embarque une batterie trop modeste par rapport aux composants embarqués. Avec ses 76 Wh, elle ne rivalise pas bien longtemps face aux 90 Wh intégrés par les derniers Blade 16 et Zephyrus G16. En utilisation polyvalente, et en faisant pourtant très attention aux réglages, le modèle qui nous intéresse aujourd’hui peine sérieusement à atteindre les 3 heures d’utilisation continue.
Lorsqu’on bascule sur notre test d’autonomie habituel (lecture de vidéos 1080p sur YouTube jusqu’à épuisement complet de la batterie, avec le rétroéclairage du clavier coupé, la luminosité de l’écran à 100 %, les paramètres d’alimentation les plus favorables à l’économie d’énergie, et un casque branché) le bilan est encore plus piteux puisque l’extinction totale des feux intervient au bout de 2 heures et 21 minutes de lecture vidéo. De quoi réduire considérablement la polyvalence de l’appareil, qui tient à peu près deux fois moins longtemps que le Blade 16 2025 sur batterie.
La recharge passe quant à elle par un chargeur de 230 W qui manque sérieusement de peps : impossible par exemple d’activer le mode turbo lorsque la charge est inférieure à 40 %. Comptez par ailleurs un peu plus de 1 heure et 45 minutes pour faire le plein complet d’énergie.
Acer Predator Helios Neo 16S AI, l’avis de Clubic :
Trop cher en France, le Predator Helios Neo 16S AI ne parvient pas, d’après nous, à cranter face au Razer Blade 16. À tarif équivalent, ce dernier le surclasse généreusement — sauf en matière de performances CPU, où les deux modèles ne jouent clairement pas à armes égales.
Imparfait côté design (sa charnière, par exemple, nous inquiète), sujet à la chauffe, trop limité côté autonomie et non compatible Wi-Fi 7, le nouveau modèle compact d’Acer peine à convaincre tout à fait et accumule une foule de petits défauts qui ne devrait sincèrement pas être un sujet sur un produit affiché à plus de 3 000 euros dans l’Hexagone. Nous attendions mieux d’Acer sur ce produit.
- Une dalle OLED de toute beauté pour jouer et créer…
- La RTX 5070 Ti ne moufte jamais en QHD+
- Le clavier complet, avec pavé numérique
- RAM remplaçable (modules DDR5 SODIMM)
- … mais attention quand même aux reflets !
- Siffle fort, chauffe fort
- Autonomie anecdotique (2 à 3 heures)
- Charnière fragile, lecteur MicroSD peu utile, pas de Wi-Fi 7, haut-parleurs ratés…
- Acer indécrottable : des bloatwares en pagaille
Concurrence : quelles alternative au Predator Helios Neo 16S AI ?
- Une RTX 5090 surpuissante dans un châssis hyper fin
- Design revu et corrigé
- Le Blade 16 a (enfin !) un excellent clavier
- La RTX 5070 puissante et plus sobre en énergie (malgré des problèmes de jeunesse)
- Rapport équipement / prix avantageux
- Qualité de construction au point
- Niveau de performances évidemment (très) généreux
- Système de dissipation efficace (et armé contre la poussière)
- La beauté de l’OLED…