Test du OMEN Max 16 : HP revoit son offre et en fait un max pour les joueurs, mais est-ce suffisant ?

Annoncé au CES 2025, le HP OMEN Max 16 constitue une toute nouvelle référence dans le catalogue gaming du fabricant californien. L’appareil se positionne sur le haut de gamme de la marque, avec l’objectif de faire aussi bien que ses rivaux, sans aucun compromis… mais avec un prix pourtant moins délirant. Voyons ce que vaut ce nouveau modèle premium signé HP.

À l’instar d’Alienware, HP est en train de remanier de fond en comble sa gamme de PC portables gaming. Autrefois articulée autour des lignées Victus, sur l’entrée / milieu de gamme ; et OMEN sur le haut de gamme, l’offre du constructeur américain cherche désormais à se simplifier, et à gagner en pertinence face à des rivaux toujours plus nombreux et sur un marché qui s’est globalement empâté.

À défaut de faire tout à fait une croix sur ses modèles Victus (renouvelés timidement au CES, mais que nous ne serions pas surpris de voir disparaître à moyen terme), HP mise à présent sur une gamme OMEN mieux boutiquée, divisée en trois catégories : les machines OMEN « Transcend » pour viser la légèreté et la compacité ; les appareils OMEN « classiques » orientés milieu de gamme ; et enfin les modèles OMEN « Max » ciblant les performances sans compromis.

C’est là qu’intervient notre nouveau OMEN Max 16, qui porte le premier ce nouvel étendard. L’engin ne fait effectivement aucun compromis sur le plan technique, alignant rien de moins qu’un écran OLED 240 Hz, un processeur Intel de dernière génération « Arrow Lake HX » et une carte graphique NVIDIA GeForce RTX « Blackwell » flambant neuve. Nous allons voir si HP allie ici puissance et maîtrise, mais avant d’aller plus loin, voici la fiche technique du modèle que HP nous a aimablement fait parvenir en prêt :

Dans cette configuration Core Ultra 9, 64 Go de mémoire vive, 2 To de SSD, GeForce RTX 5090, l’OMEN Max 16 est commercialisé en France à un tarif de 4 399 euros sur la boutique officielle de HP. Une configuration plus accessible existe également, cette fois affichée à 2999 euros dans l’Hexagone. Elle regroupe alors le même Core Ultra 9, mais avec 32 Go de RAM, 1 To de SSD et une GeForce RTX 5080. Il s’agit d’un des meilleurs rapports équipement / prix que nous ayons observé sur le premier semestre 2025.

Design : comme un air de Omen Transcend 14… mais en plus gros !

Avec 35,65 x 26,9 x 2,48 cm pour 2,68 kg, l’OMEN Max 16 est clairement dans la moyenne des gamers de 16 pouces en termes de format et d’encombrement. Sans être compact à proprement parler, son gabarit n’en reste pas moins nettement plus fluet que celui d’un MSI Raider 18 HX AI, par exemple. Cela dit, si c’est la compacité que vous cherchez avant tout, tournez-vous sans hésiter vers un Razer Blade 16, un ROG Zephyrus G16 ou même un HP Omen Transcend 14, pour ne citer qu’eux.

La qualité de construction de ce nouvel OMEN Max 16 est en tout cas de très bon niveau. HP nous avait fait bonne impression, globalement, avec ses dernières générations d’appareils OMEN, et ce nouveau produit ne nous fait pas faux bond.

Bien construit, assemblé avec minutie et surtout bien conçu, l’appareil séduit aussi par la sobriété de son design, et l’originalité de son clavier… doté d’un rétroéclairage « atypique » (les touches sont collées les unes aux autres, avec de larges bordures entièrement rétroéclairées). Une particularité uniquement visuelle, certes ; et que nous avions déjà vue sur le petit OMEN Transcend 14, c’est vrai, mais qui confère au Max 16 toute son identité face aux modèles concurrents.

Ce que nous pourrions reprocher à HP, par contre, c’est l’utilisation de plastique pour les repose-paumes et l’encadrement du clavier (dommage sur un produit haut de gamme), ainsi que la trop grande souplesse du cadre d’écran. Un problème fréquent sur les appareils à grande diagonale, qui nous pousse tout de même à des manipulations précautionneuses sur l’OMEN Max 16. Heureusement, le reste du châssis est solide, trapu, et les charnières inspirent confiance.

Revenons sur le clavier. Au-delà de son rétroéclairage RGB ostentatoire (et qui n’a d’ailleurs pas d’autre fonction que celle de marquer les esprits), il s’avère excellent. Adapté autant au gaming qu’à la bureautique, il offre une frappe feutrée et précise, avec une profondeur de course plaisante et cliquetis discret. Du tout bon, contrebalancé par un trackpad un peu trop petit, un peu trop bruyant, et pas franchement convaincant. Sur ce point, et sur la qualité des haut-parleurs, HP s’est assez peu investi.

Logés sur les côtés du châssis, les deux petits haut-parleurs du OMEN Max 16 pèchent en effet par leur manque de puissance. À plein volume, l’expérience audio est honnête (bien que très centrée sur les médiums), mais reste mal dégrossie et ne suffit pas à couvrir le bruit des ventilateurs en jeu. Pour compenser, HP mise sur une puce intégrée à son Max 16, permettant (comme sur le Transcend 14 l’an dernier) un appairage instantané des casques audio de sa filiale HyperX. Une fonction plutôt bienvenue, d’autant que les ordinateurs OMEN sont régulièrement vendus en bundle avec des accessoires HyperX.

La webcam, quant à elle, délivre une image en 1080p très bruitée quand la lumière vient à manquer, mais qui reste supérieure à celle de bien des PC portables gaming. Elle brille toutefois surtout par la présence des capteurs nécessaires à l’identification faciale via Windows Hello : seul dispositif d’identification biométrique du OMEN Max 16, dépourvu de capteur d’empreintes.

Sur le plan des connectiques embarquées, difficile de prendre HP en défaut. Réparties sur les flancs et l’arrière de l’appareil, elles adressent tous les usages - ou presque : il nous manque en effet un lecteur de cartes mémoire SD plein format pour être pleinement satisfaits. C’est d’autant plus dommage que le fabricant courtise aussi les créatifs (et notamment les photographes / vidéastes) avec ce produit, notamment au travers de sa déclinaison blanche, nous expliquait récemment l’un des cadres français de la marque.

On retrouve quoiqu’il en soit deux ports USB-C Thunderbolt 4, deux ports USB-A (10 Gbit/s), une sortie HDMI 2.1, un port RJ-45, une prise casque mini-jack 3,5 mm et un connecteur d’alimentation. L’essentiel est donc bien là. 90% des utilisateurs seront comblés.

Terminons par un point rapide sur l’accès aux composants et l’évolutivité. Contrairement à certains rivaux, l’OMEN Max 16 conserve deux barrettes SO-DIMM DDR5 (SK Hynix) pouvant être remplacées au besoin. L’appareil embarque par ailleurs un SSD M2, remplaçable lui aussi, et comporte un emplacement M2 laissé vacant sur la carte mère, ainsi qu’une carte Wi-Fi que l’on peut également changer si nécessaire - du moins après un démontage plus poussé. Voilà qui n’est pas si mal en 2025. En matière d’évolutivité il faut souvent se contenter de peu par les temps qui courent. Ce n’est pas le cas ici et c’est tant mieux.

Écran : la beauté de l’OLED, l’omniprésence de ses reflets

Côté affichage, HP ne s’embarrasse pas. Son ordi est pourvu d’une dalle OLED QHD+ (2 560 points par 1 600 pixels) et 240 Hz de 16 pouces (40,6 cm de diagonale), montant à 400 cd/m2 en SDR (500 cd/m2 en HDR) et couvrant intégralement le spectre DCI-P3. Il s’agit en l’occurrence d’un écran que nous trouvons sur de nombreux modèles gaming depuis quelques mois… et qui n’a donc plus vraiment de secrets pour nous. Vraisemblablement fabriqué par Samsung Display, ce panneau OLED s’avère très réactif, délivre une très belle qualité d’image, des couleurs chatoyantes et un contraste irréprochable, mais pèche sur la luminosité maximale et la réflectance. Aucune surprise ici, nous savions d’entrée de jeu à quoi nous attendre.

À l’aide de nos outils de mesure et du logiciel DisplayCal, nous relevons en premier lieu une luminance maximale de 403 cd/m2 en SDR. C’est parfaitement conforme aux chiffres avancés par HP, mais c’est trop peu pour compenser les nombreux reflets qui apparaissent à l’écran dès qu’on utilise le PC dans une pièce très éclairée, près d’une fenêtre, ou carrément en extérieur.

Comme sur n’importe quel écran OLED, le contraste est par contre infini. La profondeur des noirs permet à la fois de conférer un très bon relief à l’image affichée, mais a aussi pour contrepartie d’impliquer un effet de halo de type « blooming » de temps à autre (lorsqu’un élément très clair est affiché sur un fond totalement noir). Rien de bien méchant toutefois, et les angles de vision sont parfaitement ouverts.

Sur le plan colorimétrique, l’écran de notre Max 16 souffre uniquement d’une température un peu trop froide des couleurs par défaut. Nous relevons en effet 6743 kelvins, ce qui dévie légèrement des 6500 kelvins idéalement attendus en la matière. En réalité, seuls les connaisseurs le remarqueront, et l’on arguera par ailleurs que l’écart entre les couleurs est quant à lui parfait. Nos outils mesurent en effet un DeltaE à 2,3 sur la dalle qui nous intéresse aujourd’hui. Idéalement, cette valeur doit être contenue entre 0 et 3 pour permettre une bonne fidélité colorimétrique. Nous y sommes.

Sans surprise aucune, les espaces de couleurs les plus importants sont enfin couverts très généreusement : à hauteur de 169% pour le gamut sRGB, et de 116% pour le spectre DCI-P3. Rien à redire ici non plus.

Performances : puissance, oui, mais maîtrise aussi ?

Comme évoqué en début d’article, HP France nous a fait parvenir en prêt la configuration la plus haut de gamme de son nouvel OMEN Max 16. Cette dernière regroupe :

• Un processeur Intel Core Ultra 9 275HX (24 cœurs, 24 threads cadencés à un maximum de 5,4 GHz en boost, 36 Mo de cache, 55 à 75 watts de TDP dans le cas présent)
• 64 Go de mémoire vive (DDR5 à 5600 MHz)
• 2 To de SSD M.2 NVMe PCIe gen 4
• Une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 5090 (24 Go de GDDR7, 175 W de TGP)

Du beau monde donc, qui promet de délivrer un niveau de performances particulièrement généreux. HP combine en effet (quasiment) le meilleur CPU mobile d’Intel, au meilleur GPU mobile de NVIDIA, configuré qui plus est à son TGP maximal.

Pour maintenir ces composants dernier cri au frais - et en extirper toute la puissance possible, HP mise sur un nouveau système de refroidissement capable de dissiper jusqu’à 250 watts de TDP (75 W au maximum pour le processeur et jusqu’à 175 W pour la carte graphique) grâce à deux ventilateurs et une large chambre à vapeur.

C’est un tout petit peu moins que les 260 W qu’un MSI Raider 18 HX AI (plus encombrant) est capable de gérer, mais cela reste tout de même substantiel sur le papier. Ce système de refroidissement est par ailleurs armé contre l’accumulation de poussière, avec un dispositif breveté, basé sur un concept de rotation dans les deux sens des ventilateurs. L’idée ? Ne jamais contraindre l’utilisateur à démonter le PC pour un nettoyage au bout de quelques mois/années… mais aussi permettre au système de dissipation de rester opérationnel à 100% sur de longues périodes d’utilisation.

Quoi qu’il en soit, voyons de quel bois se chauffe l’OMEN Max 16. Commençons par nos traditionnels résultats sur Cinebench R24. Cet outil nous permet de comparer objectivement les performances de tous les processeurs mobiles que nous testons. Ici, notre Intel Core Ultra 9 275HX obtient 1987 points en multi-core et 131 points en calcul single-core.

Nous sommes donc ici sur un niveau de performances très avantageux, dans la lignée des meilleurs modèles de 2025. On note par ailleurs la redoutable montée en performances des nouveaux processeurs Arrow Lake HX d’Intel par rapport aux précédentes puces de 14e génération, largement diffusée l’année dernière sur le marché des PC portables gaming.

Voici, pour vous donner quelques points de repère, les scores obtenus sur Cinebench R24 par des appareils concurrents :

• Razer Blade 16 2025 (Ryzen AI 9 HX 370) : 1122 points en multi-core et 115 points en calcul single-core
• ASUS ROG Strix Scar 17 X3D 2023 (AMD Ryzen 9 7945HX3D) : 1746 points en multi-core et 116 points en calcul single-core
• MSI Raider 18 HX AI 2025 (Intel Core Ultra 9 285HX) : 2147 points en multi-core et 131 points en single-core
• Lenovo Legion 5i Pro 2024 (Intel Core i7 14700HX) : 1159 points en multi-core et 121 points en single-core
• Alienware m18R2 (Intel Core i9-14900HX) : 1557 points en multi-core et 121 points en single-core
• Apple Mac Studio 2025 (Apple M4 Max) — pas du tout un concurrent, mais la comparaison nous paraît intéressante : 2 075 points en multi-core et 191 points en calcul single-core

Sur le plan du gaming à proprement parler, domaine de prédilection de l’appareil, difficile de trouver à redire. HP, Intel et NVIDIA nous dorlotent. Il faut dire que la configuration testée permet de pousser tous les potards à fond sans se poser trop de questions… Ce qui simplifie évidemment les choses.

À l’instar du Blade 16 2025 ou du Raider 18 HX AI, le niveau de performances offert par le OMEN Max 16 est plus que suffisant pour animer les titres les plus gourmands en 1600p, avec les réglages en ultra, et le path tracing actif. À condition toutefois d’activer la technologie multi-frame generation de NVIDIA (MFG) pour bénéficier d’une fluidité optimale. Mais voyez plutôt les résultats obtenus lors de nos tests sur trois des titres les plus exigeants du moment :

• Sur Cyberpunk 2077, en 1600p, avec les réglages ultra, le DLSS qualité, le path tracing actif et la MFG activée : 160 FPS en moyenne. En conservant les mêmes réglages et le path tracing mais en désactivant la MFG : 56 FPS en moyenne.
• Sur Black Math Wukong, en 1600p, avec les réglages en niveau Cinematique, le path tracing actif au meilleur niveau et la MFG activée : 163 FPS en moyenne. En conservant les mêmes réglages et le path tracing mais en désactivant la MFG : 38 FPS en moyenne.
• Sur Alan Wake 2 (dans la forêt entourant Cauldron Lake), en 1600p, avec les réglages ultra, le path tracing actif, le DLSS qualité et la MFG activée : environ 140 FPS. En conservant les mêmes réglages et le path tracing, mais en désactivant la MFG : entre 35 et 45 FPS en moyenne.

On vous laisse enfin jeter un oeil aux résultats obtenus par notre Max 16 et sa RTX 5090 sur 3DMark. La partition jouée par HP est là aussi exécutée sans fausses notes. Nous n’avons pour l’instant testé que deux autres modèles sous RTX 5000, mais tous deux sont battus par le Max 16.

Terminons par les performances enregistrées par le SSD de 2 To ajouté à notre unité de test. Cette barrette M2 NVME PCIe Gen 4 parvient à délivrer 6 916 Mo/s en lecture et 5 803 Mo/s en écriture. Des résultats particulièrement solides là aussi.

Côté refroidissement, enfin, le système de dissipation vanté par HP est efficace sur le plan des températures… Mais par contre très audible en cours de partie. Comptez 57 dB à plein régime, soit un souffle particulièrement soutenu, que vous ne pourrez pas ignorer. Rien d’inhabituel sur ce type d’appareil, mais en un mot, il vaudra mieux brancher un casque.

Autonomie : une petite batterie, qui fait ce qu’elle peut

La plupart des PC portables gaming sont des cancres en matière d’autonomie, et malheureusement l’OMEN Max 16 confirme ce stéréotype. Avec sa batterie de 83 Wh l’appareil ne tient pas plus de 2 à 3 heures une fois qu’il est séparé de son chargeur. Dans le meilleur des cas.

Notre test d’autonomie habituel (lecture en boucle de vidéos en 1080p sur YouTube, via Edge, avec la luminosité de l’écran à 100%, les paramètres d’alimentation les plus économes en énergie, un casque branché et le rétroéclairage du clavier désactivé), est d’ailleurs assez révélateur : 2 heures tout rond avant qu’une fenêtre ne nous réclame de connecter une source d’alimentation. Comptez un peu moins de 2 heures et 15 minutes environ avant l’extinction des feux complète.

La recharge se fait quant à elle à l’aide d’un chargeur de 330 watts volumineux. Tablez sur 1 heure et 30 minutes pour une recharge complète avec la charge rapide activée. Elle permet d’ailleurs de recouvrer 50% d’endurance en 30 minutes sur secteur environ.

HP OMEN Max 16, l’avis de Clubic :

Concurrence : quelles alternatives au OMEN Max 16 ?