Test Beats Powerbeats Pro 2 : des écouteurs sportifs biberonnés à la technologie Apple

Successeurs des Powerbeats Pro sortis il y a maintenant plus de 5 ans, les PowerBeats Pro 2 de Beats sont des true wireless spécialement dédiés aux sportifs, animés en grande partie par la technologie Apple, société mère de Beats.

Outre la disposition en tour d’oreille, format royal pour le sport, ces écouteurs ont tout d’écouteurs haut de gamme, et même un peu plus. L’ensemble intègre la puce H2 d’Apple, ce qui nous promet une réduction de bruit active haut de gamme, une excellente qualité en appel, une autonomie prolongée et un son raffiné. Cerise sur le gâteau, les Beats Powerbeats Pro 2 rejoignent les Sennheiser Momentum Sport et quelques autres modèles, avec l’intégration d’un capteur cardiaque. Un produit dispendieux, mais diablement ambitieux.

Plus fin, mais pas pour tout le monde

Sans être luxueux, les Beats Powerbeats Pro 2 sont des écouteurs physiquement bien nés. Nettement plus fins que les premiers Powerbeats Pro, ils parviennent à rester assez discrets (toutes proportions gardées), tout en affichant une excellente qualité de fabrication. Les tours d’oreilles sont très flexibles mais suffisamment rigides, et le châssis du produit est en plastique de bonne qualité, avec revêtement mat. Seule la certification, correcte dans l’absolu mais un peu décevante pour un modèle sportif (IPX4), constitue un axe d’amélioration.

Côté confort, tout est affaire de goût. Contrairement aux Airpods Pro 2 du même groupe, semi-intra, les Powerbeats Pro 2 adoptent un format intra-auriculaire. Le concept de canule + embouts rentrants dans le conduit auditif, surtout en usage sportif, est fatalement clivant, même si Beats tente au maximum de limiter la casse avec la présence de 5 (à vérifier) tailles d’embouts.

Très efficaces par leur format, les écouteurs ne se font pas oublier, mais presque. Plus réussis que d’autres intra-auriculaires comme les Sony WF-1000XM5, les Beats peuvent se porter pendant de longues sessions, et offrent une stabilité presque parfaite. Ils n’éliminent néanmoins pas deux choses : la sensation d’intrusion, certes légère mais toujours présente sur les longues sessions de sport ; les bruits des pas (de course) se répercutant dans les oreilles, surtout pour les coureurs plaçant le talon avant la pointe.

Ce n’est pas une surprise, la boîte de charge est quant à elle dans la lignée d’autres écouteurs sportifs, surtout ceux de type tour d’oreille : très imposante. Impossible ou presque de la placer dans une poche. Pourtant, la qualité de conception est là aussi au rendez-vous et Beats a sensiblement réduit le volume par rapport à la boite des premiers Powerbeats Pro.

Cœur de sportif

À l’instar des Momentum Sport, les Powerbeats Pro 2 insistent sur la présence d’un capteur cardiaque. Si son intérêt réel est sujet à débat, puisque la plupart des sportifs intéressés ont déjà une montre, voire une ceinture cardiaque, ce capteur se révèle efficace. Moins sujet aux variations (pics peu trop prononcés) que notre Samsung Galaxy Watch 5 Pro, le capteur des Beats n’atteint tout de même pas la performance d’un capteur de poitrine. Même le modèle d’entrée de gamme Decathlon Hrm Belt utilisé pour l’occasion, moins performant qu’un classique comme le H10 de Polar, est un peu plus proche de la réalité, car bien plus précis, notamment sur les variations brusques. Reste que, pour un wearable compact, les Powerbeats Pro 2 sont très sérieusement conçus.

Dommage toutefois de ne pas avoir pris l’utilisateur novice par la main, puisque l’affichage et le suivi des battements ne sont pas intégrés directement dans l’application Beats. Bien sûr, en fouillant un peu, rien de bien compliqué. L’appareil passant par le profil (standardisé) Bluetooth Low Energy baptisé Heart Rate Profile, toutes les applications sportives ainsi que les récepteurs dédiés qui ne sont pas antédiluviens peuvent réceptionner les données du produit. Sur Android, aucun souci pour combiner musique et réception cardiaque. En revanche, certains utilisateurs semblent pointer du doigt quelques problèmes de stabilité sur iOS.

Ergonomie : commandes plutôt efficaces, écosystème spartiate

Très intelligemment, Beats conserve ici des commandes 100 % en boutons physiques. Cela permet de limiter les problèmes en cas de port de gants, ou de doigts transpirants, deux situations généralement non compatibles avec des commandes tactiles.

On retrouve ainsi un bouton de réglage de volume sur le haut du châssis, très pratique, et un bouton multifonction placé sur le logo. Ce dernier permet de naviguer dans les pistes, déclencher l’assistant, ou encore basculer entre les différents modes d’ANC. Tout irait pour le mieux si celui-ci n’était pas placé face au conduit. À l’image de certains anciens Jabra, chaque pression vient appuyer l’écouteur contre l’oreille, ce qui n’est pas spécialement agréable.

Pour le reste, la marque intègre des capteurs de port, ainsi qu’un déclenchement de l’assistant Siri à la voix (pour les systèmes iOS). Sorte de pont entre iOS et Android, les produits Beats sont intégrés nativement dans iOS (sans application), mais bénéficient également d’une application Android dédiée.

Dans les deux cas, l’application Beats est malheureusement assez avare en réglages. Quelques ajustements ergonomiques sont présents, mais pas assez pour transcender l’expérience. Surtout, toujours aucune trace d’un égaliseur.

Connectivité à la sauce Apple

Alléchante sur le papier, la partie Bluetooth repose sur la célèbre puce H2 d’Apple, équipant tous les écouteurs modernes de la marque.

Cette intégration permet aux écouteurs d’être compatibles avec l’appairage rapide de la marque, ainsi qu’avec le système de basculement entre les sources (uniquement Apple) ou encore la technologie Spatial Audio, mais au prix d’une certaine simplicité pour tout ce qui sort de l’écosystème. Pas de codec avancé, pas de vrai Multipoint, et pas de Google Fast Pair ou de Swift Pair, contrairement aux autres créations Beats plus universelles, comme le casque Solo 4.

ANC maîtrisé et bon retour sonore

Encore une fois, grâce à la puce Apple H2, les PowerBeats Pro 2 font des merveilles en matière de réduction de bruit.

Tout ce qui se trouve dans les basses et les médiums est largement sabré, et seule l’arrivée dans les haut-médiums (voix aiguës et quelques sons soufflants) montrent les limites du traitement, ici moins efficace que sur les Airpods Pro 2. Malgré le port intra-auriculaire, une forme bien plus efficace que les classiques semi-intra (type Airpods Pro ou Samsung Galaxy Buds pro) côté isolation, les Beats Powerbeats Pro 2 ne sont pas aussi impressionnants que ça. Oui, les aigus sont largement sabrés, mais des concurrents comme les Sony WF-1000XM5 font mieux.

Autre avantage de la puce Apple, le retour sonore se révèle franchement naturel, parfaitement capable de compenser l’atténuation créée par les embouts. S’il n’y a pas de miracle dans les très hautes fréquences, nous avons affaire à ce qui se fait de mieux en la matière. Seuls les Airpods Pro 2 ou les Samsung Galaxy Buds3 Pro font mieux. Cela donne un immense avantage aux Powerbeats Pro 2 en usage sportif, notamment pour courir en ville.

Des appels ok, sans plus

Nous pouvions nous attendre à un sans-faute pour tout ce qui est en rapport avec les microphones, cela n’est malheureusement pas le cas. Le kit mains-libres, bien que correct, n’est pas à la hauteur des espérances pour des écouteurs de cette gamme.

En milieu calme, la captation des Powerbeats Pro 2 est correcte, la voix étant parfaitement intelligible. Nous pouvons en revanche noter une légère propension à accentuer les aigus, les sons sifflants, tout en générant de légers artefacts.

Dans une rue bruyante ou dans les transports, la donne change. La marque applique une réduction de bruits extérieurs moyennement efficace, qui semble se battre contre notre propre voix. Cette dernière parvient généralement à rester intelligible, mais au prix d’une altération et d’artefacts de plus en plus audibles.

Autonomie : pour les marathoniens

Sans battre un record absolu pour des écouteurs sportifs, les Beats Powerbeats Pro 2 ont une endurance annoncée à 8 h avec ANC, et à10 h sans. En pratique, nous avons tenu pas moins de 9 h 15 avec ANC, et environ 12 h sans réduction de bruit. Autant dire que ce n’est pas une petite séance de sport qui en viendra à bout.

De son côté, le boîtier apporte 3 charges supplémentaires, ce qui pousse l’ensemble à presque 50 h dans le meilleur des cas. Impressionnant !

Une bonne base sonore, mais trop de piquant

Équipés d’un haut-parleur maison à double couche, les Powerbeats Pro 2 sont malheureusement loin d’égaler l’excellente performance sonore des Airpods Pro 2. La raison ? Principalement un réglage sonore très piquant, trop porté sur les aigus, ou plutôt les pics dans les aigus.

Sans réduction de bruit, le rendu est correct, puisque les excès sont globalement contenus. Le son est un peu trop brillant, mais pas délirant, en tout cas pas trop agressif. Toutefois, Beats rate le coche en voulant placer le plateau des haut-médiums et des aigus au même niveau que les basses. Ces dernières, pourtant mises en avant par rapport aux médiums, ne parviennent pas à développer une réelle puissance, une réelle rondeur. Le son est percutant, ce qui peut être efficace pour un usage sportif, mais il manque paradoxalement de corps.

Heureusement, la partie technique est loin d’être honteuse, notamment dans les basses. Celles-ci restent assez nuancées, et parviennent à conserver un bon niveau de détails. Malgré tout, la scène sonore manque d’ampleur, et la séparation des différents instruments est seulement moyenne. Les écouteurs réussissent, en dépit des irrégularités dans la réponse, à offrir un minimum de polyvalence.

Mis à part sur les genres déjà agressifs, type électro ou métal/rock, l’écoute n’est pas désagréable. Nous attendons davantage d’écouteurs true wireless haut de gamme, les Sennheiser Momentum Sport étant nettement plus convaincants, mais les Powerbeats Pro 2 ne sont pas médiocres.

En revanche, et cela pose des problèmes, l’écoute dans les modes ANC et Transparence, en théorie les plus utilisées (soit pour être coupé du monde, soit totalement alerte), met en lumière un pic exacerbé autour des 1-2 kHz. Si ce dernier est sans doute un peu accentué par notre outil de mesure (affichant quelques imperfections), il n’en est pas moins très audible.

Le côté piquant des écouteurs est encore plus prononcé, quitte à être caricatural. Les voix aiguës deviennent presque robotiques, et l’équilibre tonal penche largement en faveur des aigus. Beats sauve les meubles en conservant une bonne performance dans les basses, mais l’écoute devient radicale. Même en passant par un égaliseur externe, il est difficile d’atteindre un semblant d’équilibre et de naturel.

 Beats Powerbeats Pro : l’avis de Clubic