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YouTube, simple hébergeur ? La Cour de Justice de l'Union européenne dédouane la plateforme sur le droit d'auteur

24 juin 2021 à 16h25
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© Cour de justice de l'Union européenne
© Cour de justice de l'Union européenne

La plateforme YouTube ne pourra pas être tenue responsable pour les potentiels contenus illicites qui pourraient être postés par ses utilisateurs. En reconnaissant au site un simple statut d'hébergeur, la Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE), dédouane dans certains cas YouTube et consorts de faire l'objet de plaintes au nom du droit d'auteur.

Saisie après deux décisions de justice rendue en Allemagne, la CJUE a statué en faveur de la plateforme de partage de vidéos par biais d'un arrêt ce 22 juin. Un soulagement pour sa maison-mère Google, qui continue de plancher contre la publication de tels contenus.

YouTube n'est qu'un simple hébergeur pour la CJUE

La Cour de Justice de l'Union européenne (CJUE) a rendu ce 22 juin un verdict favorable à YouTube et Uploaded qui fera office de jurisprudence en cas de nouveaux procès à venir.

La plus haute juridiction européenne avait été saisie dans le cas de deux affaires tranchées en Allemagne et impliquant le droit d'auteur. La première concernait la diffusion d'enregistrements privés d'un concert de l'artiste Sarah Brightman sur YouTube. La seconde mêlait l'éditeur Elviser et la plateforme Uploaded, qui aurait hébergé des milliers d'œuvres protégées par le droit d'auteur.

Dans les deux cas, comme lors des verdicts rendus au niveau national en Allemagne, l'arrêt rendu au niveau européen exonère les deux plateformes d'une responsabilité dans le partage de ces œuvres et enregistrements. YouTube comme Uploaded n'ont eu qu'un rôle passif, et non actif, dans la diffusion de ces contenus. Ils sont donc qualifiés de simples hébergeurs, et n'ont ni créé ni promu les fichiers visés par les plaintes reçues.

La CJUE a ainsi jugé qu'une plateforme telle que YouTube « informe ses utilisateurs de l'interdiction de mettre en ligne des contenus protégés par le droit d'auteur ». En conséquence, ce sont ces mêmes utilisateurs qui sont les véritables fautifs pour la Cour.

Le précédent Pirate Bay ne peut être invoqué

La Cour de Justice de l'Union européenne avait rendu un arrêt en 2017 condamnant Pirate Bay, un site « incitant et favorisant l'échange d'œuvres piratées dans le cadre d'un réseau pair à pair », un rôle que n'aurait donc pas tenu YouTube et Uploaded aux yeux de la CJUE, rendant impossible l'invocation de cette jurisprudence. Surtout, une plateforme telle que YouTube met les ingrédients en place pour lutter contre la diffusion illicite de contenus, que ce soit par le biais de boutons de notification et de Content ID, son logiciel de reconnaissance de contenu, selon la Cour.

Google, via Content ID, aurait pas moins de « 500 nouvelles heures de vidéos postées chaque minute sur sa plateforme », selon Les Échos. Si elles s'en sont sorties cette fois, la parution prochaine du Digital Services Act, un texte européen pensé pour la régulation des plateformes telles que YouTube et leur contenu, incitera ces sites à redoubler de vigilance.

Sources : Les Échos, CJUE, ZDNet

Thibaut Keutchayan

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Commentaires (9)

norwy
On voit l’étau se resserrer de plus en plus sur les dérives du net. Les états, L’UE & co. ont encore un sacré chemin à faire avant que le net ne devienne une place respectable en droit et respectée (par tous ?).
glouric
YouTube n’est qu’un simple hébergeur pour la CJUE , et pour 1fichier ou uptobox ??? visiblement la clémence de certains se limite aux entreprise milliardaires.
ricozed
Le problème n’est pas tant le respect des droits d’auteur, la plateforme youtube est suffisamment bien adaptée pour que les ayants droits touchent les revenus publicitaires de leur vidéo.<br /> A vouloir punir les plateformes à la moindre occasion on se retrouverait avec un net sans musique ou l’autocensure ferait disparaitre toute tentative de création artistique.<br /> sans compter les nouvelles habitudes des patents trolls qui pose des réclamations pour des extraits de 3 secondes de musiques pour laquelle ils ne possèdent même pas les droits mais récoltent tout de même l’argent des revenus publicitaires car youtube ne peut pas vérifier l’autenticité des réclamations. le joueur du grenier pourra en parler…
norwy
Mon propos était que c’est désormais très bien que les juridictions compétentes se saisissent de ces affaires pour dédouaner ou condamner. Ici Youtube est dédouané, parce qu’ils ont fait les efforts il y a bien longtemps, on sait tous pourquoi, donc fin de la polémique.<br /> Ce n’est pas le cas de tout le monde et là dessus, j’attends la même clareté sur les accusations concernant :<br /> les pratiques anticoncurrentielles Google<br /> le monopole sur les développements et les taxes iOS/App Store d’Apple<br /> les pratiques anticoncurrentielles d’Amazon<br /> etc.<br /> … des explications, mais pas forcément un dédouanement au final…
Ayetek
A contrario, pour relever les droits des auteurs, Google devrait reverser à ceux dont les œuvres sont piratées via ses tuyaux, le montant des publicités engrangées par sa régie depuis la date de diffusion de celles-ci…<br /> Simple hébergeur, oui et non !
_Troll
Rien de nouveau, la justice a toujours ete a deux poids, deux mesures, tout depend de l epaisseur de votre portefeuille et celle de la partie adverse.
pecore
Attention tout de même à ne pas considérer ces même entreprises milliardaires comme automatiquement coupables non plus. Aujourd’hui il semble qu’être riche c’est être automatiquement un pourri et que si l’on t’accuse de quelque chose c’est forcement que tu l’as fait. Je précise à toutes fins utiles que je ne suis pas riche, sinon je ne râlerai pas autant sur le prix des cartes graphiques.<br /> Si YouTube a réussi à prouver que, d’une part, ils n’encourageaient en aucune manière la diffusion de contenus illicite, d’autre part ils agissaient effectivement pour éliminer de tels contenus et ne faisaient pas preuve de négligence ou de complaisance envers cette pratique, alors la décision est juste. Il faudrait avoir accès aux éléments du dossier pour voir si les arguments de YouTube étaient vraiment solides mais s’ils l’étaient alors la cours de justice a fait son travail, rien de plus.
tfpsly
Ayetek:<br /> A contrario, pour relever les droits des auteurs, Google devrait reverser à ceux dont les œuvres sont piratées via ses tuyaux, le montant des publicités engrangées par sa régie depuis la date de diffusion de celles-ci…<br /> Ils le font déjà en cas de strike, non? C’est ce qu’expliquait beaucoup de Youtubeurs (ex: le Joueur Du Grenier) : en cas de strike, tous les revenus publicitaires vont au posesseur des droits d’auteur, sauf si le youtubeur peut prouver qu’il a des droits d’utilisation ou que c’est du fair-use.
orionb1
dans l’article, on dit YouTube ET Uploaded<br /> donc 1fichier et uptobox pourraient donc être concernés également
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