Voici Leonardo, 4e mondial des supercalculateurs, tout juste livré par Atos

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
15 novembre 2022 à 10h25
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© Cineca
© Cineca

Le Français Atos a officialisé lundi en fin de journée la livraison définitive de Leonardo, un supercalculateur à la puissance phénoménale, qui a pris ses bases en Italie.

Atos annonce avoir livré la partie principale du système de Leonardo au cœur du technopôle de Bologne, où il est désormais hébergé, mais aussi géré par le consortium interuniversitaire Cineca, le plus grand centre de calcul italien. Ce dernier vient, avec Atos, soutenir la mission impérieuse de souveraineté de l'Union européenne, dans le cadre de la lutte contre les situations d'urgence médicale et environnementale. Leonardo, lui, est certifié 4e supercalculateur le plus puissant au monde, d'après le TOP500.

Le compromis entre une incroyable puissance (250 pétaflops) et une plus faible consommation d'énergie

Il aura nécessité plus de 10 000 câbles de fibre optique et quelque 156 km de câbles pour son réseau d'interconnexion de données (155 racks d'équipement ont été livrés au total), mais Leonardo va pouvoir faire son œuvre. Basé sur le BullSequana XH2000 d'Atos, le supercalculateur offre le compromis d'un débit extrêmement élevé et d'une consommation d'énergie maîtrisée. Sur ce dernier point, on regrette un peu le manque de projection de données.

Deuxième supercalculateur le plus puissant en Europe alors même que son installation n'a débuté qu'il y a quelques mois, Leonardo, basé sur l'IA, aura une puissance phénoménale de 250 pétaflops certifiée après le test de haute performance Linpack. Une fois qu'il sera complet, il aura donc la capacité de mener 250 millions de milliards d'opérations en virgule flottante par seconde.

Leonardo, pendant son installation (© Cineca)
Leonardo, pendant son installation (© Cineca)

C'est peu ou prou 10 fois de plus que le précédent système accueilli par Cineca. Du côté de la puissance de stockage, Leonardo sera doté de plus de 100 pétaoctets. Retardé en raison de la pandémie, l'accès au data center fut finalement rapidement fourni, fin juillet, aux équipes européennes d'Atos et Cineca.

Pour mieux comprendre, gérer et anticiper les phénomènes naturels extrêmes

Leonardo mettra ses capacités au profit de l'atténuation et de la gestion des risques dus aux situations environnementales dites extrêmes, telles les éruptions volcaniques, les séismes, les tsunamis, les crues éclair ou d'autres événements naturels, sans oublier la lutte contre les situations pandémiques et épidémiques. La modélisation de ces phénomènes nécessite en effet des simulations haute performance, de l'intelligence artificielle, de l'analyse et de la visualisation des données.

D'un point de vue plus technique, le système est construit sur des nœuds BullSequana XH2000 d'Atos à refroidissement liquide direct (DLC). Chacun est doté de quatre processeurs graphiques NVIDIA A100 Tensor Core et d'un unique processeur évolution Intel Xeon Scalable de troisième génération. Pour répondre aux contraintes de calcul haute performance, il s'appuie sur la technologie DDR5 DRAM de Micron, qui apporte la bande passante et les performances système nécessaires.

Le système utilisera la plateforme réseau NVIDIA Quantum 200 Gbit/s, avec des moteurs d'accélération de calcul procurant une latence particulièrement faible et un débit de données important. Il est par ailleurs équipé d'environ 3 500 processeurs Intel Xeon et de 14 000 GPU A100 de NVIDIA, proposant une performance de 10 exaflops en précision réduite, idéale pour les applications d'IA. Enfin, la partition data-centric est basée sur une lame CPU à trois nœuds BullSequana X2140. Elle est équipée de deux processeurs évolutifs de quatrième génération Intel Xeon Scalable (anciennement « Sapphire Rapids »), qui comprennent chacun 56 cœurs.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (11)

Palou
Chouette, Evelyne Dheliat se trompera moins pour la météo du lendemain
pocketalex
« Basé sur le BullSequana XH2000 d’Atos, le supercalculateur offre le compromis d’un débit extrêmement élevé et d’une consommation »<br /> Là tu te dis que les gars proposent une solution 100% européenne, dans le but d’offrir à l’Europe une indépendance technologique, et tu te dis que c’est cool<br /> « Chacun est doté de quatre processeurs graphiques NVIDIA A100 Tensor Core et d’un unique processeur évolution Intel Xeon Scalable de troisième génération »<br /> Et là, tu constates que c’est du matos pas Européen, mais du classique Intel/nVidia
Loposo
Qu elle entreprise européenne fait du CPU et gpu pour du calcul?<br /> Même les chinois C est pas du matos chinois.<br /> Bref soit on fait un supercalculateurs et on avance ou soit on fait rien en attendant 50 ans que peu être une boîte européenne fabrique du CPU gpu puissant
g-m1n1
Quelle alternative européene crédible aux processeurs Intel/nVidia?<br /> Malheureusement je n’en vois pas.
philouze
ce sont piles les composants que l’europe ne génère pas à l’heure actuelle
xryl
Oui, car le résultat du calcul prend tellement de place qu’il ne peut être transmis en scred sans que ça se voit.<br /> De plus, s’il calculait mal, ça se verrait assez rapidement car il y a tout un tas de test statistique sur la performance des algorithmes et la comparaison avec l’implémentation, et ce en permanence.<br /> Il y a des checksum sur les données etc… Bref, un supercalculateur, c’est pas forcément le plus simple à corrompre pour un gouvernement étranger.
MattS32
+1. Et pour l’avenir, il y a justement une boîte (SiPearl) qui travaille sur un futur CPU européen destiné au HPC, et elle fait ça en partenariat notamment avec Atos, dans le cadre de l’European Processor Initiative, financée par l’UE pour la conception et la fabrication d’un CPU européen.
xryl
Il y a Kalray en France qui fait du manycore, c’est une architecture qui n’est ni CPU ni GPU ni FPGA, mais une sorte de mix de tout ça. Le chip MPPA3-80 fournit 3 TFLOPS (il en faudrait donc 300000 pour un PFLOP, ce qui n’est pas hors de portée du point de vue de la fabrication de puce, mais carrément impossible du point de vue de l’électronique des serveurs). Pour comparaison, un seul A100 de NVidia c’est 300 TFLOPS.<br /> Avec le bon financement, je pense que Kalray pourrait multiplier par 10 voire 20 la puissance de leur chips car ils en sont au début de leur architecture, il y a plein de potentiel d’optimisation, et sous 2 ou 3 ans. Dans ce cas, ça deviendrait possible de concurrencer un NVIDIA car leur architecture permet une meilleure gestion des flux de données dans un algorithme car tout est centralisé, contrairement au GPU NVIDIA où il faut en permanence jongler avec le passage de la mémoire CPU =&gt; GPU et le schéduleur de thread sur le GPU.<br /> Il y a aussi SiPearl en France, avec leur CPU Rhea basé sur une architecture ARM NeoVerse (UK) et un mini GPU (NVidia). Bref, il y a de quoi faire, si on cherche bien.
BernardB
&amp; l’Ordi Quantique, il est ou ?<br /> Bientôt 2023 non ?<br /> Il est ou le qubit.<br /> Voir ;<br /> Les papiers de Google indiquaient qu’un de ces algorithmes quantiques avait bel et bien produit en environ 200 secondes un calcul qui nécessiterait environ 10.000 ans sur un superordinateur classique, du genre de ceux dont dispose la Nasa justement et qui peuvent servir de point de comparaison. Toutefois, malgré le buzz, ni la Nasa ni Google n’avaient vraiment fait de commentaires à ce sujet, confirmant ou infirmant avoir vraiment atteint la suprématie quantique avec un vrai processeur quantique programmable comportant 54 Qubits mais dont seulement 53 avaient été utilisés.<br /> A suivre
pagnelli
ARM (c’est anglais ok…) regardez le résultat des processeurs M1 et M2 chez Apple… On pourrait faire largement pareil et fondre chez STMico avec Techno ALSM et Soitec ! On a les moyens, mais pas l’envie…
MattS32
pagnelli:<br /> On a les moyens, mais pas l’envie…<br /> Si, on a l’envie. Mais concevoir un CPU pour le HPC, même sur base ARM ou RISC-V, ça ne se fait pas en un claquement de doigts.<br /> Mais l’UE y travaille, c’est exactement le but de l’European Processor Initiative dont Bull (la filiale d’Atos qui est à l’origine de Leonardo) est justement le coordinateur.
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