Les dirigeants de Boston Dynamics et de cinq autres entreprises du secteur de la robotique ont signé, ce jeudi, une lettre ouverte dans laquelle ils s'engagent à ne jamais faire de leurs créations des armes.
Les industriels concernés décrivent dans ce document la liste des raisons qui les ont poussés à s'engager sur cette voie. Les nouveaux risques que présentent des robots armés et la possibilité qu'ils tombent entre de mauvaises mains sont notamment cités.
Les robots armés, une question éthique
C'est l'utilisation apparemment non prévue de robots armés par plusieurs groupes de personnes qui a, semble-t-il, amené à la prise de conscience du danger que pouvaient représenter ces créations. Dans leur lettre ouverte, les dirigeants expliquent ainsi qu'ils estiment qu'« ajouter des armes à un robot autonome ou contrôlé à distance largement accessible au public crée de nouveaux risques et soulève des questions éthiques ». Difficile, face à cette phrase, de ne pas penser au robot explosif utilisé par la police à Dallas pour tuer un suspect en juillet dernier, ce qui avait soulevé un vif débat aux États-Unis.
Les signataires ajoutent qu'une augmentation de robots armés amènerait forcément à une baisse de confiance de la population générale envers le progrès. Pour aller plus loin, ils s'engagent également à développer de nouvelles technologies permettant au contraire de lutter contre ces armes si elles devaient se démocratiser. De plus, ils invitent les gouvernements du monde entier à légiférer sur la question.
Une promesse qui n'engage que ceux qui l'écoutent ?
Sans remettre en question la bonne foi des signataires, il convient de rappeler que cette lettre ouverte n'est rien de plus que cela. Il ne s'agit donc nullement d'un document légal, et les entreprises concernées n'encourent aucune sanction si elles devaient changer d'avis. Il s'agit d'ailleurs pour certaines d'entre elles d'un retour en arrière : les robots de Boston Dynamics, par exemple, sont utilisés depuis l'année dernière par l'armée française, notamment pour l'entraînement des forces spéciales.
De plus, les entreprises concernées sont certes des poids lourds dans l'industrie et le développement de technologies robotiques, mais elles ne couvrent pas l'ensemble du marché. Tesla, par exemple, dont le P.-D.G. était très fier de présenter son robot humanoïde il y a quelques jours, ne figure pas sur la liste. Quant aux « robots tueurs » , l'actuelle guerre entre la Russie et l'Ukraine montre que certains drones sont déjà très au point et utilisés à grande échelle pour atteindre des objectifs militaires.
Sources : Engadget, Business Wire